Point ne tueras

Point ne tueras (High Treason) est un film britannique de Maurice Elvey sorti en 1929.

Point ne tueras
Titre original High Treason
Réalisation Maurice Elvey
Scénario Noel Pemberton-Billing
L'Estrange Fawcett
Acteurs principaux

Benita Hume
Basil Gill
Humberston Wright

Sociétés de production Gaumont British Picture Corporation
Pays d’origine Royaume-Uni
Genre Science-fiction
Durée 95 minutes
Sortie 1929


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

1995. Le monde est divisé en deux fédérations. L’une a pour capitale New York, l’autre Londres. La Deuxième Guerre mondiale est sur le point d’éclater, mais une ligue pacifique parvient à l’éviter au dernier moment.

Fiche Technique

Distribution

Autour du film

  • Originellement, Point ne tueras était un film parlant produit par la Gaumont Talking Picture, mais la plupart des salles françaises n'étant pas encore équipées pour les projections sonores, on tira des copies muettes avec cartons-titres en français.
  • Aux États-Unis, le film rencontra de nombreux problèmes avec la censure. Il fut même carrément interdit à New York et dans l'État de Pennsylvanie. Il fut cependant sélectionné par le Program Committee pour le Film Forum et programmé le . Avant la projection, les organisateurs précisèrent que le film avait été retenu pour sa vision sur un problème vital, l'imminence d'une Seconde Guerre mondiale, mais qu'ils n'étaient absolument pas d'accord avec les motifs invoqués ni sur la solution préconisée dans le film pour l'éviter.
  • Dans la version originale, l’action est censée se dérouler en 1950. Il semblerait que ce soit pour l’exploitation française qu'on ait reporté cette action dans le futur à 1995.
  • Ce film de science-fiction pacifiste est tiré d'une pièce de théâtre portant le même titre et écrite par Noel Pemberton Billing, un personnage aux multiples facettes , parfois contradictoires : industriel très patriote (il fut un ardent défenseur du réarmement aérien britannique), il s'associera avec deux ingénieurs de grand talent (Hubert Scott Paine et Reginald Mitchell) pour fonder Supermarine , une entreprise à la pointe de la technologie produisant des vedettes rapides et des hydravions de course qui furent les ancêtres conceptuels directs du Spitfire, le fameux avion de chasse britannique de la bataille d'Angleterre . Elu à Westminster sous la bannière du Parti conservateur , il plaida avec des accents enflammés pour un réarmement britannique (contre les membres de son propre parti tentés par l'Appeasement envers Hitler) mais sa crédibilité fut entamée par son autre croisade : Des attaques d'une rare outrance contre les "déviants sexuels" , en particulier les lesbiennes, contre lesquelles il écrivit le pamphlet intitulé La secte du clitoris et intenta un procès à scandale très médiatisé contre l'actrice Maud Allan. Il fut un des principaux soutiens financiers à la production du film.

Analyse et critiques

  • « Ce film d'anticipation à la Wells a eu un gros succès dans son pays d'origine : l'Angleterre. (...) On n'a pas néanmoins traité avec assez d'ampleur un pareil cas situé dans une pareille époque. (...) Mais le film ne manque ni d'originalité ni de nerf ni de charme. La technique, belle, riche, souple, les interprètes d'une rare intelligence, la nouveauté du sujet et des décors, tout contribue à faire de Point ne tueras une bande désignée pour un succès très particulier. »[1]
  • « Cette bande, qui est un violent réquisitoire contre la guerre, est remplie de bonnes intentions, mais l'émotion qu'elle dégage est un peu superficielle. La réalisation est assez bonne - quelques mouvements de foule sont à citer - mais trop de décors sentent le carton pâte et la maquette. »[2]
  • « On ne manquera pas de faire un rapprochement entre Point ne tueras et Metropolis. Mais si le réalisateur du premier n'eut pas à sa disposition les moyens énormes du second, en revanche il possédait un scénario infiniment supérieur à celui de Metropolis. Quant à la réalisation proprement dite, elle profite très intelligemment de l'enseignement donné par Fritz Lang. On y retrouve certaine découvertes inévitablement accomplies par le progrès : locomotion aérienne, télévision, gratte-ciel aux étages innombrables, avec en plus le fameux tunnel sous la Manche. (...) Toutes les maquettes sont exécutées avec un soin particulier et les raccords habilement faits. Il est à remarquer également que certains décors sont mieux compris que ceux de Metropolis et font songer parfois à ceux de La Foule, le film amer de King Vidor. »[3]
  • « Cette œuvre (...) peut être comparée à Metropolis de Fritz Lang ; mais si elle présente plus d'une analogie au sujet de la réalisation avec le film allemand, le scénario qui lui sert de base ne peut, cependant, être mis en parallèle avec celui de Thea von Harbou. »[4]
  • « On voit les caractéristiques du genre : pas de prévision sur l'évolution psychologique ou sociale mais seulement sur l'organisation politique du monde, prévision d'ailleurs entachée d'un patriotisme exacerbé qui fait de Londres le centre de l'univers. Maurice Elvey, opposant Noirs et Blancs et travaillant ses mouvements de foule, essaya de retrouver le style de Metropolis et si son film est loin du chef-d'œuvre de Lang, il parvient souvent à être intéressant. »[5]

Notes et références

  1. La Cinématographie Française, n°583, 4 janvier 1930
  2. Raymond Villette, Mon Ciné, no 421, 13 mars 1930
  3. Marcel Carné, Cinémagazine, n°51, 20 décembre 1929
  4. Louis Saurer, Ciné-Miroir, n°251, 24 janvier 1930
  5. René Prédal, Le Cinéma Fantastique, éditions Seghers, 1970

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

  • Portail du cinéma britannique
  • Portail de la science-fiction
  • Portail des années 1920
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.