Jean Bertin (réalisateur)

Jean Bertin, né le au Havre et mort le dans le 16e arrondissement de Paris, est un réalisateur, scénariste et critique de cinéma français.

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Biographie

Né au Havre, Jean Édouard Paul Marie Bertin est le fils de Théodule Charles Eugène Bertin, chef de bataillon d'infanterie de marine, et de Marie Marguerite Roetig[1]. En 1915, son père, désormais colonel, est promu commandeur de la Légion d'honneur[2].

Jean Bertin commence des études à l'École navale, puis étudie le droit[3]. Étudiant, il s'engage volontairement en janvier 1915[4]. Adjudant dans l'infanterie, il participe à plusieurs combats, dont la bataille du Chemin des Dames. De nombreuses blessures  qui lui laisseront des séquelles physiques et psychologiques[Note 1]  lui valent d'être réformé en avril 1918. À l'issue de la guerre, il reçoit la médaille militaire[5].

Brièvement peintre, dessinateur de mode, puis acteur[6], il tourne son premier court métrage en 1919, Le Club des suicidés, avec le comédien Aurelio Sidney. Au début des années 1920, il se rend aux États-Unis[7],[Note 2] où il fera une partie de sa carrière[3],[8],[Note 3]. Il intervient en tant que conseiller technique sur les décors et costumes[9], comme sur le film Kiki de Clarence Brown. En 1928, il collabore avec Maurice Tourneur, pour l'adaptation du Capitaine Fracasse de Théophile Gautier, avec Pierre Blanchar[10]. Mais Jean Bertin démissionne quelques mois plus tard de la société productrice Lutèce Films[11] et le film est finalement réalisé par Alberto Cavalcanti.

Pierre Bertin travaille également comme critique de cinéma : ses articles paraissent dans des revues telles que Cinémagazine[12] ou Mon Ciné[13], pour lesquelles il fait office de correspondant à Hollywood[14],[15].

De retour en France, il réalise coup sur coup plusieurs films : La Menace, d'après la pièce de Pierre Frondaie ; La Vocation, d'après le roman de Louis de Blois, prix Goncourt 1916 ; D'un port à l'autre, un documentaire[16]. À propos de L'Appel du large, sorti en 1930, le critique et futur réalisateur Robert Vernay emploie dans un article l'expression « réalisme poétique », sans doute pour la première fois par la critique cinématographique française[17]. Après deux films produits en 1931 par les Films Osso, l'activité de Jean Bertin marque le pas. En 1933, il écrit le scénario du film de Jean Tarride, Étienne, d'après la pièce éponyme de Jacques Deval.

Jean Bertin meurt le 3 novembre 1937 à Paris, à l'âge de 41 ans[18],[Note 4]. Différents journaux annoncent sa mort en décembre 1937[19]. Selon les sources, il est rapporté qu'il est mort d'une « longue maladie »[20] ou de ses « blessures de guerre »[21].

Filmographie

Comme réalisateur
Comme scénariste

Distinctions

Notes et références

Notes

  1. Son dossier militaire mentionne notamment un syndrome de dépression périodique et des difficultés à la marche.
  2. Sur le formulaire d'immigration, il déclare à cette époque être artiste peintre.
  3. En 1930, il figure sur le recensement de population de la ville de Los Angeles, locataire au 1740 Hudson Avenue. Il déclare être auteur et réalisateur pour un studio de cinéma.
  4. L'acte précise qu'il était journaliste et célibataire.

Références

  1. Acte de naissance no 2736 du 28 août 1896, Le Havre, Archives départementales de Seine-Maritime
  2. « Dossier de Théodule Charles Eugène Bertin », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  3. « La galerie Osso. Jean Bertin », sur Gallica, Comœdia, (consulté le ), non paginé (vue 7)
  4. Registre matricule no 2512 de Jean Édouard Paul Marie Bertin, 1916, cote 1R3404, Archives départementales de Seine-Maritime
  5. « Ministère de la Guerre », sur Gallica, Journal officiel de la République française. Lois et décrets, (consulté le ), p. 133
  6. (en) Robert Florey, « Foreign atmosphere for the American screen », The Motion Picture Director, , p. 58-59 (vue 60/580) (lire en ligne)
  7. Liste de passagers pour les États-Unis, paquebot S.S. France, 3 mars 1923, New York Passenger Arrival Lists (Ellis Island), 1892-1924, FamilySearch
  8. « M. Jean Bertin », sur Gallica, Excelsior, (consulté le ), p. 4
  9. Pierre Boulanger, Le Cinéma colonial : de L'Atlantide à Lawrence d'Arabie, Paris, Seghers (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-232-12902-5, lire en ligne)
  10. (pt) « Maurice Tourneur vae fazer na França... », Cinearte n° 121, , p. 4/48 (lire en ligne)
  11. « France », Variety, , p. 6 (vue 78/257) (lire en ligne)
  12. Jean Bertin, « La révolte du cuirassé Potemkine », sur Gallica, Cinémagazine, (consulté le ), p. 450
  13. « The Gold Rush Clippings 148/363 », sur chaplin.fritzhirzel.com (consulté le )
  14. Louis Daubresse, « À la recherche du trésor perdu des Rapaces », Kinétraces, , p. 5, 55 (lire en ligne)
  15. « Nécrologie », sur Gallica, Comœdia, (consulté le ), p. 2
  16. « Programmes des principaux cinémas de Paris. Colisée [encart] », Cinémagazine, n° 20, , non paginé (vue 20/23) (lire en ligne)
  17. « L'Appel du large (En Marge) de Jean Bertin (Cinémagazine 1929) - », sur La Belle Équipe, (consulté le )
  18. Acte de décès no 2040 du 3 novembre 1937, Archives en ligne de la Ville de Paris, état civil du 16e arrondissement, registre des décès de 1937
  19. « Le metteur en scène Jean Bertin est mort », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, L’Écho de Paris, (consulté le ), p. 4
  20. « Bouts de films », sur Gallica, L'Intransigeant, (consulté le ), p. 6
  21. « Le spectacle à Paris », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Journal des débats politiques et littéraires, (consulté le ), p. 4

Liens externes

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