Grandes antiennes « Ô » de l'Avent

Les antiennes Ô sont des chants de la liturgie catholique latine qui accompagnent le Magnificat aux vêpres des sept jours qui précèdent Noël. Elles sont ainsi nommées parce qu'elles commencent par l'interjection « ô » adressée au Christ. Elles appliquent en effet au Christ des titres extraits de l'Ancien Testament qui expriment l'attente messianique selon les auteurs chrétiens. Les antiennes Ô sont désignées de différentes manières dans les livres liturgiques anciens et modernes : « Grandes antiennes » ; « Antiennes majeures » (antiphonae majores)[1],[2], « Grandes Ô », « Ô de devant Noël », « Ô de Noël ». On parle aussi à leur sujet de semaine ou octave de « Sainte Marie de l'Ô », en raison d'une tradition qui associe la semaine qui précède Noël, scandée par ces antiennes, à une octave liturgique inversée, puisqu'elle anticipe et prépare à la fête, alors qu'une octave a pour caractéristique de prolonger une solennité liturgique[3],[4].

Objet de la piété populaire, ces antiennes ont inspiré plusieurs compositeurs, dont Carlo Gesualdo et Marc-Antoine Charpentier[5]

Principaux témoins manuscrits des antiennes « Ô » de l'Avent

Les grandes antiennes « Ô » se trouvent dans les manuscrits les plus anciens et les plus sûrs du chant grégorien. Cela signifie que ces antiennes sont issues du rite romain authentique et non des liturgies locales. Les spécialistes les identifiaient scientifiquement.

Le texte

latinfrançais
O Sapientia[11],

quae ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponensque omnia : veni ad docendum nos viam prudentiae.

Ô Sagesse,
de la bouche du Très-Haut, toi qui régis l’univers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de vérité : Viens, Seigneur, nous enseigner le chemin de la prudence.
latinfrançais
O Adonai[12],

et dux domus Israël, qui Moysi in igne flammae rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos in brachio extento.

Ô Adonai,
chef de ton peuple Israël, tu te révèles à Moïse dans le buisson ardent et tu lui donnes la Loi sur la montagne : Viens, Seigneur, nous délivrer par la vigueur de ton bras.
latinfrançais
O Radix Jesse[13]

qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, jam noli tardare.

Ô Rameau de Jessé,
étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi tandis que les peuples t’appellent : Viens, Seigneur, délivre-nous, ne tarde plus.
latinfrançais
O Clavis David[14],

et sceptrum domus Israël, qui aperis, et nemo claudit, claudis, et nemo aperit : veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris, et umbra mortis.

Ô Clé de David,
ô Sceptre d’Israël, tu ouvres et nul ne fermera, tu fermes et nul n’ouvrira : Viens, Seigneur, et arrache les captifs établis dans les ténèbres et la nuit de la mort.
latinfrançais
O Oriens[15],

splendor lucis aeternae, et sol justitiae : veni, et illumina sedentes in tenebris, et umbra mortis.

Ô Orient,
splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice : Viens, Seigneur, illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort.
latinfrançais
O Rex Gentium[16],

et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.

Ô Roi de l’univers,
ô Désiré des nations, pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur : Force de l’homme pétri de limon, viens, Seigneur, viens nous sauver.
latinfrançais
O Emmanuel[17],
Rex et legifer noster, expectatio gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster.
Ô Emmanuel,
notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations : Viens nous sauver, Seigneur, notre Dieu[5].

Liturgie

Antiennes distinguées

De grandes antiennes « Ô » sont des antiennes qui accompagnent le cantique du Magnificat, un des deux cantiques les plus importants. D'où, parfois elles s'appelaient Antiphone super Magnificat[18].

Distribution A : dans cet antiphonaire de Poissy (entre 1335 et 1345, chez Dominicains), la huitième antienne O virgo virgonum était définitivement séparée (folio 392r) [manuscrit en ligne (folios 30v, 30r, 31v et 392r].

Distributions traditionnelles

Distribution B : antiphonaire dit de Compiègne (BNF latin 17436 (vers 877)) [manuscrit en ligne (folio 36r)].
Antienne Distribution A
Liturgie des Heures[19]
Distribution B
(selon le rite romain ancien[4])
O Sapientia
O Adonai
O Rádix Jesse
O Clavis David
O Oriens
O Rex gentium
O Emmanuel
O Virgo Virginum

La distribution A est non seulement la pratique de la liturgie actuelle mais aussi la tradition principale de la plupart des pays, depuis plusieurs siècles. Le calendrier B était essentiellement conservé en Angleterre jusqu'au XXe siècle tandis que d'autres diocèses aussi gardaient cette distribution au Moyen Âge; Ainsi les célébrants respectaient ce calendrier à Rouen[20] où un sous-maître de chapelle de la schola cantorum arrivé de Rome, Simon, commença pour la première fois à pratiquer et à enseigner le chant vieux-romain dans le royaume de Pépin le Bref, en 760[21].

Cependant, selon deux documents sûrs au IXe siècle, le Liber de ordine antiphonariis[4] ainsi que l'antiphonaire dit de Compiègne, la B représente exactement le calendrier officiel du rite romain ancien. Dans ce cas la huitième et dernière ancienne O Virgo Virginum prenait plus d'importance[20]. Dans son œuvre Liber De Ordine Antiphonarii (vers 830), Amalaire de Metz expliquait en effet « qu'il s'agit de la semaine consacrée à Vierge Marie quand on exécute les grandes antiennes « Ô » de l'Avent[4] ». Cette semaine sainte avant Noël correspondait à la Semaine sainte de Pâques. Celle-ci était dans la liturgie une octave, dans la manière de grandes fêtes des Israélites. Le huitième et dernier jour dans l'« octave liturgique », se distingue en tant que clôture solennelle de la sainte assemblée[3]. Amalaire de Metz écrivait : « Octava, O virgo virginum »[4], où l'on voit qu'il s'agissait de l'hommage à Marie.

Une fois le rite romain adopté en Gaulle au VIIIe siècle, il y eut un changement du calendrier. Dans les pays germaniques, plusieurs antiennes « Ô » supplémentaires furent composées, en tant que liturgie locale[22] alors qu'à Rome et ailleurs, les huit antiennes étaient gardées. Déstabilisé, le calendrier perdit son uniformité et commença à varier selon la région. Finalement, en supprimant soit l’O Emmanuel soit l’O Virgo Virginum, les sept antiennes devinrent habituelles.

Il est à noter que, depuis 2019, l'église anglicane en Amérique du Nord (ACNA) pratique la distribution B avec l’O Virgo Virginum, en rétablissant la tradition ancienne[23].

Historique

Origine des antiennes

Les grandes antiennes « Ô » n'étaient à l'origine pratiquées que localement, en particulier à Rome. Selon le Frère William Saunders[24], nous n'avons pas de réelles certitudes sur l'origine des antiennes Ô, ni sur la date de leur apparition dans le sacramentaire romain. Il reste cependant certain qu'elles étaient pratiquées au VIe siècle[25], puisque le pape saint Grégoire le Grand les cite dans le Liber responsalis[26]. Une allusion plus ancienne à l'antienne « O sapientia » semble aussi figurer dans le De consolatione Philosophiae de Boèce (Ve siècle)[24],[27],[28]. Selon certains historiens, il serait même possible de remonter jusqu'au IVe siècle, d'après le poème De Cognomentis Salvatoris (Carmen VI) du pape Damase Ier, dans lequel figurent déjà des références à Emmanuel, Sapientia, Radix, ou encore à judex et lapis[29],[30].

L'origine des huit grandes antiennes « Ô » se trouve dans le rite romain, plus précisément le sacramentaire. La schola cantorum conservait sa pratique à la basilique Saint-Pierre, avec le chant vieux-romain, chant papal officiel jusqu'au début du XIIIe siècle[31]. D'autre part, ces antiennes furent importées dans le royaume carolingien au VIIIe siècle, une fois que cette dynastie avait adopté le rite romain[4]. La version en grégorien demeure en usage jusqu'ici. En Espagne, la fête de l'Ô ou de l’Expectatio de la Vierge, est antérieure, puisqu'elle remonte à la conversion d'un roi wisigoth au VIe siècle : cependant aucun manuscrit de la liturgie mozarabe ne porte la trace des antiennes Ô[32].

Diffusion des antiennes en Europe

Pratique à l'origine purement romaine, les antiennes « Ô » se répandent assez tôt en Europe : ainsi le Ve concile de Tolède en institue l'usage dès le VIIe siècle dans le rite mozarabe[33],[34] de l'Espagne et du Portugal.

L'usage des antiennes « Ô » suivant le rite romain devint obligatoire dans l'Empire carolingien dès 789.

Au VIIIe siècle Pépin le Bref charge l'évêque de Metz, Chrodegang, de répandre la liturgie romaine, déjà adoptée à Metz en 755, dans tout le royaume[35]. Le De Laude Dei d'Alcuin et le Liber De Ordine Antiphonarii d'Amalaire de Metz[4] témoignent de ces bouleversements, en citant les premiers textes des antiennes « Ô » dans le royaume.

Charlemagne continue cette œuvre d'uniformisation et de renforcement des pratiques religieuses : en 789, le chant vieux-romain est adopté dans tout le Royaume, à la suite de la promulgation du capitulaire Admonitio generalis[21],[35].

Cependant, le clergé n'accepte pas entièrement les changements dans le rite gallican dans le royaume en France. En effet, si le rite romain est bel et bien établi sans trop de difficultés vers 800, l'imposition du chant vieux-romain se heurte à leur résistance farouche. Amalaire de Metz parvient[31],[4] à mettre fin à ces dissensions en entamant une synthèse des chants vieux-romain et gallican : le chant messin[36], dont la grande qualité et la richesse du répertoire permettront au chant grégorien de supplanter presque toutes les autres formes de chants monodiques liturgiques, à l'exception notable du chant ambrosien.

La pratique actuelle des antiennes « Ô » est entièrement dérivée de cette tradition à la fois romaine et grandement influencée par la renaissance carolingienne.

Variété de calendriers

Le calendrier de l'exécution des grandes antiennes « Ô » demeurait historiquement problématique, jusqu'à ce que le chant vieux-romain, ancien chant officiel du Vatican, ait été identifié en 1950 par un musicologue allemand Bruno Stäblein. Mais, il fallut encore beaucoup de temps à faire en sorte que la coutume de celles-ci soit correctement reconnue. En réalité, ces antiennes en vieux-romain étaient chantées non seulement lors de l'Avent mais aussi toute l'année, à la basilique Saint-Pierre de Rome, apparemment vraisemblablement depuis le VIe siècle, période où elles apparaissent dans les antiphonaires, jusqu'au début du XIIIe siècle. Découvert aux Archivio di San Pietro en 1890, le manuscrit Vatican B79 (XIIe siècle), issu de la basilique Saint-Pierre, contient les sept grandes antiennes « Ô », y compris Virgo virginum mais sans O Emmanuel[ds 1]. Faute de notation propre à ce chant, celui-ci fut copié au XIIe siècle, avec le système du chant grégorien. Dans la rubrique du folio 14v, on écrivit  :

« Ces antiennes, à savoir O sapientia et celles qui suivent, nous les chantons quotidiennement à Benedictus jusqu'à la fête de sainte Lucie, sauf le dimanche. Nous les antiphonons à partir de In sanctitate. »

Antienne très importante, l'exécution dans l'office des laudes était quotidienne pendant le temps ordinaire, jusqu'à la fête de sainte Lucie. Dès cette dernière, le , les antiennes se consacraient aux vêpres, offices mariales. De fait, pendant les premiers siècles du Moyen Âge, la fête de la naissance de sainte Lucie resta une seule fête dans le sanctoral, avant la vigile de Noël dans le rite romain[37].

Cela explique effectivement les traditions très variées, mais accordées à la sainte Lucie. Ainsi, l’Ordo du Chanoine Benoît (vers 1140) attestait l'usage de les chanter du 6 au , c'est-à-dire de la fête de saint Nicolas (liturgie locale) à la sainte Lucie. Jean Grancolas affirmait certes que, dans certains ordres romains, elles étaient chantées depuis le jour de cette saint Nicolas mais jusqu'à Noël. Mais surtout, il faut remarquer que ce théologien mentionnait également que l'on les chantait parfois après la fête de saint Lucie jusqu'à Noël[38].

En outre, les dates variaient aussi suivant le nombre des antiennes chantées. Selon Guillaume Durand et Honoré d'Autun, on en chantait durant douze jours dans certaines églises pour honorer les douze prophètes qui ont annoncé la venue du Messie et les douze apôtres[39]. Pour cette pratique, il semble que l'on dût avancer la première exécution[ds 2]. Encore le nombre d'antiennes chantées différait-il selon les villes et les coutumes locales, et principalement :

En fait, les manuscrits indiquent qu'il y eut une modification de la distribution officielle de Rome, de 8 antiennes à 7. Le prêtre Amalaire de Metz, assez lié au Saint-Siège, précisait exactement celle de 8, avec le Liber De Ordine Antiphonarii, chapitre XIII De antiphonis quæ in principio havent O (vers 830)[4]. Il est possible que cette modification ait causé une grosse confusion, sans achever une transition parfaite.

La « Table parisienne »

Une table parisienne des Ô, Solothurn, Zentralbibliothek, Cod. S 378 – Breviarium canonicorum regularium monasterii f. 176r.

En 1263 apparaît la « table parisienne » (Tabula parisiensis, Rubrica parisiensis ) des Antiennes de l’Office de Avent, un abaque afin de pouvoir calculer grâce à sept tableaux ou plans, les différents jours de la semaine où chanter les antiennes fériales de l’Avent et les antiennes Ô, selon le jour de la semaine où tombait la fête de Noël[40]. Toutes les possibilités de dates et de jours de la semaine, étaient envisagées dans ces sept tables : Si Noël tombe un dimanche, la première des antiennes doit être chantée le vendredi de la troisième semaine de l'Avent, si cela tombe un lundi, le jeudi de la seconde semaine, etc. Frère Rubinus, sans doute franciscain, et chantre parisien, aurait été l’artisan de la plus célèbre de ces sept tables, en 1300 dans le domaine de la liturgie conventuelle, et ces tables furent utilisées par tout l'ordre franciscain, quarante ans après les premiers chapitres d'Assise[41].

Termes « oleries » et le dimanche « Gaudete »

En France, il existait un mot signifiant les antiennes « Ô » d'Avent: Il s'agit du terme « oleries ». Ce qui est cependant une seule occurrence dans la littérature écrite. On écrivit en 1478 : « Le dimenche dernier des Oleries de devant Noel, le suppliant ala aux nopces a Joy le moustier. »[42],[43]. En Angleterre on retrouve le terme « Olla » : « pro O et olla »

Parfois elles étaient chantées lors de ce dimanche distingué de la joie « Gaudete ». Son emploi fut très limité.

Structure des antiennes

L'attente de l'enfantement de Jésus culmine durant cette dernière semaine de l'Avent. Depuis l'Espagne l'attente entra dans le calendrier de toute l'Église pour être fêtée le : fête de l'Expectato, Festum expectatione partus Mariae du latin expectare, attendre. « Fête de l'Attente » ou « Fête de l'Ô », cette fête remplaça l'ancienne fête de l'Annonciation fêtée à cette date du , reportée au .

Références à l'Ancienne Alliance

Les antiennes « Ô » associent l'invocation du Messie, « Ô », avec la prière pour sa venue (introduite par : « veni », « viens», et s'appuient sur les textes de l'Ancien Testament (notamment sur le livre d'Isaïe, 7, 14). Chaque antienne reprend une prophétie d'Isaïe et d'autres livres de l'Ancien et du Nouveau Testament : (Judith, Malachie, Ezéchiel, Aggée, Zacharie, Actes…). Et chacune est un titre du Messie dont la naissance était attendue en Israël.

Les antiennes permettaient aux catholiques de prier pour la conversion des Juifs, le nombre de références bibliques et de termes hébreux (Adonaï, Emmanuel) « y incitait »[44]. Les antiennes soulignent que Jésus est le Fils du Dieu Père de l'Ancien Testament.

Forme tripartite

D'après l'abbé Bohler, le cycle des antiennes Ô est structuré par une forme tripartite récurrente[45]: « Tout d’abord une partie commençant par le vocable « O » suivi du titre christologique. Une deuxième partie va déployer, commenter le titre conféré. Enfin la troisième partie est toujours un appel qui commence par le verbe « veni » (viens). L’appel est systématiquement en lien avec la deuxième partie. D’après les catégories d’analyse de l’édition critique de l’antiphonaire par l’abbaye de Solesmes on peut se rendre compte que la structure musicale est complètement calquée sur la structure narrative. La mélodie de chaque antienne forme une « période » que l’on peut nettement diviser en trois « incises ». Chaque « incise » correspondant à chacune des trois parties narratives. Les deux premières incises formant un « membre » de la période, correspondant au « protasus ». La dernière incise formant le deuxième « membre » correspondant à « l’apodosis ». Le « protasus » permet de souligner la structure narrative de l’annonce du titre christologique et de son déploiement littéraire. « L’apodosis » permettant alors de souligner l’appel. La grammaire musicale épousant parfaitement la grammaire littéraire, nous sommes en présence d’un chef-d’œuvre du genre. ».

Le « Ô » des antiennes

À partir du Haut Moyen Âge en chant grégorien monodique, les antiennes O sont toutes exécutées selon le deuxième mode.

Un vocatif

Martigny [46] précise que, « en l'Église de Marseille c'est que pendant l'Avent, après matines, avant de commencer laudes, on interrompait quelque temps l'office pour soupirer après l'attente du salut. Tout le chœur se mettait à genoux, et on chantait solennellement l'antienne Emitte agnum dominatorem terne, ce qui continuait jusqu'à la veille de Noël. ». Selon Jacques Viret[47] par exemple, ce « O » de forme ronde, ce cercle évoque le soleil et le solstice d'hiver de Noël : « Sous le soleil il a reçu sa forme et du soleil, dans le ventre de sa mère il a reçu la forme : la lettre O comme l'oméga ressemble à merveille à la rondeur du ventre d'une femme enceinte du Fils de Dieu, le Très-Haut, le Saint des saints, et prête à... perdre les eaux le soir de Noël ».

Les antiphonaires manuscrits ne représentaient jamais la lettre Ω ou double OO, mais toujours la lettre latine O, mise en évidence par un décor peint ou orné.

Aurore et crépuscule

Les antiennes Ô appartiennent au cursus de la Liturgie des Heures. On les chantait non seulement aux Laudes, au lever du soleil, avant et après le Benedictus (le « Cantique de Zacharie »), et même entre chacun de ses versets. Les antiennes Ô Clavis David et Ô Oriens l'illustraient tout particulièrement[48]. Ces variations de pratique liturgique furent uniformisées au XVIe siècle avec l'arrivée du bréviaire, leur usage se fait alors aux Vêpres [49]. Au XIXe siècle, avant 1840, en Seine-et-Marne, une coutume était de les chanter tous les soirs aux complies, entonnées par des petits garçons de huit ou neuf ans [49].

Les cris « Noël » et « O Noël »

Le cri de « Ô Noël » [50] semble avoir accompagné les antiennes « Ô » des vêpres du XVIIe au XIXe siècle[51]. Sur ce cri de joie « Ô Noël », Jacques Landroy dans sa Parémiographie[réf. nécessaire], explique ainsi « qu' après la grand messe et les vêpres des fêtes et dimanches de l'Avent, on chante le verset 8 du 45 chapitre du prophète Isaïe choisi par l'Église pour annoncer la venue de notre Sauveur, verset que l'on fait précéder de ces paroles Noël Noël Noël, etc ».

Manière de les chanter

Chants liturgiques de la Renaissance carolingienne

O Sapientia, la première grande antienne de l'Avent.

Les notations anciennes, notamment celles de l'antiphonaire de Hartker, offrent une interprétation de ce chant. La notation à gros carrés, à droite, reste utile pour le solfège. Dans la notation de Hartker, les neumes attribués à la syllabe « Ô » sont identiques [lire en ligne] alors que les versets varient en raison des textes différents et de leur accentuation. Cet « Ô » n'est pas une simple introduction. Il s'agit d'une première mélodie importante, avec la valeur du terme « Ô » accentué.

Structure et articulation de l'antienne « Ô »

Selon les notations authentiques, la mélodie « Ô » se compose de quatre notes : Ré - Fa - Fa - Mi. Une mélodie identique dans la notation à droite, La (3 x ½) Do (=) Do (½) Si selon la clef C (= Do), mais à l'époque de la composition du chant grégorien, le demi-ton Si n'existait pas encore faute de notation musicale. Les deux premières notes sont déjà vraiment importantes. En effet, les et Fa ne sont autres que les deux tons principaux du deuxième mode (Protus plagal), plus précisément le ton final (Ré, voir le terme prudentiæ à la fin) ainsi que le teneur (Fa). À savoir, la couleur de toutes ces grandes antiennes est déterminée avec ce premier élan Ré - Fa. De surcroît, il est important qu'il s'agisse d'un trihémiton, degré principal du chant grégorien, redécouvert par Dom Jean Claire dans la deuxième moitié du XXe siècle. En conséquence, il faut chanter soigneusement ces notes, en précisant le mode II. Il s'agit du mode employé dans toutes premières antiennes « Ô ».

De plus, il faut une articulation raffinée pour ces deux notes. Le copiste sangallien écrivit un pes rond épisémé (), qui indique l'importance de la deuxième note. L'élan se commence, avec une note moins importante (il s'agit d'une caractéristique du chant grégorien, au contraire de la musique moderne qui pose toujours le rythme principal à la première note) et se développe vers la deuxième note. Dans les manuscrits de Saint-Gall, ce neume était fréquemment attribué aux mots importants.

Cette tension mélodique se continue encore, en faveur de la troisième note à l'unisson, sommet de cet élan. Le notateur de Saint-Gall ajoutait une lettre significative t à toutes les premières huit antiennes, afin d'allonger la troisième note. Désormais, ces deux sons principaux et Fa assurent l'unité architecturale en tant qu'axes. D'autres notes dans les élans suivants ne sont autres que les ornements sur l'axe , puis celui de Fa, d'après la notation.

La quatrième et dernière, Mi, est une note de détente partielle en demi-ton, pour la préparation de l'élan suivant. Le copiste employait un neume particulier, pressus minor qui signifie l'unisson suivie d'une note légèrement basse. Même si cette note un peu basse n'est plus sommet, Dom Eugène Cardine de Solesmes considérait qu'il s'agit également d'une note soulignée, en dépit d'une ambiguïté rythmique de ce neume[52]. En résumé, on doit chanter attentivement cet élan « Ô » avec un raffinement artistique.

Motif solennel

Ce motif en mode II, Ré - Fa - Fa - Mi, attribué à la syllabe « Ô », est d'ailleurs la base de la formule la plus solennelle du chant grégorien. De fait, la formule Ré - Fa - Fa (- Fa - Fa...) - Fa - Mi - Ré - Mi se trouve toujours dans plusieurs chants importants des prêtres de la messe, notamment juste avant le Pater noster : Per ipsum, et cum ipso. Ce dernier est fréquemment chanté en grégorien, même après le concile Vatican II, non seulement en latin mais aussi en langue vulgaire. Mais surtout, il faut rappeler qu'au début de la vigile pascale, célébration la plus distinguée de l'Église, le célébrant répète singulièrement cette formule. Les huit antiennes « Ô » répartissent de même la gravité de cet élan.

Exécutants

Sans mélisme, les antiennes ne sont pas difficiles à chanter. Néanmoins, on peut considérer qu'en raison de leur fonction importante, l'exécution était confiée aux schola et chantres. En effet, le notateur de l'antiphonaire de Hartker employait les neumes liquescents, précisant le changement délicat de l'articulation linguistique selon quelques syllabes du latin. Ces neumes compliqués n'étaient pas destinés aux fidèles.

« Prendre l'antienne » et « Faire un Ô »

« Prendre l'antienne » signifiait entonner l'antienne. « Imposer l'antienne » signifiait donner le ton ou le texte. Un ancien récit nous raconte comment les antiennes étaient entonnées. Dans quelques églises, le chancelier chargé des écoles du diocèse dispensant les cours de science entonnait la première Antienne de Magnificat Ô Sapientia. Le Doyen entonnait la seconde antienne Ô Adonaï parce que ce mot était l’anagramme de « Adonaï » ou à cause des paroles de l’antienne Dux domus Israël, parce qu’il était le chef du Chapitre.

Le Chantre à cause de son bâton cantoral en forme de tige, entonnait la troisième antienne O Radix Jessé ou à cause des paroles qui stat in signum populorum car c’est lui qui surveille avec son bâton, l’assemblée à l’église, et le peuple, de bien psalmodier et de se comporter modestement. Le Trésorier qui gardait les clefs du trésor de l’église, commençait Ô Clavis David et l’Archidiacre, dont la juridiction spirituelle comprenait un territoire situé à l’orient d e la cathédrale entonnait Ô Oriens, le Grand Archidiacre dont la juridiction s’étendait sur ville et campagne, Ô Rex gentium parce que des deux, ville et campagne, il ne faisait qu’un, facit utraque unum.

L'évêque du lieu entonnait la dernière, par exemple Ô Pastor Israël pour l'archevêque de Paris.

Dans les monastères, et ailleurs en France (Fleury) et en Angleterre (Battle, Westminster), l'ordre de les chanter était un peu différent mais tout aussi symbolique : Ô Sapientia était chantée selon les lieux (dans l'ordre : 1. Fleury, 2. Rouen, 3. St Edmund) par (1) l'Abbé, (2) le Chancelier,(3] le Sénéchal ou le Prieur, Ô Adonai par le Prieur, ou le cellérier, qui gardait les clefs, Ô Radix Jesse, racine de Jéssé, par le Jardinier (hortulanus), le Chantre ou le Sacristain, O Clavis David par le cellerier, Trésorier ou Chamberlain O Oriens, par le Trésorier, l'Archidiacre ou le Pitancier. Chacun recevait un peu d'argent dont les comptes des monastères gardent les traces et qui contribuait sans doute à financer la fête : « pour l’OO du Jardinier ». Ô étaient appelée encore « Olla ». On parlait de l’Ô du prieur ou Ô du sous-prieur car l'Ô prenait le nom de la personne qui l'avait entonnée ce qui était un grand honneur, comme aussi de l'OO : 'l’OO du jardinier, l'OO du sacristain.

Triomphantes

On faisait « triompher  » les antiennes, c'est-à-dire qu'elles étaient chantées trois fois, après le Magnificat et le chant de l’antienne était alors repris à chaque reprise entre les versets de ce cantique marial, ou bien avant le Magnificat, avant et après le Gloria Patri. Elles étaient chantées selon des règles précises, mentionnées par exemple dans le Chapitre de la cathédrale d'Amiens au XIIIe siècle : l'évêque devait les entonner, ensuite le grand chantre et pas le chœur, en cape noire, rouge ou blanche. À Saint-Martin-de-Tours, on divisait aussi en trois parties les antiennes et on les intercalait entre chaque verset du Magnificat[53].

Accompagnement du son des cloches

Dans les couvents et les monastères, on faisait autrefois « Sonner l'O », sonner la grosse cloche pendant toute la durée du chant des antiennes Ô, puis pendant la collation au réfectoire, et aussi dans les églises des villages, les cathédrales, pour que tous les habitants du village soient avertis de la joie de Noël.

De nos jours, du 17 au , le « Plenum Nord » c'est-à-dire l'ensemble des huit cloches sonnant à la volée à Notre-Dame de Paris, sonne pendant les Vêpres, au moment du chant des « grandes antiennes Ô[54] ».

Traditions et pratiques

L'acrostiche « ERO CRAS »: une heureuse coïncidence ?

Lorsqu'on met bout à bout la première lettre de chacun des six titres suivant le "Ô" des antiennes en latin, on obtient, dans l'ordre anti-chronologique, l'acrostiche "Ero Cras". Les avis divergent sur l’intentionnalité originelle de ce montage[55]. Mais l'expression "ero cras", signifiant littéralement "demain, je suis" (par dérivation, "demain je serai là" ou "demain je viendrai") peut faire écho de manière parlante à, d'une part, la venue imminente de l'enfant Jésus le lendemain de la dernière antienne lors de la nuit de Noël, et, d'autre part, à la dénomination traditionnelle de Dieu depuis l'Ancien Testament par l'expression "je suis" (par exemple Ex 3.14). Si elle est intentionnelle, elle peut marquer pour le fidèle, à la fin du cheminement de l'Avent, un compte à rebours joyeux avant ce lendemain de fête qu'est la Nativité[56].

Une offrande le jour du « O »: la collation

Chacun des exécutants devait faire une fête le jour de son « Ô » et en cela se montrer très généreux et pourvoir abondamment à ce festin ou collation[57]. Le cellerier devait procurer du pitance de bon vin. Souvent, chacun allait, après la procession, chez le Prieur, boire un « triple coup de vin » (les O étaient entonnées trois fois) : blanc, rose et rouge. Le jardinier devait donner des produits de son jardin, épices ou fruits et légumes, et, quittant ses bottes et sa cape, partait entonner l'Ô. À Durham, le maître des novices offrait un festin de figues, d'ale, de raisin, de gâteaux[58].

En dehors des célébrations de l'Avent

En certains établissements religieux, on chantait les grandes antiennes « Ô » au cantique final des laudes, lors de l'exécution du Benedictus[ds 3]. À vrai dire, il s'agissait de la pratique authentique au Moyen Âge, auprès du Saint-Siège[59]. Pour exemple, dans le manuscrit du Breviarium antiquissimum, 11 grandes antiennes « Ô » se plaçaient Post benedicam (après le Benedictus). D'ailleurs, l'antienne « O Virgo Virginum », qui devait disparaître, ne se trouve qu'à la fin, à savoir la onzième : On les répétait même après chaque verset à partir de In sanctitate et Justitia jusqu’au Gloria. « Le Benedictus est le cantique de Zacharie ; le rapprochement avec le grand personnage de l’Avent, Jean le Baptiste, a peut-être attiré le chant de ces antiennes en ce moment, d’autant plus que deux d’entre elles « O Clavis (Ô Clef) » et « O Oriens (Ô Aurore) » reprennent les termes des derniers versets du cantique Benedictus. »[60]

D'ailleurs, certains les chantaient après le Rorate.

Reprises musicales des antiennes grégoriennes

À la Renaissance, la pratique de la musique polyphonique donna naissance à plusieurs chefs-d'œuvre, et les antiennes furent également composées en tant que motet. Au XVIe siècle, on les accompagnait traditionnellement dans toutes les paroisses du Royaume, à l'orgue. De nos jours, plusieurs compositeurs contemporains s'intéressent de ces matériaux desquels la composition se continue. Il existe même une version folk à la guitare.

Traditions particulières

On trouve des traditions spécifiques liées aux antiennes Ô, aussi bien en Espagne, ou certains pensent qu'elles seraient apparues, qu'en Angleterre.

Par ailleurs, en Allemagne et à Liège, on rajoutait comme à Paris deux antiennes.

En Belgique et aux Pays-Bas, la « Messe d'or », ou Gulden miss, vers le , le mercredi des quatre temps, fêtait l'Annonciation, en plus de la fête de sainte Marie des Ô, ou fête de l'Expectation : les deux fêtes étaient bien distinctes[61].

Le , les chanoines de la basilique Saint-Pierre de Rome demandèrent au pape une dispense pour remplacer l’antienne par un autre texte : les armées du roi Victor-Emmanuel II de Savoie étaient en Italie, aux portes de Rome, et les chanoines pensèrent que chanter « Viens Emmanuel pour nous libérer et nous sauver » n'était pas au goût du jour[62].

Liturgies non catholiques

La Communauté de Taizé a repris la tradition de chanter les antiennes lors des vendredis de l'Avent[63] : elles sont ainsi incluses et citées dans l'Hymnal Companion 1940 et dans l'Office Divin de chaque jour (Neuchâtel), en français[64].

Noms des églises

Plusieurs églises dans le monde portent ce nom de « Nuestra Señora de la O » liées à la « Fête de l'Attente de l'Accouchement de la Vierge», de « l'Expectation de la Vierge » et « Notre-Dame de l'Espérance » (Virgen de la Esperanza en espagnol) ou « Notre-Dame de l'Ô », principalement en Espagne et Amérique latine.

Musique

Discographie

Marc-Antoine Charpentier, Les Antiennes Ô de L’Avent H 36 -43,, Les Arts florissants, direction William Christie. CD Harmonia Mundi 1982. Grand Prix de l’Academie Charles Cros.

Marc-Antoine Charpentier, Les Antiennes Ô de L’Avent H 36 -43, Ensemble Correspondances, direction Sébastien Daucé. CD ou LP Harmonia Mundi 2018. Diapason d’or Choc de Classica.

Bibliographie

Ouvrages récents

  • (en) Saunders, Rev. William. « What are the O Antiphons? », Arlington Catholic Herald.
  • (en) Allen Cabaniss, Jewish Provenience of the Advent Antiphons? , The Jewish Quarterly Review , New Series, tome 66, no 1 (), p. 39-56.(Jstor)
  • (en) Burlin, R.B. « The Old English Advent: a Typological Commentary », New Haven, CT, (1968).
  • (en) Susan Rankin, « The liturgical background of the Old English Advent lyrics : A Repraisal » in Learning and Literature, Clemoes, p. 317-340.
  • (fr) Gasser, Sylvain, « Les antiennes O », Études grégoriennes tome XXIV (1992), p. 53-84.
  • (de) Egbert Ballhorn, Die O-Antiphonen : Israelgebet der Kirche, in Jahrbuch Fur Liturgik Und Hymnologie. 1998, Volume 1998 par Karl-Heinrich Bieritz, pages 9–35.
  • (en) Knoblach Thomas, « The O Antiphons », dans l'Ephemerides Liturgicae, ISSN 0013-9505. (1992) tome 106, (3) juin, p. 177-204.
  • Jacques-Marie Guilmard, « Nécessité et limites du recours aux mélodies pour établir l’histoire de la création du chant grégorien » dans l'Ecclesia orans, tome 16 (1999), p. 415-517, et notamment p. 447-453.
  • Immaculata Astre o.s.b. (Mère abbesse de l'Abbaye Notre-Dame du Pesquié), « Les grandes antiennes O de l’Avent » dans la Chronique des moniales de l’Abbaye Notre-Dame du Pesquié, 135 (1999), p. 11-36.
  • Gilbert Maurice, « Les antiennes majeures de l’avent », Quaderno No 3802, 2008, Civ. Catt. IV 319-424.
  • Emmanuel Boehler, Les titres christologiques dans les 7 antiennes Ô de l'Avent, ou qui est Jésus ? (revue Communio, La sainteté de l'Église, 2013)
  • Wilfrid Jones, Ero Cras?, Department of Theology and Religions at the University of Birmingham, 17th December 2014.
  • Cécile Davy-Rigaud, La Fête de Noël dans le diocèse de Paris au XVIIe siècle dans « La célébration de Noël du XVIIe au XIXe siècle : liturgie et tradition », Université Blaise Pascal. (2005).
  • Marie-Paule Mville, « La dimension eschatologique des antiennes O », Liturgie (revue de la Commission Francophone Cistercienne), tome 151, (), p. 387-405
  • (de) Theresia Hainthaler, Die O-Antiphonen Eine Einführung und Auslegung der Großen Antiphonen im Hohen Advent von Patristisches Zentrum Koinonia-Oriens, Ed. Cardo, 2004, (ISBN 9783936835052)
  • (en) Oliver Treanor, Seven Bells to Bethlehem : The O Antiphons, Gracewing Publishing, , 133 p. (ISBN 978-0-85244-329-3, lire en ligne)

Références bibliographiques

  1. chapitre 1.2
  2. index des pièces de chant : liste de 12 antiennes « Ô »
  3. chapitre 1.1, note no 42

Notes et références

  1. rubrique de l'antiphonaire dit de Compiègne (vers 877) : « ANS (antiphonas) MAIORES IN EVGLO (Evangilio) » ; manuscrit en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8426787t/f77
  2. Patrick Banken, Les Grandes Antiennes Ô, 2016
  3. http://www.liturgiecatholique.fr/Octave.html Dom Robert Le Gall, Dictionnaire de liturgie
  4. Amalaire de Metz, Liber de ordine antiphonariis, chapitre XIII (vers 830)
  5. textes « Les antiennes Ô de l'Avent », par Monique Brulin, enseignante à l'Institut catholique de Paris.
  6. Corpus antiphonalium officii, tome I, p. 28 - 31.
  7. Le copiste du manuscrit M écrivit stans au lieu de stas, mais il ne s'agit autre que d'une erreur (p. 29).
  8. Seulement le C écrivit æternel tandis que d'autres donnaient eternel.
  9. CAO, tome I, p. 29
  10. Page 9 (rubrique Les difficultés)
  11. René-Jean Hesbert, Corpus antiphonalium officii, no 4081
  12. Hesbert, Corpus antiphonalium officii, no 3988
  13. Hesbert, Corpus antiphonalium officii, no 4075
  14. Hesbert, Corpus antiphonalium officii, no 4010
  15. Hesbert, Corpus antiphonalium officii, no 4050
  16. Hesbert, Corpus antiphonalium officii, no 4078
  17. Hesbert, Corpus antiphonalium officii, no 4025
  18. rubrique de l'antiphonaire d'Ivrée (Xe ou XIe siècle) : « ANTIPHONE SUPER MAGNIFICAT » (Corpus antiphonalium officii, tome I (1963), p. 29).
  19. Le diurnal du Bréviaire romain, Suivant la Réformation du Saint Concile de Trente, p. 106, Paris 1673
  20. Charles de Beaurepaire, Notes et documents concernant l'ëtat des campagnes de la haute Normandie dans les derniers temps du moyen âge, , 442 p. (lire en ligne), p. 113
  21. Jean Favier, Charlemagne, Tallandier Texto, Paris 2013 (ISBN 979-10-210-0081-0), p. 418 - 424
  22. Ainsi, dans l'Antiphonaire de Hartker, copié vers 990 qui est une référence de l'antiphonaire grégorien, celui-ci compte 12 antiennes « Ô » dont l'O Virgo Virginum reste la huitième [manuscrit en ligne]
  23. Église anglicane en Amérique du Nord, Calendrier,
  24. (en) Fr. William Saunders, « Scholar's Archives: Saunders, Rev. William, Ph.D., », sur Institute of Catholic Culture (consulté le )
  25. (en) Jackson J. Campbell, The Advent Lyrics of the Exeter Book, Princeton Legacy Library, (lire en ligne), p. 6
  26. (it) Studi e Testi, Vatican, , p. 44
  27. Allen Cabaniss, A Note on the Date of the Great Advent, Speculum 2, page 440.
  28. « Die O-Antiphonen der vorweihnachtlichen Adventswoche sind Meisterwerke der spätantiken kirchlichen Dichtkuns. (…) Schon der christliche Philosoph Boethius, der um 525 starb hat sie wohl gekannt. »Ludger M. Reichert, « Die sieben O-Antiphonen des Hohen Advents », sur Bistum Mainz (consulté le )
  29. (la) Saint Pacien, Lucifer de Cagliari et Damase Ier, Sanctorum Damasi papae et Paciani nec non Luciferi, episcopi Calaritani, Opera omnia juxta memoratissimas Merendae, Gallandi, et fratrum Coleti editiones recensita et emendata. Intermiscentur Felicis papae II, Faustini et Marcellini, Theodosii Magni, Pacati, variorum, Filocali, Sylvii, S. Virgilii Tridentini, Julii Hilariani, S. Siricii papae, universa quae exstant opuscula, ex Gallandi, Constantii Bollandistarumque completissimis collectionibus excerpta, castigata, et nunc primum in unum volumen coadunata, (lire en ligne), p. 378
  30. Allen Cabaniss, A Jewish Provenience of the Advent Antiphons? The Jewish Quarterly Review - New Series, Vol. 66, No. 1 (Jul., 1975), p. 49.
  31. Dom Daniel Saulnier, Trois sessions grégoriennes en faveur des religieux, tenues en 2003, 2004 et 2005 http://palmus.free.fr/sessions.html
  32. Susan Rankin, The liturgical background of the Old English Avent lyrics, p. 326, note n° 50, Cambridge University Press 1985 (en)
  33. Jean-Eugène Decorde, « OO de Noël », dans Dictionnaire du culte catholique, Paris, (lire en ligne), p. 223
  34. Jean-Baptiste Gergerès, Le culte de Marie : origines, explications, beautés, Paris, Ambroise-Bray, (lire en ligne), « L'expectation, ou l'attente de l'enfantement de la Sainte Vierge », pp. 86 – 87
  35. « Politique religieuse et réforme liturgique », Trésors carolingiens, sur Expositions de la BnF (consulté le )
  36. « L'allure générale et l'architecture modale étaient normalement conservées tandis que la manière de l'ornementation était considérablement différente. » – Daniel Saulnier, Le chant grégorien, p. 9, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2003.
  37. René-Jean Hesbert, Antiphonale missarum sextuplex, p. lxxxiv et cxi, pour les textes, p. 4 - 5 (pdf p. 100 et 127, en faveur des textes du chant grégorien, p. 146-147 https://fr.scribd.com/doc/251183650/Hesbert-1935-Antiphonale-Missarum-Sextuplex)
  38. die deutschen Handschriften der Bayerischen Staatsbibliothek München, Numéro 867[lire en ligne]
  39. C'est-à-dire, une Vierge de l'Avent est entourée de ces douze prophètes tentant en main leurs prophéties écrite sur des phylactères de papier
  40. Haimo de Faversham, Sources of the modern Roman liturgy. 2. Texts page 140. : «  Incipit tabula parisiensis que de antiphonis ante nativitatem domini positis sufficienter ordinat. De specialibus antiphonis laudum que ponuntur ante nativitatem…»
  41. « Habeatur tabula parisiensis in omnibus locis fratrum que sufficientissime ordinat de antiphonis dicendis ante nativitatem domini. » cité dans J. Dalarun, « Vers une résolution de la question franciscaine: La Légende ombrienne ».
  42. Du Cange. Oleries sur le CNRTL
  43. Olery dans le dictionnaire Godefroy
  44. François Louis Gauthier
  45. Abbé Bohler, Les titres christologiques dans les 7 antiennes "O" de l'avent, Communio, Revue de théologie internationale , novembre 2013.
  46. Dictionnaire des Antiquités chrétiennes, « Avent », p. 74.
  47. « Le chant grégorien et la tradition grégorienne », Jacques Viret, page 63.
  48. Revue grégorienne, Volumes 25 à 26, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, 1946. « Les O de l'AVENT ».
  49. Tradition wallonne: revue annuelle de la Commission royale belge de folklore, Volume 19, pages 86-87.
  50. La célébration de Noël du XVIIe au XIXe siècle : liturgie et tradition, Université Blaise Pascal [lire en ligne]
  51. Cécile Davy-Rigaud, La Fête de Noël dans le diocèse de Paris au XVIIe siècle in : La célébration de Noël du XVIIe au XIXe siècle : liturgie et tradition, Université Blaise Pascal.
  52. Sémiologie grégorienne, p. 81
  53. ... [et] Magnificat ab esurientes triumphatur, et antiphona dividitur in tres partes Yossi Maurey, Medieval Music, Legend, and the Cult of St Martin page 49, notes 80 et 81
  54. Ordre de sonnerie des cloches de Notre Dame de Paris
  55. (en-US) « Ero Cras? », sur Blessed John Henry Newman Institute of Liturgical Music (consulté le )
  56. chantsdelemmanuel, « Antiennes ô - Avent - 17 au 23 décembre », (consulté le )
  57. « On désigne, par O, les antiennes solennelles de vêpres qu'on chante les sept jours précédant la fête de Noël, et qui commencent toutes par cette lettre. C'est un cri vers le Messie attendu sept fois répété. On voit ici que ce sont les grands dignitaires de l'Église qui avaient le privilège de les chanter. C'est ce qu'on appelait « faire un O », c'est-à-dire chanter une des antiennes commençant par la lettre O. Mais comme le jour où ils remplissaient cette fonction était pour eux un jour de fête, ils offraient, à cette occasion, aux autres officiers de l'église, une collation... » Ducourtieux, Paul (1846-1925), État du clergé du Diocèse de Limoges in : Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, page 329.
  58. The Great Antiphons, Heralds of Christmas, The Mond, 1905, p. 623. Ces petites agapes vespérales succédaient au jeûne du Carême de l'Avent. En Jésus, Dieu venait s'incarner, mangeant et buvant, selon les évangiles.
  59. Bibliothèque apostolique vaticane, manuscrit San Pietro B79, folio 14v (XIIe siècle) [manuscrit en ligne] rubrique au début
  60. Dom Adrien Nocent, Contempler sa Gloire
  61. Fêtes de Marie au 18 décembre et la Messe d'Or, in : Collection de précis historiques, littéraires, scientifiques, Volume 13, Par Edouard Terwecoren (S.J) [lire en ligne] pp. 593-603.
  62. Beauté de la liturgie romaine : les « antiennes Ô » de la dernière semaine de l’Avent
  63. Allen Cabaniss, A Jewish Provenience of the Advent Antiphons? , The Jewish Quarterly Review, New Series, Vol. 66, No. 1 (Jul., 1975), p. 42, note 10.
  64. Liturgie de Taizé

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Liens externes

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