Kippa
Kippa (kɪˈpɑ, hébreu : כִּפָּה ou כִּיפָּה ; pluriel : kippot, כִּפוֹת ou כִּיפּוֹת) est le terme hébraïque désignant la calotte portée traditionnellement par les Juifs pratiquants. Elle est également appelée yarmoulke (aˈjɑrməlkə ou ˈjɑːməkə, du yiddish : יאַרמולקע) aux États-Unis, et parfois kapele (yiddish : קאפעלע) .
Kippa | |
Sources halakhiques | |
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Textes dans la Loi juive relatifs à cet article | |
Talmud de Babylone | Shabbat 156b, Kiddoushin 31a |
Mishné Torah | Ahava, Hilkhot Tefila 5:5 |
Choulhan Aroukh | Orah Hayim 2:6 |
La kippa dans les sources juives
Dans la littérature rabbinique
La coutume de se couvrir la tête commence à l'époque du deuxième Temple de Jérusalem. Ainsi le Talmud rapporte que « Rav Houna, fils de Rav Yehoshoua, ne marchait pas quatre coudées tête découverte, par égard envers la présence Divine »[1]. Le premier porteur d’un couvre-chef est Rav Nahman bar Itzhak, que sa mère entend ainsi prémunir de ses tendances au mal et à la frivolité.
Cependant, ce n'est qu'à l'époque médiévale que l'on commence à légiférer sur le port de la kippa. Le rabbin Israel Isserlein (en) estime dans son livre le Troumat Hadechen qu'il n’y a pas d’interdiction formelle de se promener tête nue, il est juste bon de se couvrir la tête[2]. A contrario, le rabbin Joseph Karo légifère dans le Choulhan Aroukh (hébreu : שולחן ערוך « table dressée ») qu'il est interdit de marcher plus de 4 coudées (environ 2 mètres) la tête nue.
Nahmanide est également de cet avis[3],[4], alors que le Tossafiste Rabbi Peretz de Corbeil (en) estime qu'il faut avoir la tête couverte, uniquement lorsque l'on prie ou que l'on se trouve dans une synagogue. Le reste du temps, le port de la Kippa n'est pas une obligation[5]. Le rabbin Israel Bruna (en) estime cependant qu'il est formellement interdit de se promener tête découverte, interprétant le passage du Talmud qui raconte l'anecdote de rav Houna comme se rapportant à un second couvre-chef.
Affaires du port de la kippa
En , un enseignant juif reconnaissable à sa kippa est agressé dans la rue à Marseille[6]. Le président du Consistoire de Marseille conseille alors aux juifs de ne plus porter de kippa dans la rue, ce qui suscite la réprobation du président du Consistoire central, celle du président du CRIF et celle du grand-rabbin de France Haïm Korsia qui suggère au contraire aux « supporteurs de l'Olympique de Marseille de revêtir mercredi 20 janvier un couvre-chef » à l'occasion d'un match de football[7]. De nombreuses personnalités prennent alors position sur le sujet, du rabbin Delphine Horvilleur[8] à Rony Brauman dont les propos[9] suscitent l'indignation de nombreuses personnalités et institutions juives[10], en passant par le monde politique[9].
Le , c'est un jeune garçon juif de 8 ans, portant kippa qui est roué de coups dans une rue de Sarcelles[11].
Notes et références
- Talmud Babli, Kidouchine 31a
- Troumat Hadechen 2e partie, Chapitre 203 203
- Hilkhot Deot 5;6
- Moré Nevoukhim 3;52
- Moshe Isserles, Darke Moche 2,2
- « Marseille : un homme portant la kippa attaqué au couteau », sur Le Point,
- Bernard Gorce, « Kippa : les Juifs de France entre prudence et résistance », sur La Croix,
- Elvire Camus, « Delphine Horvilleur : « Les religions doivent sortir du jeu de l’empathie prioritaire » », sur Le Monde,
- « Rony Brauman : entre le voile et la kippa, "il y a deux poids, deux mesures" », sur Europe 1, 16 jaznvier 2016
- « Propos criminels de Rony Brauman sur la kippa : Le Monde Juif .info saisit le CSA », sur Le Monde juif,
- « Le mobile antisémite retenu après l’agression d’un jeune garçon portant une kippa à Sarcelles », sur Le Monde,
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