Invasion du Luxembourg en 1940

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Luxembourg est envahi par l'armée allemande le dans le cadre de l'opération Fall Gelb.

Bataille du Luxembourg
Avancée des armées allemandes entre le 9 et le 10 mai 1940
Informations générales
Date du 10 au 11 mai 1940
Lieu Luxembourg
Issue Victoire décisive allemande
Belligérants
Luxembourg Reich allemand
Commandants
Charlotte
Pierre Dupong
Adolf Hitler
Heinz Guderian
Forces en présence
Armée luxembourgeoise (corps des volontaires) : 425 hommes Gendarmerie : 246 hommes3 divisions
(environ 50 000 hommes et 600 chars)
Pertes
7 blessés
75 capturés
inconnues

Seconde Guerre mondiale,
Bataille de France

Batailles

Bataille de France et campagne des 18 jours
Pour le front néerlandais, voir Bataille des Pays-Bas.

Prélude et traversée allemande des Ardennes


Percées de la Meuse et rupture du front belge :


Tentatives de contre-attaques alliées :


Défense des ports de la Manche et rembarquement britannique à Dunkerque :


Effondrement de la Ligne Weygand, avancée allemande sur la Seine et évacuation des troupes alliées :


Front italien et percée allemande dans le Sud :

La Drôle de guerre

À la veille de l'invasion, le Luxembourg est partagé entre un sentiment de sympathie envers les alliés et sa neutralité. Le gouvernement adopte une ligne de non-belligérance afin d'éviter une invasion allemande. Cela n'empêche pas le Luxembourg de prévoir l'invasion allemande de son territoire. Au printemps 1940, des fortifications ont été érigées (voir carte) le long de la frontière avec l'Allemagne et la France: il s'agit de la ligne Schuster, baptisée du nom de son constructeur, Joseph Schuster. Elle est composée de blocs de béton disposés sur les routes et reliés par des barricades, des fossés et des fils barbelés. Le but de ces barricades est de ralentir l'avancée des troupes ennemies et de donner le temps au gouvernement luxembourgeois de protester en mettant en avant sa neutralité. Mais au vu de la puissance de l'armée allemande, cette ligne de défense a surtout un but symbolique et sert à rassurer la population.

Le Luxembourg n'a plus d'armée depuis le Traité de Londres de 1867 où la France et le Royaume-Uni avaient imposé le démantèlement des forts luxembourgeois et la dissolution de la petite armée luxembourgeoise ; en revanche ce traité stipulait formellement la neutralité du Luxembourg. Devant son absence d'armée, le Luxembourg avait mis en place une milice, le corps des volontaires.

Au printemps 1940, l'Allemagne arrête d'exporter du fer et autres métaux au Luxembourg afin d'éviter que les usines sidérurgiques luxembourgeoises ne les fournissent à la France ou au Royaume-Uni.

Le Luxembourg se trouve en 1940 dans une situation délicate, une attitude trop pro-allemande l'expose à une invasion des Alliés, de l'autre une attitude trop pro-alliée à une invasion allemande.

Les Allemands ont quant à eux prévu dès l'automne 1939 d'envahir la Belgique et le Luxembourg au moment venu d'attaquer la France (Fall Gelb), le Luxembourg est en effet le chemin le plus rapide pour eux d'atteindre les Ardennes, qui doivent initialement être le flanc de l'offensive allemande en Belgique et dans le Nord de la France. Le plan final allemand, établi dans les premiers mois de 1940, fait cette fois des Ardennes le cœur de l'offensive à venir, qui doit percer à Sedan pour envelopper l'armée française au nord. Ainsi le Nord du Luxembourg sera principalement envahi par le XIX. Armee-Korps (mot.) de Heinz Guderian composé de 3 Panzerdivisionen, et afin que les chars ne perdent pas de temps à cause des obstacles réalisés, diverses mesures sont prises, notamment l'intervention de forces spéciales (Sonderkommandos) qui doivent empêcher la fermeture des barrières blindés[1].

L'invasion du pays

Invasion par la Wehrmacht du Luxembourg dans la nuit du 9 au 10 mai 1940.

Le , les troupes régulières allemandes s'apprêtent à franchir la frontière vers 4 h 30. Mais la Gendarmerie grand-ducale, alertée par l'agitation de l'autre côté de la Moselle et par un incident à la frontière, ordonne à 3 h 15 du matin la fermeture irréversible des barricades[1] de la ligne Schuster installées sur les routes à la frontière allemande. Peu après les forces spéciales allemandes, habillées en civil et aidées par des Allemands du Luxembourg, tentent de saboter les émissions radio et d'empêcher la fermeture des barrières, mais il est trop tard pour ces dernières[1]. Devant cette attaque allemande, la famille grand-ducale luxembourgeoise est évacuée vers le palais de la ville de Luxembourg.

L'invasion allemande commence à 4 h 35 du matin, les troupes allemandes ne rencontrent aucune résistance significative, puisque le corps des volontaires est resté dans ses casernes. Rapidement le génie allemand (Pionere) rend franchissables les obstacles et fait sauter les barrières. Le Luxembourg est alors rapidement traversé et les pointes des divisions du XIX. Armee-Korps (mot.) franchissent la frontière belgo-luxembourgeoise entre 8 h 30 et 10 h 30[2].

La capitale est prise avant midi. À 8 heures du matin, la 3ème DLC, divisée en 4 groupements, franchit la frontière du Luxembourg dans le but de réaliser des destructions et de ralentir la progression allemande. Rapidement les différents groupements se heurtent aux Stosstrupp allemandes déposées dans la nuit par vagues successives de Fiesler Storch dans le cadre de l'opération Hedderich. Les engagements sporadiques sont majoritairement urbains et très souvent confus. Les groupements français décident de ne pas pousser malgré quelques succès locaux. Le soir la 3ème DLC s'organise en un dispositif défensif dans le sud du Luxembourg avant de se replier en France le 11 mai après avoir fait jouer les destructions des routes entre les deux pays[3].

Au soir du , tout le pays est occupé par les forces allemandes, excepté quelques zones dans le Sud. 47 000 civils fuient en France, 45 000 autres dans le nord du Luxembourg et en Allemagne.

La famille grand-ducale et le gouvernement se réfugient d'abord en France, puis au Portugal pour aller ensuite à Londres.

Le , le Luxembourg est entièrement sous contrôle de l'armée allemande.

Bilan de l'invasion

En un peu plus de vingt-quatre heures, le Luxembourg est envahi et occupé par l'armée allemande, la résistance du corps des volontaires du Luxembourg a été symbolique, la plupart des unités étant encore dans leur caserne au moment de l'attaque, à l'exception de ceux déployés comme gardes aux barricades. Les pertes sont minimes tant du côté luxembourgeois qu'allemand. Grâce à la prise du Luxembourg, les troupes allemandes attaqueront la Belgique par l'est et feront leur jonction avec les troupes qui attaquent les Pays-Bas.

Libération

Patients dans un hôpital à Wiltz regardant l'armée américaine après la libération, avec le drapeau du Luxembourg.

Notes et références

  1. Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers, tome I, p. 56-57, Heimdal, 2009.
  2. Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers, tome I, p. 71, Heimdal, 2009.
  3. Jean Yves Mary, Mémorial de la bataille de France, Heimdal, p. 113-116.

Annexes

Articles connexes

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