Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée

La Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée (en anglais, Papua New Guinea Defence Force, PNGDF) est la force militaire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle comprend un Élément d'Opérations terrestres, un Élément d'Opérations aériennes et un Élément d'Opérations maritimes[3].

Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée
(en) Papua New Guinea Defence Force

Blason des forces armées
Fondation
Branches Élément terrestre, Élément maritime, Élément aérien
Quartier-général Murray Barracks, Port-Moresby
Commandement
Ministre de la Défense Solan Mirisim
Commandant de la Force de Défense
(Commander of the PNG Defense Force)
Major-général Gilbert Toropo (en)[1]
Main-d'œuvre
Actifs env. 2 750[2]

Histoire

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, sous administration australienne, est envahie par les Japonais. L'Australie organise des bataillons d'infanterie autochtones en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui deviennent en 1951 le régiment des Îles du Pacifique dans l'Armée australienne. En janvier 1973 ce régiment devient la Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée, et passe sous contrôle du pays nouvellement indépendant en 1975[4].

Les forces armées de Papouasie-Nouvelle-Guinée sont déployées au Vanuatu en 1980, à la demande du gouvernement vanuatais de Walter Lini, pour réprimer le mouvement séparatiste Nagriamel sur l'île de Santo[5],[6].

En 1989 éclate une rébellion sur l'île papou-néo-guinéenne de Bougainville, et la Force de Défense y est déployée en aide à la police locale. Le mouvement séparatiste de l'Armée révolutionnaire de Bougainville enclenche la guerre civile de Bougainville contre l'armée nationale présente sur le territoire, et contre la Force de résistance de Bougainville hostile à la sécession. L'armée nationale, sous-payée et mal équipée, peine à réprimer la révolte, et commet des violations des droits de l'homme contre la population de Bougainville. Le gouvernement du Premier ministre Julius Chan fait appel en 1997 à une société militaire privée, Sandline International, contre la rébellion. En mars 1997, le commandant de la Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée, le brigadier-général Jerry Singirok (en), fait arrêter et expulser les mercenaires de Sandline arrivés dans le pays, et prononce un discours demandant publiquement la démission du Premier ministre, du vice-Premier ministre et du ministre de la Défense. C'est l'« affaire Sandline (en) ». Le gouvernement le limoge, mais face aux manifestations publiques en faveur du général Singirok, c'est finalement Julius Chan qui démissionne. Le nouveau Premier ministre, Bill Skate, négocie la paix avec les rebelles de Bougainville, avec la médiation de la Nouvelle-Zélande[4],[7].

De 2003 à 2013, la Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée participe à la Mission régionale d’assistance aux Îles Salomon, opération internationale de restauration de l'ordre et de la paix aux Îles Salomon, aux côtés des forces armées australiennes, néo-zélandaises et fidjiennes[8].

En janvier 2012, durant la crise constitutionnelle papou-néo-guinéenne de 2011-2012, le colonel à la retraite Yaura Sasa mène une mutinerie de vingt soldats, prenant en otage le brigadier-général et chef des forces armées Francis Agwi (en) pour exiger la restauration du gouvernement de Sir Michael Somare, remplacé par Peter O'Neill d'une manière jugée anticonstitutionnelle par la Cour suprême. Arrêté le même jour, le colonel Sasa est inculpé pour mutinerie[9].

Missions et composantes

L'un des missions de la Force de Défense est d'opérer le long de la frontière entre l'Indonésie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la seule frontière terrestre du pays, et de répondre aux « incursions territoriales » dont les trafics de drogue et d'armes[10]. Elle patrouille également les eaux territoriales et les frontières maritimes du pays, en mer de Bismarck, en mer des Salomon, dans le golfe de Papouasie et dans le détroit de Torres. Il s'agit notamment d'y réprimer la pêche illégale menée par des bateaux étrangers[11].

Autres que son intervention au Vanuatu en 1980 et aux Îles Salomon au début du XXIe siècle à la demande des gouvernements de ces pays, la Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée n'est pas déployée dans des missions à l'étranger[12].

Élément terrestre

Soldats de la PNGDF.

L'Élément terrestre, équivalent à une armée de terre, comprend deux bataillons d'infanterie légère (les 1er et 2e bataillons du régiment royal des Îles du Pacifique, établis respectivement à Port-Moresby et à Wewak), un bataillon d'ingénierie à Lae, et d'un escadron d'informations et de communications à Port-Moresby[13].

Outre la défense du territoire national, l'Élément terrestre a pour missions de participer à des opérations de sécurité intérieure aux côtés de la police, et de participer à des opérations humanitaires d'aide aux populations sinistrées par des désastres naturels. Les trois bataillons, à la fois d'ingénierie et d'infanterie, construisent par ailleurs « des routes, des ponts et d'autres infrastructures dans les régions où les entreprises privées ne veulent pas s'engager, pour des raison de sécurité », la criminalité étant élevée dans de nombreuses parties du pays[14].

Élément maritime

Le navire HMPNGS Seeadler (Her Majesty's Papua New Guinea Ship Seeadler) en 2004.

L'Élément maritime, équivalent à une marine militaire, est équipée de quatre patrouilleurs de classe Pacific (en) et de deux péniches de débarquement lourdes de classe Balikpapan, toutes construites et offertes par l'Australie[14].

La mission de l'Élément maritime, doté de deux bases navales à Port-Moresby et sur l'île de Manus, est de protéger les eaux territoriales du pays, ainsi que d'apporter un soutien logistique à l'Élément terrestre de la force armée[14].

Élément aérien

Avion CASA CN-235 de la PNGDF à la base aérienne de Fairbairn en Australie en 1992.

L'Élément d'Opérations aériennes est la composante aérienne militaire de la Force de Défense. Elle est composée d'un unique escadron, l'Escadron de Transport aérien, qui dispose uniquement de deux hélicoptères Bell 212 prêtés l'Australie, et d'un avion de transport CASA CN-235. L'Élément aérien « souffre d'un manque chronique d'équipements et de financement ». Sa mission est d'agir en support à l'armée de terre, notamment en termes de ravitaillement, et de participer aux évacuations médicales lors d'opérations humanitaires[14],[15].

Relations internationales

Soldats papou-néo-guinéens, néo-zélandais et américains lors d'exercices conjoints en Nouvelle-Zélande en 2013.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée a signé en 2013 un accord de coopération avec l'Australie en matière de défense. Cet accord fonde entre autres des programmes de formation de personnels militaires papou-néo-guinéen par des instructeurs australiens, des exercices militaires conjoints, et une aide apportée par la Royal Australian Navy à l'Élément maritime de la Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée[16]. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, de son côté, a déployé des membres de son bataillon d'ingénierie et de son 1er bataillon d'infanterie pour aider l'Australie à lutter contre les feux de brousse de 2019-2020 en Australie[17].

La Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée entretient également une relation avec les Forces armées des États-Unis, faite « principalement d'exercices humanitaires conjoints et de la formation de personnels militaires papou-néo-guinéens » par les Américains[18]. Des personnels papou-néo-guinéens sont aussi formés par la Force de Défense de Nouvelle-Zélande[19]. Et les forces armées papou-néo-guinéennes participent à des exercices militaires conjoints avec les Forces armées de la France, pays allié[20].

Depuis 2006, la République populaire de Chine développe également des relations entre l'Armée populaire de libération et la Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Des navires de la Marine chinoise, et notamment le navire-hôpital Daishan Dao, visitent régulièrement le pays ; des officiers de la Force de Défense sont formés en Chine ; et la Chine a fourni en 2017 soixante-deux divers véhicules à l'armée de terre papou-néo-guinéenne[21],[22].

Liens externes

Références

  1. (en) "Toropo to review ‘gift’", The National, 19 juillet 2021
  2. (en) "Pre-Deployment Handbook Papua New Guinea", ministère australien de la Défense, p.35
  3. (en) "Pre-Deployment Handbook Papua New Guinea", ministère australien de la Défense, p.34
  4. (en) "Pre-Deployment Handbook Papua New Guinea", ministère australien de la Défense, p.18
  5. (en) "Vanuatu's 1980 Santo rebellion", Université nationale australienne
  6. (en) Ron May, State and Society in Papua New Guinea: The First Twenty-Five Years], Australian National University Press, chapitre 10
  7. (en) Ronald May, op. cit., chapitre 10
  8. (en) "PNGDF completes RAMSI duties", Islands Business, 14 mai 2013
  9. (en) "Pre-Deployment Handbook Papua New Guinea", ministère australien de la Défense, p.41
  10. (en) "Border security", Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée
  11. (en) "Maritime Surveillance, Patrol Response", Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée
  12. (en) "Fulfilment of International Obligations", Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée
  13. (en) "Pre-Deployment Handbook Papua New Guinea", ministère australien de la Défense, pp.35-36
  14. ibid., p.36
  15. (en) "Aircraft of the PAPUA NEW GUINEA DEFENCE FORCE", Australian Defence Force
  16. (en) "PNG-Australia Defence Cooperation Program", haut commissariat d'Australie en Papouasie-Nouvelle-Guinée
  17. (en) "Papua New Guinea Defence Force lends a hand in our time of need", ministère australien de la Défense, 13 janvier 2020
  18. (en) "U.S. Relations With Papua New Guinea", département d'État des États-Unis
  19. (en) "Mutual Assistance Programme", ministère néo-zélandais de la Défense
  20. (en) "France and Papua New Guinea", ministère de l'Europe et des Affaires étrangères
  21. (en) Dengua Zhang, "China’s military engagement with Pacific Island countries", Asia & the Pacific Policy Society, 17 août 2020
  22. (en) "First Chinese trained military doctor commissioned to Papua New Guinea Defense Force", Armée populaire de libération, 4 mars 2019
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