Gare des Vallées

La gare des Vallées est une gare ferroviaire française de la ligne de Paris-Saint-Lazare à Saint-Germain-en-Laye. Elle est située, place de la Gare-des-Vallées, dans le quartier des Vallées, en limite des communes de Bois-Colombes, Colombes et la Garenne-Colombes, dans le département des Hauts-de-Seine en région Île-de-France.

Les Vallées

Le bâtiment voyageurs en 2012.
Localisation
Pays France
Communes Bois-Colombes, Colombes et La Garenne-Colombes
Quartier Les Vallées
Adresse Place de la Gare-des-Vallées
92250 La Garenne-Colombes
Coordonnées géographiques 48° 54′ 48″ nord, 2° 15′ 28″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87386300
Services
Caractéristiques
Ligne(s) Paris-Saint-Lazare à Saint-Germain-en-Laye
Voies 2
Quais 2
Zone 3 (tarification Île-de-France)
Altitude 39 m
Historique
Mise en service
Correspondances
Bus RATP164566

Mise en service en 1897 par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, c'est une gare desservie, depuis 2004, par des trains de la ligne L du Transilien.

Situation ferroviaire

Établie à 39 mètres d'altitude, la gare des Vallées est située au point kilométrique (PK) 6,973 de la ligne de Paris-Saint-Lazare à Saint-Germain-en-Laye, entre les gares de Bécon-les-Bruyères et de La Garenne Colombes[1].

Histoire

Première gare dite de Colombes

En 1844, une gare est établie au pont de la Puce. Elle a une existence courte car elle est saccagée, pillée et brulée le par des émeutiers à la suite des évènements de la Révolution de 1848[2],[3]. Le , les présumés auteurs des faits passent devant la cour d'assises de la Seine dans l'« affaire du chemin de fer de Saint-Germain - Dévastation à la station de Colombes - Vingt et un accusés »[4].

Deuxième gare dite des Vallées

Dès 1889, les habitants de Colombes, demandent qu'une station soit ouverte sur le nouveau raccordement entre la gare de Bécon-les-Bruyères et la ligne de Paris à Saint-Germain. Bien qu'elle soit soutenue par la municipalité, la requête n'aboutit pas à une réponse positive de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. C'est l'intervention du maire de la commune auprès du ministre des Travaux publics qui débloque la situation. Sa décision de créer une station entre les gares de Bécon-les-Bruyères et de La Garenne-Bezons est publiée en 1891 et en réponse la compagnie, en , accepte d'établir cette nouvelle station « entre le passage à niveau de la rue Denis-Boucher (actuelle rue des Lilas) et le pont de la Puce, à condition que la commune prenne à sa charge la part la plus importante de la dépense ». On note qu'une souscription des habitants intéressés apporte 40 100 fr et que la commune, qui demande une subvention au Conseil général de la Seine, contribue pour 50 910 fr[5]. Cette nouvelle gare sera située à environ 1 200 mètres de la gare de La Garenne-Colombes[6].

La gare au début des années 1900.

La gare des Vallées est mise en service le [7] par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. Elle est alors située sur la « ligne de Paris (Saint-Lazare) à La Garenne-Bezons (par Bécon-les-Bruyères) », entre les gares de Bécon-les-Bruyères et La Garenne-Bezons[8]. Elle dispose d'un bâtiment d'un type courant dans les gares de la banlieue, réalisé en pierre avec de la brique en chaînage ; il comporte un corps central, à deux ouvertures avec un étage et une toiture à deux pans, encadré par deux petites ailes à une ouverture sous toiture. Une marquise est disposée sur la façade côté quais[9].

La municipalité s'intéresse à la voirie à proximité de la gare et son projet de classement, en voies publiques urbaines, des rues de la Gare des Vallée et des Peupliers prolongée, ainsi que la place de la Gare, est confirmé par un décret du [10]. Contrairement aux prévisions, la fréquentation de la gare se développe rapidement ; elle devient le centre d'un nouveau quartier, le quartier des Vallées, où habitent des employés travaillant à Paris qui s'installent dans des « immeubles de rapport de cinq à six étages »[11].

La gare, au début des années 1900.

En 1903, la fréquentation de la gare est de 626 028 voyageurs descendants et de 50 tonnes de marchandises débarquées ainsi que de 626 798 voyageurs montants et de 129 tonnes de marchandises chargées[12].

En 1906, après deux accidents de personnes, les et , une pétition signée par 383 usagers signale qu'ils sont la cause d'une « très mauvaise organisation intérieure de la gare et à l'obligation pour les voyageurs allant à Paris, de traverser les voies pour accéder à leur quai de départ. ». En soulignant un problème, elle propose une solution : « l'existence des deux bureaux de recette du même côté de la gare alors qu'il serait préférable d'en voir un installé du côté du quai de départ pour Paris, ce qui permettrait ainsi aux voyageurs d'y accéder, sans traverser les voies, en utilisant la passerelle extérieure déjà existante ou par tout autre moyen. ». Le conseil municipal y apporte un vœu favorable en l'adressant au ministre des Travaux publics[13].

Au mois de , la fréquentation de la gare est de 30 000 voyageurs montants et le même comptage en janvier 1919 montre une progression de 1 000 voyageurs[14].

Vers 1960, la petite horloge de la façade du bâtiment voyageurs, tombée en panne, est démontée pour être réparée. Remise en place après plusieurs mois d'absence, elle n'est toujours pas éclairée la nuit. En 1963, un conseiller écrit au préfet de la Seine pour qu'il intervienne auprès de la SNCF pour résoudre ce problème. Au mois de novembre, le préfet répond que la SNCF a pris en compte cette demande en optant pour un éclairage réalisé « au moyen d'un cadran en verre opalin translucide avec lampes intérieures. »[15].

En 2004, commence la desserte de la gare par des trains Transilien de la nouvelle ligne L[16].

En août 2016, la gare est en travaux pour sa mise en accessibilité. Ce chantier rend son accès difficile aux usagers[17]. L'inauguration a lieu le , en présence de la présidente de la région, Valérie Pécresse, des maires des trois communes limitrophes, Colombes, Bois-Colombes et La Garenne-Colombes, et d'une cinquantaine d'invités. Pour un investissement de 13 millions d'euros (pris en charge par Île-de-France Mobilités aidé financièrement par les trois communes), cette modernisation comporte notamment la mise en accessibilité pour un « passage élargi au contrôle automatique de banlieue, balises sonores, doubles rampes, contrastes des sols, accès sans dénivelé, quais rehaussés au niveau de la plateforme du Francilien, ascenseur pour passer d’un quai à l’autre… » et la remise aux normes de la passerelle couverte qui relie les trois communes[18],[19].

Service des voyageurs

Accueil

La gare Transilien SNCF de la ligne L est ouverte, en semaine de 6 h 40 à 20 h 30 et les week-ends de 7 h 10 à 20 h 30[20], par l'accès principal situé à proximité du bâtiment voyageurs. Elle dispose d'un guichet ouvert, lundi et vendredi, de 16 h 30 à 19 h 30, et d'un espace d'attente et de travail Work & Station, connecté et ouvert aux mêmes horaires que la gare. Elle est équipée d'automates pour l'achat de titres de transports Translien et Grandes lignes. On y trouve divers services et elle est accessible aux personnes à mobilité réduite[21].

Elle est équipée d'une passerelle et d'un passage souterrain.

Desserte

La gare des Vallées est desservie par les trains de la ligne L du Transilien[21]. La desserte aux heures creuses est assurée toutes les 15 minutes, et toutes les 10 minutes le reste du temps. Les trains s'arrêtant à la gare des Vallées sont tous omnibus entre Paris-Saint-Lazare et Nanterre-Université, sauf en été où les trains sont directs entre Bécon-les-Bruyères et Paris-Saint-Lazare.

Intermodalité

Elle dispose, pour les vélos, d'un parking payant Véligo, avec quarante places[21]. Une station Vélib est située sur la place de la Gare des Vallées[22].

La gare est desservie par les lignes 164 et 566 du réseau de bus RATP.

Patrimoine ferroviaire

Toujours utilisé par le service voyageurs, le bâtiment construit en 1895-1897 est référencé à l'Inventaire général du patrimoine culturel[23]. On remarque, en comparant la photo de 1900 avec les photos actuelles, que l'une des ailes dispose d'une ouverture de plus qu'à l'origine.

Dans la culture populaire

En 1959, le dessinateur Pierre Probst représente la gare des Vallées dans l'album Caroline aux sports d'hiver.

Elle figure aussi dans un passage du film de Michel Audiard Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques, sorti en 1971[24].

Notes et références

  1. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français, vol. 2 : Lignes 601 à 990, Paris, Les Éditions La Vie du rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [975] Paris-St-Lazare - St-Germain-En-Laye », p. 130.
  2. Colombes 2011, p. 6.
  3. « La Fabrique urbaine : Colombes au tournant du XXe siècle : La campagne transformée par le train », sur Archive et Patrimoine Hauts-de-Seine (consulté le ).
  4. « Affaire de Colombes : Cours d'Assises de la Seine Présidence de M. de Vergès », dans Oeuvres de Émile et Isaac Pereire rassemblées et commentées par Pierre-Charles Laurent de Villedeuil, et augmentées d'une introduction, d'une biographie des auteurs, de remarques, de tables et d'un choix de documents contemporains, Paris, Paris (lire en ligne), p. 2428-2434.
  5. Colombes 2011, p. 7.
  6. « La nouvelle gare de Colombes », Le journal des Transports, no 39, , p. 794 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Lucienne Jouan, Bois-Colombes et son histoire, Bois-Colombes, Association 1896-1996 Bois-Colombes a cent ans, , 189 p. (ISBN 978-2950969309), p. 114.
  8. Ministère des travaux publics, « Avis et communications : Chemins de fer de l'Ouest », Journal officiel de la république française, , p. 5823-5824 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Colombes 2011, p. 9.
  10. Préfecture de la Seine, « Par arrêté préfectoral, en date du 5 mai 1898, ... », Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, no 160, , p. 1529 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Colombes 2011, p. 10.
  12. France. Département de la Seine, Seine (France). Direction des affaires départementales, État des communes à la fin du XIXe siècle..., vol. 11, Impr. typographique de l'École d'Alembert, (lire en ligne), p. 104.
  13. Conseil municipal, « Gare des Vallées », Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, , p. 3565-3566 (lire en ligne, consulté le ).
  14. Moliné, « 22 Renvoi à l'Administration d'une proposition de M. Moliné tendant à la prolongation en banlieue des lignes du chemin de fer Métropolitain de Paris », Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, no 160, , p. 2219 (lire en ligne, consulté le ).
  15. « SNCF », Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 10-11 novembre 1963, p. 2464 (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Les gares de la ville de Colombes », sur agirpourcolombes.fr (consulté le ).
  17. Sabrina Bennoui, « Colombes : la galère des usagers de la gare des Vallées pendant les travaux », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Accessibilité à haute dose en gare des Vallées ! », sur SNCF, (consulté le ).
  19. « La Gare des Vallées enfin accessible à tous », sur Colombes, (consulté le ).
  20. « Transports : Bus, Tram, Train », sur Colombes le site (consulté le ).
  21. « Les Vallées », sur Transilien SNCF (consulté le ).
  22. « Station Vélib Gare des Vallées », sur fr.mappy.com (consulté le ).
  23. Catherine Boulmer, « Gare dite Gare des Vallées », sur pop.culture.gouv.fr/, (consulté le ).
  24. « Lieux de tournage du film : Cri du cormoran, le soir au-dessus des jonques (Le) (1970) », sur l2tc.com (consulté le ).

Bibliographie

  • Colombes, Les voies du chemin de fer à Colombes (Plaquette guide), Colombes, coll. « À la découverte de Colombes » (no 9), , 28 p. (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe


Origine Arrêt précédent Train Arrêt suivant Destination
Nanterre-Université
ou Maisons-Laffitte
ou Cergy-le-Haut (jours ouvrés)
La Garenne-Colombes   Bécon-les-Bruyères Paris-Saint-Lazare
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