Fabrice Nicolino

Fabrice Nicolino est un journaliste français né à Paris en 1955[1].

Pour les articles homonymes, voir Nicolino.

Biographie

Fabrice Nicolino exerce plusieurs métiers, dont certains manuels – entre autres dans la chaudronnerie et le soudage –, ou instituteur, avant de devenir secrétaire de rédaction à l'hebdomadaire Femme actuelle en 1984. Il devient ensuite reporter, et depuis cette date, il collabore à de nombreux journaux, parmi lesquels Géo, Le Canard enchaîné, Télérama.[réf. nécessaire]

Le , il est blessé lors d'un attentat à la bombe dans le cinéma Rivoli Beaubourg (en) (4e arr. de Paris) lors du 4e festival international du film juif, où l'on projette Eichmann, l'homme du 3e Reich d’Erwin Leiser[2]. Des éclats de bombe restent pour toujours fichés dans son pied gauche. Il en garde plusieurs autres séquelles, dont des acouphènes et des douleurs diffuses.

En 1988, il participe au lancement de l'hebdomadaire Politis, qu'il quitte en , avant de reprendre une collaboration régulière entre 1994 et 2003. Il écrit dans le magazine Terre Sauvage entre 1994 et 2011 ; il est chroniqueur au quotidien La Croix depuis 2003. Il est également le fondateur, avec Dominique Lang, des Cahiers de Saint-Lambert, revue dont le sous-titre est « Ensemble face à la crise écologique ».

Il tient un blog depuis , « Planète sans visa ».

En 2017, il devient chroniqueur sur le site d'Arrêt sur images[3], mais en , il annonce sur son blog la fin de cette chronique[4].

Charlie Hebdo

Depuis , Fabrice Nicolino écrit des articles sur le thème de l'écologie dans l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Il se retrouve, le , de nouveau victime lors de l'attentat contre Charlie Hebdo. Blessé à la hanche et à l'épaule, il est touché aussi par des balles dans les deux jambes[5] ; l'une est grièvement atteinte[6]. Après avoir perdu beaucoup de sang, il subit deux transfusions et une longue opération[5]. De nouveau, il garde plusieurs éclats  de balles cette fois  dans le corps[5]. Dans les mois qui suivent, il relaye sur son blog les hospitalisations qu'il doit subir et les étapes de sa convalescence[7].

Prises de position

Génie génétique

Le , dans un billet posté sur Facebook, il s'en prend publiquement à Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna pour leurs recherches sur l'édition génomique avec Crispr Cas-9. Il les qualifiera de « bricoleuses » et de « connasses »[8].

Les deux chercheuses recevront le Nobel de Chimie 2020 pour ces mêmes travaux.

Adoption aux couples de même sexe

En , lors des débats sur la filiation dans le cadre de la loi ouvrant l'adoption aux couples de même sexe, Fabrice Nicolino approuve et relaie sur son blog un texte de Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de la revue L'Écologiste[9],[10], protestant contre cette loi.

Il s'en explique en écrivant[9] :

« […] l’écologie […] est une révolution de l’esprit. Elle contredit l’hyperindividualisme qui est au fondement de notre société industrielle. L’individu aurait tous les droits. Celui de changer de machine toutes les vingt secondes, celui de tuer un cerf s’il en a le goût, […], etc. L’écologie telle que je la pense est la découverte des limites. Y compris celles du désir. Y compris celles de sa satisfaction. »

« La soumission au totalitarisme » des intellectuels de gauche français

Deux ans après les attentats de janvier 2015, dans un numéro spécial de Charlie Hebdo, Fabrice Nicolino livre une longue tribune où il fustige « Cette gauche qui s'est toujours couchée devant les despotes »[11]. Et il se justifie :

« La preuve absurde par la crise écologique planétaire, à laquelle pas un [de ces intellectuels de gauche] ne consacre une pensée ou un texte. Le dérèglement climatique menace de dislocation les sociétés humaines, [...], les sols agricoles disparaissent, les océans meurent, des dizaines de millions de gueux errent d'un bout à l'autre d'une planète dévastée, et ces crétins se taisent. »

En 2020, il témoigne lors du procès des accusés de l'attentat contre Charlie Hebdo, et s'adressant « aux grands esprits qui défendent la liberté à Pétaouchnok ou en Biélorussie , mais ne regardent pas ce qu'ils ont sous les yeux», il déclare aux « gens épouvantables qui nous attaquent et qui ruinent notre réputation, à ceux qui ne comprennent pas que la liberté, ça ne se discute pas, ça se défend. Je les vomis, tous. »[12].

Campagne pour l'interdiction des pesticides de synthèse

Avec l'appui de la rédaction de Charlie Hebdo, d'associations, d'industriels et de personnalités, il lance en une campagne en vue de l'interdiction des pesticides de synthèse « Nous voulons des coquelicots »[13],[14] qui a recueilli plus de 1 082 658 soutiens au [15].

Le , un agriculteur retraité de la Vienne, Jean-René Gouron, administrateur départemental du syndicat Coordination rurale[16], qui estime avoir été trompé par l’association porte plainte contre "nous voulons des coquelicots" pour tromperie délibérée et pour escroquerie, au sens de l’article 313-1 du Code pénal[17].

Publications

  • Jours sang[18], Fleuve Noir, 1987
  • Le Tour de France d'un écologiste, Le Seuil, 1993
  • L'Auvergne en ballon avec Anne Hervé, Au pays du nouveau monde, 1999
  • Guérande, au pays du sel et des oiseaux, textes d'un livre de photos d'Erwan Balança, éditions de L'Étrave, 2004
  • La France sauvage racontée aux enfants, Sarbacane, 2005
  • Pesticides, révélations sur un scandale français, avec François Veillerette, Fayard, 2007
  • Yancuic le valeureux, avec des illustrations de Florent Silloray, Sarbacane, 2007
  • La Faim, la bagnole, le blé et nous. Une dénonciation des biocarburants, Fayard, 2007
  • Le Vent du boulet, Fayard, 2009 (ISBN 978-2213636887)
  • Bidoche, l'industrie de la viande menace le monde[19],[20],[21], éditions Les liens qui libèrent (LLL), 2009 (ISBN 978-2918597018) ; rééd. Actes Sud (ISBN 978-2742793044) ; rééd. en poche, Babel, 2010
  • Biocarburants : une fausse solution, Hachette, 2010 (ISBN 978-2012705265) ; édition de poche, 2007
  • Qui a tué l’écologie ?[22], éditions LLL, 2011 ; rééd. poche, Seuil, coll. « Point », 2012 (ISBN 978-2-918597-25-4)
  • Itinéraire d'une goutte d'eau, textes d'un livre de photos de Nicolas Van Ingen et Jean-François Hellio, éditions Plume de Carotte, 2011[23], éditions LLL, 2011 (ISBN 978-2-918597-25-4)
  • Ma tata Thérèse[24],[25] (album jeunesse), illustré par Catherine Meurisse, éditions Sarbacane, 2012 Prix Chronos 2013[26] (Paris), niveau CM1/CM2.
  • La Vérité sur la viande (ouvrage collectif), éditions Les Arènes, 2013 (ISBN 978-235204-2426)
  • Un empoisonnement universel. Comment les produits chimiques ont envahi la planète, éditions LLL, 2014 (ISBN 979-10-209-0137-8)
  • Du vent ! Nouvelles du monde qui vient et images de demain (ouvrage collectif), éditions du Larzac, 2014
  • Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture, éditions Les Échappés, 2015 (ISBN 978-2-35766-084-7)
  • Révolutions animales, sous la direction de Karine Lou Matignon, éditions LLL, 2016 (ISBN 979-1020903242)
  • Ce qui compte vraiment, éditions LLL, 2017 (ISBN 979-1020904713)
  • Lettre à une petiote sur l’abominable histoire de la bouffe industrielle, éditions Les Échappés, 2017 (ISBN 978-2-35766-146-2)
  • Nous voulons des coquelicots, avec François Veillerette, éditions LLL, 2018
  • Le crime est presque parfait , éditions LLL, 2019
  • Collectif, Résistons ensemble, pour que renaissent les jours heureux, Massot Éditions, , PDF (ISBN 9782380352726, lire en ligne), p. 181-186.

Commentaires sur Ma tata Thérèse

Marine Landrot, dans une critique de Télérama, précise que « l’auteur de sa désopilante biographie en témoigne, c’est sa propre tante », et que « Yolande Moreau pourrait l’interpréter au cinéma[24]. »

Selon L'Express : « Fabrice Nicolino raconte avec tendresse les frasques véridiques de sa vieille tante raide dingue des bêtes de tout poil. […] Les illustrations de Catherine Meurisse restituent à merveille la folie de ce petit monde du vieux Paris des quartiers[25]. »

Notes et références

  1. Voir sur actes-sud.fr.
  2. Le Monde du 9 janvier 2015.
  3. Voir sur arretsurimages.net, juillet 2017.
  4. « Daniel Schneidermann me lourde pour délit d’opinion », sur Planète sans visa, (consulté le ).
  5. Site de Fabrice Nicolino, article du 15 janvier 2015.
  6. « Attentat Charlie Hebdo », sur Arrêt sur Image, (consulté le )
  7. Après deux semaines d'hospitalisation, il est de nouveau opéré ; voir article du 25 janvier 2015. Il reste hospitalisé plusieurs semaines. En avril 2015, il dit qu'il doit être « hospitalisé une nouvelle fois, pour subir deux opérations, dont l’une conditionne [sa] capacité à marcher normalement. » Il ajoute : « Plus le temps passe, et plus mon énergie diminue » ; voir article du 30 mars 2015. Les souffrances perdurent durant encore plusieurs mois, malgré ses espérances; voir articles de juin 2015.
  8. « Thierry Jaccaud est d’un autre avis (sur le mariage pour tous) », sur fabrice-nicolino.com, .
  9. Thierry Jaccaud estime que « supprimer les notions de père et de mère, ce serait […] une violence destructrice des liens entre les hommes et entre les générations », et que ce projet de loi « serait une négation sidérante de la nature, l’aboutissement consternant de notre société industrielle qui détruit la nature non seulement dans la réalité mais aussi dans les esprits », faisant la comparaison avec les OGM.
    « La vérité pour tous », sur thierry-jaccaud.com, .
  10. Charlie Hebdo n° 1276 du 4 janvier 2017, pages 3 à 5.
  11. Marion Cocquet, Procès des attentats de janvier 2015 : « Mais où sont les combattants de la liberté ? », lepoint.fr, 9 septembre 2020
  12. Baudouin Eschapasse, « Pesticides : “Nous appelons à un véritable soulèvement populaire pacifique” », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
  13. « “Nous voulons des coquelicots” : l’appel contre les pesticides lancé dans « Charlie Hebdo » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Nous voulons des coquelicots » (consulté le ).
  15. présentation sur le site du syndicat coordination rurale
  16. « Plainte contre l'association Nous voulons des coquelicots : « Quand on refuse de se défendre, on va vers une forme d’esclavage » », sur agri79 (consulté le )
  17. Réédition en format numérique chez Fleuve Noir en septembre 2015.
  18. « rue89.com - Critique du livre Bidoche l'industrie de la viande menace le monde » (consulté le ).
  19. « Critique du livre Bidoche l'industrie de la viande menace le monde sur libération.fr, article du 10 octobre 2009 » (consulté le ).
  20. « Quand Fabrice Nicolino voit rouge » - Agriculture & Environnement, critique du livre.
  21. « Qui a tué l’écologie ?, interview audio (1 H). », Là-bas si j'y suis,
  22. Voir sur plumedecarotte.com.
  23. « Âmes animales », critique de Marine Landrot, Télérama du 13 mars 2012.
  24. Critique de l'album jeunesse, L'Express du 14 mai 2012.
  25. Liste des lauréats du prix Chronos, site La joie par les livres, BNF.

Voir aussi

Article connexe

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