Henri Beaufort (cardinal)

Henri Beaufort (1375[1], Wolvesey), évêque de Lincoln et évêque de Winchester, est un prélat anglais. Il était surnommé « le cardinal d'Angleterre » et appartenait à la maison de Beaufort.

Pour les autres membres de cette famille, voir : Beaufort et pour les homonymes, voir Henri Beaufort.

Henri Beaufort

Gisant du cardinal Henri Beaufort à la cathédrale de Winchester.
Biographie
Naissance vers 1375
Beaufort-en-Vallée
Décès
Wolvesey (Hampshire)
Cardinal de l’Église catholique
Créé
cardinal
par Martin V
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de Saint-Eusèbe
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
Fonctions épiscopales Légat du pape Martin V en Allemagne
Évêque de Winchester
Évêque de Lincoln

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Jeunesse et carrière dans les ordres

Il est le deuxième des quatre enfants illégitimes de Jean de Gand et de sa maîtresse Katherine Swynford. Il est un demi-frère d'Henry Bolingbroke. Henri Beaufort reçoit une solide éducation à Oxford et à Aix-la-Chapelle. Henri est légitimé en 1397 par le roi Richard II par lettres patentes mais les Beaufort sont déclarés inaptes à la succession au trône.

Beaufort est nommé évêque de Lincoln le puis est consacré le suivant.

Au service de la Couronne

Beaufort est nommé Lord grand chancelier en par Bolingbroke, qui est monté sur le trône en 1399 sous le nom d'Henri IV. Beaufort occupe ce poste jusqu'en , lorsqu'il est nommé évêque de Winchester.

Entre 1411 et 1413, Beaufort est en disgrâce pour avoir soutenu la faction du prince de Galles Henri de Monmouth, opposée à celle du roi. À la mort d'Henri IV en 1413, Beaufort est une nouvelle fois nommé Lord chancelier par le roi Henri V. Il quitte le poste en 1417. La même année le pape Martin V lui propose le rang de cardinal mais Henri V lui interdit d'accepter.

Le conseiller d'Henri VI

À la mort d'Henri V en , une double régence s'établit car le jeune Henri VI est encore au berceau. Un des frères d'Henri V, Jean de Lancastre, duc de Bedford est chargé de mener la guerre en France contre le dauphin Charles, installé à Bourges et qui s'est autoproclamé roi à la mort de son père Charles VI le Fol en . Durant l'absence de Bedford, le gouvernement de l'Angleterre est mené par l'autre frère d'Henri V, Humphrey de Lancastre, duc de Gloucester, nommé Lord Protecteur. Cependant, Beaufort a également une place importante au Conseil du roi. En 1424, il devient pour la troisième fois Lord chancelier mais est forcé de démissionner deux ans plus tard sous la pression de Gloucester.

Beaufort est finalement créé cardinal en 1426. Légat du pape Martin V en Allemagne, il part prêcher la croisade contre les Hussites en Bohême mais il est mis en déroute près de Tachov le . Ambassadeur en France, il tente en vain de réconcilier Bedford avec le duc de Bourgogne Philippe le Bon.

Jeanne d'Arc malade interrogée dans sa prison par le cardinal de Winchester, par Paul Delaroche, 1824.

À la suite de la capture de Jeanne d'Arc en 1430, Beaufort assiste au procès intenté à la pucelle qui est présidé par l'évêque de Beauvais Pierre Cauchon. Il est présent à son exécution à Rouen le . Selon certaines sources, il aurait pleuré lorsqu'elle fut brûlée vive.

Le , à Notre-Dame de Paris, le cardinal Beaufort couronne roi de France le jeune Henri VI, amené en France par Bedford.

Après la mort de Bedford en 1435, Gloucester revendique la régence mais cette prise du pouvoir est contestée par le cardinal. Le , peu avant son seizième anniversaire, Henri VI reçoit l'essentiel des pouvoirs. Le duc de Gloucester est remercié et le cardinal Beaufort apparaît désormais comme le véritable mentor du roi. Il lui transmet notamment sa grande piété.

À la cour, les avis divergent quant à l'attitude à prendre en réaction à la reconquête menée par Charles VII. Le duc de Gloucester et Richard, duc d'York, cousin d'Henri, sont partisans d'une reprise en main de la situation par une intervention rapide, d'autant que les Bourguignons ont fait la paix avec le roi de France à Arras en 1435, tandis que le cardinal et William de la Pole, comte de Suffolk, cherchent à faire la paix. Le Parlement prend parti pour Beaufort qui envoie à Paris Suffolk y négocier une trêve sur la base du statu quo entérinée à Tours en 1444.

En , Suffolk, avec l'aide du vieux cardinal Beaufort, fait arrêter Gloucester, accusé de trahison. Ce dernier est emprisonné pour être jugé mais il meurt rapidement (probablement d'une attaque cardiaque). Certains accusent néanmoins Suffolk et le cardinal d'avoir fait assassiner le propre oncle et héritier du roi.

Beaufort meurt peu après le à Wolvesey.

Liaison et descendance

Le cardinal a engendré une fille illégitime, Jeanne, peut-être avant qu'il ne prenne les ordres. Jeanne a épousé Edward Stradling, avec qui elle eut trois fils et une fille, Catherine.

Selon la croyance populaire, la mère de Jeanne serait Alice FitzAlan, baronne Cherleton[2]. Dans The Royal Tribes of Wales, Philip Yorke affirme que "le cardinal Beaufort a laissé une fille illégitime par Alice, fille de Fitzalan, comte d'Arundel." [3]

Le généalogiste Douglas Richardson mentionne également la prétendue relation entre Alice et le cardinal. Selon Richardson, il n'y a "aucune preuve contemporaine qu'Alice était la maîtresse d'Henri Beaufort, ni qu'elle était la mère de sa fille illégitime, Jeanne, dite née en 1390"[4]. En outre, la première apparition de l'affirmation selon laquelle Alice était la mère de la jeune fille se trouve dans The Winning of the Lordship of Glamorgan, écrit par Edward Stradling, un descendant, entre 1561 et 1566.

Ascendance

Notes et références

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  1. Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de biographie, t. 1, Ch.Delagrave, 1876, p. 247
  2. R. A. Griffiths, Conquerors and Conquered in Medieval Wales, 1994.
  3. Yorke, p. 88.
  4. Douglas Richardson, Royal Ancestry: A Study in Colonial & Medieval Families, volume 5, page 52, note 4.

Liens externes

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