Jacques de Savoie (comte de Romont)

Jacques de Savoie, que l'on trouve également sous la forme Jacques de Romont, né le et mort le , est un comte de Romont et baron de Vaud, issu de la Maison de Savoie.

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Biographie

Origines

Jacques de Savoie naît le , à Genève[1]. Il est le fils du second duc de Savoie, Louis Ier, et d'Anne de Lusignan, fille de Janus, roi de Chypre et roi titulaire de Jérusalem[1],[2].

Ses deux frères aînés, Amédée et Philippe, succèdent au trône de duc de Savoie, tandis que les frères cadets, Louis et Janus, deviennent comtes apanagistes de Genève[2],[1]. Deux autres sont administrateurs de l'évêché de Genève[2],[1].

Comte de Romont et seigneur de Vaud

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Le Pays de Vaud est la possession de la maison de Savoie depuis le XIIIe siècle, après en avoir disputé la suprématie à la maison d'origine sundgavienne des Zähringen. Les Savoie ont étendu leur influence en protégeant la ville de Berne contre la maison de Habsbourg, inquiète de la puissance montante de la ville. Berne devient l'alliée des Savoie après la bataille de Laupen, pour se transformer au début des événements des guerres de Bourgogne en ennemie.

En prenant la direction de la maison de Savoie, en 1465, avec le titre de duc, Amédée IX de Savoie, donne en apanage le Pays de Vaud, avec le titre de comte de Romont, seigneur de Vaud et des villes de Morat, Avenches, Payerne, Romont, Moudon, Rue et Yverdon, à son frère Jacques. De santé fragile, Amédée IX de Savoie laisse sa femme, Yolande de France, et son frère, le comte de Bresse, régner à sa place. Il meurt en 1472, laissant sa succession à son fils Philibert, qui a seulement 6 ans. Sa mère, la duchesse Yolande de France, sœur du roi Louis XI, se déclare alors régente et tutrice.

Dans la famille, plusieurs alliances se mettent en place. Le prince-évêque de Genève, frère du défunt Amédée IX de Savoie, devient le conseiller de Yolande de France et se rapproche de sa cour. Un autre frère, le comte de Bresse se rapproche de Louis XI. Jacques de Savoie, comte de Romont, rejoint, quant à lui, les armées du puissant duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.

En conflit avec sa belle-sœur, la duchesse régente Yolande, Jacques de Savoie s'empare de plusieurs châtellenies qui étaient restées sous la domination du duc Amédée IX. En 1471, un arbitrage bernois et fribourgeois l'autoriseront à garder ces fiefs.

Mais ces différentes alliances, soutenues par les habiles manœuvres politiques de Louis XI, conduiront à la perte de toutes les possessions appartenant au comte de Romont dans le Pays de Vaud.

Au service du duc de Bourgogne

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Blason de Jacques de Savoie.

Jacques de Savoie se lie d'amitié avec Charles le Téméraire et devient en 1473 gouverneur de Bourgogne, grand maréchal et commandant en chef d'un tiers des troupes bourguignonnes.

Lors de son absence pour raison de service auprès du duc de Bourgogne, Jacques de Savoie met ses possessions du Pays de Vaud sous la protection de la ville de Berne, alors encore amie de la maison de Savoie. Mais Berne fait désormais partie de la Confédération des VIII cantons et suite aux alliances contractées avec Louis XI (voir Basse Ligue) les Confédérés et les villes impériales alsaciennes se doivent assistance mutuelle en cas de guerre.

En Haute-Alsace, territoire donné en apanage à la Bourgogne par Sigismond de Habsbourg, la révolte contre le parti bourguignon bat son plein. Le bailli de Charles le Téméraire, Pierre de Hagenbach, est arrêté et tué. La réponse bourguignonne ne se fait pas attendre et les territoires révoltés sont ravagés. En , à l'appel des villes impériales, les Confédérés déclarent la guerre à Charles le Téméraire, partent en campagne et mettent le siège devant la ville d'Héricourt.

En , Jacques de Savoie rassemble les armées de Bourgogne qui sont sous son commandement pour se porter au secours de la ville d'Héricourt, assiégée par les Confédérés et leurs alliés. Mais la ville est déjà tombée et les troupes bourguignonnes subissent une lourde défaite dans l'engagement qui s'ensuit dans les environs de la ville.

Les ravages en Pays de Vaud

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Le Pays de Vaud ravagé.

L'approche de l'hiver met fin à la campagne militaire en Haute-Alsace, mais en , les Confédérés, Bernois en tête, lancent des corps francs contre le Pays de Vaud. Les bandes armées ravagent les campagnes, massacrent et violent, pillent et rançonnent. Jacques de Savoie ne pouvant pas se porter au secours de son territoire, ces « bandes suisses » ont tôt fait de conquérir rapidement le pays en s'emparant de Grandson, Orbe, Montagny et Échallens. Morat rejoint la combourgeoisie Berne-Fribourg. Massacre de Nyon, aux Clées, à Jougne. Prise de La Sarraz et de Cossonay. Genève et Lausanne, siège d'évêques, sont lourdement rançonnées. À l'est, les troupes bernoises mettent la main sur Aigle et sur une partie du Chablais. En tout ce sont seize villes et quarante-trois châteaux, dont les habitants, ceux qui n'ont pas été massacrés, prêtent serment à leurs nouveaux maîtres.

Il faut dire que le Pays de Vaud est un territoire stratégique du point de vue commercial et militaire, porte ouverte sur les cols alpins et transit vers la Méditerranée et l'Italie. Les Bernois voulaient aussi stopper le transit de mercenaires italiens qui traversaient les Alpes et le Pays de Vaud pour rejoindre les troupes en campagne de Charles le Téméraire.

Le , Berne, avec des prétextes futiles (les Bernois se plaignent de l'hostilité déclarée des populations vaudoises qui avaient été par eux massacrées et rançonnées), déclare la guerre à Jacques de Savoie. Ses troupes envahissent de nouveau le Pays de Vaud et massacrèrent les garnisons qui résistent. Faute de pouvoir obtenir un quelconque secours, les autres bourgs vaudois capitulent avant d'avoir été attaqués.

Mais la contre-attaque savoyarde organisée par Humbert de Cerjat ne se fait pas attendre. Charles le Téméraire est vainqueur sur tous les champs de bataille d'Europe et Jacques de Savoie peut maintenant se concentrer sur ses possessions dans le Pays de Vaud. En début 1476, il réussit à reprendre possession de tous ses territoires, aussi parce que les Suisses s'étaient prudemment repliés d'un peu partout à la perspective de l'arrivée de la puissante armée de Charles le Téméraire.

Les villes fiefs

Perte définitive du Pays de Vaud

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Dans les mois suivants, les victoires décisives des Suisses sur Charles le Téméraire à Grandson et à Morat entraînèrent une nouvelle conquête du Pays de Vaud qui, à partir de ce moment, est définitivement perdu pour le comte Jacques de Savoie. Les Bernois exigent la mainmise sur le Pays de Vaud. À leur tour, Genève et toute la Savoie sont menacées par les Suisses. Entretemps la duchesse Yolande est tombée entre les mains de Charles le Téméraire. Louis XI intervient, s'empare de la tutelle du duc Philibert de Savoie et oblige les Suisses à une suspension d'armes. Sous son patronage attentif, le , après vingt-deux jours de conférences, un traité de paix est conclu entre les Suisses et la maison de Savoie.

Par le traité de Fribourg, les Suisses rendent une bonne partie du Pays de Vaud contre rançon. Mais en fait les Bernois en restent les occupants, la maison de Savoie n'ayant pas les moyens de payer la rançon demandée. De plus, le traité de Fribourg stipule « que la baronnie de Vaud ne sera plus détachée à l'avenir du duché de Savoie à titre d'apanage, et que le comte de Romont en demeurera perpétuellement exclu. » Jacques de Savoie, le comte de Romont, perd ainsi définitivement toute prétention sur ses fiefs.

Nouveaux fiefs et mort

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Après la perte de ses possessions dans le Pays de Vaud et la mort de Charles le Téméraire à Nancy, Jacques de Savoie se met au service de Marie de Bourgogne et de l'empereur Maximilien Ier de Habsbourg. Il est adoubé chevalier de l'ordre de la Toison d'or[3], en 1478[1]. On le retrouve en 1479 à Guinegatte, où il est blessé et fait preuve, parmi d'autres chevaliers, de beaucoup de courage.

Jacques de Savoie épouse, en 1484, Marie de Luxembourg (1462-1546)[1], petite-fille de Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol, et fille de Pierre II et de Marguerite de Savoie la sœur de Jacques. Charles VIII octroie alors à Jacques de Savoie les fiefs du comté de Saint-Pol, et d'autres fiefs en Flandre et en Brabant, échus de la succession de Louis de Luxembourg[4].

De cette union, naît une fille, Françoise Louise de Savoie (1485-1511), mariée en 1510, sans postérité, à Henri III, fils de Jean V de Nassau-Dillenbourg.

Jacques de Savoie meurt le , au château de Ham[1], ancienne seigneurie du comte de Saint-Pol.

Ascendance

Références

  1. Bernard Andenmatten, « Savoie, Jacques de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. André Palluel-Guillard, « La Maison de Savoie » (consulté le ), dont André Palluel-Guillard, « Louis Ier » (consulté le ).
  3. Statuts, Ordonnances et Armorial de l'Ordre de la Toison d'Or. Manuscrit en velin no 76 E 10 Fol. 78v, Southern Netherlands, 1473-1491. Publié dans « Koninklijke Bibliotheek, The Hague, NL. »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  4. Centre historique des archives nationales, Série J, Trésor des chartes, Supplément. Mouvance féodale du comte de Saint-Pol. Pièces J1047 du -. Inventaire par Henri de Curzon, 1914-1915. Mais la datation de cette pièces semble sujette à caution.

Voir aussi

Bibliographie

  • Blanche Bauchau, Jacques de Savoie (1450-1486) : histoire d'un portrait et portrait historique, à l'occasion du 500e anniversaire de la réunion du 15e chapitre de l'Ordre de la Toison d'Or à Malines en 1491. Actes du colloque international « L'Ordre de la Toison d'Or à Malines en 1491 », pages 117-147, Malines, , publ. .
  • Auguste Verdeil, Histoire du Canton de Vaud, Martignier et Compe, Lausanne 1849-1852, chapitre IX.
  • Francis Aerny (préface de Gilbert Coutaz), L'évêché de Lausanne : VIe siècle-1536, Collection Archives vivantes, vol. 28, pages 66-67, Editions Cabedita, Yens 1991 (ISBN 2-88295-060-8).

Articles connexes

Liens externes

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