Jean Stoetzel

Jean Stoetzel, né le à Saint-Dié-des-Vosges et mort le à Paris, est un sociologue français, dont les travaux ont concerné la théorie de l'opinion et la psychosociologie de la communication. Il fut l'introducteur en France de la méthode des sondages d'opinion.

Biographie

Né dans un milieu catholique et conservateur d’un père receveur des postes, il est très tôt repéré comme un élève brillant, admis en classe préparatoire littéraire au lycée Louis-le-Grand à Paris et intègre en 1932 l'ENS, où son mémoire d'études supérieures est consacré à la Psychologie de la réclame.

Sorti troisième de l'agrégation de philosophie en 1937[1], il est professeur détaché aux États-Unis la même année, il y rencontre George Gallup et revient en France pour fonder en l'Institut français d'opinion publique (IFOP).

En 1940, il rédige un article « La psychologie sociale et la théorie des attitudes »[2], puis en « Théorie et pratique des sondages dans l'étude du public et des entreprises »[3] dans lequel il réalise un premier exposé complet du procédé nouveau (théorie de l'échantillonnage,loi des grands nombres, plan d'enquête et recherche statistique des causes).

Il consacre sa thèse (1943) à la « Théorie des opinions »[4], où il met en garde contre le caractère parfois dangereux et abusif de l'enquête d'opinion :

« Celle-ci porte en effet sur des éléments souvent éphémères, insincères, vagues ou incompréhensifs et de surcroît traités par des enquêteurs dont la neutralité n'est pas toujours assurée. De plus, sur le fond, l'enquête va à l'encontre de la règle-postulat en sociologie, à savoir que la motivation consciente de nos actes n'a rien à voir avec leur véritable causalité. »

Il devient consultant au Service national des statistiques (SNS) dirigé par René Carmille et chef du Service de sondages et statistiques de la Fondation française pour l'étude des problèmes humains d'Alexis Carrel.

À la création de l'Institut national d'études démographiques (INED), il dirige quelque temps la section de psychologie sociale, mais préfère consacrer sa carrière à l'Université. Tandis que son adjoint, Alain Girard, poursuit son œuvre à l'INED, Jean Stoetzel fonde la Revue française de sociologie et devient le maître écouté de générations d'étudiants en sociologie et psychologie sociale[5].

De 1955 à 1978, il occupe la première chaire de cette discipline à la Sorbonne. En 1963 il publie une « Psychologie sociale », preuve que cette discipline a constitué pour lui une référence importante.

En 1977, il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques où il fait le une communication sur les « sondages d'opinion »

En 1979, après une « correction » apportée à un sondage, il démissionne de l'IFOP et crée le nouvel institut « Faits et opinions » [6].

Œuvres

  • Théorie des opinions, 1943, Presses universitaires de France
  • L'étude expérimentale des opinions, 1943, Presses universitaires de France
  • Jeunesse sans chrysanthème ni sabre, 1954, Plon
  • Les sondages d'opinion publique, 1973, Presses universitaires de France (avec Alain Girard)
  • La psychologie sociale, 1963, Plon ; 1978, Champs Flammarion
  • Les valeurs du temps présent. Une enquête européenne, 1983, Presses universitaires de France

Bibliographie

Notes et références

  1. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 | Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr (consulté le )
  2. Annales sociologiques, 1941, Série A, fasc 4, p. 1-26
  3. document édité par la Cegos
  4. Théorie des opinions, Paris, PUF, 1943
  5. D'après Alain Girard, « In memoriam : Jean Stoetzel (1910-1987) », Revue française de sociologie, vol. 28, no 2, , p. 201-211 (www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1987_num_28_2_2392)
  6. Histoire des sondages, par Jacques Antoine

Voir aussi

Liens externes

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