Incrétine

Les incrétines (GLP-1 pour glucagon-like peptide-1 et GIP pour Peptide insulinotrope dépendant du glucose ou glucose-dependent insulinotropic peptide) sont des hormones gastro-intestinales qui stimulent la sécrétion d'insuline lorsque la glycémie est trop élevée (glycémie postprandiale). Ils ralentissent également la vidange gastrique. Le GLP-1 inhibe en outre la libération du glucagon, hormone hyperglycémiante, au niveau du pancréas via un récepteur spécifique couplé aux protéines G.

Ils sont rapidement dégradés par le dipeptidyl peptidase-4 (DPP4)[1]. Le GLP-1 étant dégradé en moins de deux minutes et clivé au niveau du résidu d'alanine à la position 2.

Historique

Le rôle du tube digestif dans la stimulation de la sécrétion de l'insuline est suspecté dès 1964[2]. Puis, ce rôle est prouvé par une expérience consistant à comparer la sécrétion d'insuline en réponse à, d'une part une administration de glucose par voie orale, et d'autre part une administration par voie intraveineuse (IV). Les résultats montrent alors une sécrétion d'insuline considérablement accrue en cas d'administration orale, ce qui démontre le rôle de l'appareil digestif dans cette sécrétion.

Production

Elles sont synthétisées par le gène proglucagon (d'où son nom : glucagon-like peptide-1) essentiellement dans les cellules α pancréatiques et les cellules L intestinales.

Le récepteur aux incrétines est situé dans différents organes : pancréas, cœur, poumons... L'activation de ce récepteur augmente la sécrétion d'insuline, tend à protéger les cellules pancréatiques, diminue la production hépatique en glucose, la vidange gastrique et l'appétit[3].

Utilisation médicale

Ils sont utilisés dans le traitement du diabète de type 2. Parmi les analogues des incrétines, il y a :

Elles ont une plus grande résistance vis-à-vis de la dégradation par le DPP-IV que le GLP-1.

La sitagliptine (Januvia), la vildagliptine, la saxagliptine et l'alogliptine sont des inhibiteurs de la dégradation du GLP-1 par l'intermédiaire de l'inhibition de la DPP-IV, augmentant ainsi indirectement le taux de GLP-1 endogène.

Les analogues des incrétines pourraient avoir un effet favorable sur le poids des patients[6],[7]. Ils auraient une action protectrice sur le cœur, indépendamment de l'effet sur le diabète[8].

Effets indésirables

En 2013, deux études associant les incrétines et les gliptines à un risque accru de pancréatites et de métaplasie des cellules ductales[Note 1] ont été publiées[9],[10] ce qui a amené la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis[11],[12] puis l'Agence européenne des médicaments à demander des investigations complémentaires sur les risques pancréatiques des traitements basés sur ces molécules dans le diabète de type 2[13]. Ce risque n'a cependant pas été confirmé par la suite[14],[15].

Notes et références

Notes

  1. Le pancréas exocrine est formé de deux types cellulaires, les cellules acineuses et les cellules canalaires ou ductales.

Références

  1. Drucker DJ, The biology of incretin hormones, Cell Metab, 2006;3:153–165
  2. McIntyre N, Holdsworth CD, Turner DS, New interpretation of oral glucose tolerance, Lancet, 1964;2:20–21
  3. Plutzky J, The incretin axis in cardiovascular disease, Circulation, 2011;124:2285-2289
  4. Christel CM, DeNardo DF, Secor SM, Metabolic and digestive response to food ingestion in a binge-feeding lizard, the Gila monster (Heloderma suspectum), J Exp Biol, 2007;210():3430–3439
  5. Kela R, Khunti K, Davies MJ, Liraglutide for type 2 diabetes mellitus, Expert Opin Biol Ther, 2011;11:951–959
  6. Barrera JG, Sandoval DA, D'Alessio DA, Seeley RJ, GLP-1 and energy balance: an integrated model of short-term and long-term control, Nat Rev Endocrinol, 2011;7:507–516
  7. Vilsbøll T, Christensen M, Junker AE, Knop FK, Gluud LL, Effects of glucagon-like peptide-1 receptor agonists on weight loss: systematic review and meta-analyses of randomised controlled trials, BMJ, 2011;343:d7771.
  8. Fields AV, Patterson B, Karnik AA, Shannon RP, Glucagon-like peptide-1 and myocardial protection: more than glycemic control, Clin Cardiol, 2009;32:236–243
  9. (en) (en) S. Singh, H.Y. Chang, T.M. Richards, J.P. Weiner, J.M. Clark, J.B. Segal, « Glucagonlike Peptide 1-Based Therapies and Risk of Hospitalization for Acute Pancreatitis in Type 2 Diabetes Mellitus: A Population-Based Matched Case-Control Study », JAMA internal medicine, vol. 173, no 7, , p. 1-6 (PMID 23440284, DOI 10.1001/jamainternmed.2013.2720, lire en ligne [html], consulté le )
  10. (en) (en) A.E Butler, M. Campbell-Thompson, T. Gurlo, D.W. Dawson, M. Atkinson, P.C. Butler, « Marked Expansion of Exocrine and Endocrine Pancreas with Incretin Therapy in Humans with increased Exocrine Pancreas Dysplasia and the potential for Glucagon-producing Neuroendocrine Tumors », Diabetes, vol. 62, no 7, , p. 2595-2604 (PMID 23524641, PMCID PMC3712065, DOI 10.2337/db12-1686, lire en ligne [html], consulté le )
  11. Alerte FDA 2008
  12. Alerte FDA 2009
  13. [PDF](en)Communiqué de presse EMA
  14. Faillie J-L, Azoulay L, Patenaude V, Hillaire-Buys D, Suissa S, Incretins and risk of acute pancreatitis in patients with type 2 diabetes: cohort study, BMJ, 2014:348:g2780
  15. Li L, Shen J, Bala MB et al. Incretin treatment and risk of pancreatitis in patients with type 2 diabetes mellitus: systematic review and meta-analysis of randomised and non-randomised studies, BMJ, 2014:348:g2366

Voir aussi


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