Immigration en Belgique

L'immigration en Belgique représentait, selon la définition des Nations unies[N 1],[1], 1 809 000 personnes début 2015, soit 16,1 % de sa population, dont environ 954 800 (8,5 %) nées hors de l'Union européenne[2]. Le nombre d'étrangers était lui de 1 255 286 (11,2 %) début 2015 contre 1 295 660 (11,5 %) début 2016[3]. En 2010, 25 % de la population jusqu'à la 2e génération était d'origine étrangère (dont 10 % d'étrangers, 7,5 % de Belges nés d'étrangers et 7,5 % de personnes de la 2e génération)[4],[5]. En 2016, selon la BCSS[N 2], 16,5 % de la population est née hors de Belgique et 13,7 % est belge née d'étrangers[6].

La Belgique a accueilli depuis le XIXe siècle plusieurs vagues d'immigration. En fonction des différentes périodes de l'histoire du pays, les motifs de ces déplacements volontaires seront différents. Dans les années 1920, la politique belge en matière d'immigration est fondée sur un principe majeur : « l'immigration n'est admise que dans la mesure où elle joue un rôle économique c'est-à-dire un rôle d'apport de main-d'œuvre indispensable au développement de l'industrie belge »[7]. La Belgique passera ensuite d'une immigration de travail à une immigration de peuplement dans les années 1940-50 après la Seconde Guerre mondiale. Par la suite, c'est une immigration clandestine que connaitra le pays dans les années 1960. En 1974, la Belgique renforce sa politique migratoire[8] et décide de passer à l'immigration zéro en fermant ses frontières à l'immigration. De nombreuses dispositions législatives verront le jour à la suite de ces changements en matière d'immigration.

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les migrants venaient principalement des pays limitrophes. Aujourd’hui, l'immigration en Belgique, « se caractérise par une très grande diversification des nationalités »[9]. Les nationalités qu'on retrouve le plus régulièrement parmi ces immigrés sont les Marocains (600 000[10]), les Turcs (200 000-220 000[11]), les Italiens (190 000), les Français (110 000), les Néerlandais (92 000) et les Espagnols (44 000). Rien qu'en reprenant ces six nationalités, on atteint plus de 70 % des étrangers en Belgique[12].

Histoire

L'avant-guerre

Au XIXe siècle, la Belgique connait des mouvements migratoires de plus en plus accentués liés à la recherche du travail. La révolution industrielle touche toute l'Europe dont la Belgique qui voit de grandes usines se développer ayant besoin de main-d'œuvre plus importante[13].

L'immigration ouvrière dans l'entre deux-guerres et la crise des années 1930

C'est surtout lors de la Première Guerre mondiale que la Belgique devient un pays d'immigration et plus particulièrement, d'immigration ouvrière. La Belgique ainsi que d'autres pays européens sortaient de la première guerre mondiale avec tout un pays à reconstruire (routes, bâtiments etc.)[14]. Le secteur minier, en particulier, favorisa la migration vers la Belgique pour besoin de main d'œuvre[9] car les mines qui exploitaient le charbon devait "tourner à plein régime"[14]. Il fallait donc plus de travailleurs parce qu'à cette époque, malgré une main d'œuvre belge disponible, la majorité n'acceptait plus de faire certains travaux pénibles et mal payés"[14]. La main d'œuvre venait principalement de France, puis de l'Italie, de Pologne, jusqu'en Afrique du Nord[15]. Celle-ci était souvent recrutée par des campagnes organisée par la Fédération des Associations Charbonnières[13]. Ils arrivaient la plupart du temps seuls, sans leur famille et n'avaient le droit de rester sur le territoire que pour une période de cinq ans. Par la suite, ils auront le droit de faire venir leur famille, ce qui engendrera un nouveau phénomène : le regroupement familial[14].

La situation va changer dans les années 1930 avec la crise économique. Le gouvernement veut limiter l'entrée des étrangers[16] car il n'y a plus assez de travail pour la population belge et étrangère. Dès lors, de nombreux ouvriers se retrouvèrent au chômage et furent renvoyés dans leur pays[17]. "Ce n'est donc pas un hasard si à cette période, on voit se multiplier les arrêtés royaux et ministériels destinés à freiner puis à contingenter l'immigration"[7]. C'est dans ce contexte que la Belgique met en place la première réglementation sur la main d'œuvre étrangère : un arrêté royal du 15/12/1930 sur la double autorisation préalable (permis de travail et permis de séjour). En effet, les étrangers qui veulent travailler en Belgique "doivent préalablement obtenir l'autorisation du Ministre de la Justice"[7]. L'immigration devient alors une politique de l'État et plus seulement des entreprises[9].

L'immigration ouvrière dans l'après-guerre

Livrets d'information pour les travailleurs immigrés en Belgique
Le Centre d'Accueil du Personnel Africain (CAPA) à Tervuren, où logeaient les travailleurs congolais arrivés à Bruxelles pour l'Expo 58.
Voir aussi : Accord du 28 novembre 1956 entre la Belgique et l'Espagne relatif à la main-d'œuvre espagnole en Belgique

À la suite de la Seconde Guerre mondiale, les pays européens vont à nouveau faire appel à l'immigration afin de combler le manque de main-d'œuvre. Une vague d'accords bilatéraux verront le jour entre la Belgique et les pays d'origine des immigrés[18]. En effet, l’État gère le recrutement de travailleurs à l’étranger, en signant des accords avec différents pays et en organisant de véritables convois de travailleurs pour reconstruire son économie. Le premier accord est signé en 1946 avec l’Italie qui enverra 50 000 travailleurs en Belgique[16] et ce nombre d’Italiens sur le territoire belge ne cessera d’augmenter, malgré des conditions de vie difficiles et des catastrophes minières, comme celle du Bois du Cazier à Marcinelle le où 262 ouvriers majoritairement italiens moururent. En conséquence, l'Italie suspendra l'immigration vers la Belgique et commencera alors l'immigration par contingents[12]. Cela s'intensifiera lorsque la croissance économique de la Belgique augmentera fortement. En effet, les pays de recrutement se diversifieront et la Belgique deviendra le pays de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) qui possède le plus de travailleurs étrangers sur son territoire. Elle se tourne alors vers d'autres zones de recrutement et conclut de nouvelles conventions bilatérales, avec l'Espagne (1956), la Grèce (1957), ainsi qu'avec le Maroc et la Turquie (1964). De nombreux droits et devoirs des travailleurs immigrés ainsi que ceux de leur famille figurent dans ces conventions[19]. Elles dressent les droits en matière de sécurité sociale et les conditions en matière de regroupement familial[19]. "Au fil du temps, cette migration de travail est devenue une immigration de peuplement pour répondre à des besoins démographiques et aux exigences patronales de stabilisation de main d'œuvre"[18]. Le regroupement familial devient alors une matière purement démographique, ce qui constitue l'application des recommandations émises par le Rapport Sauvy. En effet, vu la demande importante de main-d'œuvre masculine dans le secteur minier et le vieillissement de la population, la Belgique a besoin dans les années 1960, d'augmenter sa population féminine et enfantine.

À l'heure actuelle, on retrouve trois grands pays d’origine qui ont marqué l’histoire migratoire de la Belgique d’après-guerre : le Maroc, la Turquie et la République démocratique du Congo. Le point commun entre ces trois courants migratoires est qu’ils ont démarré au début des années 1960. Les migrants originaires de ces trois pays se sont progressivement installés en Belgique et ont donné naissance à des populations ayant chacune leurs propres caractéristiques démographiques. L’immigration marocaine a contribué à façonner de manière durable le visage de la Belgique sur le plan démographique, économique, social et culturel. Deux exemples sont particulièrement significatifs : les Marocains constituent à l’heure actuelle la première communauté étrangère en Belgique ; la loi du reconnaît le culte islamique parmi ceux qui doivent bénéficier d’un financement public. Il y a d’ailleurs concordance de date entre la reconnaissance de l’islam et l’arrêt de l’immigration. Le regroupement familial reste cependant autorisé, ce qui va permettre l’installation durable des immigrés marocains dans le pays et l’augmentation du nombre des fidèles de confession musulmane. D’où l’intérêt de revenir sur la convention belgo-marocaine relative à l’occupation de travailleurs marocains en Belgique, signée le et passée presque totalement inaperçue à l’époque. Certaines entreprises comme Caterpillar, apprennent l’existence de la convention en 1974, l’année même où l’immigration est arrêtée. Le citoyen belge moyen ignore jusqu’à son existence. Certains ouvrages spécialisés lui accordent une ligne[20].

Le Traité de Rome qui pose les bases de la Communauté économique européenne inclut le droit de libre circulation de travailleurs parmi les six pays fondateurs - cela à cause de la volonté de l'Italie de protéger et de donner des droits à ses travailleurs immigrés en Belgique et en Allemagne en base aux accords bilatéraux. À partir de 1968, les immigrés faisant partie de l'Union européenne "peuvent franchir les frontières sur simple présentation du passeport ou de la carte d'identité" et peuvent avoir un travail rémunéré sans permis de travail sauf pour les emplois publics[14].

La crise des années 1970 et la tentative de « fermeture » des frontières

A la fin des années 1960, la croissance économique belge ralentit et le taux de chômage s'accroit, ce qui pousse les pouvoirs publics à revoir leur politique d'accès des immigrés au territoire. En 1967, une nouvelle législation organisant l'attribution du permis de travail est adoptée : elle vise à mieux contrôler les flux d'entrée d'immigrés dans le pays. En , le ministre de l'emploi et du travail propose des mesures afin de diminuer l'attribution du permis de travail (par exemple, de le refuser aux personnes arrivées en Belgique sans emploi). Ensuite, une autre mesure prétendra empêcher les immigrés d'accéder au territoire pour un autre travail que celui prévu dans leurs conditions de séjour. Par conséquent, le nombre de permis de travail décroîtra fortement à partir de 1968 et beaucoup de secteurs qui utilisaient la main d'œuvre étrangère rencontreront plus de difficultés, augmentant ainsi le taux de chômage et les problèmes économiques[21]. Face à cette situation, le gouvernement devra durcir le système en prenant d'autres mesures par lesquelles il décida de stopper l'immigration des travailleurs étrangers[16] due à la détérioration de la situation économique générale (avec comme seules exceptions les personnes hautement qualifiées, le regroupement familial, les étudiants étrangers et le droit d’asile[8]). Cette décision qui "s'apparente à l'arrêt officiel de l'immigration s'accompagne de la première politique de régularisation des étrangers séjournant clandestinement en Belgique : 9 000 étrangers bénéficieront de cette politique et se verront délivrer un titre de séjour en 1975"[21].

Mais paradoxalement, à rebours de ce que ces mesures auraient laissé présager, on voit augmenter le nombre d'étrangers[9].

Les années 1980 et 1990

À partir des années 1980, l'accueil des demandeurs d'asile est réglé de manière plus structurée. La loi du organise l'accès "au territoire, séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers". Cette loi sera modifiée plusieurs fois de façon plus restrictive en 1984, 1987, 1991, 1992, 1993, 2000 et 2002[13].

Une loi du , entrée en vigueur le concrétise la politique d'encouragement au retour[22] qui n'a pas eu l'effet espéré. En effet, la prime octroyée était beaucoup trop insuffisante comparée à tous les avantages que perdaient les immigrés comme leurs avantages sociaux, la perte définitive du droit au retour en Belgique ainsi que "l'incertitude de la bonne réinsertion dans le pays d'origine"[22]. Ce phénomène de rejet prendra fin le .

Le gouvernement fédéral finira par signer les premières conventions avec la Croix-Rouge pour accueillir les demandeurs d'asile. En effet, des centres d'accueil seront créés par la loi Vande Lanotte de 1996. En attendant le traitement de leur dossier, les candidats réfugiés devront obligatoirement s'inscrire dans un de ces centres considérés comme des lieux obligatoires d'inscription.

Cependant, il y a encore beaucoup d'immigrés sans papier et tout au long des années 1990, le gouvernement belge mènera une campagne de régularisation de ces sans-papier; Le Mouvement national pour la régularisation des sans-papiers est né le .

En 1999, la Belgique connait une nouvelle étape dans sa politique d'immigration en autorisant la régularisation des sans-papiers par une déclaration gouvernementale. Parallèlement, se déroule la guerre au Kosovo qui conduit le gouvernement fédéral à prendre la décision "de transférer un contingent de 1200 réfugiés du Kosovo"[13].

La situation au XXIe siècle

Démonstration de kurdes d'Irak à Bruxelles-Schuman, Octobre 2017
Le premier ministre indien Narendra Modi rencontre les membres de la communauté indienne à Bruxelles (2016)

À partir des années 2000, l'accroissement de l'immigration est important. En raison du nombre de demandes d'asile croissant, une campagne de régularisation débuta en . À partir de 2008, on repasse à une immigration économique due à la crise économique. Les pays européens cherchent des travailleurs qualifiés tout en restant prudents quant à l'ouverture de leurs frontières. De plus, les contrôles sur l'immigration non choisie sont renforcés.

Aujourd'hui, toute une série d'évènements internes ont ravivé la question de l'immigration. Qu'il s'agisse du port de la burqa ou de la montée de l'extrême-droite, ces questions ont marqué la scène politique et sociale belge pour faire de l'immigration une véritable "question brulante de l'actualité"[23]. Depuis le , la politique belge s'inscrit dans la politique d'immigration internationale convergeant dans la lutte contre le terrorisme dans une logique de plus grand contrôle et de durcissement. Pour se protéger, les pays européens, dont la Belgique, se referme progressivement aux pays-tiers (des accords de "réadmission les obligent à accueillir à nouveau leurs ressortissants) mais cette démarche ne fait qu'augmenter l'immigration clandestine[13].

En 2012, on atteignait 124 717 immigrations, contre 138 071 en 2011, soit la première baisse en 20 ans[24]. Les citoyens de l'Union européenne arrivent en tête des immigrations vers la Belgique. Près de 2/3 de la population étrangère présente en Belgique est composée de ressortissants de l'UE. "En ce qui concerne les ressortissants de pays-tiers, les principales voies d'entrée en Belgique sont le regroupement familial, les études, le travail et la demande d'asile"[19]. De nos jours, quand on parle de l'immigration, on utilise plutôt le terme de "réfugiés" provenant majoritairement d'Afrique et du Moyen-Orient. En 2014, leur nombre dans le monde à la suite des divers conflits s'élèvent à 60 millions selon le "Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés"[25].

D'après une analyse de 2012 de l'Itinera Institute, 1 personne sur 2 sera d’origine étrangère en Belgique d’ici à 2060[4],[5]. Cela s'expliquerait par une immigration élevée et un taux de natalité plus élevé des étrangers d'origine non-européenne (4 enfants par femme contre 1,67 pour les femmes belges)[4],[5].

Selon une étude des autorités néerlandaises basée sur les chiffres d'Eurostat portant sur la période 2013-2017 et publiée en , seuls 6,5% des demandeurs d'asile déboutés en Belgique rentrent dans leur pays[26].

Intégration

Elio Di Rupo, premier ministre belge du 2011 au 2014, issu de l'immigration italienne en Belgique

L'intégration des immigrés à la population belge rencontre des difficultés du fait de discriminations[27] et d'une politique de migration manquant de cohérence et de lisibilité[28].

Le taux de chômage de la population étrangère en 2010 était deux fois et demi plus élevé que la moyenne nationale, soit la plus mauvaise performance des pays de l'OCDE, Norvège (taux de chômage de 3 %) exceptée[28]. Seuls 26 % des migrants étaient hautement qualifiés contre 50 % peu qualifiés[28]. Or, comme pour les Belges, ce sont les plus qualifiés qui génèrent les externalités positives les plus importantes pour la société[28]. Enfin, de 20 à 25 % des immigrés étaient surqualifiés pour leur emploi[28]. Ce qui veut dire qu'en plus d'avoir une immigration peu qualifiée et caractérisée par un taux de chômage élevé, les actifs sont sous-utilisés et sous-payés[28]. D'après Itinera Institute, l'immigration peu participer à la diminution des coûts du vieillissement de la population[28]. Cependant, une simple augmentation du nombre de migrants ne le permettrait pas[28]. Le think tank recommande de mettre en place des mécanismes visant à attirer des migrants hautement qualifiés, d'améliorer l'accueil des migrants et de renforcer les mécanismes visant à intégrer de manière juste leurs enfants au système éducatif[28].

Démographie

Au , la Belgique comptait 10 666 866 habitants. Parmi eux, 1 380 323 étaient nés à l'étranger, ce qui représente 12,9 % de la population totale dont 695 307 (6,5 %) nés dans un pays de l'UE 27 et 685 016 (6,4 %) nés hors de l'UE 27[29].

2012[30] 2014[31]
Population totale en Belgique 11.035.948 11.150.516
Population totale d'origine étrangère et leurs descendants 2.738.486 2.155.905
Maroc 412.310 303.470
Italie 451.825 272.830
France 268.372 206.515
Pays-Bas 216.284 177.132
Turquie 218.832 155.978
Pologne 73.489 87.864
Espagne 82.240 70.880
République démocratique du Congo 71.298 56.991
Allemagne 69.497 56.167
Roumanie 45.877 65.564
Portugal 48.346 46.173
Réfugiés origine inconnue 41.242
Ex- Yougoslavie 38.411
Royaume-Uni 42.352 29.893
Bulgarie 22.877 28.943
Algérie 42.250 27.186
Russie 27.925 25.418
Grèce 30.574 24.836
Inde 24.592 18.575
Chine 19.606 17.591
Tunisie 30.532 16.079
Cameroun 14.888 15.769
États-Unis 14.785 14.394
Rwanda 16.333 12.740
Pakistan 19.247 11.522
Luxembourg 11.472
Liban 10.190
Guinée 8.339 11.154
Brésil 10.640 10.589
Ghana 10.080
Iran 14.780 10.021
Philippines 14.375 9.992
Afghanistan 6.197 9.853
Arménie 11.028 9.831
Hongrie 6.975 9.758

89,2 % des habitants d'origine turque ont été naturalisés, tout comme 88,4 % des habitants d'origine marocaine, 75,4 % des Italiens, 56,2 % des Français et 47,8 % des Néerlandais[32],[33], ces chiffres proviennent du travail mené par Jan Hertogen, dont les méthodes sont toutefois contestées par plusieurs de ses pairs[34].

La population dite « allochtone » compte une myriade de groupes culturels (ethniques) dont les plus importants, d'origines nationales italienne, marocaine, congolaise, turque ou espagnole, dépassent numériquement les germanophones même en tenant compte de la diversité culturelle (ethnique) interne de chacun de ces groupes.

Le , le Roi confie au président du Parti socialiste, Elio Di Rupo, la mission d'informateur. Celui-ci rencontre à cette occasion le des représentants des cultes, d’associations philosophiques et des communautés civiles culturelles minoritaires: la communauté maghrébine, la communauté turque, la communauté juive et la communauté africaine subsaharienne. C'est la première fois dans l'histoire de la Belgique qu'une reconnaissance officielle implicite est accordée à une partie de ce que le Québec désigne sous l'appellation « communautés ethnoculturelles »[réf. nécessaire].

Depuis la nouvelle loi de Jean Gol facilitant l'octroi de la nationalité belge par une relaxation des différentes options (naissances, mariages etc.), plus de 1,3 million de migrants sont devenus Belges.

Perception par la population

D'après une étude de 2017 de l'IWEPS, les Wallons pensent que les immigrés représentent 30 % de la population belge au lieu de 16 %[35],[36]. Les Wallons surestiment également la population des Juifs, qu'ils estiment à 13 % de la population totale en Belgique contre moins de 1 % dans la réalité[36]. Sept Wallons sur dix estiment que les discriminations sur la base de l’origine ethnique sont les plus répandues en Wallonie, mais seuls 54 % d’entre eux pensent que les autorités publiques devraient agir davantage pour réduire ces inégalités[36]. Plus de 40 % des Wallons pensent que les immigrés prennent le travail des Belges, qu’ils ne contribuent pas à l'économie et qu’ils augmentent le taux de criminalité[36]. Près de 70 % estiment même que ces individus seraient une charge pour la sécurité sociale du pays[36]. Plusieurs études contredisent pourtant ces préjugés[27],[28],[36].

Notes et références

  1. « Migrant/migration | Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture », sur www.unesco.org (consulté le )
  2. (en) « File:Foreign-born population by country of birth, 1 January 2015 (¹) YB16-fr.png - Statistics Explained », sur ec.europa.eu (consulté le )
  3. « Population - Chiffres population 2010-2016 - - Home », sur statbel.fgov.be (consulté le )
  4. Laurent Hanseeuw, Belgique, terre d’immigration: statistiques et évolutions, Itinera Institute, (lire en ligne)
  5. « La Belgique est une nation d’immigrants - Itinera Institute », sur www.itinerainstitute.org, (consulté le )
  6. « L’impact économique de l’immigration en Belgique », sur www.nbb.be (consulté le )
  7. Vincent de Coorebyter, « Immigration et culture (1) », Courrier hebdomadaire du CRISP, no 1186, , p. 3–48 (ISSN 0008-9664, lire en ligne, consulté le )
  8. Mazzocchetti 2011, p. ?.
  9. Histoire de l’immigration en Belgique [...].
  10. , Centre de recherche en démographie et sociétés de l'Université catholique de Louvain. Dernière consultation le 11 octobre 2015.
  11. « Cinquantième anniversaire de l'immigration turque en Belgique » (consultée le )
  12. Burnotte 2010, p. ?.
  13. M.A. Delhamende, Les émigrants belges d'hier, miroir pour aujourd'hui, pistes pédagogiques, Bruxelles, Frédérique Mawet, CIRE asbl,
  14. Thibaut 2014.
  15. Morelli 1998, p. ?.
  16. Golin 2010.
  17. Morelli 1992, p. ?.
  18. Godin et Rea 2008.
  19. pdi, « Histoire de l’immigration en Belgique au regard des politiques menées », sur www.vivreenbelgique.be (consulté le )
  20. « La convention belgo-marocaine du 17 février 1964 relative à l'occupation de travailleurs marocains en Belgique », sur La librairie du CRISP (consulté le ).
  21. Martiniello et Rea 2012, p. ?.
  22. « P. Jadoul et E. Mignon (sous dir.), Le droit des étrangers : statuts, évolution européenne, droits économiques et sociaux », Revue internationale de droit comparé, vol. 46, no 1, , p. 298-299 (lire en ligne, consulté le )
  23. Patricia Targosz, Michelle Guillon et Emmanuel Ma Mung, « La recherche sur l'immigration en Belgique, 1989-1991 », Revue européenne de migrations internationales, vol. 8, no 3, , p. 211–221 (DOI 10.3406/remi.1992.1347, lire en ligne, consulté le )
  24. lesoir.be, « L’immigration baisse en Belgique, une première en 20 ans », lesoir.be, (lire en ligne, consulté le )
  25. « Crise des migrants et des réfugiés – état de la situation - UNICEF », Unicef., (lire en ligne, consulté le )
  26. Seuls 6,5% des demandeurs d'asile déboutés en Belgique rentrent dans leur pays, levif.be, 19 juin 2019
  27. Abdeslam Marfouk, Préjugés et fausses idées sur l’immigration et les immigrés, vecteurs de discrimination en matière d’accès à l’emploi, IWEPS, coll. « Working paper » (no 14), , 35 p. (lire en ligne)
  28. Quentin David, L’immigration sera-t-elle une solution au vieillissement ?, Itinera Institute, , 2 p. (lire en ligne)
  29. L'immigration en Belgique. Effectifs, mouvements, et marche du travail. Rapport 2009. Direction générale Emploi et marché du travail
  30. http://www.npdata.be/BuG/155-Vreemde-afkomst/Vreemde-afkomst.htm
  31. http://www.myria.be/files/Myriatics2__layout.pdf
  32. (ne) « Non-Profit Data », sur www.npdata.be, (consulté le ).
  33. Voor het eerst meer Marokkaanse dan Italiaanse migranten, hbvl.be, 21 May 2007
  34. « Une « carte des musulmans en Belgique » à prendre avec des pincettes », sur https://www.lemonde.fr.
  35. Abdeslam Marfouk, Síle O'Dorchai et Aurélie Hendrickx, Baromètre social de la Wallonie, IWEPS, , 17 p. (lire en ligne)
  36. « Les Wallons ont une perception paradoxale de la migration », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le )
  1. « personne née dans un autre pays que celui où elle réside »
  2. Banque Carrefour de la Sécurité Sociale

Voir aussi

Bibliographie

  • « Histoire de l’immigration en Belgique au regard des politiques menées », sur Vivre en Belgique, Ciré (consulté le ).
  • Joseph Burnotte, « Immigration : État des lieux » [PDF], sur cepag.be, (consulté le ).
  • Marie Godin et Andréa Rea, « Inscrits dans une histoire », Traces de changements, no 184, (lire en ligne, consulté le )
  • C. Golin, « Brève histoire de l’immigration en Belgique », sur L'Essentiel, (consulté le ).
  • Marco Martiniello et Andrea Rea, Une brève histoire de l'immigration en Belgique, Bruxelles, Fédération Wallonie Bruxelles, , 66 p. (ISBN 978-2-9601251-1-5, lire en ligne).
  • Jacinthe Mazzocchetti, « Fermeture des frontières et liens transnationaux : un terrain auprès de primo-migrants africains en Belgique », Autrepart, nos 25-28, , p. 263-279 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • Anne Morelli (dir.), Histoire des étrangers et de l'immigration en Belgique de la préhistoire à nos jours, Bruxelles, Éditions Vie ouvrière, , 334 p.
  • Anne Morelli (dir.), Les Émigrants belges : Réfugiés de guerre, émigrés économiques, réfugiés religieux et émigrés politiques ayant quitté nos régions du xvie siècle à nos jours, Bruxelles, Éditions Vie ouvrière, , 344 p.
  • P. Jadoul et E. Mignon (sous dir.), "Le droit des étrangers: statuts, évolution européenne, droits économiques et sociaux", Revue internationale de droit comparé, vol. 46, n°1.
  • Vincent de Coorebyter, "Immigration et culture", Courrier hebdomadaire du CRISP, n°1186, .
  • M.A. Delhamende, les émigrants belges d'hier, miroir pour aujourd'hui, pistes pédagogiques, Bruxelles, Frédérique Mawet, CIRE asbl, 2006.
  • P. Targosz, M. Guillon, E. Ma Mung, "La recherche sur l'immigration en Belgique, 1989-1991", Revue européenne de migrations internationales, vol. 8, n°3, 1992.
  • Anouck Thibaut, « Belgique : l’immigration a une histoire », Le Ligueur, (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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