Helena Swanwick

Helena Lucy Maria Swanwick, née Sickert à Munich en 1864 et morte à Maidenhead, le , est une journaliste britannique, féministe et pacifiste.

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Biographie

Helena Swanwick naît à Munich, unique fille d'une fratrie de quatre enfants. Ses parents sont Oswald Sickert (en), artiste danois d'Allemagne originaire du Schleswig-Holstein, et d'Eleanor Louisa Moravia Henry, d'origine britannique, fille d'un enseignant de Trinity College et d'une danseuse. Son frère, Walter Sickert est un peintre anglais postimpressionniste. La famille s'installe en Angleterre en 1868, et fréquente les cercles littéraires et artistiques, notamment William Morris, Edward Burne-Jones, et ultérieurement, Oscar Wilde[1].

Helena Swanwick fait ses études secondaires dans un pensionnat de Neuville, en France, durant une année, puis à la Notting Hill High School et Bayswater. En 1882, elle s'inscrit à Girton College, Cambridge. Elle suit les cours de Henry Sidgwick, Alfred Marshall, et de John Neville Keynes[1]. L'université d'Oxford ne décerne pas de diplômes aux étudiantes, mais elle obtient la mention bien aux tripos de sciences morales en 1885[1]. Elle est nommée maître de conférences à Westfield College la même année[1]. Elle épouse Frederick Tertius Swanswick, dont elle a fait la connaissance à Cambridge, en 1888, et le couple s'installe à Manchester, où Frederick Swanswick est maître de conférences à Owens College[1]. Elle publie des chroniques dans le Guardian, sur des questions liées à la maison et aux femmes, et publie en 1907, un premier livre, The Small Town Garden.

Elle s'engage dans le mouvement suffragiste, et elle est d'abord proche d'Emmeline Pankhurst. Mais elle désapprouve le recours à des actions violentes, et rejoint la North of England Suffrage Society, affiliée à la National Union of Women's Suffrage Societies, dirigée par Millicent Fawcett. Elle participe comme oratrice à de nombreuses assemblées et est rédactrice du journal suffragiste Common Cause de 1909 à 1914. Elle en démissionne en 1914, en raison de désaccords sur la guerre. Elle rejoint le comité exécutif du groupe de pression Union of Democratic Control (en), créé pour exiger une meilleure information publique sur la diplomatie, puis prend la direction de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté de 1915 à 1922[1]. Elle soutient la création d'une organisation internationale destinée à assurer la paix, mais se montre très critique lors de la création de la Société des Nations en 1919, désapprouvant la légitimation du recours à la force, mais aussi car elle désapprouve le soutien de la Société des Nations au Traité de Versailles, qui lui semble instaurer une paix injuste, présageant d'une instabilité politique à venir[1].

Elle s'élève contre l'activité de police des Black and Tans en Irlande, et condamne l'occupation de la Ruhr par la France en 1923. Elle est toujours active au sein du Union of Democratic Control, et publie un livre sur son histoire. Elle est rédactrice du journal de l'organisation, Foreign Affairs, et publie des éditoriaux dans lesquels elle critique le traité de Versailles, mais également les accords de Locarno de 1925, qui définissent les frontières de l'Allemagne. Elle fait partie de la délégation britannique à la Société des Nations en 1924, puis en 1928-1931. En 1929, elle fait un séjour en Bavière, où elle est née, qui renforce son sentiment empathique à l'égard de l'Allemagne et son sentiment que ce pays est victime d'un traitement injuste.

En 1930, Helena Swanwick est nommée compagnon d'honneur, en raison de son engagement pour la paix et la cause des femmes. Son mari meurt en 1931, et elle se trouve progressivement isolée au sein du mouvement en faveur de la paix, du fait de ses critiques à l'égard de la Société des Nations, ne trouvant sa place ni auprès des extrémistes ou des modérés. Elle expose ses idées dans son autobiographie, I have been Young, en 1935. Elle estime en 1937 que les thèses de politique étrangère défendues par Adolf Hitler ne sont pas différentes de celles d'autres nations impérialistes, et prône la non-intervention à l'égard de la politique intérieure allemande (Collectie Insecurity (1937) et The Roots of Peace (1938)). Elle continue à espérer qu'un esprit international puisse réunir les Européens. Dans le contexte de la fin des années 1930, l'expression de ses idées la sépare définitivement de tous les bords politiques, et elle se suicide avec du gardénal à son domicile, le , après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Publications

  • The Future of the Women's Movement (1913)
  • The War in its Effect upon Women & Women and War (1916)
  • Women in the Socialist State (1921)
  • Builders of Peace: Being ten years'history of the Union of Democratic Control (1924)
  • avec W. Arnold-Forster, Sanctions of the League of Nations Covenant (1928)
  • Frankenstein and His Monster: Aviation for World War Service (1934)
  • I have been young, 1935, autobiographie.
  • Collective Insecurity (1937)
  • The Roots of the Peace (1938)

Distinctions

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Jose Harris et M. C. Curthoys, « Swanwick [née Sickert], Helena Maria Lucy (1864–1939) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne)
  • Olive Banks, The Biographical Dictionary of British Feminism, New York University Press, , 238 p. (ISBN 978-0814711460).
  • Sara de Vido, « Helena Swanwick: a woman of International Law », sur sites.manchester.ac.uk, Women in International Law Network / University of Manchester (consulté le ).
  • Groan Bell, « Helena Swanwick », in H. Josephson (dir.), Biographical Dictionary of Modern Peace Leaders, Greenwood, Westport-London, 1985, p. 925-927.
  • L.M. Ashworth, « Feminism, war and the prospect of international government: Helena Swanwick and the lost feminists of interwar International Relations », Limerick Papers in Politics and Public Administration, 2008, no 2.

Liens externes

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