John Gresham Machen

John Gresham Machen () était un théologien presbytérien américain du début du XXe siècle.

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Il a été professeur de Nouveau Testament au Séminaire théologique de Princeton entre 1915 et 1929, il dirigea une révolte conservatrice contre la théologie libérale à Princeton et forma le Séminaire théologique de Westminster comme une alternative plus orthodoxe. Comme l'église presbytérienne du Nord continuait à rejeter les tentatives conservatrices pour renforcer la fidélité à la Confession de foi de Westminster, Machen dirigea un petit groupe de conservateurs en dehors de l'église pour former l'Église presbytérienne orthodoxe. Quand l'Église presbytérienne aux États-Unis d'Amérique (PCUSA) rejeta ses arguments durant le milieu des années 1920 et décida de réorganiser le séminaire théologique de Princeton pour créer une école libérale, Machen fonda et prit la direction du séminaire théologique de Westminster à Philadelphie (1929) où il enseigna le Nouveau Testament jusqu'à sa mort. Son opposition continuelle durant les années 1930 au libéralisme dans les missions étrangères presbytériennes l'amena à créer une nouvelle organisation, le bureau indépendant pour les missions étrangères presbytériennes (The Independent Board for Presbyterian Foreign Missions (IBPFM)) en 1933. Le jugement, la condamnation et la suspension du ministère des membres de l'IBPFM, dont Machen, en 1935 et en 1936, fournit les raisons de la formation en 1936 de l'OPC.

Machen est considéré comme le dernier des grands théologiens de Princeton qui avaient, depuis la création de l'université au début du XIXe siècle, développé la théologie de Princeton, une forme conservatrice et calviniste du christianisme évangélique. Bien que Machen eut été comparé aux grands théologiens de Princeton (Archibald Alexander, Charles Hodge, A. A. Hodge and B. B. Warfield), il ne fut jamais un chargé de cours en théologie (il était un érudit du Nouveau Testament) ni même le responsable du séminaire.

L'influence de Machen peut être encore ressentie aujourd'hui à travers l'existence d'institutions actuelles qu'il fonda -le séminaire théologique de Westminster et l'église presbytérienne orthodoxe (OPC). De plus, son manuel sur le grec du Nouveau Testament est encore utilisé aujourd'hui dans de nombreux séminaires, dont des écoles de la PCUSA.

Interrogé sur la façon de dire son nom, il l'exliqua à "The Literary Digest" "La première syllabe est prononcé comme "May", le nom du mois. Dans la seconde syllabe ch est comme dans "chin", avec un "e" comme dans "pen": may'chen. Dans Gresham, le h est silencieux: gres'am."[1]

Jeunesse

Machen est né à Baltimore d'Arthur Webster Machen et Mary Jones Gresham. Arthur, un avocat de Baltimore, avait 45 ans et Mary 24 ans quand ils se marièrent. Alors qu'Arthur était un episcopalien, Mary était une presbytérienne, et enseigna à son fils le petit catéchisme de Westminster depuis son plus jeune âge. La famille fréquentait l'église presbytérienne de Franklin.

L'éducation de Machen fut considéré comme privilégié. il alla dans un collège privé et reçut une éducation classique incluant le latin et le grec. Bien qu'il n'y est aucune archive, il semble que cette école fut "The University School for Boys".Il apprit également le piano.

L'âge adulte

Vie étudiante américaine

En 1898, âgé de 17 ans, Machen commença à étudier à l'Université Johns Hopkins pour son diplôme universitaire d'étudiant, qu'il réussir suffisamment pour obtenir une bourse. Il se spécialisa dans les classiques et fut un membre de la fraternité Phi Kappa Psi. Machen fut un excellent boursier et en 1901 il fut élu à la société Phi Beta Kappa après son diplôme.

Malgré le fait qu'il fut un temps indécis sur son avenir, en 1902 Machen opta pour les études théologiques au séminaire théologique de Princeton, même s'il étudia simultanément pour un diplôme supérieur de lettres en philosophie à l'Université de Princeton.

A la rencontre du libéralisme allemand

Il poursuivit ses études théologiques en Allemagne pour un an en 1905. Dans une lettre à son père, il admit avoir été plongé dans le doute à propos de sa foi à cause du libéralisme enseigné par le professeur Wilhelm Herrmann. Bien qu'il eut un important respect pour Herrmann, sa période en Allemagne et sa confrontation avec les théologiens modernistes le poussa à rejeter ce mouvement et à étreindre une théologie réformée conservatrice plus fermement qu'avant.

Période avant guerre

Princeton 1906-1916

En 1906, Machen rejoignit le séminaire de Princeton comme enseignant du Nouveau Testament après qu'il fut assuré qu'il n'avait pas à signer la déclaration de foi. Parmi ses influences à Princeton il y avait Francis Patton, qui fut le procureur dans un jugement pour hérésie au dix neuvième siècle, et Benjamin B. Warfield, qu'il décrivit comme le plus grand homme qu'il ait jamais rencontré. Warfield maintenait l'idée qu'une doctrine correcte était le premier moyen par lequel les chrétiens influençaient la culture environnante et mit l'accent sur l'importance primordiale des Écritures et la défense du supernaturalisme. C'est sous son influence que Machen résolut sa crise de foi. En 1914, il fut ordonné et l'année d'après il devint l'assistant du professeur de Nouveau Testament.

Première Guerre mondiale

Machen ne servit pas comme soldat durant la Première Guerre mondiale, mais il vint au contraire avec les YMCA comme volontaire à proximité et au front - une tâche qu'il continua pendant quelque temps après la guerre. Bien qu'il ne fut combattant, il fut témoin en première ligne des dévastations de la guerre moderne. Suspicieux en ce qui concerne le projet d'exporter la démocratie de l'ami de sa famille Woodrow Wilson, il fut fermement opposé à la guerre, et lors de son retour aux États-Unis, il remarqua que la plupart des clauses du, " Traité de Versailles constituait une attaque contre la paix internationale et interraciale....La guerre sera suivi par une autre guerre selon une évolution lassante."[1]

Période d'après guerre

Princeton 1918-1926

Après son retour en Europe, Machen continua son travail comme enseignant du Nouveau Testament à Princeton. Durant cette période, il gagna la réputation d'être l'un des rares érudits à être capable de débattre de la prépondérance grandissante de la théologie moderniste tout en maintenant une position évangélique.

L'origine de la religion de Paul (1921) est peut-être l'ouvrage érudit le plus connu de Machen. Cet ouvrage fut une tentative réussie de critiquer la croyance moderniste que la religion de Paul était basée essentiellement sur la philosophie grecque et était entièrement différente de la religion de Jésus.

Christianisme et Libéralisme (1923) est un des autres ouvrages de Machen qui critiqua le modernisme théologique. Le livre compare le christianisme protestant et conservateur à la popularité croissante de la théologie moderniste (ou "libéral"). Il concluait sur le fait que "le principal rival moderne du christianisme est le libéralisme".

Dans Qu'est ce que la foi? (1925) il considère comme primordiale la tache pastorale d'ancrer sa foi dans le fait historique de l'expiation du Christ. Il considère la théologie libérale comme anti-intellectuelle, inso far as it spiritualized Christianity and treated it as merely an expression of individual experience, thus emptying the Bible and creeds of all definitive meaning.

Ces ouvrages, accompagnés de nombreux autres ouvrages, place Machen résolument dans un camp théologique au sein de l'église presbytérienne. Son travail au cours des années 1920 fut divisé entre son temps à Princeton et son travail politique avec les Presbytériens évangéliques.

Malgré ses croyances théologiques conservatrices, Machen n'a jamais été capable d'étreindre pleinement le fondamentalisme chrétien. Son refus d'accepter le prémillénarisme et d'autres aspects de la croyance fondamentaliste fut basé sur sa croyance que la théologie réformée est la forme la plus biblique de croyance chrétienne - une théologie qui était généralement oublié par le fondamentalisme à l'époque.De plus, le travail d'érudit de Machen et son talent à s'engager dans un débat avec la théologie moderniste était en contradiction avec l'attitude anti-intellectuelle du fondamentalisme.

Controverses

Entre 1924 et 1925, les relations avec la faculté de Princeton se détériorèrent quand The Presbyterian posa la question de savoir s'il y avait deux partis à la faculté. En réponse, Machen remarqua que ses différences avec Charles Erdman se rapportaient à l'importance qu'ils attribuaient à la doctrine. Il nota qu'Erdman était tolérant envers ceux qui étaient dans l'erreur doctrinale. Erdman écrivit en privé qu'il (Dwight L. Moody) savait que les polémiqueurs ne gagnaient pas d'habitude contre les disciples du Christ.’

le Séminaire théologique de Westminster

L'assemblée générale de 1929 vota la réorganisation du Séminaire théologique de Princeton et décida que deux des signataires de l'affirmation d'Auburn devinrent administrateurs. L'Affirmation d'Auburn était une réponse des libéraux[2] à l'intérieur de l'église presbytérienne du Nord qui condamna la réponse de l'assemblée générale à la controverse provoquée par le sermon de de Harry Emerson Fosdick "Les fondamentalistes vont-ils gagner?". Machen et quelques collègues de travail se retirèrent et créèrent le Séminaire théologique de Westminster pour poursuivre une théologie réformée orthodoxe.

L'Église presbytérienne orthodoxe

En 1933, Machen se sentit concerné par le libéralisme toléré par les presbytériens sur le terrain de la mission et forma l'IBPFM (The Independent Board for Presbyterian Foreign Missions). L'assemblée presbytérienne qui suivit réaffirma que l'IBPFM ne correspondait pas aux critères de constitution de l'église et somma les ministres du culte associés de briser leurs liens avec l'IBPFM.Quand Machen et sept autres ministres du culte refusèrent, ils furent suspendu de leurs ministères dans l'église presbytérienne. La controverse sépara Machen de nombreux amis fondamentalistes comme Clarence Macartney qui empira à la perspective d'un schisme. Au bout du compte, Machen quitta l'église presbytérienne du nord (PCUSA) et forma l'Église presbytérienne orthodoxe.

Religion et politique

Machen a été peu favorable au mélange entre la religion et la politique. Il trouvait que les tentatives d'établir une culture chrétienne par des moyens politiques revenait à mépriser les minorités[3]. Il était encore plus inquiet de l'influence corruptrice de la politique sur le christianisme et considérait l'évangile social comme un terrible avertissement. Il s'opposa à la prière à l'école et à la lecture de la Bible dans les écoles publiques. Cette position, toutefois, implique que les chrétiens doivent avoir leurs propres écoles[4].

L'historien George Marsden (en) a décrit Machen comme "radicalement libertaire". Il s'est opposé à presque toute extension du pouvoir de l'État, ce qui l'amené à prendre position sur de nombreuses questions. Comme pour les autres libertaires, ses position ne respectaient pas les limites traditionnelles du libéralisme et du conservatisme."[5] Il s'est opposé à la création d'un ministère fédéral de l'éducation, suggérant devant une commission mixte du Congrès que le contrôle gouvernemental des enfants était le sacrifice ultime de la liberté (il était également opposé au Child Labor Amendment (en) (amendement sur le travail des enfants, proposé en 1924)[6]. Il n'était pas contre les écoles publiques locales en soi, mais craignait l'influence de l'idéologie matérialiste et l'opposition aux aspirations humaines supérieures[7]. Il était aussi opposé à la prohibition, une position coûteuse à une époque où l'abstinence était presque une croyance parmi les protestants[5]. Il s'opposait enfin à toute politique étrangère d'impérialisme et de militarisme[8].

Mort

Tombe de Machen au cimetière de Greenmount à Baltimore.

Grande fut la tristesse de ceux qui furent engagés dans les mouvements qu'il avait mené quand ils apprirent la mort de Machen en 1937 à l'âge de 55 ans. Quelques commentateurs (notamment Stonehouse) pointait le fait que Machen avait une constitution physique pas toujours bonne, et il était constamment "accablé" par ses responsabilités.

Machen décida d'honorer quelques engagements comme conférencier qu'il avait dans le Dakota du Nord en , et contracta une pleurésie durant un hiver particulièrement froid cette année-là. Après Noël, il fut hospitalisé pour une pneumonie et mourut le . Juste avant sa mort, il dicta un télégramme à son vieil ami et collègue John Murray ; le contenu de ce télégramme reflétait la profondeur de sa longue vie de foi: "Je suis tellement reconnaissant pour cette obéissance active envers le Seigneur. Pas d'espoir sans cela."[9] Il fut enterré au cimetière de Greenmount à Baltimore dans le Maryland. Le revêtement de sa pierre tombale porte, simplement, son nom, la mention de son diplôme, ses dates, et la phrase "Fidèle jusque dans la mort" en grec.

Le journaliste de Baltimore, H. L. Mencken, écrivit une nécrologie sur Machen titrée "Dr. Fondamentaliste" laquelle fut publiée dans le Baltimore Evening Sun le . Bien qu'en désaccord avec la théologie de Machen, Mencken néanmoins exprima son respect et son admiration pour les capacités intellectuelles de Machen. Mencken compara Machen à William Jennings Bryan, un autre presbytérien célèbre, avec cette formule curieuse : “Le docteur Machen était à Bryan ce que le Matterhorn[Lequel ?] est à la verrue.”[10]

Ouvrages

En plus des ouvrages mentionnés dans cet article, les ouvrages importants de Machen sont:

  • "L'origine de la religion de Paul" (1921) en anglais
  • Christianisme et libéralisme (1923) (ISBN 0-80281-121-3)
  • Qu'est ce que la foi? (1925)
  • Le Nouveau Testament en grec pour les débutants (1927)
  • La naissance virginale du Christ (1930)
  • La foi chrétienne dans un monde moderne (1936)
  • Le point de vue chrétien sur l'homme (1937)
  • Dieu transcendé (1949) publié par Ned B. Stonehouse des sermons de Machen, (ISBN 0-85151-355-7).
  • Qu'est ce que le christianisme? et autres questions (1951) publié par Ned B. Stonehouse
  • Le Nouveau Testament : une introduction à sa littérature et à son histoire (1976) ublié par W. John Cook de deux séries de cours de Machen, (ISBN 0-85151-240-2).

Notes et références

  1. Douglas M. Jones III: J. Gresham Machen Was Right About the Gulf Crisis ANTITHESIS January/February 1991 - Volume 2, Number 1.
  2. The Auburn Heresy sur opc.org
  3. J. Gresham Machen: Christianity & Liberalism p. 149, 151. New York 1923, MacMillan.
  4. J. Gresham Machen: "The Necessity of the Christian School" dans What Is Christianity? And Other Essays by J. Gresham Machen, ed. by Ned B. Stonehouse. Grand Rapids, Mich. 1951
  5. Understanding Fundamentalism and Evangelicalism (Comprendre le fondamentalisme et l'évangélisme), Grand Rapids, Eerdmans, .
  6. « Testimony before the House & Senate Committees on the Proposed Department of Education, February 25, 1926 » (version du 2 mai 2003 sur l'Internet Archive), .
  7. J. Gresham Machen, Christianity & Liberalism (Christianisme et libéralisme), New York, MacMillan, (lire en ligne), p. 13 et suivantes .
  8. Laurence M. Vance, « J. Gresham Machen sur l'impérialisme, le militarisme et la conscription », sur LewRockwell.com,
  9. J. Gresham Machen's Response to Modernism sur www.desiringgod.org.
  10. H. L. Mencken, "Dr. Fundamentalis", an obituary of Rev. J. Gresham Machen, Baltimore Evening Sun (January 18, 1937), 2nd Section, p. 15.)

Sources

Liens externes

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