Jutta Rüdiger

Jutta Rüdiger, née le à Berlin et morte le à Bad Reichenhall, est une psychologue allemande. De 1937 à 1945, elle est la responsable des Bund Deutscher Mädel (BDM), l'organisation de jeunesse féminine du Troisième Reich.

Jutta Rüdiger
Naissance
Berlin (Empire allemand)
Décès
Bad Reichenhall (Allemagne)
Nationalité Allemande

Biographie

Jeunesse

Jutta Rüdiger naît à Berlin mais grandit à Düsseldorf, où son père est ingénieur. Elle suit des études de psychologie à l'université de Wurtzbourg, dans les années 1920, où elle devient une militante national-socialiste ; elle rejoint la branche étudiante du parti, le Nationalsozialistischer Deutscher Studentenbund.

À partir de 1933, elle est assistante en psychologie à l'Institut d'hygiène et de recherche de Düsseldorf. Elle commence également à s'impliquer au sein de la Bund Deutscher Mädel, l'organisation de jeunesse féminine du Troisième Reich. En 1935, elle en devient la responsable pour la région de la Ruhr et de Basse-Rhénanie. En , elle devient directrice de la BDM et rejoint le NSDAP en même temps[1], succédant à Trude Mohr, qui avait quitté son poste après son mariage.

Carrière au sein du Troisième Reich

En tant que cheftaine de la BDM, Jutta Rüdiger porte le titre de Reichsreferentin des BDM. Cela signifie que son poste est subordonné au chef de l'ensemble de la jeunesse nazie, le Reichsjugendführer Baldur von Schirach puis, à partir de 1940, Artur Axmann. Cela reste conforme à la politique nazie, qui veut que les organisations féminines doivent rester sous une direction masculine supérieure. Baldur von Schirach voyait ainsi d'un mauvais œil les tentatives d'indépendance de la BDM ainsi que l'organisation des femmes nazies, le NS-Frauenschaft, dont il voit sa présidente Gertrud Scholtz-Klink comme une rivale.

La BDM est rendue obligatoire pour les filles de 10 à 18 ans à partir de 1936, et la loi est renforcée en 1939. Cependant, l'adhésion n'est pas aussi massive que dans les Jeunesses hitlériennes. À l'inverse de ces dernières, qui embrigadent les garçons et les destinent à devenir de bons soldats, le destin des filles des BDM est de devenir des épouses et des mères conformes aux idéaux nazis. En 1941, toutefois, une pénurie de main-d'œuvre se fait sentir dans l'industrie allemande, les hommes se battant au front. On a alors davantage pressé les BDM à exercer un service du travail obligatoire, généralement dans des fermes ou dans les usines de munitions, et pour les filles de la classe moyenne ou supérieure, dans des emplois de bureau. Jutta Rüdiger commence donc à diriger une véritable force économique.

À partir de 1943, la BDM œuvre aussi dans la défense anti-aérienne. Dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, des filles BDM combattent aux côtés des garçons des Jeunesses hitlériennes contre les armées alliées ; cela n'a jamais été officiellement sanctionné par le régime, et Jutta Rüdiger a toujours nié après la guerre qu'elle avait approuvé cette décision[2].

Après-guerre

Jutta Rüdiger est arrêtée par les Américains en 1945 et a passé deux ans et demi en détention. Elle n'a pas été inculpée et n'a jamais été traduite en justice. Après sa libération, elle reprend sa carrière en tant que psychologue en pédiatrie à Düsseldorf. Dans un entretien, en 2000, elle déclare : « Le national-socialisme n'est pas reproductible. On peut seulement prendre les valeurs que nous avions épousées : la camaraderie, être prête à soutenir les uns les autres, la bravoure, la discipline personnelle, et non des moindres, l'honneur et la loyauté. À part cela, chaque jeune doit trouver son chemin tout seul »[2]. Elle décède en 2001 à Bad Reichenhall.

Bibliographie

  • Ernst Klee, Das Kulturlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, 2007 (ISBN 978-3-10-039326-5)
  • Wir Mädel Zeitzeugen berichten : BDM-Führerin Jutta Rüdiger, DVD.
  • Jutta Rüdiger, Die Hitler-Jugend und ihr Selbstverständnis im Spiegel ihrer Aufgabengebiete, Verlag Siegfried Bublies, Schnellbach, 1998 (ISBN 3-926584-38-6)
  • Jutta Rüdiger, Ein Leben für die Jugend : Mädelführerin im Dritten Reich, Deutsche Verlagsgesellschaft, Preußisch Oldendorf, 1999 (ISBN 3-920722-58-2)

Articles connexes

Notes et références

Sources

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jutta Rüdiger » (voir la liste des auteurs).
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