Josette Hébert-Coëffin

Josette Hébert-Coëffin, née le à Rouen[Note 1][1] et morte le à Neuilly-sur-Seine[2], est une sculptrice, médailleuse française et la première lauréate de la Fondation John-Simon-Guggenheim à New York en 1937.

Biographie

Josette Hébert-Coëffin est l'élève de Richard Dufour, Robert Wlérick, Charles Despiau et Maurice Gensoli. Elle suit des études à l'école des beaux-arts de Rouen sous la direction de Victorien Lelong, où elle obtient un premier prix de sculpture et d'architecture en 1922. Quelques années plus tard, elle entre à l'atelier d'Alphonse Guilloux. Elle expose deux bustes, Beethoven et Résignation, au Salon des artistes français de 1927. Elle est la première lauréate de la fondation John-Simon-Guggenheim à New York en 1937[3]. La même année, elle crée des modèles pour la manufacture nationale de Sèvres. Elle obtient une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1937 ainsi qu'une médaille d'or de la société d'encouragement pour l'industrie.

Elle demeure à Mont-Saint-Aignan dans les années 1930.

Elle est élue le 24 juin 1938 membre correspondante de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen[4] et est la 3e femme à y être admise après Colette Yver et Louise Lefrançois-Pillion. Elle fit don à l’Académie de Rouen en 1935 d’une de ses œuvres Tête d’enfant (terre cuite).

Josette Hébert-Coeffin est inhumée au cimetière Saint-Germain de Pont-Audemer, aux côtés de son mari Charles Coeffin, industriel et aviateur, dans une tombe surmontée d'un grand-duc, sa dernière œuvre inachevée.

Artiste-sculpteur de la Manufacture nationale de Sèvres 1938-1947

La totalité des œuvres de Josette Hebert Coeffin furent détruites lors des bombardements qui a trois reprises dévastèrent la Manufacture nationale de Sèvres le 3 mars 1942. Durement éprouvée, l'artiste reprit son travail sous la direction artistique de Maurice Gensoli. Elle s'amusait parfois à rappeler que son appartenance à Sèvres lui conférait, en vertu de la réglementation de cette manufacture qui remonte à 1758, le droit de porter l'épée. À partir de cette époque, elle fut fréquemment inspirée par la faune et se révéla animalière de talent. Sa notoriété grandit. Elle réalisa bientôt La Biche et son faon pour le Président Vincent Auriol. Les longues séances au Jardin des Plantes dans l'intimité des bêtes lui ont appris à connaître le caractère particulier des animaux.

Un autre fruit de son séjour à Sèvres a été le développement de ses compétences dans l'art de la chamotte (grès chamotté) depuis 1937. Elle était à la recherche d'un matériau adapté pour représenter des poils de chèvre, des calaos, des kiwis et d'autres plumes, et la chamotte était le choix idéal. Après avoir mis au point cette technique, Josette a créé de grandes figures plus vraies que nature, comme la tête d'un sanglier et un coq.

Artiste médailleur à la Monnaie de Paris

Elle travailla à la Monnaie de Paris où elle développa son goût et sa technique de graveur et de médailliste. Le revers de ses médailles n'était jamais seulement décoratif. Il ajoutait un complément au sujet principal, parfaisant l'œuvre, selon une inspiration délicate. Josette Hébert-Coeffin réalisa près de trois cents médailles, représentant une œuvre considérable.

Parmi ces nombreuses médailles, on retiendra notamment celle du président René Coty, qui fit d’elle la première femme, depuis l’époque de François 1er, à qui l’on eut commandé la gravure de l’effigie du chef de l’État. Charles de Gaulle fut le second président de la République à être médaillé par elle pendant son mandat. Il fallut de nombreuses séances de poses du général de Gaulle la plupart du temps à son insu. Une fois terminée, le général lui dit à propos de sa médaille : « Quand au dernier de vos modèles, vous comprendrez que je ne vous en parle pas… Votre médaille dépasse les quelques médailles faites, jusqu’ici, sur De Gaulle »[5]

Il y eut également la médaille des Jeux olympiques d'hiver de 1968 qu’elle présenta elle-même au général de Gaulle le 6 janvier 1968. Cette médaille était la 161e de sa création. Les athlètes sélectionnés pour représenter leur pays reçurent à la fin des olympiades cette médaille en souvenir de leur participation. Enfin, Jean Cocteau, pour sa médaille, ne voulut pas d’autre médailleur que Josette Hébert-Coeffin, tant il avait aimé les dessins de chats qu’elle avait exposés. À propos de chats, elle illustra l’ouvrage Chats des villes et chants des chats par Yahne Lambray et Renée Herrmann[6]

Œuvres

Sculpture

Médaille

Expositions

Récompenses

Œuvres dans les collections publiques

États-Unis

France

Monument pour Jean-Perrin, physicien et Prix Nobel de physique dans les Jardins des Champs-Élysées à Paris
Buste de Tristan-Bernard, place Tristan-Bernard à Paris

Royaume-Uni

Italie

Brésil

Décorations

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Jacques Pinel (préf. Christian Hérail), Histoire de 140 familles. Témoignages de 70 descendants. 2 siècles d'industrie à Rouen, Rouen, (ISBN 978-2-9532785-0-7), p. 103.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, tome 3, 1976 et 1999, page 91
  • Edward Horswell, Sculptures of Les Animaliers 1900 – 1950, Scala Arts and Heritage Publishers Ltd, Londres, 2019 (exposition Sculptures of Les Animaliers 1900 – 1950, Sladmore gallery Londres, 2019)
  • Pierre-Maurice Lefebvre, Hommage à Josette Hébert-Coëffin (1907-1973)[18], Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen année 1973, Fécamp, Édition L. Durand & Fils, 1975
  • Josette Hébert-Coëffin sculpteur et médailleur, Éditions Sciaky, Paris, 1974
  • Robert Rey, Josette Hébert-Coëffin, Édition les Gémeaux, Paris, 1954
  • Roger Parment, À l'écoute de la Normandie… et des Normands, Sotteville-lès-Rouen, Éditions A. Allais, 1975 (Josette Hébert-Coëffin et le général de Gaulle, 16 pp.)[19]
  • Visite à l’atelier de Mme Josette Coeffin, sculpteur à la Manufacture de Sèvres, UNF. Union nationale des femmes : revue des électrices, Paris, [20]

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Au no 6 rue du Champ-des-Oiseaux.
  2. Le sculpteur Charles Despiau qui visitant un salon, avait remarqué sans connaître l'auteur un groupe de petits canards « voilà, dit-il, ce qui mérite la médaille » le maître avait tout de suite discerné dans la foule des sculptures l'œuvre qui révélait à la fois un véritable tempérament d'artiste et une sur connaissance du métier.
  3. 41 expositions se sont déroulées au Petit Palais de février 1934 à juillet 1939. Les expositions ont été l’occasion d’acheter et de constituer un embryon de collection pour le futur musée d'Art moderne

Références

  1. « État civil de Rouen », Journal de Rouen, no 352, , p. 5
  2. Fichier des personnes décédées.
  3. Journal de Rouen, 25 octobre 1937.
  4. « À l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen », Journal de Rouen, no 184, , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  5. Josette Hébert-Coëffin et le général de Gaulle
  6. [Chats des villes et chants des chats par Yahne Lambray et Renée Herrmann, illustrations de Josette Hébert Coeffin, éd. de la Tour du Guet, Paris, [1950] https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb397657455]
  7. Journal de Rouen, , p. 3.
  8. Journal de Rouen, 19 janvier 1947
  9. Paroisse Pacy Vallée d'Eure
  10. Exposition « Ten American Non-objective Painters » Musée Solomon R. Guggenheim, New York
  11. [catalogue de la fondation Solomon R. Guggenheim à New York - exposition de la collection de peinture non-objective, Début de l'exposition 1er juin 1939. 2 œuvres de J. H. Coeffin (huile sur papier) sous les appellations No 7 et No 8 (Numéro 219 et 220 du catalogue de l'exposition)]
  12. médaille de Jean Cocteau par J. H Coeffin à la National Gallery of Art de Washington'.
  13. Musée Carnavalet Médaille paquebot France
  14. musée Ernest Hébert Ophélie aux bleuets
  15. Buste de Etienne Louis Malus, physicien (plâtre) École polytechnique
  16. Musée de Nice Médaille appartenant à Marie-Elisabeth Escoda. Les athlètes sélectionnés pour représenter leur pays reçoivent à la fin des olympiades une médaille en souvenir de leur participation à l'événement. Cette pratique débute dès les premiers jeux d'Athènes de 1896
  17. British Museum Josette Hébert Coeffin
  18. Lefebvre, Pierre-Maurice, hommage à Josette Hébert-Coëffin (1907-1973), Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen
  19. Josette Hébert-Coëffin et le général de Gaulle
  20. [ revue des électrices, Paris, , Visite à l’atelier de Mme Josette Coeffin https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k45514677/f5.item.r=coeffin#]
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