Famille de Kerouartz

La famille de Kerouartz est une des plus anciennes familles nobles de Bretagne et a son berceau dans le Léon. Plusieurs de ses membres ont laissé une place notable dans l'histoire et (ou) se sont alliés aux autres grandes familles nobles de Bretagne.

Famille de Kerouartz

Armes de la famille : Famille de Kerouartz

Blasonnement D'argent à la roue à cinq rais de sable, accompagnée de trois croisettes de même.
Devise Tout en l'honneur de Dieu.
Période XIIe – XXIe siècle
Pays ou province d’origine Angleterre
Duché de Bretagne
Allégeance Duché de Bretagne
 Royaume de France
Royaume de France
France
Fiefs tenus De Kerouartz, de Keringarz, de la Fosse, du Coulm, de Laurenlemen, de Keranroux, de Bergoët et de Ploudiner, en Lannilis ; de Kermarho, de l'Isle, de Basseville, de Lézérazien et de Lomenven en Guiclan ; de Penhoët en Saint-Thégonnec ; de Kerthomas, de Penvern et de Lomélar, en Plounéventer ; de la Ville-Aubray et de Lossulien en Guipavas ; de Bois-Boixel, de Kermellec, de Coateozen, en Landouzan ; de Kergroadez, en Plourin
Demeures Château de Kerouartz
Charges députés
Fonctions militaires officiers de marine
Fonctions ecclésiastiques Abbesse
Preuves de noblesse
Montres 1424 et 1534
Réformation de la noblesse 1669

Les origines

Le château de Kerouartz vers 1920 (carte postale Émile Hamonic).

La famille de Kerouartz aurait pour origines un chevalier anglais, Auralus Houart Miles, envoyé en 1164 par le roi d'Angleterre au secours du duc Conan IV de Bretagne et qui aurait construit un château Ker-Houart dont le nom se serait par la suite transformé en « Kerouartz' ». Ce château aurait été initialement construit dans la paroisse de Landéda, mais détruit à plusieurs reprises par les Anglais, il aurait été reconstruit à Lannilis, à environ 3 km de son emplacement primitif[1].

En 1669, la famille de Kerouartz est reconnue « seigneur du dit-lieu, de Keringarz, de la Fosse, du Coulm, de Laurenlemen, de Keranroux, de Bergoët et de Ploudiner, en Lannilis ; de Kermarho, de l'Isle, de Basseville, de Basseville, de Lézérazien et de Lomenven en Guiclan ; de Penhoët en Saint-Thégonnec ; de Kerthomas, de Penvern et de Lomélar, en Plounéventer ; de la Ville-Aubray et de Lossulien en Guipavas ; de Bois-Boixel, de Kermellec, de Coateozen, en Landouzan ; de Kergroadez, en Plourin »[2].

En 1789, trois membres de la famille de Kerouartz participent aux élections des députés de la noblesse aux États généraux : Alexandre de Kerouartz, Jacques-Joseph de Kerouartz et Jacques-Louis-François-Marie-Toussaint de Kerouartz[3].

Le château de Kerouartz fut vendu comme bien national pendant la Révolution française.

Les membres principaux de la famille de Kerouartz

La généalogie détaillée de cette famille est consultable[4]. La maison de Kerouartz a comparu aux montres et réformations de 1424 à 1534 et la réformation de 1669 l'a reconnue « noble d'ancienne extraction ». Leur devise est : « Tout pour l'amour de Dieu ». La complexité de la généalogie familiale, aux branches multiples, ne permet de fournir ici seulement quelques éléments:

  • Macé de Kerouartz participa en 1248 à la Septième croisade ; ses armes figurent au musée de Versailles
  • Hervé de Kerouartz, homme d'armes au service du pape Grégoire XI et se battit contre les Florentins en 1396.
Branche A :
  • Olivier de Kerouartz, sieur de la Motte, né en 1570, marié en 1600 avec Catherine de Kersauson.
    • François de Kerouartz, sieur de la Motte, décédé en 1659, marié en 1628 avec Urbaine de Kermenou.
      • Joseph Hyacinthe de Kerouartz, sieur de l'Isle, marié le avec Catherine Le Sénéchal de Lézérazien (manoir situé en Guiclan, à la limite de Lampaul-Guimiliau).
        • François-René de Kerouartz, né le , décédé le , comte de Kerouartz, seigneur de Lézérazien, marié en 1713 en l'église Saint-Melaine de Morlaix avec Jacqueline de Bonnemetz du Bois.
          • Leur fille, Marguerite-Françoise de Kerouartz, s'est mariée avec Joseph-Guillaume de Poulpiquet, seigneur de Kerman, comte de Coëtlez, né le au château de Villeneuve et décédé le , enterré dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Il était lieutenant-colonel de la garde-côte du Haut Léon.
          • Son frère, Jacques-Joseph-René de Kerouartz, né le à Guiclan, décédé le à Brest, comte de Penhoët-Gié, de Lézérazien et de Loumenven, marié avec Mathurine Josèphe Reine de Kergoët (héritière du château et de la seigneurie du Guily en Lothey), président au Parlement de Bretagne, émigré en 1792.
            • Leur fils, Jacques-Joseph, vicomte de Kerouartz, marié le avec Anne Thérèse Marie Thépault du Breignou.
            • Sa sœur, Hortense de Kerouartz se marie le avec Paul-Jules de la Porte-Vezins.
              • Leur fille, Françoise Mathurine Alexandrine Augusta de La Porte Vezins, décédée le , s'était mariée le avec Louis-Marie-Joseph de Kerouartz de Lézérazien (voir « branche B »).
              • Leur fils Jacques Marie Paul Chrétien de La Porte-Vezins fut maire de Plouhinec entre 1810 et 1818.
    • Vincent de Kerouartz, né le à Lannilis, décédé le à Daoulas, chanoine de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas et prieur d'Irvillac où il fit construire l'église paroissiale Saint-Pierre en 1656.
Branche B :
  • Allain II, sieur de Kerthomas, décédé en 1602, marié le avec Isabeau du Chastel.
    • Leur fille, Françoise de Kerouartz, née le , mariée le avec Hervé de Kersauson, sieur de Pennendreff.
    • Le fils d'Allain II, Claude de Kerouartz, né le , décédé en 1627, chevalier de l'Ordre du roi, qui reconstruisit vers 1620 le château de Kerouartz. Marié avec Françoise de Kerbic.
      • Leur fils, Jean II de Kerouartz, né le , décédé le , époux de Catherine du Lys
        • Leur fils, Paul-François-Xavier, marquis de Kerouartz, né le , marié avec Marie Madeleine de Rhunes de D'Auffroy, puis avec Louise Ane Dauvet de Rieux. Capitaine de chevau-légers, il participa aux guerres de Louis XIV, en particulier aux sièges de Challe et d'Épinal et le roi lui confère le titre de marquis.
          • Leur fils, Sébastien-Louis de Kerouartz, né vers 1704, décédé le , qui épousa en 1732 Marie-Jeanne de Kergroadès, de Brélès.
            • Leur fille, Marie-Jeanne-Charlotte de Kerouartz, née en 1734, décédée le à Morlaix, mariée avec son cousin au 7e degré François-Jacques de Kerouartz, seigneur de L'Isle, né le à Guiclan, décédé le à Lannilis et nommé le conseiller au Parlement de Bretagne.
              • Leur fils, Jacques-Louis-François-Marie-Toussaint de Kerouartz, né le à Morlaix, décédé le à Guingamp, chef de nom et d’armes, chevalier, et marquis de Kerouartz, comte de Penhoët, vicomte de Kermolic, châtelain de Lossulien, seigneur de Lezarazien, fréquenta la Cour de Versailles, fut capitaine au Régiment Dauphin - Cavalerie, lieutenant-colonel de cavalerie et Major en second d’infanterie, parrain de l'une des cloches de l'église paroissiale de Lannilis en 1790[5]. Il se maria avec Reine du Cleuz de Gage (famille originaire de Pleumeleuc) qui lui apporta en dot plus de 200 000 livres de revenu et le château de Kergroadez à Brélès, puis en juin 1806 avec Cécile-Marie-Augustine Vicomte de la Houssaie.
              • Un autre de leurs fils, Claude-François-Louis de Kerouartz, né le à Morlaix fut tué le lors de l'Expédition de Quiberon. Il était sous-lieutenant dans la compagnie que commandait son oncle, Alexandre-Mathurin-Auguste de Kerouartz, capitaine de vaisseau, lequel, après avoir rejoint la flotte anglaise, mourut d'ailleurs des suites de ses blessures à Gosport (Angleterre)[6].
              • Un autre de leurs fils est Louis-Marie-Joseph de Kerouartz de Lézérazien, né le à Kerouartz, marié avec Françoise Mathurine Alexandrine Augusta de La Porte-Vezins (voir « branche A »), puis avec Anne Marie Miorcec de Kerdanet, fille de Daniel Nicolas Miorcec de Kerdanet[7], ancien député du Finistère. Pendant la Révolution française, six des sept enfants de François-Jacques de Kerouartz et de Marie-Jeanne-Charlotte de Kerouartz émigrèrent. Seul Louis-Marie-Joseph de Kerouartz de Lézérazien fit un choix opposé, restant faire carrière dans la marine française, embarquant à la fin de l'année 1790 comme lieutenant de vaisseau sur l’Éole à destination de Saint-Domingue où il dut faire face à une mutinerie ; rentré en France le (il débarqua à Paimbœuf), il s'engage le à Saumur dans le 7e régiment de hussards et combat dans les rangs de l'armée républicaine en Vendée, puis dans l'Armée de Sambre-et-Meuse jusqu'au 13 germinal an III (), où, atteint par la maladie (il séjourne à l'hôpital militaire de Bruxelles), il est réformé. Il rentre à Lannilis le 10 fructidor an III () et récupère la propriété des manoir, métairie et moulin de Lézérazien (en Guiclan) en passe d'être vendus comme biens nationaux. « Considérant qu'aucune prescription, aucune fin de non recevoir ne peut être opposée à un défenseur de la Patrie, qui a combattu pour elle sur mer, contre la Vendée et dans les armées triomphantes de Sambre et Meuse et devant Mayence jusqu'en Thermidor an IV, sans interruption et tant que sa santé lui a permis. Il sera sursis à toute vente de bien indivis entre la République et le citoyen Louis Kerouartz », tranche l'administration du département du Finistère[8]. Il fut maire de Guiclan entre 1807 et 1816 et mourut le à Brest, capitaine de vaisseau honoraire[9].
                • Leur fils, Albert de Kerouartz, né le , décédé le , capitaine de frégate, se maria le avec Louise-Marie-Salomé Gobelin. Il construisit en 1871 le château de Lézérazien pour remplacer l'ancien manoir.
                  • Leur fille, Marie-Caroline de Kerouartz, née le , décédée le , religieuse, offrit en 1894 le château de Lézérazien pour y créer l'œuvre des Missionnaires d'Haïti.
                    • Un arrière-petit-fils de Jacques-Louis-François-Marie-Toussaint de Kerouartz et de Reine du Cleuz de Gage, Frédéric Alphonse Marie Xavier de Kerouartz, né le à Guingamp, décédé le à Paris, marié avec Marie Marguerite Louise d'Andigné, fut conseiller général du canton de Callac, député des Côtes-du-Nord de 1898 à 1902[10] et sénateur de ce même département entre 1912 et 1921[11]. Sa carrière parlementaire fut très discrète ; il intervint par exemple contre l'adoption de la loi de 1901 sur les associations[12]. Il habitait le château des Salles à Guingamp.
                      • Le fils de ce dernier, Albert Ernest Marie Oswen de Kerouartz, né le à Franc-Waret (Belgique), décédé le à Paris, fut député des Côtes-du-Nord (groupe indépendant d'action économique, paysanne et sociale) de 1930 à 1936[13].
      • Leur fille, Claude de Kerouartz, née le à Lannilis, décédée le à Quimperlé, fut la fondatrice et la première Mère supérieure sous le nom de Claude des Anges du couvent des Ursulines de Quimperlé.

Notes et références

  1. J. Baudry, Étude historique & biographique sur la Bretagne à la veille de la Révolution, à propos d'une correspondance inédite (1782-1790, tome 1, 1905, [lire en ligne]
  2. Joseph-Marie de Kersauson de Pennendreff, Histoire généalogique de la maison de Kersauson, par J. de Kersauson, 1886, [lire en ligne]
  3. Édouard de Barthélémy, Catalogue des gentilshommes de Bretagne qui ont pris part ou envoyé leur procuration aux assemblées de la noblesse pour l'élection des députés aux États généraux de 1789, 1865, [lire en ligne]
  4. voir http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Genea_Kerouartz2.pdf
  5. « Annimation par Lannilis : Votre professionnel pour vos mariages ! », sur Animation Lannilis (consulté le ).
  6. Eugène de la Gournerie, Les débris de Quiberon, souvenirs du désastre de 1795 : suivis de la liste des victimes, 1875, [lire en ligne]
  7. « Daniel, Nicolas Miorcec de Kerdanet - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  8. http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?p=93656&sid=bb7dd92328c02f565a77d3eff8fe6067
  9. J. Baudry, Étude historique & biographique sur la Bretagne à la veille de la Révolution, à propos d'une correspondance inédite (1782-1790), tome 1, [lire en ligne]
  10. « Frédéric de Kerouartz », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale
  11. « Anciens sénateurs IIIème République : de KEROUARTZ Frédéric », sur senat.fr (consulté le ).
  12. Léon Bourgeois, Pour l'idée laïque : Georges Trouillot, 1906, [lire en ligne]
  13. « Oswen de Kéroüartz », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale

Article connexe

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