Géza Maróczy

Géza Maróczy ( à Szeged, Hongrie à Budapest) est un joueur d'échecs, professeur de mathématiques et ingénieur hongrois. Bien qu'il n'eût jamais disputé de match pour le championnat du monde d'échecs, il fit partie de l'élite mondiale des joueurs d'échecs pendant quarante ans (de 1895 à 1936). Champion de Hongrie en 1932, il remporta les olympiades d'échecs de 1927 et 1936 avec la Hongrie et finit deuxième de l'olympiade de 1930, La fédération internationale lui décerna le titre de grand maître international des échecs lors de la création du titre en 1950.

Biographie et carrière

Géza Maróczy apprit à jouer aux échecs à quinze ans. Il fit des études d'ingénieur à l'institut polytechnique de Zurich puis enseigna les mathématiques à Budapest. Il devint plus tard un expert dans plusieurs branches des sciences sociales[1].

Maroczy fit son entrée dans les tournois internationaux en remportant le tournoi amateur de Hastings en 1895 et en finissant deuxième des très forts tournois de Nuremberg 1896 et Londres 1899 derrière le champion du monde Emanuel Lasker et devant les meilleurs joueurs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle : Steinitz, Tchigorine, Janowski, Tarrasch, Pillsbury, Schlechter, Blackburne, Charousek, Winawer, Showalter, Teichmann. Du fait de ses obligations, Maroczy fut absent des tournois internationaux de Saint Pétersbourg disputés en février-mars 1909 et avril-mai 1914, des tournois de Saint-Sébastien disputés en février-mars 1911 et 1912. Lors du très fort tournoi d'échecs de New York 1924, il marqua la moitié des points (10/20) et finit sixième du tournoi.

Pendant la Première Guerre mondiale, il souffrit des privations dues au blocus instauré par les alliés. À la fin de la guerre, il partit aux Pays-Bas et en Angleterre. Il enseigna les échecs à Hastings et eut comme élève Vera Menchik, première championne du monde d'échecs et László Szabó.

Après 1936, il ne disputa qu'un seul tournoi, à Baarn en 1947 où il termina dernier.

Palmarès

Premiers prix

Entre 1893 et 1897, Maróczy remporta un tournoi par correspondance à égalité avec Rudolf Charousek, 16 points sur 18. En 1895, il remporta le tournoi amateur d'Hastings organisé en parallèle avec le tournoi d'Hastings 1895, devant Henry Atkins. Il remporta les tournois de

  • Budapest 1899,
  • Vienne 1899-1900 (mémorial Kolisch),
  • Monte-Carlo 1902 (ex æquo avec Pillsbury) et 1904 (devant Schlechter, Marshall et Gunsberg),
  • Barmen 1905 (ex æquo avec Janowski),
  • Ostende 1905 (19,5/ 26, +16 −3 = 7 ; avec 1,5 points d'avance sur Janowski et Tarrasch, devant Schechter, Marco, Teichmann, Burn, Marshall),
  • Budapest 1905 (tournoi du club de Budapest remporté avec 21,5 points sur 22),
  • Vienne 1908 (ex æquo avec Duras et Schlechter, 1 point d'avance sur Rubinstein, devant Spielmann, Tartakover, Marshall).
Géza Maróczy en 1922 à Londres

Après la Première Guerre mondiale, il remporta les tournois de

  • Utrecht 1920 (devant Tartakover)
  • Amsterdam 1922 (avec 8,5 points sur 9),
  • Carlsbad 1923 (11,5/17, ex æquo avec Alekhine et Bogoljubov, devant Grünfeld, Réti, Nimzowitsch, Treybal, Yates, Teichmann, Tartakover, Tarrasch, Rubinstein, Bernstein, Wolf, Sämisch, Thomas, Chajes et Spielmann),
  • Hastings 1924-1925 (avec 7 points sur 8),
  • New York 1926-1927 (devant Kashdan),
  • Copenhague 1927 (devant Nimzowitsch)
  • Budapest 1932 (championnat de Hongrie).

Deuxièmes et troisièmes prix

Outre ses nombreux succès, Maroczy obtint la deuxième place lors des tournois de

  • Nuremberg 1896 (derrière Lasker et devant Pillsbury, Tarrasch, Janowski, Steintitz, Walbrodt, Schlechter, Tchigorine, Schiffers),
  • Budapest 1897-1898 (victoire de Charousek)
  • Londres 1899 (ex æquo avec Janowski et Pillsbury, derrière Lasker),
  • Munich 1900 (douzième congrès allemand, Maroczy, 1er-3e, finit deuxième après un départage perdu contre Pillsbury)
  • Monte-Carlo 1903 (victoire de Tarrasch),
  • Vienne 1905 (tournoi thématique sur le gambit du roi remporté par Schlechter),
  • Ostende 1906 (victoire de Schlechter),
  • Copenhague 1907 (victoire de Mieses),
  • Carlsbad 1907 (victoire de Rubinstein) ,
  • Budapest 1912 (victoire de Vidmar),
  • Amsterdam 1920 (victoire de Réti),
  • Amsterdam 1921-1922 (tournoi du club VAS remporté par Max Euwe),
  • Liverpoll 1923 (victoire de Mieses)
  • Hastings 1923-1924 (derrière Max Euwe),
  • Chicago 1926 (victoire de Marshall),
  • Scarborough 1930 (victoire de Colle),
  • Scheveningue 1933 (victoire de Flohr)

Il finit également 3e-4e du tournoi de Paris 1900 (victoire de Lasker devant Pillsbury)[2] et au tournoi de Vienne 1907.

Lors de son dernier tournoi important, en 1936, il termina troisième du tournoi de Dresde remporté par Alekhine devant Bogoljubov. Après ce tournoi, il ne disputa que le tournoi de Baarn en 1947 (il finit dernier).

En match, il battit Rudolf Charousek 9 à 5 à Budapest en novembre-décembre 1895. Il fit match nul avec Max Euwe à Bad Aussee et Budapest 6 à 6 en 1921.

Olympiades d'échecs

Lors de la première olympiade d'échecs officielle de Londres 1927, Maroczy marqua 9 points sur 12 (+6 =6) et remporta la médaille d'or par équipe avec la Hongrie.

Lors de l'olympiade d'échecs de 1930 à Hambourg, il marqua 8 points sur 12 et la Hongrie termina deuxième de la compétition derrière la Pologne.

Lors de l'olympiade d'échecs de 1933 à Folkestone, il marqua 2,5 points sur 6 et la Hongrie termina 3e-5e (cinquième au départage).

Lors de l'olympiade non officielle de Munich 1936, Maroczy marqua 6 points sur 11 et la Hongrie remporta le tournoi.

Style

Joueur au style défensif, il a surtout su s'imposer face aux joueurs d'attaque, tels Frank Marshall (+11 -6 =8) et Joseph Henry Blackburne (+5 -0 =3).

Sa défense victorieuse face à un gambit danois contre Jacques Mieses[3], ainsi que Karl Helling[4], parties au cours desquelles il rend du matériel contre des avantages de temps et de position, est qualifiée de modèle défensif par Max Euwe et Haije Kramer dans leur volume double sur le milieu de partie. Aaron Nimzowitsch, dans Mon système, a présenté le gain de Maróczy contre Hugo Süchting (Barmen, 1905) comme un modèle de restriction de l'adversaire avant de pénétrer ses défenses[5]. Sa maîtrise de finales de dames, comme dans une partie contre Frank Marshall (Karlovy Vary, 1907), était vue comme supérieure[6]. Il était aussi capable, à l'occasion, de jouer des parties éblouissantes, dont sa fameuse victoire[7] contre le joueur d'attaque David Janowski (Munich, 1900).

Contributions à la théorie des ouvertures

Maróczy a donné son nom à l’étau de Maróczy, une formation de pions blanche qui survient dans la défense sicilienne. Elle consiste à positionner ses pions en e4 et en c4, cela réduit légèrement la capacité d'attaque des Blancs, mais réduit de façon marquée les possibilités de contre-attaque noire.

Notes et références

  1. (en) Harry Golombek (éditeur) The Penguin Encyclopaedia of Chess, Penguin, 1981.
  2. François Le Lionnais et Ernst Maget, Dictionnaire des échecs, éd. PUF, 1967, p. 238-239.
  3. (en) Jacques Mieses-Géza Maróczy (Monaco, 1903 ; gambit danois accepté C21).
  4. (en) Géza Maróczy-Karl Helling (août 1936 ; défense scandinave, variante moderne B01).
  5. (en) Géza Maróczy-Hugo Süchting (tournoi des Maîtres de Barmen, 1925 ; gambit dame refusé, défense orthodoxe, variante Rubinstein D61).
  6. (en) Géza Maróczy-Frank James Marshall (Karlsbad, 1907 ; partie espagnole, partie des quatre cavaliers, variante Rubinstein C48).
  7. (en) David Janowski-Géza Maróczy (Munich, 1900 ; gambit dame refusé, contre-gambit Albin D08).

Voir aussi

Liens externes

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