Huși

Huși est une ville du județ de Vaslui, en Moldavie roumaine.

Histoire

Durant le néolithique, la région de Huși faisait partie de la civilisation de Coucouteni-Tripolie. Pendant l'antiquité, elle faisait partie de la Dacie et était habitée par les Carpiens. Durant les invasions barbares, et après le passage des Goths et de nombreux peuples cavaliers nomades d'origines diverses, quatre cultures vont marquer la région de Huşi : celle des Slaves (arrivés au VIe siècle), celle des Magyars (arrivés au IXe siècle, qui appellent la région Etelköz), celle des Iasses (des Alains arrivés au XIIe siècle et dont la ville de Iași perpétue le souvenir) et celle des Coumans (arrivés au XIIIe siècle), assimilés au fil du temps par les Proto-roumains qui finissent, en 1359, par émanciper leur principauté de Moldavie des tutelles ruthène et hongroise.

Huși est mentionnée comme domaine agricole à partir de 1494. En 1495, Étienne III de Moldavie construit ici l'église des apôtres Pierre et Paul qui devient, en 1598, sous le règne de Ieremia Movilă, de siège de l'évêché de Huși. L'étymologie du nom (qui est aussi celui de la petite rivière traversant la ville) pourrait provenir, selon l'évêque orthodoxe et grand-maître francmaçon Mihail Ștefănescu (ro)[1], suivi par l'historien Nicolae Iorga et d'autres, du nom d'un maître fermier, Husul, dont les domaines s'étendaient sur les deux rives du Prut. Ces auteurs supposent que ce patronyme à son tour pourrait provenir d'une origine soit houtsoule (un groupe ukrainien des Carpates) soit hussite (un groupe pré-protestant tchèque).

Huși est aussi, déjà dans l'ouvrage “Descriptio Moldaviae” de Dimitrie Cantemir, le centre et le nom d'un important terroir viticole roumain et moldave.

Histoire récente

En 1859, la Moldavie, en s'unissant à la Valachie, forme la Roumanie : Huşi est depuis lors une ville roumaine.

Réfugiés de Bessarabie fuyant l'occupation en juin 1940.

Au moment de l'occupation soviétique de la Bessarabie en , consécutive au pacte Hitler-Staline, Huși fut, en raison de sa position, submergée de réfugiés et reçut, entre-autres, le personnel et les archives de la radio roumaine de Bessarabie amenées ici depuis Chișinău, avec des enregistrements de ces moments dramatiques, restés secrets durant toute la période communiste et redécouverts récemment[2].

Comme toute la Roumanie, Huși a souffert des régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989, et comme ailleurs en Roumanie, la Shoah a décimé les 4000 Juifs de Huși, ce que l’État roumain a solennellement reconnu en 2004[3], mais même sans Juifs[4], l’antisémitisme n’y a pas pour autant disparu : en 2019, le cimetière juif de Huși a subi des actes de vandalisme[5].

Huși connaît à nouveau la démocratie et sa situation économique et culturelle s’est améliorée après la chute de la dictature en 1989 et l’entrée dans l’Union européenne en 2007, mais a de nouveau décliné depuis la crise financière mondiale de 2007-2008[6] et la pandémie de Covid-19 n’a rien arrangé[7].

Population

En 1900, la population est de 15 404 habitants dont 25% de confession juive. En 1950, la population est de 32 763 habitants (avec les réfugiés). En 2011, la population est de 26 266 habitants (après l'exode économique). En 2019, 73,91% des Hussiotes se déclarent de confession orthodoxe, 17,19% catholique, 0,35 % juive, et 8,53 % ne déclarent pas d'affiliation confessionnelle.

Personnalités

Sources et notes

  1. Jusqu'en 1936 les deux qualités étaient compatibles en Roumanie : voir les articles correspondants.
  2. Voir :Radiofonie românească: Radio Basarabia.
  3. (en) International Commission on the Holocaust in Romania (Commission Wiesel), Final Report of the International Commission on the Holocaust in Romania, Yad Vashem (The Holocaust Martyrs' and Heroes' Remembrance Authority), 2004.
  4. Seuls 3271 Roumains (0,2%) se dont déclarés « Juifs » au recensement de 2011 () alors qu'ils étaient 756 930 en 1930 (Gyémánt Ladislau, (en) „The Romanian Jewry - Historical Destiny, Tolerance, Integration, Marginalisation”] in : JSRI (Journal for the Study of Religions and Ideologies) n° 3, hiver 2002, p. 85-98 - ) et 146 274 en 1956 (Republica Populară Romînă, guide général, Ed. pentru răspîndirea științei și culturii, Bucarest 1960, p. 94).
  5. « Rivlin condamne un acte de vandalisme dans un cimetière juif en Roumanie », sur The Times of Israël, (consulté le ).
  6. Cristina Humă, Dumitru Chiriac, (ro), « Efecte ale crizei economice și financiare în unele localități mici din România » in Calitatea vieții XXIII, n°1, 2012, p. 3-24 - .
  7. Le livre qui a prévu l'épidémie de coronavirus, le vrai et le faux ((ro) „Cartea care a prezis epidemia de coronavirus, ce este adevărat și ce nu”), [fullfact.org] et [stirileprotv.ro] - .
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