Joseph Lieberman

Joseph Isadore Lieberman, dit Joe Lieberman, né le à Stamford (Connecticut), est un homme politique américain.

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Joseph Lieberman

Portrait officiel de Joseph Lieberman (2005).
Fonctions
Sénateur des États-Unis

(24 ans)
Élection 8 novembre 1988
Réélection 8 novembre 1994
7 novembre 2000
7 novembre 2006
Circonscription Connecticut
Législature 101e, 102e, 103e, 104e, 105e, 106e, 107e, 108e, 109e, 110e, 111e et 112e
Groupe politique Démocrate
Prédécesseur Lowell Weicker
Successeur Chris Murphy
21e procureur général du Connecticut

(5 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection
Réélection
Gouverneur William O'Neill
Prédécesseur Carl R. Ajello
Successeur Clarine Riddle
Biographie
Nom de naissance Joseph Isadore Lieberman
Date de naissance
Lieu de naissance Stamford (Connecticut, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate (jusqu'en 2006)
Indépendant (depuis 2006)
Diplômé de Université Yale
Religion Judaïsme orthodoxe moderne[1]

Procureur général du Connecticut de 1983 à 1989, puis sénateur du Connecticut au Congrès des États-Unis de 1989 à 2013, il est le candidat démocrate à la vice-présidence des États-Unis en 2000 au côté d'Al Gore. Lieberman se présente lors des primaires présidentielles de 2004, mais retire rapidement sa candidature faute de soutien conséquent. Membre du Parti démocrate jusqu'en 2006, il devient dès lors indépendant tout en restant au groupe démocrate au Sénat.

Biographie

Début de carrière

Joseph Lieberman effectue des études de droit à l'université Yale. Il est élu en 1970 au Sénat du Connecticut, où il sert dix ans, dont six années (1974-1980) comme majority leader, c'est-à-dire dirigeant des démocrates au Sénat de l'État. En 1980, il reprend le métier d'avocat avant de devenir procureur général d'État du Connecticut en 1983.

Sénateur des États-Unis (1989-2013)

En 1988, il est élu sénateur du Connecticut au Congrès des États-Unis, puis réélu en 1994, 2000 et 2006 avec de larges majorités.

Un sénateur centriste

Lieberman rencontrant le président Ronald Reagan, en 1984.
Joseph Lieberman avec le président George H. W. Bush (1991).

Joseph Lieberman appartient à l'aile centriste du Parti démocrate. Il est qualifié quelquefois de DINO, malgré des idées progressistes en ce qui concerne les droits civils et l'environnement.

En 1998, pendant l'affaire Lewinsky, il critique vigoureusement le comportement du président Bill Clinton, qui appartient pourtant à son parti.

Candidat démocrate à la vice-présidence en 2000

Certaines estiment que sa prise de position sur l'affaire Lewinsky le fait désigner par le candidat démocrate à l'élection présidentielle de 2000, Al Gore, comme colistier, afin de se démarquer des frasques des années Clinton. Premier Juif candidat sur le ticket d'un des deux grands partis américains, Lieberman est un atout pour Gore, mais insuffisant toutefois pour parvenir à la Maison-Blanche.

Un faucon, partisan de la guerre en Irak

De retour au Sénat après cet échec, il est l'un des plus constants et fermes appuis démocrates à la politique du président George W. Bush dans ses décisions concernant la guerre d'Afghanistan et la guerre d'Irak.

Il devient par la suite l'un des plus fermes adversaires d'un retrait immédiat des troupes américaines d'Irak.

Candidat à la présidence en 2004

Représentant une vision centriste que certains estiment la meilleure pour vaincre George W. Bush, il décide de se lancer dans la course présidentielle aux primaires démocrates après avoir obtenu la certitude qu'Al Gore ne sera pas à nouveau candidat. Après un début de campagne encourageant, il obtient toutefois des scores décevant dans le New Hampshire et le Delaware, ce qui l'amène à abandonner.

Rupture avec le Parti démocrate

Bien que démocrate, Joe Lieberman est l'un des candidats pressentis pour obtenir le très important département de la Sécurité intérieure des États-Unis (Department of Homeland Security) pour le second mandat de l'administration Bush. Le poste est finalement obtenu par Michael Chertoff.

Après son premier discours sur l'état de l'Union de son second mandat en 2005, George W. Bush remercie publiquement Lieberman de son soutien constant par une bise sur la joue du sénateur du Connecticut. La photo de ce « baiser » devient un an plus tard la première arme de campagne de ses adversaires au sein du Parti démocrate lors de sa campagne pour obtenir l'investiture du parti pour les élections sénatoriales de .

Ainsi, ses critiques du président Clinton pendant l'affaire Monica Lewinsky en 1998, sa campagne jugée trop droitière à la présidentielle de 2004, son refus de questionner le gouvernement sur la prison d'Abou Ghraib, ainsi que, surtout, son approbation des politiques de l'administration de George W. Bush et de la guerre d'Irak, lui sont reprochés au sein d'une coalition visant à l'empêcher d'être de nouveau candidat démocrate au poste de sénateur du Connecticut.

Appuyé par les principaux blogs « progressistes » américains, dont Daily Kos et Atrios (en)[2], Ned Lamont, un homme d'affaires du Connecticut, se présente alors contre lui, comme candidat anti-guerre, lors de la campagne des primaires. Qualifiant Joe Lieberman de « pom-pom girl » ou « de chien-chien » du président Bush, Lamont effectue une percée inattendue dans les sondages mettant en péril l'investiture du sénateur.

Durant cette campagne âpre et haineuse où Lieberman est qualifié par ses adversaires blogueurs de « traître », « menteur », « rebut politique », « trou du cul déloyal », « embrasseur de Bush », il déclare, amer, en que si les électeurs du Parti démocrate venaient à considérer qu'il n'est plus digne de les représenter, il ne comprendrait plus alors où se positionnerait le Parti démocrate (sur l'échiquier politique américain), critiquant la dérive à gauche du parti conséquence selon lui des pressions du fondateur de Daily Kos. Dans ce même climat, le candidat démocrate à la présidentielle de 2004, John Kerry, refuse de le soutenir, même dans le cas de sa victoire aux primaires, et qu'Hillary Clinton prend ses distances.

En 2003, il introduit le Climate Stewardship Act of 2003 (S139) avec le sénateur républicain John McCain (Arizona). Cette législation avait pour objectif de plafonner les émissions de gaz à effet de serre. Elle est évoquée au cours du débat sur l'Energy Policy Act de 2005 mais n'est pas adoptée.

En dépit du soutien, quant à lui appuyé, de Bill Clinton, Joseph Lieberman est battu lors des primaires démocrates le , avec 48 % des voix contre 52 % à Lamont. Populaire chez les électeurs indépendants et républicains du Connecticut, Joseph Lieberman assure alors vouloir quand même se présenter en tant que candidat indépendant à l'élection de . Il crée son propre parti (Connecticut for Lieberman) et mène une campagne activement soutenue par le maire républicain de New York Michael Bloomberg, l'ancien maire démocrate conservateur Ed Koch et l'ancien sénateur républicain de New York Alfonse D'Amato. Lors d'un entretien télévisé, il reçoit un soutien implicite de Dick Cheney, le vice-président des États-Unis.

Sénateur indépendant mais soutien républicain

Le , Lieberman est facilement réélu avec 50 % des voix contre le candidat démocrate anti-guerre Ned Lamont (40 %) et le candidat du Parti républicain Alan Schlesinger (10 %). Il siège alors avec les démocrates du Congrès en tant qu'indépendant.

Dès 2007, au début de la campagne présidentielle américaine, il apporte son soutien à John McCain, candidat républicain à la nomination de son parti dans le cadre des élections primaires puis candidat à la présidence, et critique ouvertement Barack Obama, le candidat démocrate[3]. Lors de la convention nationale républicaine de 2008 chargée d'officialiser la candidature de John McCain à la présidence des États-Unis, il prononce un discours de 20 minutes dans lequel il défend son « ami » John McCain, affirmant que, s'il est toujours démocrate, il soutient le candidat républicain « parce que l'avenir du pays dépasse l'enjeu partisan ». Il estime notamment que John McCain représente « le meilleur choix pour rassembler le pays et le mener en avant »[4]. Durant son allocution, Joe Lieberman s'attaque à Obama en l'accusant d'avoir voté « pour couper les fonds à nos soldats sur le terrain » en Irak. McCain envisage sérieusement de désigner Lieberman comme son colistier mais renonce à la suite de l'opposition des conservateurs républicains[5],[6].

En , Lieberman annonce ne pas être candidat à l'élection sénatoriale de 2012[7].

Après son mandat de sénateur (depuis 2013)

Après son mandat de sénateur, Lieberman rejoint le cabinet d'avocats new-yorkais Kasowitz, Benson, Torres & Friedman et le think-tank conservateur American Enterprise Institute[8],[9].

En , Lieberman est candidat au poste de directeur du FBI pour remplacer James Comey. Il est reçu par le président Donald Trump[10] mais n'est toutefois pas choisi.

Notes et références

Annexes

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