Hôtel de ville du Touquet-Paris-Plage

L'hôtel de ville du Touquet-Paris-Plage, construit en 1931, est situé boulevard Daloz, dans la commune du Touquet-Paris-Plage dans le département du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France.

Construction

L'hôtel de ville a été construit en 1931, par l'entreprise Delcourt Frères, sur les plans des architectes Louis Debrouwer et Pierre Drobecq[c 1]. Louis Debrouwer, auteur de l'hôtel de ville de Calais et Pierre Drobecq, sont aussi les auteurs du fastueux Royal Picardy[i 1].

La maçonnerie est en matériaux de la région : pierres de Baincthun et d'Hydrequent (hameau rattaché aujourd'hui à Rinxent). La hauteur du beffroi est de 38 mètres. Il contient une horloge monumentale équipée de carillons qui sonnaient, depuis 1931, les quarts et les demies mais qui, aujourd'hui, n'est plus en service.

Le plan du nouvel hôtel de ville reprend le principe des mairies prestigieuses, construites au XIXe siècle, dans lesquelles un grand vide central relègue les services administratifs dans un position secondaire et latérale. Désignat plus la réception mondaine que le travail administratif, la décoration du grand hall, baptisé salle des fêtes, illustre la réunion des deux communautés : les fresques historiques de Jeanne Thil représentent, l'une Charles VIII (roi de France) et Henri VII (roi d'Angleterre) venant signer le traité d'Étaples, l'autre l'amiral Huc Quiéret visitant sa flotte dans la baie de la Canche. Le corps principal du bâtiment est flanqué d'un beffroi et les différentes façades allient au gothique anglais, les pans de bois cimentés et les pignons artésiens, à force de détails spectaculaires d'appareillages de briques et de pierres[i 1].

Le bâtiment et le sol de la parcelle sur laquelle il s'élève font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1], après avoir l'objet d'une inscription partielle par arrêté du et d'une inscription en totalité par arrêté du .

Inauguration

Le décor sophistiqué de l'hôtel de ville, rapidement édifié grâce à l'emploi du béton armé, est inauguré le dans le cadre des fêtes franco-britanniques par Pierre Cathala, sous-secrétaire d'état au ministère de l'intérieur et Paul Peytral préfet du Pas-de-Calais, la journée est ponctuée par une cérémonie au cimetière britannique d'Étaples le matin, un banquet au Royal Picardy à 13 h, un concert à 16 h, un thé à 17 h 30 et enfin, à 20 h, le banquet officiel à l'Hermitage. Léon Soucaret, le maire, tente, lors de son discours, d'y justifier ses choix esthétiques et le cout de l'investissement :

« La municipalité, en faisant de gros efforts d'urbanisme, aide le gouvernement dans sa tâche civilisatrice. Car si le goût du luxe nuit au développement moral de l'individu, la recherche de l'hygiène et l'amour du beau sont le propre de l'homme civilisé. C'est par une manifestation d'art architectural que la municipalité a voulu couronner son œuvre d'embellissement. Dans un centre d'élégance française où se réunit l'élite de plusieurs nations, il fallait pour l'accueillir, un salon vaste et somptueux[i 1]. »

Il est intéressant de reproduire ce qu'écrit un autre journal local « l'Express » dans son numéro du  :

« Que nos lecteurs nous excusent ! Nous ne pouvons leur donner sur huit colonnes, le compte-rendu de l'inauguration de l'hôtel de ville. Pour l'homme de la rue, qui n'assista ni au banquet du Royal Picardy, ni à celui de l'hermitage, non plus au thé du restaurant du casino de la forêt, cette inauguration n'offrit qu'un maigre intérêt. Quelques discours prononcées au milieu du brouhaha, un superbe concert de la Garde républicaine, un feu d'artifice, le soir, au jardin public, voila les seules réjouissances qui furent offertes à la population touquettoise à l'occasion de l'inauguration de son hôtel de ville qui, paraît-il, symbolise magnifiquement l'essor du Touquet. Un discours fut prononcé par le maire, M. Cathala y répondit assez longuement. Il eut pour notre maire, quelques mots aimables, mais contrairement à l'attente générale, nulle ne vit sortir de ses poches le moindre ruban... Il y eut cependant des décorations : celles des rues Saint-Jean et de Paris. MM. Sagot, Maillot et Briaux en furent les artisans. Nos félicitations »

À l'époque, « l'Express » était l'organe de l'opposition municipale...mais vous l'aviez deviné[i 2] !

Restauration

Depuis 2015, la Ville du Touquet-Paris-Plage a entamé une démarche de restauration de l’Hôtel de ville. L’autorisation de travaux a été donnée par la DRAC le , à l’issue d’une concertation avec l’ensemble des services de l’État (Direction régionale des Affaires culturelles, architecte des bâtiments de France et laboratoire de recherche des monuments historiques). Le coût estimatif total du projet s’élève à 7 751 294 € ht, les travaux de rénovation de l’Hôtel de Ville seront réalisés en fonction des possibilités budgétaires de la commune et en tenant compte de l’attribution de subventions par les différentes institutions, en complément, une souscription pourrait être lancée par le biais de la Fondation du patrimoine et le conseil municipal a voté le dépôt d’une demande d’attribution du label et l’adhésion de la ville à cette même fondation. Le chantier se déroulera en 8 tranches, La première phase concerne la restauration du beffroi pour un montant prévisionnel de 2 227 964 € ht[2].

Historique

Le , le Conseil municipal de Cucq (dont dépend Paris-Plage) se transporte dans la station et se réunit dans l'école communale de la rue de Londres, l'adjoint nouvellement élu Louis Hubert y est installé à Paris-Plage. Édouard Lévêque dit :

« de ce jour, l'école communale devint le modeste hôtel de ville de Paris-Plage »

En , Le Touquet-Paris-Plage est érigé en commune, la nouvelle mairie est installée villa Les Moucherons angle sud-ouest des rues de Londres et de Bruxelles.

Le le conseil municipal vote la construction de l'actuel hôtel de ville sur un terrain acquis vingt ans plus tôt par la municipalité de Cucq, le et c'est un temple républicain qui remplace le temple protestant imaginé dans le projet de Mayville de John Whitley, face à l'église. La première pierre est posée[i 1].

Galerie

Pour approfondir

Articles connexes

Notes et références

Ouvrages

  1. p. 186, écrits de Michel Brebion.
  2. p. 52, écrits d'Alain Holuigue.
  • Journal municipal Le Touquet Magazine
  1. janvier 1997, p. 15.

Autres références

  1. Notice no PA62000011, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Municipalité du Touquet-Paris-Plage, « Touquet-Paris-Plage infos », trimestriel, , p. 8 (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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