William Jennings Bryan

William Jennings Bryan, né le à Salem (Illinois) et mort le à Dayton (Tennessee), est un avocat et un homme politique américain, populiste, pacifiste et libéral. Membre du Parti démocrate, il est trois fois candidat à l’élection présidentielle, représentant du Nebraska entre 1891 et 1895 puis secrétaire d'État des États-Unis entre 1913 et 1915 dans l'administration du président Woodrow Wilson.

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William Jennings Bryan
Fonctions
41e secrétaire d'État des États-Unis

(2 ans, 3 mois et 4 jours)
Président Woodrow Wilson
Gouvernement Administration Wilson
Prédécesseur Philander C. Knox
Successeur Robert Lansing
Représentant des États-Unis

(4 ans, 1 mois et 29 jours)
Circonscription 1er district du Nebraska
Prédécesseur William James Connell (en)
Successeur Jesse Burr Strode (en)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Salem (Illinois)
(États-Unis)
Date de décès
Lieu de décès Dayton (Tennessee, États-Unis)
Sépulture Cimetière national d'Arlington
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate
Fratrie Charles Wayland Bryan
Enfants Ruth Bryan Owen
Diplômé de Illinois College (en)
Université Northwestern
Profession Avocat

Liste des secrétaires d'État des États-Unis
Caricature représentant W.J. Bryan en anti-impérialiste.

Presbytérien très croyant, il a foi dans les valeurs américaines et se veut le défenseur de l'Américain ordinaire. Il s'oppose aussi résolument à la théorie de l'évolution et à l'impérialisme.

Biographie

William Jennings Bryan est le fils aîné de Silas Bryan, un riche fermier de l'Illinois et juge, et de Mariah Bryan[1].

Après avoir obtenu son diplôme de juriste à la Northwestern University Pritzker School of Law (en)[2], il exerce sa profession d'avocat à Jacksonville (Illinois) avant d'emménager à Lincoln (Nebraska)[3]. De 1891 à 1895 il exerce le mandat de représentant du Nebraska au Congrès des États-Unis[4].

Candidat à la présidence

En 1896, âgé de 36 ans, il est désigné par le Parti démocrate pour briguer la présidence face au républicain William McKinley[5] après son discours de la Croix d'or lors de la convention du parti. Il reçoit alors le soutien du Parti populiste. La quasi-totalité de la presse mène contre lui une campagne dépréciative, le présentant comme un extrémiste[6]. Il fait également l'objet d'attaques xénophobes[7]. William Jennings Bryan est alors un adversaire politique du dernier président démocrate, le conservateur Grover Cleveland. Arthur Sewall est choisi pour être le candidat démocrate à la vice-présidence. William McKinley, fortement soutenu par Marcus Hanna et les milieux financiers[8], remporta l’élection avec 51,03 % des voix et 271 votes de grands électeurs contre 46,70 % des voix et 176 à Bryan.

En 1900, William Jennings Bryan est de nouveau le candidat démocrate avec Adlai Ewing Stevenson comme candidat à la vice-présidence. Il est de nouveau battu par McKinley avec 45,52 % des voix (et 155 grands électeurs) contre 51,64 % au président sortant.

En 1908, il est encore le candidat démocrate à la présidence. John Worth Kern est le candidat démocrate à la vice-présidence. Il n’obtient que 43,04 % des suffrages et 162 grands électeurs contre 51,57 % au républicain William Howard Taft[9].

Influence majeure dans la vie politique américaine

Bien que n’ayant gagné aucune élection depuis 1892, William Jennings Bryan garde une influence très importante au sein du Parti démocrate. Il appartient à l'aile gauche du parti, qui est opposée au colonialisme et à toute visée impérialiste[10]. Il s’oppose notamment à l’annexion des Philippines.

En 1912, fort de son capital politique, il contribue à assurer la nomination de Woodrow Wilson à la candidature démocrate à l’élection présidentielle. En récompense, une fois élu, ce dernier en fait son secrétaire d'État (ministre des Affaires étrangères) en dépit du fait qu'il ne possède pas d'expérience dans ce domaine[10]. Il signe entre autres le traité Bryan-Chamorro avec le Nicaragua[11].

Pacifiste et anti-impérialiste, William Jennings Bryan démissionne le , convaincu de l’entrée prochaine de son pays dans la Première Guerre mondiale[10].

Il s’établit ensuite en Floride où il évolue au sein de nombreuses organisations chrétiennes fondamentalistes. En 1920, il est l’un des plus ardents critiques de la théorie de l’évolution et un des partisans de la prohibition. Il apporte son soutien à un amendement constitutionnel visant à interdire l’enseignement de l’évolution dans les écoles et certains États adopteront de telles restrictions à la suite de ses campagnes.

Il meurt le , en plein combat contre les théories de Darwin et de l’évolution, peu après le procès contre John Thomas Scopes, dit procès du singe, à l’issue duquel ce dernier se voit condamné à une amende symbolique.

William Jennings Bryan est inhumé au cimetière national d'Arlington[12].

En 1924, son frère Charles Wayland Bryan, alors gouverneur du Nebraska, est candidat à la vice-présidence des États-Unis.

Postérité

Le Bryan College (en) à Dayton, Tennessee, un établissement chrétien, a été baptisé en son honneur.

Notes et références

  1. (en-US) « William Jennings Bryan | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  2. (en-US) « Encyclopedia of the Great Plains | Bryan, William Jennings (1860-1925) », sur plainshumanities.unl.edu (consulté le )
  3. (en) « William Jennings Bryan | Biography, Cross of Gold, & Scopes Trial », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. « Bryan, William Jennings | International Encyclopedia of the First World War (WW1) », sur encyclopedia.1914-1918-online.net (consulté le )
  5. (en) History com Editors, « William Jennings Bryan », sur HISTORY (consulté le )
  6. Thomas Frank, « Les populistes américains contre le lobby des médecins », sur Le Monde diplomatique,
  7. Martin Saintemarie, « Le populisme sauvera-t-il les États-Unis ? », sur Le Vent Se Lève,
  8. Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 302
  9. (en-US) David Ray Papke, « William Jennings Bryan », sur www.mtsu.edu (consulté le )
  10. Rémy Porte, « Le président Wilson, un pacifiste en guerre », La Nouvelle Revue d'histoire, no 90, , p. 46-48.
  11. (en-US) « William Jennings Bryan - People - Department History - Office of the Historian », sur history.state.gov (consulté le )
  12. (en-US) « William Jennings Bryan », sur Find a Grave

Annexes

Article connexe

Liens externes

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