François Ruphy de Menthon

François Louis Ruphy devenu baron François Ruphy de Menthon de Lornay, né le 9 septembre 1765 à Annecy et mort le , était un homme politique savoyard du XIXe siècle.

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Biographie

Origine et formation

François-Louis Ruphy naît le , à Annecy, dans le duché de Savoie[1],[2]. Il est le fils de spectable[3] Jacques Ruphy, avocat au Sénat de Savoie et syndic de la ville Annecy, et de Mlle Marie-Antoinette de Menthon de Lornay[4],[5], issue d'une branche cadette de la famille de Menthon.

Par décret impérial du , il est autorisé à ajouter à son nom celui de sa mère, devenant ainsi François Louis de Ruphy de Menthon de Lornay[5],[6].

Issu d'une famille d'avocats[4], il choisit d'être commerçant. Son frère, Thomas-Dominique, est architecte. Il épouse Gasparde Collomb (1769-1841), en juin 1790[7], fille de Jean Alexis Collomb, procureur avoué puis notaire, qui devient en 1793 administrateur du district d'Annecy avant d'être classé contre-révolutionnaire. Ils ont un fils[7], Scipion Ruphy, qui fut notamment à l'origine de la création de la Banque de Savoie[4].

Sa fille, Adèle, épouse le docteur Albert-Eugène Lachenal[8].

Deux filles, Marie-Antoinette et Jeanne Césarine, sont respectivement nées les 29 mars 1791 et 7 août 1793.[réf. nécessaire]

Carrière politique

Jacobin de la première heure en 1792, il siège à l'Assemblée des Allobroges[4], puis entre dans l'administration du district d'Annecy mise en place par Antoine Louis Albitte, le 10 floréal an II (29 avril 1794)[9]. Le 5 prairial de l'an II, il en devient le président[9].

Sous le Directoire, il fait fortune comme fournisseur de vivres aux armées et entrepreneur des étapes militaires (Directoire).

Il se lance dans les affaires pour redevenir Conseiller d'arrondissement à partir de 1800 à 1814, puis maire d'Annecy en 1801[4] où deux de ses beaux-frères, Pierre François Collomb et Jacques Carron, lui succèdent à la tête de la mairie d'Annecy[6],[10] ou 1804[9],[11], jusqu'en 1809. Il est élu, le , par le Sénat conservateur (ou 1810[9]), député du département du Mont-Blanc au Corps législatif[4]. Il y siège jusqu'en 1813[4].

Il devient le propriétaire du château de Menthon-Saint-Bernard, ancienne propriété de sa famille maternelle, en 1809[7],[12]. C'est à la suite de cet achat que lui sera conféré le droit d'ajouter à son nom celui de sa mère, Menthon de Lornay[6]. Le château est racheté en 1820 par un membre de la famille de Menthon, le comte Jean-Balthazard-Louis-Bernard de Menthon[12].

Créé chevalier de l'Empire le 3 juillet 1813, il se rallia aux Bourbons en 1814[13]. Louis XVIII le créa par Ordonnance baron en 1814[13]. Il obtient en échange la croix de la Légion d'honneur et le poste de sous-préfet d'Annecy[13],[9]. Lors des Cent-Jours, on lui préfère le candidat Claude-Marie-Joseph Philippe[6]. Il cesse ses fonctions lorsque les traités de 1815 séparèrent la Savoie de la France.

François Ruphy de Menthon meurt le [6],[4], même si certains historiens donnent parfois le jour du 1er[1],[6].

Fonctions

Titres et distinctions

Règlement d'armoiries

Figure Blasonnement

De gueules, au lion d'argent armé et lampassé de sable, à la bande cousue d'azur chargée du signe des chevaliers de l'Ordre impérial de la Réunion, brochant sur le tout[15],[6]

Notes et références

  1. François Miquet, « Les représentants de la Savoie au parlement français depuis 1860 », Revue savoisienne, , p. 177-178 (lire en ligne).
  2. Base Sycomore (voir ci-dessus)
  3. Le titre « Spectable » est porté dans le duché de Savoie par les titulaires d'un doctorat en droit ou en médecine. Ainsi les sénateurs du Sénat de Savoie sont parfois désignés ainsi dans les documents ou les ouvrages concernant ce territoire. in Jean Nicolas et Renée Nicolas, La vie quotidienne en Savoie aux XVIIe et XVIIIe siècles, Montmélian, La Fontaine de Siloé (Réédition), , 399 p. (ISBN 978-2-84206-296-5, lire en ligne), p. 39.
  4. Palluel-Guillard 1999, p. 619.
  5. Germain 2007, p. 488.
  6. « Un épisode de la vie d'Annecy en 1815 », Revue savoisienne : journal publié par l'Académie florimontane, vol. 1, , p. 65-66 (lire en ligne).
  7. Louis Forestier, « Notice sur deux châteaux de Saint-Jeoire », Mémoires et documents publiés par l'Académie du Faucigny, t. 5, , p. 89-90 (lire en ligne).
  8. L. Pfister, « Un grand artisan de l'Annexion : le Commandeur Lachenal. Premier Président de la Florimontane », Revue Savoisienne, Annecy, vol. 3, , p. 26 (lire en ligne).
  9. Roger Devos, Michel Fol - Association des amis de Roger Devos, Chemins d'histoire alpine : mélanges dédiés à la mémoire de Roger Devos, , 510 p., p. 379, note de bas de page n°28.
  10. Paul Guichonnet (sous la direction), Histoire d'Annecy, vol. 21, Éditions Privat, coll. « Pays et villes de France » (réimpr. 2000) (1re éd. 1987), 336 p. (ISBN 978-2-7089-8244-4), p. 208-209.
  11. Madeleine Molinier, « François Ruphy, maire d'Annecy, 1804-1809 », Revue savoisienne, 1977, p. 100-123.
  12. Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, vol. 7, Société d'histoire et d'archéologie de Genève (réimpr. 1978) (1re éd. 1956), 486 p., p. 201.
  13. Palluel-Guillard 1999, p. 503.
  14. Romain Maréchal, « La Savoie 1814-1815 », Dossiers thématiques : XIXe siècle, sur le site de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie,  : « ANNEXES complémentaires à l'ouvrage paru en 2016 : La Savoie occupée, partagée, restaurée 1814-1815. « Le personnel politique » ».
  15. Source : Armorial des Chevaliers de l'Ordre Impérial de la Réunion créés par Napoléon Ier en 1813 et 1814 - par M. Alcide Georgel - 1869, Texte téléchargé depuis le site de la Bibliothèque Nationale de France.

Voir aussi

Bibliographie

  • Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3), p. 488 ;
  • André Palluel-Guillard, L'aigle et la croix : Genève et la Savoie, 1798-1815, Éditions Cabedita, , 662 p. (ISBN 978-2-88295-260-8), p. 619 (notice) ;
  • Madeleine Molinier, « François Ruphy, maire d'Annecy, 1804-1809 », Revue savoisienne, 1977, p. 100-123

Articles connexes

Liens externes

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