Harry Benson

Harry Benson, né le à Glasgow, est un photographe écossais. Au cours de sa carrière, il a immortalisé en images de nombreux événements et personnages marquants du XXe siècle.

Biographie

Enfance et entrée dans la vie active

Harry Benson est né à Glasgow, dans le district de Knightswood[1]. Il est contraint de sortir du système scolaire à 13 ans et entre à la Glasgow School of Art[1]. Son père — directeur du zoo de Glasgow (en) —, lui offre un appareil photographique alors qu'Harry Benson avoisine les 15 ans[1],[2]. Durant son adolescence, Harry Benson travaille dans un journal local[3]. Il devient livreur pour une agence de publicité, emploi qu'il décrit comme un « boulot d'enfer », et souffre de ne pouvoir poursuivre ses études à l'université contrairement à d'autres britanniques de son âge[1]. Il s’intéresse davantage à la photographie après sa sortie vers 1949 de la Royal Air Force, où il travaille comme cuisinier[4]. Il commence alors par photographier des mariages[4]. A partir de 1958, il travaille pour des titres tels que le Daily Sketch, le Daily Express ou le Evening Standard.

Premiers succès

Harry a finalement obtenu une première opportunité lorsque le Daily Sketch de Londres lui demande de se rendre à East Kilbride, sur la scène du meurtre d'Anne Kneiland, 17 ans, victime d'un tueur en série[1].

Harry Benson forge des liens avec des bandes criminelles par l'intermédiaire d'un preneur de paris local et rencontre une dizaine de fois le tueur en série à la prison de Barlinnie; tout en s'assurant qu'aucun autre journaliste n'ait accès à celui-ci[5].

Beatlemania

C'est à contre-cœur qu'Harry Benson s'envole pour Paris en suivre les Beatles, ne prenant conscience de l’intérêt de la Beatlemania qu'une fois sur place[1]. C'est là, à Hôtel George V, qu'il immortalise les Beatles en pleine bataille d'oreillers[6]  Benson dit lui-même que c'est la meilleure photo de toute sa carrière  dans un moment de spontanéité qui incarne l'esprit du groupe. Puis, tandis qu'il s’apprêtait à partir au Kenya en Afrique[1],[7], il s'envole aux États-Unis, suivre les premières tournées nord-américaines des Beatles — mission qu'il effectue toujours pour le compte du Daily Express[3],[8].

Harry Benson photographiant Ronald Reagan.

De 1964 à 1966, Harry Benson suit les Beatles à travers les États-Unis[9],[10],[7]. C'est durant cette période que Benson rencontre sa future épouse, Gigi, lors d'un bal de charité à Houston tandis qu'il voyageait avec le prince Philip pour le Daily Express en 1965[2].

Carrière

En 1967, il photographie Charles de Gaulle devant l'hôtel de ville de Montréal[11], où le président de la République française donne un discours durant lequel il s'écrie « Vive le Québec libre ! ».

Harry Benson dit s'être fait arrêter en Pologne dans les années 1980  période de Guerre froide , avec l'un de ses confrères lorsqu'ils travaillaient à Life[12][N 1].

Au cours de sa carrière, Harry Benson est témoin de l’assassinat de Robert F. Kennedy, de Martin Luther King et de John Lennon. Il infiltre les rangs du Ku Klux Klan en Caroline du Sud, s'entretient avec Mark David Chapman et fréquente l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Le photographe, qualifié de « légendaire » par le Time[14], travaille pour Life, Vanity Fair, People et d'autres magazines[4].

En 2014, Benson est chargé par la Scottish National Portrait Gallery de photographier Élisabeth II. Cette première commande du musée pour la reine est un moment fort de sa carrière[15].

Photographe de guerre

Harry Benson a couvert deux guerres en Israël[16] ainsi qu'en Bosnie, en Irak et en Afghanistan[9].

Il se rend en République dominicaine, en proie à une guerre civile, où il capture les deux camps belligérants dans la même journée[17].

Benson et la Maison Blanche

Il tire le portrait de tous les présidents américains de Dwight D. Eisenhower« dans les années cinquante, à la sortie d'un tournoi de golf en Écosse »[18] — à Joe Biden[1],[9],[16].

La photographie de Ronald et Nancy Reagan dansant à la Maison Blanche, prise en 1985 par Benson en mission pour Vanity Fair, est utilisée en couverture du magazine et semble sauver le périodique de la difficulté ainsi que le poste de sa rédactrice en chef de l'époque, Tina Brown[2].

Situation familiale

Harry Benson est marié à une femme nommée Gigi[19] avec qui il eut deux filles, nommées Wendy and Tessa[20].

Distinctions et hommages

Harry Benson reçoit le prestigieux prix Infinity Awards en , décerné par le Centre international de la photographie[11],[12].

Il reçoit le prix Lucie Award du portrait en 2005[20].

Il est deux fois nommé photographe de presse de l'année par la Missouri School of Journalism et la National Press Photographers Association[20].

Il est deux fois récipiendaire de la médaille d'excellence Leica[20].

Il a également reçu le prix Madeline Dane Ross[20].

Harry Benson est fait Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique par la reine Élisabeth II en 2008[2].

40 des portraits qu'il a réalisé figurent dans la collection permanente de la National Portrait Gallery du Smithsonian Institute à Washington[20].

Dans les arts

Cinéma

  • Harry Benson: Shoot First, film documentaire américain de Justin Bare et Matthew Miele en 2016.

Notes et références

Notes

  1. Il travaille pour le magazine Life pendant au moins 30 ans[13].

      Références

      1. (en) Christina O'Neill, « Harry Benson looks back on his photo legacy from The Beatles to Muhammad Ali », sur glasgowlive.co.uk, Glasgow, (consulté le ).
      2. (en-US) Celia McGee, « Harry Benson, an Early Photographer of Trump, Looks Back and Forward », The New York Times, New York, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
      3. (en) « Harry Benson », sur www.nationalgalleries.org (consulté le ).
      4. (en-US) Jeffrey Elbies, « Harry Benson's America », sur popphoto.com, (consulté le ).
      5. (en) Christina O'Neill, « Harry Benson's Peter Manuel prison visits and why picture legend's mum burned killer's letters », sur glasgowlive.co.uk, GlasgowLive, (consulté le ).
      6. (en-US) « On tour with The Beatles: Harry Benson, the man who captured 1960s Beatlemania », sur faroutmagazine.co.uk (consulté le )
      7. Olivier Nuc, « Les Beatles dans l'œil du cyclone », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
      8. (en) Herald & Times Picture editor, « Behind Beatlemania. Privileged access to the Fab Four: Harry Benson. The Beatles 1961-1966 », sur heraldscotland.com, Glasgow, Glasgow, Herald & Times Group, (consulté le ).
      9. Sami Emory, « Harry Benson a photographié tout le monde, de Martin Luther King à Kate Moss », sur vice.com, Vice, (ISSN 1077-6788, consulté le ).
      10. « Harry Benson : The Beatles and Beyond », sur L'Œil de la Photographie Magazine, (consulté le ).
      11. Véronique Lauzon, « Harry Benson: le grand parmi les grands », sur lapresse.ca, La Presse, (consulté le ).
      12. (en-US) Emily Smith, « Photojournalist Harry Benson honored by ICP », sur Page Six, New York, (consulté le ).
      13. « Des Beatles à Charles de Gaulle : le photographe Harry Benson s'amène à Montréal », sur Radio-Canada.ca, Ottawa, Société Radio-Canada, (consulté le ).
      14. (en) « I’ve Photographed Donald Trump More Than Anyone Else », sur time.com, Time, New York, (consulté le ).
      15. Raziye Akkoc, « The Queen's new portrait - 50 years after Harry Benson's first photograph of Her Majesty », sur www.telegraph.co.uk, The Daily Telegraph, Londres, (consulté le ).
      16. Jessica Steinberg, « 250 photographes du monde captent le regard des derniers survivants de la Shoah », sur fr.timesofisrael.com, The Times of Israel, Jerusalem, (OCLC 969749342, consulté le ).
      17. « Harry Benson : "Mon métier, c’est de prendre des photos, sans me perdre dans l’affectif" », sur L'Œil de la Photographie Magazine, (consulté le ).
      18. Ange-Dominique Bouzet, « SPECIAL ARLES. Les tentations du pouvoir. «La photo parfaite m'ennuie». De Kennedy à Clinton, Harry Benson a pisté tous les hôtes de la Maison Blanche en franc-tireur à la traque feutrée. A l'abbaye de Montmajour, les Rencontres portent leur regard sur la photographie officielle et l'attraction réciproque du pouvoir et de l'objectif. », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
      19. « Harry Benson à Moscou », sur L'Œil de la Photographie Magazine, (consulté le ).
      20. (en) « Harry Benson », sur lucies.org (consulté le ).

      Liens externes

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