Gakushū kanji

Les gakushū kanji (学習漢字, « kanji d'étude »), anciennement[réf. nécessaire] kyōiku kanji (教育漢字, littéralement « kanji de formation »), parfois appelés gakunenbetsu kanji haitōhyō (学年別漢字配当表, littéralement « liste des kanjis par niveau scolaire ») sont une liste de 1 026 kanjis développée et gérée par le ministère de l'Éducation du Japon, qui prescrit quels kanjis les écoliers japonais doivent apprendre chaque année de l'école primaire.

Liste des jōyō kanji classés selon le système d'indexation du KKLD (en), les gakushū kanji sont coloriés selon leur niveau d'apprentissage.

Les gakushū kanji font partie d'une liste plus complète de kanjis, appelée jōyō kanji, qui couvre l'ensemble des kanjis d'usage général dans les documents officiels et la presse[1].

Historique

Le système d'écriture japonais combinant plusieurs alphabets est largement discuté à partir du XIXe siècle. Poussés vers la simplification mais sans grand engouement pour l'une ou l'autre des solutions possibles (passage à l'usage des kanas uniquement, romanisation totale, simplification des kanjis) il faut attendre 1900 pour que le Monbushō, le ministère japonais de l'Éducation, mette en place une réforme qui limite alors le nombre de kanjis à apprendre à l'école à 1 200[2].

Modification de la liste des gakushū kanji[3],[1]
Année d'entrée en vigueurNombre total de kanjis
1948665/881
1958-1968881
1977996
1989-19921 006

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, une coalition entre le mouvement réformiste et l'occupant américain[4] impose une réforme de la langue japonaise afin d'infléchir le nationalisme japonais, et ouvrir le pays à un système démocratique. Pour ce faire, ils font publier, en 1946, une première liste limitée à 1 850 kanjis usuels, puis, en 1948, la première liste des kyōiku kanji (教育漢字) indiquant les 665 kanjis à connaître à l'issue du cycle scolaire primaire, puis les 216 kanjis supplémentaires à connaître à l'issue du secondaire, portant à 881 les kanjis dont l'enseignement est obligatoire sur les neuf années du cursus scolaire japonais[5].

Si cette réforme permit d'aboutir à une meilleure fixation des règles d'écriture et une plus grande standardisation à l'échelle nationale de l'apprentissage du japonais, elle n'a jamais donné le résultat escompté à l'origine, à savoir faire disparaître les kanjis[5]. Au cours des décennies qui ont suivi, la liste a beaucoup évolué, vers l'ajout de kanjis plutôt que la réduction de la liste ; la séparation des kanjis en listes par année scolaire en 1958[1] a aussi été un changement majeur dans la démarche d'apprentissage[3]. En 1977, le nom de la liste est changé, de kyōiku kanji à gakushū kanji[6]. En dépit du changement de nom, la liste est encore appelée kyōiku kanji dans certains manuels d'apprentissage des kanjis, par exemple pour la préparation du JLPT[7].

Répartition des kanjis par année d'étude[3],[1]
1re année2e année3e année4e année5e année6e année
1948665/881
1958-196846105187205194144
197776145195195195190
1989-199280160200200185181

La liste officielle publiée par le ministère de l'Éducation du Japon comprend en 2018 1 006 kanjis[8]. Les listes, des jōyō comme des gakushū kanji sont plutôt stables et ne voient des changements qu'assez rarement[9], ainsi, en 2009 a été annoncée la première modification des jōyō kanji depuis 1981, implémentée le 30 novembre 2010[10],[11],[12].

Première année scolaire

Quatre-vingt kanjis sont présentés aux élèves japonais lors de la première année d'école élémentaire[réf. nécessaire].

                                                                              

Cent soixante kanjis sont étudiés la deuxième année et environ 200 par an, les quatre années suivantes[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. (en) Ken Lunde, CJKV Information Processing, O'Reilly Media, , 864 p. (ISBN 978-0-596-51447-1, lire en ligne), p. 83.
  2. Chris Seeley, « The japanese script since 1900 » (consulté le ).
  3. (en) Christian Galan, L'Enseignement de la lecture au Japon : politique et éducation, Toulouse, Presses Univ. du Mirail, , 361 p. (ISBN 2-85816-545-9, lire en ligne), p. 271.
  4. Kanji politics sur Google Livres.
  5. (en) Christian Galan, L'Enseignement de la lecture au Japon : politique et éducation, Toulouse, Presses Univ. du Mirail, , 361 p. (ISBN 2-85816-545-9, lire en ligne), p. 229.
  6. (en) Ken Lunde, CJKV Information Processing, O'Reilly Media, , 864 p. (ISBN 978-0-596-51447-1, lire en ligne), p. 82.
  7. Japanese Kanji Power: (JLPT Levels N5 & N4) sur Google Livres.
  8. (ja) « 別表 学年別漢字配当表 », sur Ministère de l'Éducation nationale japonais (consulté le ).
  9. (ja) « Correspondance avec des cas particuliers (apprentissage du kanji) pendant la période de transition » [PDF], sur www.mitsumura-tosho.co.jp (consulté le ).
  10. (en) Mary Sisk Noguchi, « Get set for next year’s overhaul of official kanji », sur www.japantimes.co.jp, (consulté le ).
  11. (en) « 新常用漢字(196字)196 Newly Approved Joyo (General-Use) Kanji », sur www.kanjiclinic.com (consulté le ).
  12. « The Jouyou Kanji », sur Jim Breen's Monash University page (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

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