Galeazzo Sanseverino

Galeazzo da Sanseverino, comte de Caiazzo, en français Galéas de Saint-Séverin, né le à Naples et tué le à la bataille de Pavie, est un condottiere italien puis français, considéré comme le meilleur écuyer de sa génération. Il devint ainsi grand écuyer de France, de François Ier et a été l'un des mécènes de Léonard de Vinci qui habita dans sa maison de Milan, puis ami d'Albrecht Dürer.

Pour les autres membres de la famille, voir Sanseverino (famille).

Galeazzo da Sanseverino

Portrait de Galeazzo da Sanseverino par Léonard de Vinci vers 1483,

Naissance
Naples
Décès
Pavie, Lombardie
Mort au combat
Origine Italien
Allégeance Duché de Milan,
 Royaume de France
Arme cavalerie
Grade Grand écuyer de France
Années de service 1495 – 1525
Commandement armées du duc de Milan, puis la cavalerie française de François Ier.
Conflits Guerres d'Italie
Faits d'armes bataille de Fornoue (1495)
bataille d'Agnadel (1509)
bataille de Pavie (1525)
Distinctions chevalier de l'Ordre de Saint-Michel

Biographie

Au service de Ludovico Sforza

Quatrième fils de Roberto Sanseverino (1418-1487) et de Giovanna da Correggio († 1460), Galeazzo Sanseverino[1]. Malgré la fureur du conflit entre son père et le duc, Galeazzo et ses frères aînés Gianfrancesco, Antonio Maria et Gaspare s'élèvent à la cour de Ludovic le More. Il devient un proche de Pietro del Monte (1457-1509), condottiere et homme de lettres qui enseigne les sciences de la préparation militaire, du maniement des armes et du commandement[2]. Galeazzo devient aussi l'ami de Léonard de Vinci qu'il héberge chez lui. Celui-ci fera une série célèbre d'études de chevaux dans les écuries de Galeazzo à Milan.

Galeazzo ne tarde pas à devenir l'homme de confiance et le chef militaire de Milan, si bien que Ludovico Sforza lui donne en mariage le la fille illégitime Bianca qu'il a eue avec Bernardina de Corradis. La jeune Bianca est la favorite de sa belle-mère Beatrice d'Este dont Galeazzo est un ami très proche. Cinq mois après leur seconde cérémonie de mariage le , Bianca meurt subitement d'une passione di stomaco, à Vigevano, le alors que Galeazzo est loin de la ville[3]. En 1496, il réussit, à la tête des troupes de Ludovic le More, à bloquer le duc d'Orléans dans Novare après la bataille de Fornoue, sans pour autant réussir à s'emparer de sa personne.Il se remarie en 1498 avec la veuve Elisabetta del Carretto (1481-1531), fille du margrave Galeotto II, marquis de Finale avec qui il aura son unique enfant, Giulio († 1528)[4].

La domination française sur la Lombardie

Il est fait prisonnier avec son maître et ami Ludovico Sforza, par les Français à la suite de la bataille de Novare, du . La trahison du mercenaire suisse Hans Turmann, permet aux Français de démasquer Sforza habillé en suisse lors d'un contrôle sur le champ de bataille. Contrairement au duc de Milan, qui est emmené en France pour une captivité rigoureuse et définitive, Galeazzo est libéré au bout de quelques mois par le paiement d'une caution versée par ses frères. Il se réfugie alors à Innsbruck auprès de l'empereur Maximilien. Malgré les égards de l'empereur, les chevaliers italiens ressentent l'hostilité des courtisans allemands et autrichiens et Galeazzo s'empare de n'importe quel prétexte pour quitter le Tyrol. En 1499, il suit la cour à Nuremberg, où il séjourne alors chez un camarade rencontré en 1491 en faculté de droit à l'université de Pavie, Willibald Pirckheimer (1470-1530). C'est à ce moment-là que Galeazzo se lie d'amitié avec Albrecht Dürer qui est un intime de Pirckheimer[5]. Plus tard, en 1500 ou 1502 il accompagne l'empereur à la diète d'Augsbourg.

Grand écuyer de France

Grâce à l'intervention de ses frères le puissant cardinal Federico Sanseverino, et Antonio Maria, il rencontre le représentant du roi à Milan, Charles II d'Amboise de Chaumont, puis se réconcilie avec Louis XII en 1504. Galeazzo le suit à Naples, puis l'accompagne au château d'Amboise. Il devient conseiller d’État et chambellan du roi. Il avait déjà été fait chevalier de l'ordre de Saint-Michel entre avril et juin 1494 lors d'une visite à Lyon, puis devient seigneur de Mehun-sur-Yèvre et le roi Louis XII lui donne la charge de grand écuyer du roi en 1505.

En 1515, après la victoire de Marignan, alors qu'il séjourne avec François 1er en Lombardie, il assure la remonte des écuries royales. Quand il était au service du duc de Milan, il possédait déjà des chevaux magnifiques, et c'est dans ses écuries que Léonard de Vinci avait trouvé les modèles pour la statue équestre du monument Sforza[6].

En 1517 il gagne son procès contre son plus grand ennemi, le maréchal de France Jacques de Trivulce, autre condottiere comme lui au service de la France. Ainsi il récupère les biens que Trivulce lui avait confisqués lorsqu'il était gouverneur de Milan. La nationalité française lui est également accordée cette même année.

En mai 1518, à Amboise, à la fin des joutes célébrant les noces du duc d'Urbin, il monte sans étriers, "à l'espagnole", un sauteur de la race de Mantoue à qui il fait faire deux magnifiques séries de sauts devant le roi et toute la cour. Sa vigueur, alors qu'il a atteint la soixantaine, fait l'admiration de tous[6].

En juin 1520, il accompagne François Ier à Calais pour l'entrevue avec le roi d'Angleterre Henri VIII au camp du Drap d'Or. Galeazzo acquiert en 1522 le comté de Martigues en Provence.

Les guerres d’Italie

Au service de la France, il participe à toutes les guerres d'Italie menées par François Ier contre les troupes de l'empire, à partir de la bataille d'Agnadel en 1509.

La Bataille de Pavie , tapisserie en sept pièces tissées entre 1525 et 1531 par Bernard van Orley. Cette partie montre le château de Mirabello et une partie du champ de bataille.
  • Le carnage de la bataille de Pavie

Galeazzo trouve la mort avec 10 000 autres Français dans le carnage de la bataille de Pavie où la cavalerie française est décimée par une troupe de quinze cents arquebusiers basques. Il disparaît donc le , avec toute la génération de chevaliers qui a accompagné François Ier dans les guerres d'Italie depuis 30 ans, c'est-à-dire Chabannes, le maréchal de France, le capitaine Louis d’Ars le bras droit du chevalier Bayard, le chef de guerre Louis II de La Trémoille et l'amiral Guillaume Gouffier de Bonnivet qui fut en partie responsable de l'erreur tactique qui condamna les Français au désastre[7].

Le cavalier

Galeazzo Sanseverino est considéré comme le plus beau et le plus vaillant cavalier du siècle. À la fin de la joute courue pour fêter le mariage de Laurent II de Médicis, duc d'Urbino, à Amboise le 5 mai 1518, en présence du roi et de la cour, Sanseverino qui montait un cheval Mantouan, exécuta de magnifiques séries de sauts, montrant qu'à son âge il poivait encore susciter l'émerveillement de tous ceux qui étaient présents. Dans son De cardinalatu écrit en 1512, Paolo Cortesi (1465-1510) affirme qu'il avait l'habitude de monter sans étriers, à la manière espagnole. Pietro del Monte, dont Baldassare Castiglione indique dans son Livre du courtisan qu'il fut un de ses maîtres, le décrit dans son Exercitiorum atque artis militaris collectanea comme un habile voltigeur et l'inventeur d'au moins une trentaine de figures de voltige[8].

Les magnifiques chevaux dont il s'occupait lorsqu'il était au service de Ludovic Le more furent utilisés par Léonard de Vinci comme modèles pour les dessins préparatoires de la statue équestre de Francesco Sforza. De Vinci lui-même conçut le décor du grand tournoi qui eut lieu dans la demeure de Sanseverino à Milan, en l'honneur du mariage de Ludovic Le More et de Béatrice d'Este en janvier 1491.

Il fut avec Giovanni Ratti le maître-écuyer de Frédéric II de Gonzague[8].

Galerie

Notes et références

  1. http://www.kleio.org/de/geschichte/begegnungen/bild021.html
  2. http://eurolab.meshs.fr/page.php?r=50&id=116&lang=fr
  3. http://www.artinfo.com/news/story/38821/the-da-vinci-detective-art-historian-martin-kemp-on-rediscovering-leonardos-tragic-portrait-of-a-renaissance-princess
  4. http://www.kleio.org/en/history/famtree/sforza/317a.html
  5. Karel Vereycken, « Le Combat d'Albrecht Dürer contre la mélancolie néo-platonicienne », Fusion, no 107, (lire en ligne).
  6. sous la direction de Patrice Franchet-d'Espèrey et de Monique Chatenet, en collaboration avec Ernest Chenière, Les Arts de l'équitation dans l'Europe de la Renaissance, Arles, Actes Sud, , 447 p. (ISBN 978-2-7427-7211-7), Page 50
  7. http://latrentequatrefnso.unblog.fr/2012/02/26/le-24-fevrier-1525/
  8. (en) Giovanni Battista Tomassini, The Italian Tradition of Equestrian Art, Franktown, Virginia, USA, Xenophon Press, , 288 p. (ISBN 9780933316386), The most beautiful and valiant knight of the century: Galeazzo Sanseverino (page 43)

Voir aussi

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