Irena Krzywicka

Irena Krzywicka, née Goldberg (née le à Ienisseïsk (Russie) et morte le à Bures-sur-Yvette), est une féministe polonaise, écrivaine, journaliste et traductrice, promotrice de la maternité consciente, la contraception et l'éducation sexuelle.

Biographie

Née dans une famille juive assimilée en Pologne (alors faisant partie de la Russie). Ses parents furent déportés en Sibérie (où fut née Irena), par des autorités russes, à cause des leurs activités politiques liées a un mouvement juif socialiste. Son père Stanisław Goldberg (1872-1905), fut un médecin, et sa mère, Felicia née Barbanel (1872-1956) fut une dentiste et professeur de polonais. En 1903 la famille revint à Varsovie. Son père mourut deux ans après et Irena fut élevée dans l'esprit du rationalisme et de la tolérance par sa mère[1].

Irena Goldberg fut diplômée en 1922 à l'Université de Varsovie (littérature polonaise). Pendant ses études, elle publia son premier essai Kiść bzu (Bouquet de lilas). Bien qu’elle fût une athée convaincue, elle se convertit au luthéranisme pour marquer son indépendance envers le milieu juif et pour faciliter son éventuel futur divorce[2].

En 1923, elle épousa « par amitié » Jerzy Krzywicki, fils d'un sociologue et défenseur des droits des femmes Ludwik Krzywicki. Avec son mari elle conclut un « pacte de poly-fidélité » et, peu de temps après son mariage, elle s'en alla pour la Corse avec son amant, Walter Hasenclever, poète et dramaturge allemand. Krzywicka pourtant respecta et apprécia son mari et voulut maintenir son mariage. Elle eut deux fils Piotr (1927-1943) et Andrzej (1937-2014).

Irena Krzywicka écrivit plusieurs romans, traduisit des œuvres de H. G. Wells, Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt, popularisa en Pologne œuvres de Marcel Proust. La collaboration avec son amant écrivain Tadeusz Boy-Żeleński fut le point tournant de sa carrière. Ensemble, ils militèrent pour l'éducation sexuelle et le contrôle des naissances. Krzywicka n’hésita pas à écrire sur des questions sensibles de l'avortement, la sexualité féminine et l'homosexualité. Elle fut adversaire de la monogamie et prôna la même liberté sexuelle pour les femmes que les hommes avaient traditionnellement. Elle fut connue pour sa défense de droits des prisonniers et également pour sa tolérance envers l'homosexualité, qu'elle appela « un renversement de l'instinct sexuel », dans son essence tout à fait naturel. Elle demanda la légalisation de l'avortement pour limiter les dangers des avortements clandestins[3].

En collaboration avec Boy-Żeleński, elle ouvrit une clinique à Varsovie, qui fournit gratuitement des conseils sur le planning familial et elle fonda le périodique Vie consciente qui popularisa l'éducation sexuelle en collaboration avec des écrivaines telles que, entre autres, Zofia Nałkowska, Maria Pawlikowska-Jasnorzewska et Wanda Meltzer[4].

Devenue la féministe la plus connue en Pologne des années 1920 et 1930, elle fut souvent attaquée verbalement par des conservateurs et nationalistes, qui l'accusèrent de « nuire à la nation ». Même des écrivains libéraux tels que Jan Lechoń, Maria Dąbrowska et Jarosław Iwaszkiewicz la critiquèrent a cause de la prééminence des questions sexuelles dans son œuvre.

Pendant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation nazie Krzywicka vécut en clandestinité sous un faux nom, Piotrowska, à cause de son origine juive et parce qu'en tant que féministe elle figura sur la liste des personnes condamnées à mort par les nazis. Pendant ce temps elle perdit des êtres chers : son mari (assassiné par des Soviétiques probablement à Katyń), son amant Boy-Żeleński (tué par des nazis à Lvov) et son fils Piotr.

Après la guerre, elle travailla entre autres comme attachée culturelle à l'ambassade de Pologne à Paris (1945-1946). Après son retour en Pologne, elle fut membre de l'Association des écrivains polonais et conseillère de la ville de Varsovie. Dans les années 1955-1962 elle tint un salon littéraire bien connu à Varsovie.

En 1962, à cause de son fils Andrzej, qui reçut une bourse de la Fondation Ford, elle partit avec lui à l’étranger, d'abord en Suisse, puis en France et ne revint jamais en Pologne. Elle vint à Paris, puis à Bures-sur-Yvette, où elle vécut le plus longtemps et où elle mourut. En 1992, elle publia son dernier livre, et le plus vendu, une autobiographie (rééditée cinq fois) Wyznania gorszycielki (Confessions d'une dépravatrice). Elle fut enterrée au cimetière luthérien à Varsovie.

Bibliographie

  • Pierwsza krew Towarzystwo Wydawnicze "Rój", Warszawa 1933, (dès 1948 publié sous le titre Gorzkie zakwitanie), réédité par Wydawnictwo Krytyki Politycznej, Warszawa 2008, (ISBN 978-83-61006-30-5)
  • Sekret kobiety, Towarzystwo Wydawnicze "Rój", Warszawa 1933
  • Sąd idzie, reportaże sądowe, Towarzystwa Wydawniczego "Rój" 1935, réédité par "Czytelnik", Warszawa 1998 (ISBN 83-07-02657-1)
  • Zwycięzka samotność. Kobieta szuka siebie, Towarzystwo Wydawnicze "Rój", Warszawa 1935
  • Co odpowiadać dorosłym na drażliwe pytania, essais, Towarzystwo Wydawnicze "Rój", 1936
  • Ucieczka z ciemności, 1939
  • Tajemna przemoc, Wydawnictwo Awir, Katowice 1947
  • Skuci i wolni
  • Rodzina Martenów, Czytelnik, Warszawa 1947
  • Bunt Kamila Martena, Czytelnik, Warszawa 1948
  • Siew przyszłości, Czytelnik, Warszawa 1953
  • Dzieci wśród nocy, Czytelnik, Warszawa 1948
  • Dr Anna Leśna, Czytelnik, Warszawa 1951
  • Żywot uczonego. O Ludwiku Krzywickim, Państwowy Instytut Wydawniczy, Warszawa 1951
  • Wichura i trzciny, Nasza Księgarnia, Warszawa 1959
  • Wielcy i niewielcy, wspomnienia, Czytelnik, Warszawa 1960
  • Mieszane towarzystwo. Opowiadania dla dorosłych o zwierzętach, Czytelnik, Warszawa 1961, réédité en 1997, (ISBN 83-07-02574-5)
  • Miłość... małżeństwo... dzieci..., essais publiés en 1950-1962, Iskry, Warszawa 1962
  • Wyznania gorszycielki, autobiographie, Czytelnik, Warszawa 1992, (ISBN 83-07-02261-4)
  • Kontrola współczesności. Wybór międzywojennej publicystyki społecznej i literackiej z lat 1924 - 1939, ed. Agata Zawiszewska, Wydawnictwo Feminoteki, Warszawa 2008, (ISBN 978-83-924783-4-8)

Notes et références

  1. Sławomir Koper, Wpływowe kobiety Drugiej Rzeczypospolitej, Warszawa: Bellona, 2011, p. 157-158, (ISBN 978-831-112-1454)
  2. Irena Krzywicka, Wyznania gorszycielki, Czytelnik, Warszawa, 2002, p. 143 (ISBN 83-07-02881-7)
  3. Agata Tuszyńska, Długie życie gorszycielki. Losy i świat Ireny Krzywickiej, Iskry, Warszawa 1999, (ISBN 83-207-1617-9)
  4. Stanisław Sterkowicz, Tadeusz Boy-Żeleński lekarz – pisarz społecznik, Państwowy Zakład Wydawnictw Lekarskich, Warszawa 1974, p. 203

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