Jacques Dodeman

Jacques Dodeman, né le à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher) et mort le [1], est un éditeur français.

Durant plus de cinquante ans, il fait appel, souvent parmi les premiers, à presque tous les nouveaux moyens de communication, depuis les émissions de télévision vues par des millions de personnes, jusqu'aux ouvrages en microédition destinés à quelques dizaines de chercheurs, en passant par les bases de données informatiques. Sa production est un témoignage concret de l’évolution de l’édition française dans la seconde moitié du XXe siècle.

Biographie

Famille

Jacques Maurice Dodeman est né le 5 février 1925 à Lamotte-Beuvron dans le Loir-et-Cher. De son mariage, le 9 décembre 1948 avec Yvette Solanilla, sont nés deux enfants, Danièle et Jean-Pierre [2].

Formation

Jacques Dodeman étudie à la faculté de droit de Toulouse puis à la faculté de droit de Paris, à l'École libre des sciences politiques[Note 1] et à la London School of Economics. Il est licencié en droit, diplômé d'études supérieures de sciences économiques et d'économie politique, diplômé de l'École libre des sciences politiques[2] et en 1946, auteur du mémoire L’industrie du coton en Angleterre[3].

Carrière professionnelle

Librairie Hachette : le temps du papier (1950-1970)

« Au fond, il y a plus de 70 ans que je suis dans le papier » rappelle Jacques Dodeman. « Au départ j’étais faussaire : à 17 ans, sous les Allemands, je fabriquais des faux papiers d’identité »[Note 2]. Même si l'on oublie cette activité particulière qui cesse aussitôt la paix revenue, il est éditeur depuis près de 65 ans.

À l'issue de ses études, il est recruté par la Librairie Hachette en mars 1950. Il y passera les vingt premières années de sa vie professionnelle[2].

De 1950 à 1953, il dirige la librairie de Londres[2] dont il étend la présence en Grande-Bretagne en créant le Franco British Book Selection Comittee qui anime les deux clubs de livres francophones Livres de France et Le Club Pourpre.

Il est ensuite attaché à la direction du département étranger et responsable à la prospection des marchés internationaux jusqu'en 1960[2]. Au-delà de l’édition et de la distribution, il aborde alors tous les métiers de la communication. Il se qualifie lui-même de « commis voyageur en culture française »[Note 3]. Il parcourt le monde de l’après-guerre pour développer les marchés de la presse et du livre et l’enseignement du français. Après la bataille de Diên Biên Phu et les accords de Genève, il est dans le DC-3 de la commission d’armistice pour préparer, avec les autorités Việt Minh, la livraison des livres nécessaires à la prochaine rentrée universitaire à Hanoï[Note 4]. À travers Sonopresse, il développe à l’international la production des disques souples qui donnent le magazine Sonorama[6]. Avec l'agence Americom aux États-Unis, il entre dans le monde de la publicité[Note 5].

Sa première incursion dans l’audiovisuel résulte de ses voyages. Devant le recul de la langue française dans le monde, il convainc Hachette de lui donner les moyens de produire une série de films d’enseignement de la langue française, destinée au grand public et déclinable aussi au niveau scolaire et universitaire. La télévision, naissante, mais déjà bien présente dans tous les grands pays, sera le vecteur idéal pour toucher le plus grand nombre. Il recrute trois auteurs expérimentés, George Amado, Léon Louis Grateloup et Fernand Marzelle, ce dernier assurant également la mise en scène, et une équipe technique autour du photographe Henri Alekan qui réalisera une image de très grande qualité[8]. André Popp compose une musique très originale. Dawn Addams, partenaire de Charlie Chaplin dans Un roi à New York, sera la présentatrice. Parallèlement à ses autres activités, il commence la production de cette série de 26 films de 26 minutes en 35 mm  l’équivalent de sept films de long métrage , réunissant plus de 200 acteurs, qui s'étalera sur deux ans. En France comme si vous y étiez obtiendra la Nymphe d’Or du meilleur film d'enseignement au 2e Festival de télévision de Monte-Carlo, le [9] et sera diffusé par les stations de télévision des principaux pays du monde occidental[Note 6]. Les passagers du France réviseront leur français avec En France, sur la télévision intérieure du paquebot, pendant leurs traversées transatlantiques, tout comme l'équipage du premier porte-avions à propulsion nucléaire navale américain USS Enterprise[Note 7]. Tout un ensemble de coffrets de livres et de disques souples pour l'étude à domicile ou à l'université complétera la série[Note 8].

Successivement chef du service livres en 1961, directeur commercial en 1964, directeur du département étranger Hachette (DEH) en 1966, il est administrateur de ses principales filiales dans le monde [2]. Il développe le réseau international qui connait alors une forte expansion et intervient désormais pour plus de 5 % dans les échanges de produits imprimés du monde occidental[10],[11]. Ce développement intensif ne va pas sans quelques incidents, en particulier au Canada, où les libraires et éditeurs locaux, craignant pour leur propre activité, le mettent personnellement en cause dans l’affaire Hachette, une controverse qui agitera le pays pendant plusieurs années et remontera jusqu’au ministre des Affaires étrangères, Maurice Schumann, avant d’être totalement apaisée[12]. En 1979, le nouveau président, Ithier de Roquemaurel, organise le Groupe Hachette en quatre grands départements et lui confie le Groupe International (G.I.H.)[13],[14]. Il veut l’internationaliser plus encore, développer l’édition locale sur tous les supports et ouvrir le réseau à toutes les langues. Devant le désaccord complet du président, il démissionne en , mais accepte de rester dans ses fonctions jusqu’au recrutement d’un successeur. Il quitte le groupe en [15]. Il est alors âgé de 45 ans.

Des temps sans papier ?

Des éditeurs et distributeurs étrangers amis, Luciano Mauri des Messagerie Italiane à Milan, Edmond Artar de la société Naville, à Genève, Fred Hyman de Novo à New York, viennent rapidement à son aide et créent la société holding luxembourgeoise, Intracom[16], au capital de 5 millions de francs suisses, dont les ressources sont mises à sa disposition pour le développement de ses nouvelles activités.

La société IDEFI, devenue quelques semaines plus tard France Expansion[17],[18], est créée le 23 octobre 1970. Jacques Dodeman en sera le président-directeur général jusqu'en 1986[2]. Cette société est à la base des premiers développements qu'il propose. L'évolution de l'édition aux États-Unis est une source d’inspiration. Après tant d’années de « papier », Jacques Dodeman veut suivre des pistes nouvelles, aussi différentes que possible de ce qu'il a fait chez Hachette et utiliser les nouveaux médias qui émergent. Il explore de tous côtés, avec des fortunes diverses. Parfois un peu trop tôt avec Livres Disponibles, ou déjà presque trop tardivement avec l’édition sur microfiches, florissante depuis déjà longtemps outre Atlantique. Avec le concours de l’Association des universités de langue française et du CNRS, il édite les Archives de la Langue Française, corpus de 7 500 microfiches, réunissant 405 dictionnaires et grammaires publiés depuis le XVIe siècle, le Journal des Américanistes ou encore le Bulletin signalétique du CNRS. Il crée, avec trois autres éditeurs français pionniers (Hachette, ACRPP, Cipol), un Syndicat de la microédition – dont il sera élu président et qui s’auto-dissoudra dès qu’il aura obtenu le même régime de TVA que celui appliqué aux livres. Il essaie aussi, avec l'aide de la société d'édition François Lobies, une autre approche de la micro-édition, la réédition sur papier bible du journal Le Monde, depuis ses origines. Mais l'arrivée de la numérisation, permettant de consulter, via le réseau Internet, tous les types de documents, rendra plus tard ces supports à leur tour obsolètes.

Les différentes sociétés et titres qu’il crée, sous des formes et avec des contenus très différents, ont tous un point commun : la distribution sélective de l’information, destinée à des lecteurs aux centres d’intérêt bien définis. Et même lorsqu'il n'y a pas utilisation des nouveaux supports, les formules éditoriales sont résolument nouvelles[Note 9]. Ses choix éditoriaux suivent, pas à pas, les nouveaux moyens de communication : microfiches, cassettes vidéo, disques souples, ordinateur, bases de données informatiques, télévision et bientôt Internet.

Livres disponibles, l'édition et l'informatique, 1970-1977

La première grande aventure est un Répertoire des livres de langue française disponibles qui présente la description détaillée de tous les ouvrages de langue française disponibles à la vente à travers le monde. Books in Print existait déjà aux États-Unis, pour l'édition en langue anglaise et venait pour la première fois d’être conçu en version numérique. Dès , Jacques Dodeman lance, sans test ni expérience préalable, la même opération pour l’édition francophone : au départ 110 000 livres à recenser et une dizaine d'informations à relever pour chacun. Le nombre de livres augmentera de moitié, dès la deuxième édition. Il faudra 18 mois de travail, plus de 60 enquêteurs et bibliographes pour contrôler les livres chez les éditeurs et saisir les informations. L’informatique est à son tout début, la saisie, difficile et hasardeuse. Tout doit être inventé. Au prix d'improvisations techniques quasi quotidiennes et, grâce à l'aide des ingénieurs et aux machines du centre de calcul de l'École nationale supérieure des mines de Paris, la base informatique de Livres disponibles est prête à la fin de 1972. C’est la première base de données française de cette importance. Elle servira à créer le fonds de la bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou et celui de la première librairie de la Fnac[19]. Sous forme de livres, ce sera l'instrument de travail des libraires et des bibliothécaires qui en accueillent très favorablement la sortie[Note 10], la presse française et internationale aussi[20]. Suivent le Répertoire de l’édition au Québec, Francophonie édition, Douze mois d’édition francophone puis À paraitre. La couverture bibliographique est complète.

Mais le Cercle de la librairie, qui publie la bibliographie de la France, estime que la responsabilité de la recherche bibliographique doit lui revenir et fait pression pour obtenir une cession qui aura lieu en 1977. Livres disponibles sera publié à partir de cette date par le Cercle et la base de données, commercialisée sous le nom d’Électre, deviendra le support du commerce du livre de langue française.

Stratégies l'édition multimédia, 1971-1984

Au milieu de ces activités informatiques, deux jeunes journalistes, Christian Blachas et Alain Lefebvre, viennent lui proposer de lancer un magazine consacré à la publicité, totalement nouveau et indépendant. Il s’agit bien de diffusion sélective d’information, mais le magazine est sur papier. Jacques Dodeman se laisse, malgré tout, tenter et crée, en 1971, la société Publications Professionnelles Françaises (P.P.F) dont il assure la présidence jusqu'en 1985[2]. Le premier numéro du bimensuel Stratégies qu'il dirige[2] paraît le 8 octobre 1971. Le succès est quasi immédiat. Quelques grandes agences, qui préféreraient une presse plus obéissante, sont un peu méfiantes au départ[Note 11], mais la rigueur et l'indépendance du nouveau titre, sa contribution à la vie de la profession convainquent vite. Stratégies devient hebdomadaire à partir de son numéro 200 et multiplie les développements, via une lettre quotidienne Stratégies Newsletter et des dossiers annuels de plus en plus étoffés. Un nouveau support sur cassettes vidéo, Stratégies Vidéo, premier jalon vers le Culture Pub de Christian Blachas, recense chaque mois tous les nouveaux films publicitaires. Video Strategies est créé à son tour à New York en 1980. Un nouveau titre, Création, magazine mensuel de la création publicitaire, est lancé sous la direction de Benoît Delépine[Note 12]. Le modèle de Stratégies marquera l’édition professionnelle française et, à travers ses bases de données et ses banques vidéo, sera finalement un exemple parfait du développement multimédia qu’il n’était pas supposé incarner à l’origine. Cédé en 1984, Stratégies est toujours le journal de référence de la profession.

Le Journal des Arts, du papier au web, 1993-2000

En 1993, il découvre Il Giornale del Arte, une formule de journal italien qui pourrait devenir le Stratégies de l’art. Il crée alors la société Publications artistiques françaises (PAF) qu'il présidera jusqu'en 2000 pour publier Le Journal des arts dont il est le directeur[2],[Note 13]. C'est la même approche que Stratégies, une autre façon de parler de l’art : un journal d’information, format tabloïd lui aussi, imprimé en noir et blanc comme un quotidien, qui donne à lire beaucoup plus qu’à voir. Le succès est immédiat[22]. Mensuel, au départ, il paraît tous les 15 jours à partir de son 34e numéro en . Il est très vite un élément clé du monde de l’art francophone, « un regard nouveau sur le monde de l’art »[23],[24],[25]. En avril 1998, la société P.A.F. achète le magazine L'Œil aux Éditions Gallimard, qui entrent à cette occasion dans son capital. Le web arrive. Le 2 février 1999, le Le Journal des arts et L'Œil mettent en ligne un site commun : Artindex.tm.fr, première étape vers un nouveau développement majeur via le web. C'est au départ une simple version en ligne du contenu des deux magazines, mais il évolue rapidement vers un site portail avec ses propres contenus originaux[26],[27],[28]. L’intérêt général pour la diffusion via le web s’amplifie. Une startup, disposant de moyens financiers importants, la société Nart, qui prépare son entrée en Bourse, veut étoffer son nouveau site consacré aux ventes aux enchères à l'aide des contenus et de l'expérience acquise par P.A.F. Elle lui fait des propositions de rachat qui tiennent compte de son avance et des bénéfices attendus de la diffusion sur le web[29]. Malgré le succès initial remarquable d’Artindex, les actionnaires majoritaires ne croient pas à la rentabilité rapide de l'édition sur le web et préfèrent encaisser immédiatement le bénéfice qui leur est proposé. La cession de P.A.F. a lieu le 15 juin 2000. Mais Nart ne résiste pas à l'éclatement de la bulle Internet et doit déposer son bilan un an plus tard[30]. La société P.A.F. est rachetée à la barre du tribunal de commerce par les Éditions Art Clair, avec tous ses titres qui continuent à paraître[31].

Le temps du web : L'Art Aujourd'hui, l'édition numérique, 2000

Jacques Dodeman croit plus que jamais à la diffusion via le web, dont la technologie va lui permettre de réaliser enfin  il a 76 ans  ce que les conditions techniques et économiques du travail avec le papier l’avaient toujours empêché de faire : un quotidien consacré à l'actualité des arts. Ce sera l’eQuotidien des Arts. Il a l'expérience de la presse, du web et les moyens financiers. La bulle Internet éclatée, il est l'un des professionnels qui survivent et qui vont développer la diffusion via le réseau Internet[32]. Sans attendre davantage, il crée le 20 avril 2001 une nouvelle société, L’Art Aujourd’hui, et engage une équipe de journalistes et de documentalistes sous la direction de Rafael Pic, venu de Muséart. Ils créent un portail bilingue – en français artaujourdhui.com, en anglais art-of-the-day.com - qui réunit, dans une multitude de bases interconnectées et mises à jour en permanence, tout ce qui peut intéresser amateurs et professionnels de l'art : annuaires des musées, galeries, antiquaires, commissaires-priseurs, répertoire des artistes contemporains et des galeries qui les représentent, calendriers des expositions, des foires et salons et des ventes à travers le monde, et bientôt l’eQuotidien des Arts, diffusé chaque nuit, qui couvre en continu l’actualité artistique du monde entier[33],[34]. Des enquêtes et des articles de fond - une douzaine chaque jour - la critique des nouvelles expositions, le patrimoine, le marché, la politique culturelle, les livres, CD, DVD, le web. Avec l’agenda du jour, tout ce qui ouvre et ferme, les programmes radio et télévision… Un site payant, sur le modèle économique qui a permis jusque-là à la Presse d’exister : abonnements, achat au numéro, vente d’espaces publicitaires et syndication des contenus. Aux États-Unis, bien des services sont gratuits, mais même Yahoo! envisage alors de devenir partiellement payant et, pour cet homme de presse, l'information indépendante de qualité, qui coûte pour être obtenue et contrôlée, doit nécessairement être payée par ses lecteurs. Le pari est suivi de près par les milieux spécialisés,[35],[36]. Le 12 septembre 2001 l’eQuotidien des arts est en ligne. Le lancement est quelque peu éclipsé par les évènements de la veille à New York et la disparition des tours jumelles. Mais l’accueil est enthousiaste et le succès initial certain[37]. L’accès est libre et les lecteurs très nombreux jusqu’au 30 septembre 2001, jour où les sites deviennent payants[38]… et où tout s’arrête. Les acheteurs ne sont pas au rendez vous ; il a été l'un des premiers en ligne et il sera l’un des premiers à découvrir que, sur le web, l’information ne s'achète plus, sauf si elle peut devenir à son tour source de profit. Il passe un accord avec Thierry Ehrmann d'Art Price qui, lui, réussit précisément à vendre de l'information sur l'art, la côte des œuvres, indispensable pour les transactions[39],[40]. Il développe les rubriques consacrées au marché de l'art et essaye une combinaison papier-internet, en ajoutant à l‘eQuotidien à partir de , L'Art Aujourd'hui hebdo, un hebdomadaire papier interactif avec les sites. En , L'Art Aujourd'hui passe au format news-magazine, plus maniable et abondamment illustré en couleurs. Mais le rythme de parution demeure trop fréquent pour les lecteurs du papier, habitués à lire le Journal des Arts tous les 15 jours. Le 20 juin 2003, un nouvel Art Aujourd'hui bimensuel propose « 80 pages papier et 2000 pages web ». Cette fois, les résultats s’améliorent sur les deux supports et, avec un an ou deux de patience, l'équilibre serait sans doute atteint. Mais il est visiblement encore trop tôt. En , il revient à une formule plus sage qui perdure : des sites-portails d’accès gratuit et deux webzines hebdomadaires ArtAujourdhui Hebdo et ArtoftheDay Weekly modestement financés par la publicité…

« Sans doute fallait-il les trente années de curiosité de Jacques Dodeman, homme de presse et de télévision, pour les nouvelles technologies du vingtième siècle pour éviter de tomber dans le travers trop partagé de refaire, sur le Web, ce qu’on fait sur le papier depuis Théophraste Renaudot »[41].

Pour approfondir

Bibliographie

  • Daniel Alain, Learning French as the French do. Realities in America, New York, .
    Présentation de la série En France comme si vous y étiez, analyse de la méthode pédagogique et du travail de tournage de son producteur Jacques Dodeman, à l’occasion de la diffusion sur les stations de télévision des États-Unis par Time inc/ Seven Art
  • Frédéric Brisson, L’étreinte de la pieuvre verte : Hachette et les transformations du monde du livre québécois, 1953-1983, thèse de doctorat, Université de Sherbrooke, Département des lettres et communications, 2009, 456 pages.
  • Philippe Roy, Le livre français au Québec, 1939-1972, Paris, Éditions Publibook, 2008, 316 pages, [lire en ligne]
    Controverse sur l'attitude de Jacques Dodeman à l'occasion du développements de l'activité d'Hachette au Canada
  • Livre blanc sur l’affaire Hachette, Montréal, le Conseil Supérieur du Livre , 1969.
  • Herbert Lottman, Intracom started as an International Communications Club, Publishers Weekly, New York,
    Présentation de la carrière passée de Jacques Dodeman, de ses projets, témoignages d'amis, photographie.
  • Herbert Lottmann, French books in print now available, Publishers Weekly, New York, .
    Genèse du nouveau Répertoire Livres Disponibles qui vient de paraître, rapport sur les activités de Jacques Dodeman depuis la création d'Intracom et sur ses projets à court et moyen terme.
  • Norman Ross, A look at French Micropublishing, Microform Review,
    Histoire de la microédition en France, création du Syndicat français de la microédition sous la présidence de Jacques Dodeman
  • Jacques Dodeman Mémoires de papier, Souvenirs d'un commis voyageur en culture française. L'Art Aujourd'hui, 2014

Notes et références

Notes

  1. L'École libre des sciences politiques sera nationalisée et intégrée à l'Université de Paris le sous le nom d'Institut d'études politiques de l'Université de Paris.
  2. Deux étudiantes américaines relatent dans leurs blogs la conférence que Jacques Dodeman donne chaque année à Aix-en-Provence à des étudiants de l'International American University College, sur la France sous l’occupation[4],[5].
  3. C’est sous le titre Souvenirs d’un Commis Voyageur en Culture Française qu’il publie, en juin 2009, à quelques exemplaires hors commerce, ses mémoires professionnelles à l’intention de ses enfants et petits enfants. Une version ebook destinée au public a été mise en ligne en décembre 2014
  4. La France n’ayant, à ce stade, pas de rapport diplomatique avec les autorités Viet Minh, mais un « représentant » à Hanoï, Jean Sainteny, il obtiendra par radio via la base arrière de Saïgon un visa d’entrée le et un visa de sortie pour le lui permettant d’embarquer sur le seul avion autorisé à survoler le territoire du Nord. Mais il ne pourra rentrer qu’en empruntant des autobus de brousse hasardeux…
  5. Americom était une agence de publicité créée par Fred Hyman et Herman Zuckerman en 1959. Jacques Dodeman en était vice-président. Dans le cadre des accords avec Hachette et Sonopresse, elle avait repris l’exploitation des disques souples pour les États-Unis et est à l’origine de la création des Pocket discs. Bien que très prometteuse, cette activité est abandonnée après son rachat par Novo, en 1969[7]
  6. Les accords de diffusion portaient sur les USA (avec Time Inc et Seven Arts, qui diffusèrent la série sur 70 stations locales) les pays de langue allemande, avec Téléfilm Saar, l’Espagne, avec la Télévision nationale espagnole, les Pays-Bas, avec la Télévision nationale hollandaise, et les pays nordiques, avec la Télévision nationale danoise. Le ministère des Affaires étrangères finança une adaptation en langue arabe pour les télévisions du Moyen-Orient. Le seul grand pays européen qui ne diffusa pas la série fut la Grande-Bretagne qui avait déjà réalisé son propre cours de français par la télévision.
  7. Pour le premier voyage de l’Enterprise vers la France, l’US Navy avait diffusé En France comme si vous y étiez sur les 150 postes de la télévision intérieure du navire, de façon que les membres de l'équipage acquièrent quelques notions de français, pendant les 15 jours de la traversée. Dawn Addams avait accueilli ses « élèves » à leur arrivée à Nice et leur avait fait passer un « examen de contrôle » devant photographes et cameramen.
  8. La diffusion des films entraina une vaste opération d’édition multinationale de livres, disques souples et matériel d’enseignement, impliquant les éditions Hachette aux États-Unis et en France, puis France Expansion à partir de 1971, Bertelsmann pour la langue allemande, Gyldendal pour le Danemark et le Nord de l’Europe, Intertaal pour les Pays-Bas, CCC pour l’Espagne et le ministère égyptien de l’éducation pour le Moyen-Orient. Ultérieurement Hachette créa une « version universitaire » destinée à l’enseignement du français langue étrangère, en regroupant la série en 39 épisodes de 15 minutes accompagnés d’un livre de textes et de matériel pour laboratoire de langue.
  9. Il y aura, malgré tout, quelques entorses délibérées à la règle de la distribution sélective : les Éditions de Vergeures, éditrices d’une série d’ouvrages pour le grand public vendus en kiosques à des centaines de milliers d’exemplaires, les « Écoles » de cuisine, du jardinage, des grands peintres' 'ou même de la broderie ou du tricot, les Éditions Vitamine, éditrices des Chatlendriers du dessinateur américain Kliban et la participation au lancement du magazine féminin Biba
  10. . Les responsables de leurs associations professionnelles écrivent des préfaces chaleureuses : Pierre Tisseyre, président de l’Union des Éditeurs de Langue Française : « Bientôt sans doute on se demandera comment on avait pu se passer plus longtemps d’un tel répertoire ». Jean-Marc Léger, secrétaire général de l’Association des Universités de langue française : « En publiant, avec une rigueur accrue cette nouvelle édition, France Expansion consacre sa vocation en matière d’information bibliographique » Livres Disponibles, éditions 1972 et 1975.
  11. Christian Blachas, rédacteur en chef du magazine, raconte sa visite à Marcel Bleustein-Blanchet avec le premier numéro de Stratégies sous le bras[21].
  12. On trouve la liste détaillée des magazines, dossiers, bases de données, produits informatiques et vidéos, développés alors par Stratégies, dans le catalogue Stratégies Les 20 outils de l’information, 1985, 52p..
  13. Le mensuel Le Journal des Arts publiera son premier numéro en mars 1994 Correspondance de la Presse du 29/12/1993.

Références

  1. « Décès de l'éditeur et créateur de la base "Livres disponibles" Jacques Dodeman », sur Livres Hebdo, (consulté le )
  2. Who's Who in France, édition 2013, p. 737.
  3. Jacques Dodeman, L’industrie du coton en Angleterre, mémoire, 1946, notice dans le catalogue du Sudoc
  4. « WWII French Resistance », sur le blog Kaitlyn-en-Provence, (consulté le ).
  5. « Mont Sainte Victoire », sur le blog Audrey et Aix, (consulté le ).
  6. « Sonorama (1958-1962) Le magazine sonore de l'actualité », sur le site personnel de Serge X., (consulté le ).
  7. Frank Daniels, The beatles lost formats, , [lire en ligne].
  8. Henri Alekan parle de son travail sur En France au chapitre Lumière et Composition, illustration pleine page p. 215 de son ouvrage Des lumières et des ombres, F Éditions, 1984, 302 pages.
  9. Learning French as the French do, présentation à l’occasion de la diffusion aux États-Unis par le Groupe Time inc, Daniel Alain, Realities in America, janvier 1963.
  10. André Brissaud, Où en est l’édition française ?, Carrefour juin 1967, ch.VII La distribution à l’étranger, qui signale que le chiffre d’affaires du département « Étranger » Hachette est passé de 27 600 000 F en 1955 à 173 000 000 F en 1966.
  11. Rapport aux actionnaires de la Librairie Hachette pour l’exercice 1969, p. 21.
  12. Philippe Roy, Le livre français au Québec, 1939-1972, Paris, Éditions Publibook, 2008, p. 316], [[lire en ligne].
  13. Le Groupe International Hachette est confié à M. Jacques Dodeman Le Monde, 17 juillet 1969.
  14. Hachette, le sens d’une réorganisation, L'Entreprise, 26 juillet - 2 août 1969.
  15. Jacques Dodeman quittant la Direction du Groupe International Hachette pour des raisons de convenance personnelle est remplacé par Monsieur Vinit, Correspondance de la Presse, 2 octobre 1970.
  16. Herbert Lottman, Intracom started as an International Communications Club, Publishers Weekly, New York, 14 décembre 1970.
  17. « Jacques Dodeman est appelé à la présidence d'IDEFI, Investissements, Développement des Entreprises Françaises et internationales », Correspondance Économique, 27 octobre 197I.
  18. « IDEFI devient France Expansion ». Correspondance Économique, 17 novembre 1970.
  19. Jacques Cellard en parle avec enthousiasme : « La base de données est appelée à devenir ce fichier exhaustif et unique du livre français dont les professionnels et les pouvoirs publics soulignent la nécessité. L'ordinateur a bien rempli son contrat. » in Le Livre Français en Ordinateur, un contrat bien rempli, première page et page 21 du quotidien Le Monde, mai 1975.
  20. French books in print now available Herbert Lottmann, Publishers Weekly, New York, novembre 1972 .
  21. « Stratégies et moi: CHRISTIAN BLACHAS », sur le site strategies.fr de la société Intescia, (consulté le ).
  22. Un nouveau mensuel en vente mardi Dépêche AFP, 28 février 1994 Reprise dans l’ensemble de la presse. Nombreux articles de journaux, dont Le Monde du 24 février 1994, Le Figaro du 5 mars 1994, Libération du 3 mars 1994.
  23. Vive le Journal des Arts, Quotidien de Paris 3 mars 1993.
  24. Christian Caujolle, Les arts ont leur journal, La Croix,
  25. L’art sans images Il donne à lire pas à voir, L’art est mondial, le journal des Arts aussi, Le Devoir au Canada 20 septembre 1994.
  26. Art Index : un site formidable qui vous indique les expositions à voir dans le monde entier, magazine Elle du 26 avril 1999.
  27. Éric Coder, Unique sur le Web francophone. La couverture du spectre artistique est impressionnante in magazine L’Événement du jeudi du 20 mai 1999.
  28. Un site à recommander d'urgence à tous les voyageurs amateurs d'art in le magazine Voyages d'affaires de mai 1999.
  29. « Nart, une stratégie click and mortar », sur le site du magazine Stratégies, (consulté le ).
  30. Cessation de paiement pour Journal des Arts et L'Œil qui veulent continuer, Dépêche AFP du 14 septembre 2000, Correspondance de la Presse du 17 septembre 2000.
  31. « Le Journal des arts et L'Œil acquis par un particulier, Jean-Christophe Castelain », sur le site du magazine Stratégies, (consulté le ).
  32. Photographies et brefs résumés biographiques des entrepreneurs du web dans le Nouvel Hebdo du 29 juin 2004, et Stéphanie Younès, Who’s Who. Des entrepreneurs aux agitateurs d’idées. Le tour du web français en 10 noms, no 13 de février 2002, p. 52 Jacques Dodeman, Thierry Ehrmann (fondateur d'Artprice), Pierre Omidyar (fondateur d'eBay) et Antoine Beaussant (fondateur de Nart).
  33. Guillaume Fraissant, À soixante seize ans, Jacques Dodeman, fondateur de plusieurs titres de presse, dont le Journal des Arts, aurait pu décider de goûter aux joies de la retraite. Pourtant il vient de se lancer sur internet pour monter l'Art Aujourd'hui. Artaujourdhui.com : Tout sur l’actualité des expositions, des ventes et des musées dans le monde, illustré d'un dessin de Pessin, in le quotidien Le Monde du 26 juin 2001 http://scholar.lib.vt.edu/Chronicles_Ingest/InterNews_bag/data/InterNews/LeMonde/issues/2001/monde.20010626.pdf.
  34. Stéphanie Pioda, l'eQuotidien des Arts est un nouveau défi pour Jacques Dodeman, son fondateur. Cette aventure s’inscrit dans une logique évolutive : fondateur de Stratégies et du Journal des arts, il connaît bien le monde de la presse et de l’information. in Axé libre du 1er mars 2002.
  35. Sébastien Fumaroli, Pour atteindre la rentabilité, Artaujourdhui.com emprunte les recettes de la presse traditionnelle. Jacques Dodeman n’a pas cherché midi à 14 heures…, Le Nouvel Hebdo, 21 septembre 2001.
  36. Fondé par le créateur du Journal des Arts et du magazine L'Œil, ArtAujourdhui.com se lance sur le marché de l’art en ligne en jouant la carte du contenu payant., Digital Business Globe, 1er novembre 2001.
  37. Voir le recueil d’articles parus dans la Presse et publiés sur le site artaujourdhui.com après le lancement de l’eQuotidien.
  38. « Artaujourdhui.com devient payant au prix du papier », sur le site 01net.com, (consulté le ).
  39. L’éditeur l’Artaujourdhui.com s’allie avec la banque de données Art Price et prépare pour la rentrée un hebdomadaire sur l’art. Sebastien Fumaroli, Le Nouvel Hebdo, 28 mai 2002.
  40. Afin de tenir ses objectifs, le site Artaujourdhui.com part à la relance en multipliant les partenariats et en préparant la sortie d’un hebdomadaire papier consacré à l’art. Digital Business, 20 juin 2002.
  41. Hervé le Goff, in le magazine Photographe de novembre 2001.

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