Jean-Pierre Saint-Ours

Jean-Pierre Saint-Ours, né le à Genève et mort le dans la même ville, est un peintre et dessinateur genevois.

Biographie

D’une famille de réfugiés huguenots établis à Genève à la fin du XVIIe siècle, Saint-Ours fut l’élève de son père, Jacques, avant de se rendre à Paris en 1769, est formé à l'Académie des beaux-arts dans l’atelier de Joseph-Marie Vien. Il y côtoya François-André Vincent qui fut son ami. Peintre d'histoire néoclassique, portraitiste d’effigies historiées et créateur de tableaux dessinés, d'influence « poussinesque » du nouveau classicisme, il fut peintre, graveur et dessinateur genevois.

Bien que lauréat du Prix de Rome en 1780, il se voit refuser une bourse d'étude à l’Académie de Rome car il n’est pas français et entreprend le voyage à ses frais. Après 12 ans passés à Rome, il retourne à Genève en 1792, en pleins troubles politiques, pour défendre sa patrie et ses idées. Il préfère cependant, se consacrer aux portraits historiés de notables culturels, scientifiques et politiques.

Ses relations avec la France ne sera pas en reste, car après l'annexion du pays[1] par Bonaparte, il gagna un des concours organisé par celui-ci : Le Rétablissement du culte. Dans son second Grand Prix de 1778, de sa scolarité parisienne, conservé à Versailles, son style commence déjà à s'orienter vers un plus grand classicisme.

Sur le plan iconographique, Saint-Ours se distingua de ses contemporains en peignant des sujets rares représentant « les traits de mœurs de peuples différents de l'Antiquité » : Le choix des enfants de Sparte, Les Mariages germains et Les jeux olympiques sont trois œuvres importantes avec leurs dessins et études préparatoires. Bon peintre et excellent dessinateur, sa proximité d'inspiration avec François-André Vincent peut se voir, dans son Amour et Psyché dont un dessin et tableau qui évoquent l'Orithye enlevée par Borée vers 1781[2] de son ami. Aux feuilles à la Sanguine proche de celle de Fragonard et d'Hubert Robert, s'ajoutent des œuvres comparables à Jacques-Louis David, et d'autres témoignant déjà d'une sensibilité préromantique.

Influencé par la série du Lévite d'Éphraïm, d'après Jean-Jacques Rousseau, qui fut profonde sur Saint-Ours. Les quatorze épisodes de cette histoire, peints à l'huile puis exécuté au Lavis, s'étalent entre 1799 et 1806. Dans la galerie des portraits, ceux de notable genevois, montrent dans ce genre que le peintre n'avait rien a envier à ses collègues européens. Le Portrait de Jacques Tremblay dans la campagne genevoise évoque celui de Goethe par Johann Heinrich Wilhelm Tischbein, et certains tableaux de François-Xavier Fabre.

« Si l'exposition est à conseiller, le petit volume qui l'accompagne n'est en aucun cas un catalogue. Il se contente de reproduire et de commenter certaines œuvres, sans une liste exhaustive. L'écriture du catalogue complet devrait paraître chez le même éditeur. Car, incontestablement, cet artiste mérite une véritable monographie. »

 Didier Rykner, Un peintre genevois dans l'Europe des Lumières, La Tribune de l'art, .

Œuvres

Homère chantant l'Odyssée, 1793, huile sur panneau marqueté, Musée d'art et d'histoire de Genève.

Liste non exhaustive :

Galerie

Bibliographie

  • Éloge historique de M. Saint-Ours prononcé par son ami P.-L. De la Rive dans l'église du Chêne, le , Genève : Imprimerie A. L. Vignier, 1832
  • Jean-Jacques Rigaud, « Jean-Pierre Saint-Ours », dans Renseignements sur les beaux-arts à Genève, Genève : Imprimerie Jules-Guillaume Fick, 1876, pp. 197-206
  • Anne de Herdt, Jean Pierre Saint Ours, Baconniere Arts, (ISBN 978-2940462124)

Exposition

Notes et références

  1. « Révolution française - Réactions contrastées et premiers troubles (1789-1792)  » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  2. Œuvre visible au Musée des beaux-arts de Tours.

Liens externes

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