Joseph Louis Lanafoërt

Joseph Louis Lanafoërt ou Lanafoir ou de Lannefoërt, né le à Plaisance (Gers) et mort le dans la même ville[1],[2] est un avocat, procureur impérial[3], notaire royal, maire et conseiller général[4] français.

Pour les articles homonymes, voir Lanafoërt.

Il fut jurisconsulte à Paris et donna des cours à l'université impériale.

Biographie

Origine et famille

Joseph Louis Lanafoërt est issu d'une famille de noblesse de robe, avec titre de comte, dont les traces en Gascogne remonte au XVe siècle[5]. Il est le frère cadet de Louis Lanafoërt, fils de Sieur Jean Gabriel Lanafoërt (1740-1806) avocat en parlement (1791), avoué au tribunal d'Auch, notaire et consul. Petit-fils de Sieur Étienne Lanafoërt (1695-1763), notaire royal, consul de Plaisance en 1744[6] et arrière-petit-fils de Sieur Dominique Lanafoërt (1656-1736), avocat en parlement et notaire royal, lui-même fils de Sieur Jean Lanafoërt (1636-1715)[7] notaire royal à Pouydraguin et Beaumarchés, lui-même descendant de sire Jean Lanafoir, seigneur de Lanafoir (1570-1640)[N 1], avocat en parlement, fondateur de la dynastie et constructeur de la gentilhommière de Lannafoert à Lasserade ("castel Lannafoërt")[N 2], dont ne subsiste aujourd'hui au lieu-dit Lannafoërt qu'une tour à moitié détruite et quelques dépendances.

lieu-dit de Lannafoërt, ancien emplacement du "Castel" Lanafoërt. Lasserade, Gers.

Cette propriété fut vendue dans les années 30, avec les 50 hectares de vignes y attenantes, par Henriette Sabail-L'officier, héritière des Lanafoërt. Sire Jean de Lanafoir avait comme arrière grand-père Jaymet de Lannefoërt originaire d'Aignan, avocat en parlement, que l'on retrouve dans un document rédigé en latin et gascon de , au côté du gendre de Louis XI, Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu et comte de Clermont et de la Marche[N 3].

Joseph Louis Lanafoërt se maria le , avec Marie Anne Alexandrine Bacquier, fille de Bernard Bacquier, médecin et maire de Plaisance sous le Premier Empire (1807-1814).

Carrière

Joseph Louis Lanafoërt, démissionna de son poste d'avocat général en septembre 1819 près la cour d’appel d'Agen pour reprendre l'étude notariale familiale (datant de plus de 200 ans) à la suite du décès de son frère. Il commença alors une carrière politique de premier plan, en étant d'abord maire de Plaisance au XIXe siècle. On lui doit notamment "la route départementale de Plaisance à Maubourguet, le champ de foire, les promenades sur le bord de la rivière, le pont sur l'Arros, la place nouvelle, les grands chemins de grande communication de Plaisance à Viella et de Vic Fezenzac à Plaisance, la fontaine publique, les approvisionnements en matériaux et les fonds déposés à la caisse communale pour la reconstruction de l'église[8]".

Enfin, il fut le premier conseiller général du Gers pour le canton de Plaisance (1833-1842), et échoua de peu à la députation[9].

Il participa à Paris, en tant que jurisconsulte aux modifications du code civil français avec son frère, Louis Lanafoërt, dans une équipe qui succéda à celle de Jean-Étienne-Marie Portalis[10], rédactrice du premier code civil des français en 1804[11].

Hirondelle des Landes

Il créa avec cinq associés en 1841[12]la société F. Dutour et Cie, dont il était l'un des administrateurs, qui mit en place des lignes de diligence (la fameuse Hirondelle des Landes décrite quelques années plus tard par Flaubert dans son roman, Madame Bovary)[N 4] dans tout le Gers, d'abord la ligne Mirande-Mont de Marsan, par Tillac, Marciac, Plaisance, Riscle, Barcelone, Aire, Grenade, puis des lignes secondaires l'Isle-Jourdain-Toulouse, Lombez-Boulogne-sur-Gesse, l'Isle Jourdain-Mauvezin, Mauvezin-Toulouse, Auch-Beaumont, Auch-Port-Sainte-Marie. Ces lignes ont participé grandement au développement économique du Gers sous la Monarchie de Juillet avant qu'elles soient remplacées par le chemin de fer.

Descendance

Il n'eut pas de descendance, et au décès de son frère Louis Lanafoërt s'occupa de ses filles et fit de sa nièce Elmire Lanafoërt son héritière, en lui laissant l'hôtel de Lanafoërt-Chapelain à Plaisance ; la charge royale de notaire fut repris par son époux, Jean François Marie Doat [N 5]. Ses héritiers aujourd'hui, la famille Sabail-Chapelain L'officier et notamment son petit neveu, au 6e degré, Christophe Chapelain L'officier, sont toujours propriétaire de l'hôtel particulier au XXIe siècle.

Notes et références

Notes

  1. Comte par lettre patente du roi Henri IV, le 11 février 1592. Les de Lannefoërt ou Lanafoërt (début XIXe siècle) étant par la suite favorable à la révolution, ils ont fait partie de cette fameuse noblesse éclairée qui a participé a l'élaboration des textes prônant l'égalité de tous devant la loi. Dans ces conditions, ils n'ont jamais revendiqué leur titre ou origine.
  2. longitude : 00.03.05.8 E latitude : 43.38.39.2 N
  3. En 1470 et compte tenu de la vie dissolue de Jean V d'Armagnac qui avait épousé sa sœur (la plus belle femme du royaume) et en avait eu deux enfants, Louis XI saisit les biens de ce dernier et fit don d'Aignan à son propre gendre Pierre de Bourbon, Sire de Beaujau et Comte de Clermont et de la Marche. Ce dernier, en , à la demande des Consuls d'Aignan, dût renouveler la reconnaissance du don de la forêt de Naoucrouts, et de l'hôpital. L'acte de reconnaissance fut rédigé en latin et en gascon par M. Chasanets, notaire à Nogaro. L'acte se termine par le rappel des noms des participants : "Et foc la presenta reconexenca, à ANHA, lo penultième jor de septembre quatz cent hoeytante et hum en presença de Vidon de Laspeyres et Jaymet de Lannefoert et mei Joannis de Chasanet notarii villae Nogarolii habitoris qui instrumentum retnui". Henry IV - Aignan, https://aignan.pagespro-orange.fr/histoire/histoire_.html
  4. "Un coffre jaune, porté par deux grandes roues, qui montant jusqu'à la hauteur de la bâche, empêchaient les voyageurs de voir la route et leur salissaient les épaules" Madame Bovary, Flaubert.
  5. Testament de Sieur Joseph Louis Lanafoërt en date du 1er décembre 1812, accordant l'hôtel particulier de Plaisance et la charge de notaire à sa nièce, Louise Charlotte Elmire Lanafoërt. Acte de partage entre Elmire et sa sœur Jeanne Marie Lanafoërt, en date du . Archives familiales Chapelain L'officier.

Références

  1. Alain Lagors, historien, La Bastide de Plaisance du Gers au XIXe siècle : croissance et apogée du Bourg-marché (vers 1780-1880)., page 437-438
  2. Lanafoërt (Louis et Joseph), 1999, p.438 : Tables générales du bulletin de la société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers (1900-1999).
  3. BNF GALLICA, journal des débats politiques et littéraires 30/04/1816.
  4. Journal de la République française, ministère de l'Intérieur. Archives départementales du Gers, www.archives32.fr
  5. Almanach royal, Annuaire officielle de la République française, Archives familiales Chapelain L'officier.
  6. Société historique de Gascogne, Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d'histoire et d'archéologie de la province ecclésiastique d'Auch, Auch, s.n Auch, 1864-1939, p. 179
  7. Recueil des règlements et tarifs rendus jusques à présent. Tome 2/. Concernant les droits de controlle des actes des notaires (…), Nouvelle édition, 1724-1756. Paris. BNF GALLICA.
  8. Délibérations communales (1838-1844)...op.cit, séance du 3 novembre 1842.
  9. Journal des débats politiques et littéraires, date d'édition 1833-11-25 p3. BNF GALLICA.
  10. Joël-Benoit d'Onorio, Portalis, l'esprit des siècles, Paris, Éditions Dalloz, 2005, p. 364p
  11. Jean-Luc A. Chartier, Portalis, père du Code civil, Paris, Éditions Fayard, 2004, p.441
  12. Bulletin de la société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers, 3 et 4e trimestre 1959, pp. 332 et 333.
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