Kim Britov

Kim Nicolaevitch Britov (Ким Николаевич Бритов) est un artiste peintre figuratif russe né à Sobinka (Собинка) le , mort le à Vladimir (Владимир). Avec Vladimir Youkin (ru) et Valery Kokurin (ru), il est l'un des trois fondateurs de l'école de peinture de paysage de Vladimir.

Biographie

Kim Britov passe son enfance jusqu'à l'âge de treize ans à Kovrov où son père, ouvrier de l'industrie textile décoré de l'ordre du Drapeau rouge, est devenu directeur d'une usine de filature et de tissage. L'année 1938 est marquée par l'arrestation de ses parents qui fait qu'avec sa sœur il est accueilli par son frère aîné en la ville de Vladimir où il travaille comme tourneur et soudeur électrique[1].

Kim Britov est engagé volontaire dans l'artillerie lors de la Seconde Guerre mondiale[2], la blessure à la main qu'il y reçoit, qui sera un handicap sérieux lors de ses débuts dans la peinture, lui valant la médaille du courage de la "Grande guerre patriotique"[1]. Après avoir été, jusqu'en 1948, l'élève de Nicolaï Petrovitch Sychev (le nom de ce maître, spécialiste de la tradition de l'icône, est alors essentiellement attaché à la restauration des fresques de Théophane le Grec en l'église de la Transfiguration-du-Sauveur-sur-Iline de Novgorod) à l'école d'art de Mstera (ru) (мстера), Kim Britov est avec, les peintres Vladimir Youkin (1920-2000); Valery Kokurin (1930-) et Mikhail Izotov, l'un des principaux fondateurs en 1952 de l'École de Vladimir[3], laquelle se constitue d'un cercle d'artistes qui, dans une figuration classique, se consacre à la peinture de paysage. Kim Britov est en 1954 membre de l'Union des peintres d'URSS[4] (pendant dix années, de 1956 à 1965, il y préside la branche régionale des artistes de Vladimir[5]) et participe aux expositions moscovites de celle-ci à partir de 1957, connaissant sa première exposition personnelle en 1975. En 1981, il s'installe dans une « accueillante maison de campagne », où il vivra et peindra jusqu'au grand soir de sa vie, située dans le quartier Trinity-Tatarovo (Троицкое-Татарово) de Mstera (maison identifiable par la plaque commémorative apposée en 2015 dans le cadre d'une manifestation dédiée au quatre-vingt dixième anniversaire de sa naissance : Ici, de 1981 à 2009, vécut et travailla le peintre russe Kim Nicolaevitch Britov)[6].

Kim Britov est vu comme se dégageant de la figuration classique ou post-impressionniste issue du réalisme socialiste par ses intentions « fauves », voire « incendiaires », par quoi il est perçu que « la peinture de l'École d'art de peinture de paysage de Vladimir est un manifeste : les Fauves de Vladimir chargent leur tables de couleurs en plaisirs. L'intensité des rouges et des noirs est mise en valeur par des jaunes brillants. Artiste d'instinct, Kim Britov ne craint pas de jeter sur la toile des couleurs pures »[7].

La chute du communisme se traduit en 1991 pour Kim Britov par un séjour de plusieurs mois qu'il effectue à Easton (Maryland) sur une invitation qui lui est faite par l'Académie des arts et où il peint des scènes de rues sur le motif. Il donne une conférence à l'Académie le , attribuant « la luminosité et l'audace de ses couleurs vives » à l'influence des peintres russes Constantin Youon, Boris Kustodiev, Igor Grabar et Isaac Levitan, confiant aussi son admiration pour Pieter Brueghel le Jeune, Vincent Van Gogh et Amedeo Modigliani[8].

De 1997 à 2003, Kim Britov est professeur au département des arts graphiques de l'université pédagogique d'État de Vladimir[5]. C'est au terme de plus de soixante années d'activité picturale, où il est estimé qu'il a peint trois à quatre mille tableaux (la plupart sont des paysages urbains ou ruraux liés aux villes de Souzdal, Vladimir, Rostov-sur-le-Don, Borisoglebsk, à ses visites de la Carélie, de la Mordovie et de l'Oural) et qu'il a participé à environ deux-cent vingt expositions[9], qu'il meurt le , soit trois jours avant son quatre-vingt cinquième anniversaire[10]. Le Centre des beaux-arts de l'Oblast de Vladimir maintient l'exposition rétrospective prévue pour célébrer l'artiste en cette occasion, inaugurée le suivant sous la forme d'un hommage posthume[11].

Kim Britov repose dans l'allée d'honneur du cimetière d'Ulybyshevo (ru) (Улыбышево - Oblast de Vladimir)[2]. Ses traits nous sont fixés par le tableau Kim Britov peignant, œuvre d'Evsey Moiseenko (en) conservée au musée-réserve de Novgorod.

Expositions

Expositions personnelles

  • Hommage à Kim Britov, Centre des beaux-arts de l'Oblast de Vladimir, Sobinka, [11].
  • Kim Britov - La période grise : peintures, 1945-1950, Galerie d'art Palat, Vladimir, décembre 2017 - avril 2018[12].

Expositions collectives

The Museum of Russian Art (en), Minneapolis
  • Exposition d'art de l'oblast de Vladimir, Vladimir, 1948[13].
  • Exposition Russie soviétique, Moscou, 1960.
  • Exposition de peintres russes contemporains, Milan, .
  • Peintres soviétiques contemporains à Varèse, Musei civici di Villa Mirabello (it), Varèse, avril-.
  • 9e exposition d'art panrusse, Moscou, 1999[14].
  • L'École de peinture de Vladimir, Galerie Les Oréades, Moscou, - [15].
  • Salon L'art de Vladimir (soixante-cinquième anniversaire de l'entrée de l'office régional de Vladimir au sein de l'Union des artistes de Russie), Maison centrale des artistes de Russie (organisation : Galerie TNK Art, Moscou:Union des artistes de Russie, office régional de Vladimir), avril-[16].
  • Hommage à Pieter Brueghel l'Ancien, musée Vyatka, Kirov, mai-.
  • La Neige dans l'œuvre des artistes de Vladimir, Kunstverein, Erlangen, novembre-.
  • L'école de peinture de Vladimir, Maison centrale des artistes, Moscou, décembre 2014[17].
Musée-réserve national d'histoire, d'architecture et d'art, Pereslavl-Zalesski
Musée-réserve d'histoire, d'architecture et d'art, Rybinsk
  • L'école de peinture de Vladimir dans la collection Ray Johnson, The Museum of Russian Art (en), Minneapolis, octobre 2017 - mars 2018[18].

Collections publiques

Musée des beaux-arts de La République de Mordovie, Saransk
Musée-conservatoire d'histoire, des arts et d'architecture de Vladimir-Souzdal

Réception critique

  • « Now landscapes have taken on greater diversity. The first breakthrough in the accepted formule was made by painters from the ancient town of Vladimir, not far from Moscow. They did not show Russian nature as thoughful and sad but as vivid and festive. Verdure washed byy the first thunderstorm gleams with radiance ; the prismatic colors of a rainbow rise like a fairy tale bridge over meadows strewn with daisies. This is the mood Vladimir Yukin, Kim Britov and Valery Kokurin try to convey. Their pictures are brillant, ruby and emerald colors, with a resonance that is major in key. At the same time one must admit that the Vladimir landscape artists also lean on national traditions. Not, however, those of professionnal art, but on the folk art of Russia's crafts and skills, on the gold and cinnabar of icons, on the vivid painting of clay toy figures. » - Olga Voronova[24]

Prix et distinctions

  • Peintre émérite de Russie, 1978[4].
  • Artiste du peuple de la Fédération de Russie, 1995.
  • Médaille d'or de l'Académie russe des beaux-arts, 1997.
  • Médaille d'or Pouchkine, 2000.
  • Prix Isaac-Levitan, 2002.
  • Citoyen d'honneur de la ville de Vladimir, 2003.

Hommage

  • Un portrait de Kim Britov, œuvre du peintre Vladimir Tokarev, a été exposé à l'exposition Russie Soviétique (en), au manège de Moscou en 1975.

Références

  1. Anna Koulikova, Kim Cicolaevitch Britov, Pro Vladimir, novembre 2013
  2. Encyclopédie de la région de Vladimir, Kim Nicolaevitch Britov
  3. Matthew Cullerne Bown, A dictionary of twentieth century Russian and Soviet painters, 1900-80's, éditions Izomar, 1998.
  4. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 2, page 822.
  5. Art Soyouz Zebra", Kim Britov, biographie
  6. Julia Zaripov, Une plaque commémorative Kim Britov, Vedom, 10 août 2015
  7. Millon, catalogue de la vente de tableaux modernes du 10 octobre 2007 (Hôtel Drouot, Paris), commentaires sur quatre œuvres de Kim Britov.
  8. The Star Democrat (en), éditions du 21 juin 1991 (page 29) et du 7 juillet 1991 (page 6).
  9. Oksana Emolaeva-Vdovenko, Kim Britov, Éditions Belyj Gorod, 2004.
  10. « Kim Britov : "quel beau monde que celui dans lequel nous vivons !" - L'artiste nous a accordé sa dernière interview en octobre 2009 », Komsomolskaä Pravda, 11 janvier 2010
  11. Aleksandr Korzun, « Exposition Kim Britov », Art Investment Russie, 13 janvier 2013
  12. Makar Kuzmin, « Kim Britov apparaîtra dans le gris », Trebouioutsia, 25 décembre 2017
  13. Institut d'art réaliste russe, Kim Britov dans les collections
  14. Town Art, Moscou, Kim Britov
  15. Les Oréades, L'École de peinture de Vladimir, présentation de l'exposition, 2009
  16. Galerie TNK Art, Salon "L'art de Vladimir", présentation de l'exposition, Moscou, 2010
  17. Ludmila Trautman, « L'école de peinture de Vladimir est exposée à la Maison centrale des artistes », Gallerix, décembre 2014
  18. The Museum of Russian Art (TMORA), L'école de peinture de Vladimir dans la collection Ray Johnson, présentation de l'exposition, 3 août 2017
  19. Musée de l'impressionnisme russe, Kim Britov dans les collections
  20. Musée Russe, Kim Britov dans les collections
  21. Musée du réalisme actuel, Kim Britov dans les collections
  22. Musée d'art régional de Tomsk, Kim Britov dans les collections
  23. Peter Scott Gallery, Lancaster University, Kim Britov dans les collections
  24. Olga Voronova, « Contemporary Russian painting », Soviet Life, n°172, janvier 1971, pages 58-64.

Bibliographie

  • Olga Voronova, « Contemporary Russian painting », Russian Life (en), n°172, janvier 1971.
  • V.A. Desiatnikov, Kim Britov, Éditions Художник РСФСР, Leningrad, 1985 (extraits en ligne).
  • Olga Voronova, Владимирские лейзажисты - Vladimir landscape painters, Sovietsky Khudozhnik Publishers, 1987.
  • Aleksandr Morozov, Pittori sovietici contemporanei a Varese, Musei civici di Villa Mirabello, Varèse, 1988.
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
  • Matthew Cullerne Bown, A dictionary of twentieth century Russian and Soviet painters, 1900-80's, éditions Izomar, Londres, 1998.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Allgemeines Künstlerlexikon, vol.2, Saur, Munich, 1999-2000.
  • Oksana Ermolaeva-Vdovenko, Kim Britov, éditions Belyj Gorod, 2004.

Liens externes

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