Haptoglobine

L'haptoglobine est une mucoprotéine existant dans le plasma sanguin se combinant facilement avec l'hémoglobine extra-globulaire. Sa valeur normale est nulle chez le nouveau-né, et de 30 à 200 mg/dL à partir de l'âge de 4 mois et chez l'adulte. Une valeur inférieure à 25 mg/dL évoque une hémolyse

Haptoglobine

Complexe haptoglobine-hémoglobine de porc (PDB 4F4O)
Caractéristiques générales
Symbole HP
Homo sapiens
Locus 16q22.2
Masse moléculaire 45 205 Da[1]
Nombre de résidus 405 acides aminés[1]
Entrez 3240
HUGO 5141
OMIM 140100
UniProt P00738
RefSeq (ARNm) NM_001126102.2, NM_001318138.1, NM_005143.4
RefSeq (protéine) NP_001119574.1, NP_001305067.1, NP_005134.1
Ensembl ENSG00000257017
PDB 4WJG, 4X0L, 5HU6

GENATLASGeneTestsGoPubmedHCOPH-InvDBTreefamVega

Liens accessibles depuis GeneCards et HUGO.

Structure

Il s'agit d'une sialoglycoprotéine synthétisée par le foie et qui migre dans la partie alpha-2-globuline dans l'électrophorèse des protides[2]. Elle est formée de deux sous unités, alpha et bêta, cette dernière étant la plus lourde. La sous-unité alpha est identique chez tous. La sous-unité bêta existe sous deux formes suivant l'allèle du gène Hp[3].

Le gène Hp, situé sur le bras long du chromosome 16, comporte deux allèles, nommées 1 et 2, formant trois types de protéines, 1-1, 1-2 et 2-2[3]. Ces protéines ne sont probablement pas équivalentes, les patients porteurs de la forme 2-2 ayant plus de complications vasculaires[4] mais ce risque semble varier suivant la présence ou l'absence d'un diabète[5], la probabilité de survenue d'accident cardiaque étant maximale en cas de coexistence de la forme 2-2 et d'un diabète[6] même lorsque ce dernier est modéré[7]. La forme comportant l'allèle 1 semble plus stimuler la sécrétion d'interleukine 6 et d'interleukine 10 que la forme comportant l'allèle 2[8].

La répartition des deux formes d'haptoglobine est, dans la population, de 15 % de forme 1-1, 50 % de forme 1-2 et 35 % de forme 2-2[2].

Elle a une demi-vie de 3 jours[9].

Rôle

L'hémoglobine est contenue dans les hématies ou globules rouges. En cas de destruction de ces derniers (de manière physiologique ou non), le complexe hémoglobine-haptoglobine est éliminé du plasma par le système réticulo-endothélial, principalement au niveau de la rate. Ainsi le taux d'haptoglobine plasmatique libre diminue fortement en cas d'hémolyse sanguine anormale et l'effondrement de son taux est un critère pour affirmer l'origine hémolytique d'une anémie .

C'est également une protéine de la réaction inflammatoire dite lente[9]. C'est une molécule PRI, c'est-à-dire qu'à long terme, en cas de réaction inflammatoire, son taux plasmatique va augmenter (de 2 à 4 fois[9])

Elle a des propriétés antioxydantes en empêchant le fer de l'hémoglobine de faciliter la formation de radicaux libres[10]. Ces propriétés varient avec le type d'haptoglobine[3]. Cette dernière intervient dans la réponse inflammatoire et au stress oxydatif de la plaque d'athérome et la forme 2-2 favorise la peroxydation des lipides et l'accumulation des macrophages au sein de cette plaque[11]. Cette forme permet également une moins bonne élimination de l'hémoglobine libre, surtout si elle est glyquée[12].

Son taux est particulièrement sensible à la fonction hépatocellulaire et va diminuer en cas de cirrhose.

Notes et références

  1. Les valeurs de la masse et du nombre de résidus indiquées ici sont celles du précurseur protéique issu de la traduction du gène, avant modifications post-traductionnelles, et peuvent différer significativement des valeurs correspondantes pour la protéine fonctionnelle.
  2. Roberts R, Haptoglobin, the good and the bad: Is it evidence based?, J Am Coll Cardiol, 2013;61:738-740
  3. Langlois MR, Delanghe JR, Biological and clinical significance of haptoglobin polymorphism in humans, Clin Chem, 1996;42:1589-1600
  4. Levy AP, Asleh R, Blum S et al. Haptoglobin: basic and clinical aspects, Antioxid Redox Signal, 2010;12:293-304
  5. Levy AP, Larson MG, Corey D, Lotan R, Vita JA, Benjamin EJ, Haptoglobin phenotype and prevalent coronary heart disease in the Framingham offspring cohort, Atherosclerosis, 2004;172:361-365
  6. Cahill LE, Levy AP, Chiuve SE et al. Haptoglobin genotype is a consistent marker of coronary heart disease risk among individuals with elevated glycosylated hemoglobin, J Am Coll Cardiol, 2013;61:728-737.
  7. Cahill LE, Jensen MK, Chiuve SE et al. The risk of coronary heart disease associated with glycosylated hemoglobin of 6.5% or greater is pronounced in the haptoglobin 2-2 genotype, J Am Coll Cardiol 2015;66:1791-1799
  8. Guetta J, Strauss M, Levy NS, Fahoum L, Levy AP Haptoglobin genotype modulates the balance of Th1/Th2 cytokines produced by macrophages exposed to free hemoglobin, Atherosclerosis, 2007;191:48-53
  9. R. Engler, Protéiines de la réaction inflammatoire, (lire en ligne), p. 337-443
  10. Gutteridge JM, The antioxidant activity of haptoglobin towards haemoglobin-stimulated lipid peroxidation, Biochim Biophys Acta, 1987;917:219-223
  11. Levy AP, Levy JE, Kalet-Litman S et al. Haptoglobin genotype is a determinant of iron, lipid peroxidation, and macrophage accumulation in the atherosclerotic plaque, Arterioscler Thromb Vasc Biol, 2007;27:134-140
  12. Asleh R, Marsh S, Shilkrut M et al. Genetically determined heterogeneity in hemoglobin scavenging and susceptibility to diabetic cardiovascular disease, Circ Res, 2003;92:1193–1200
  • Portail de la médecine
  • Portail de la biologie cellulaire et moléculaire
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.