Expérimentation animale

L’expérimentation animale consiste à utiliser des animaux comme substitut ou « modèle », pour mieux comprendre la physiologie d'un organisme et ses réponses à divers facteurs (alimentation, environnement, agents pathogènes) ou substances (pour en tester, vérifier ou évaluer l'efficacité, l'innocuité ou la toxicité), et tout particulièrement pour tenter de prévoir ce qui se passe chez l'Homme.

Expérimentation animale au XVIIIe siècle ; avec exposition d'un oiseau au vide d'air, produit par une pompe à air, par Joseph Wright of Derby, 1768. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Pour des raisons de taille, d'accumulation de connaissances, de standardisation, de prix et de temps, la très grande majorité des expérimentations animales se font sur des rongeurs. La souris commune étant de mieux en mieux connue au point de vue génétique, son usage augmente plus que celui des autres espèces, mais il existe d'autres animaux vertébrés ou invertébrés utilisés comme organismes modèles.

L'expérimentation animale est une pratique controversée[1], certaines personnes pensant qu'on fait ainsi souffrir des animaux, sans apporter aucun bénéfice ni pour eux, ni pour les humains. selon un sondage Ipsos de 2003[2], 64 % des Français sont plutôt ou tout à fait défavorables à l'expérimentation animale, le chiffre montant à 85 % pour une interdiction de celle-ci si des méthodes substitutives existent. Ce dernier point est d'ailleurs déjà mis en vigueur par la réglementation européenne et française qui interdit l'utilisation d'animaux en recherche si d'autres méthodologies existent. Le chiffre descend à 60 % d'opinions favorables à une interdiction de l'expérimentation animale relative aux cosmétiques. D'autres sondages donnent des indications sur l'opinion du public sur le sujet de l'expérimentation animale en ce qui concerne le domaine médical. Un sondage IPSOS[3] réalisé en 2007 pour le Gircor[4], indique que 69 à 77 % des Français sont favorables à l'usage de l'expérimentation animale pour lutter contre les maladies graves. 51 % désapprouvent toute expérimentation sur les chiens et les singes, même si cela peut aider à résoudre des problèmes de santé pour les humains, selon l'Eurobaromètre 2010[5], alors que seulement 18 % désapprouvent l'expérimentation sur souris si cela doit régler des problèmes de santé.

Cependant, les institutions scientifiques et autorités affirment la nécessité d'avoir recours à cette méthodologie pour garantir le progrès scientifique et médical[6]. Selon un rapport de la Commission européenne[7], 11,5 millions d'animaux ont été utilisés en 2011 par les 27 États membres, dont 80 % de lapins et de rongeurs.

La directive européenne[8],[9] sur la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques a été révisée et mise à jour en 2010 sous le code Directive 2010/63/UE. Elle affirme le principe des 3R qui demande que l'utilisation d'animaux soit remplacée, réduite et améliorée autant que possible. Elle impose un examen critique des projets d'étude sous l'angle bénéfice pour la recherche et contrainte pour les animaux et la publication de résumés non-techniques. Elle impose des conditions d'hébergement minimales. Le développement des méthodes alternatives est encouragé de différentes façons. Tous les États membres ont transposé cette directive dans leur réglementation.

Histoire

Il y a environ 2 500 ans que, d'après Hippocrate : « les maladies sont une cause naturelle et non surnaturelle, que l'on peut étudier et comprendre ». Galien (131-201), en Grèce, s'est beaucoup inspiré d'Hippocrate mais aussi d'Aristote. Il commence à avoir recours aux animaux pour ses premières démonstrations en physiologie et en anatomie, par exemple pour démontrer que les artères contiennent du sang et non de l'air, contrairement aux croyances du moment. Quelques siècles plus tard, des animaux tels que les crapauds, les grenouilles, poules et vers plats seront utilisés comme modèles. Au XVIIe siècle, la philosophie cartésienne se refusait à croire une quelconque souffrance possible chez les animaux.

À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, deux écoles s'opposent : celle qui privilégie les études en laboratoire comme Georges Cuvier (1769-1832) et celle défendant l'observation de ces animaux dans leur milieu naturel comme Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844). Jean Henri Fabre se désespère, en 1879 dans ses « Souvenirs entomologiques » en écrivant : « Vous éventrez la bête et moi je l'étudie vivante, vous travaillez dans un laboratoire de torture et de dissection, j'observe sous le ciel bleu, vous scrutez la mort, j'observe la vie ». Charles Darwin, dans son ouvrage On the Origin of Species publié en 1859, insiste sur la continuité entre l'homme et l'animal et sur la nécessité d'études comparatives.

Edward L. Thorndike (1874-1949), est considéré comme l'un des précurseurs de l'expérimentation animale contrôlée. Claude Bernard quant à lui, a développé les principes fondamentaux de la physiologie qui reposent sur des « vivisections zoologiques », mais en utilisant des anesthésiants[10].

Au début du XXe siècle les premiers modèles d'études privilégiés émergent : les rats, les souris, les mouches commencent à coloniser majoritairement les laboratoires. Des vers tels que les nématodes seront aussi utilisés.

A l'issue de la seconde guerre mondiale, en 1949, le code de Nuremberg stipule dans son article 3 que les fondements d'une expérimentation chez l'homme doivent s'appuyer sur les résultats d'expériences antérieures effectuées sur l'animal.

Mais l’expérimentation animale reste un sujet de controverse. L’opposition à l’usage des animaux dans les domaines scientifiques, pharmaceutique et cosmétique, s’accompagne d’une évolution des rapports homme/animal. L’animal n’est plus vu comme un simple « objet utilitaire »[11]. Son rôle se redéfinit au sein des sociétés occidentales, au point que certaines personnes parlent d’une « humanisation »[12] de l’animal. On a parlé à ce sujet des retrouvailles de l'humanité et de l'animalité.

En France, la question du bien-être animal est au cœur des débats sur l’expérimentation des animaux. En 2000, est promulguée une loi relative à la protection animale et l'article L.214[13] du Code rural reconnait l’animal comme un « être sensible » que l’on doit respecter. L’article l.515-14 , voté en 2015, change le statut de l’animal dans le code civil et considère les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité ».

Les conditions qui règlementent l’usage d’animaux à des fins expérimentales sont de plus en plus strictes et traduisent un changement de comportement des individus à l’égard des animaux. Catherine Bousquet, journaliste et écrivain scientifique, dans un ouvrage titré Bêtes de science[14], conclut à ce propos par une question lourde et forte ; « Sans elles, que saurions nous de nous-même ? ».

La réglementation qui encadre l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques a été mise à jour le 7 février 2013, transposant ainsi la directive européenne 2010/63/UE[15]. La charte nationale de l’expérimentation animale définit les principes éthiques de l’utilisation des animaux à des fins scientifiques.

En complément de cette directive, de manière autonome, des scientifiques (suisses et allemands principalement) ont rédigé et lancé en novembre 2011 la «Déclaration de Bâle[16]» (Basel Declaration), rapidement signée par près de 900 chercheurs ou laboratoires dont 500 hors de Suisse et d'Allemagne. Ils souhaitent qu'elle soit le pendant pour l'animal de la déclaration d'Helsinki de 1964 (et plusieurs fois révisée depuis) rappelant des principes éthiques et donnant des recommandations aux médecins et autres participants à la recherche médicale sur l'Être humain ou des études contenant des données à caractère personnel ou des échantillons biologiques non-anonymes.


Utilisations et objectifs

En France, les animaux sont principalement utilisés dans les domaines suivants : recherche fondamentale (27 %), recherche médicale humaine ou vétérinaire (19 %), mise au point et contrôle des médicaments et des produits de santé humains ou vétérinaires (52 %). Un très petit nombre d'animaux sont aussi utilisés pour l'enseignement professionnel, la protection de l'environnement ou la conservation des espèces[17]. Les animaux sont aussi utilisés pour l’étude de maladies animales.

Tous les animaux utilisés en recherche française proviennent d'élevages, et à plus de 97 % d'élevages situés en Europe.

1,77 million d'animaux ont été utilisés en 2014. Plus de 58 % étaient des rongeurs, 30 % étaient des poissons, 5 % des lapins, 5 % des oiseaux, moins de 1 % des animaux de ferme, moins de 0,3 % des carnivores ou des singes. Aucun chimpanzé n'est utilisé en recherche en France ou en Europe[réf. nécessaire].

Les domaines d'utilisation des animaux en recherche pour l'Union européenne en 2011 sont donnés ci-après [18] :

Objectif des expérimentations %
Études de biologie fondamentale 36.2
Recherche et développement en médecine humaine, vétérinaire et dentisterie 28.4
Production et contrôle en médecine humaine, vétérinaire et dentisterie 27.1
Maintenance de colonies d'animaux 4
Enseignement 2.2
Conservation des espèces 1.9
Protection de l'environnement 0.2
Enquêtes médico-légales <0.1
Maladies étudiées %
Autres maladies humaines 45,9
Troubles mentaux 20,2
Cancer 16,8
Maladies animale 9,2
Maladies cardio-vasculaires 7,9

En médecine, l'expérimentation animale permet de comprendre le fonctionnement de l'organisme, des organes et des cellules, de vérifier des hypothèses thérapeutiques, et, dans la mise au point de médicaments, de déterminer des doses efficaces ou au contraire toxiques avant de procéder à des tests cliniques sur des êtres humains.

Quelques exemples en médecine

Beaucoup d'études ne pourraient être menées ni chez l'Homme (car trop dangereuses) ni sur des cellules isolées (car faisant intervenir plusieurs organes en interaction, par exemple par des hormones). Ainsi, l'expérimentation animale fut à l'origine de la découverte des hormones par Claude Bernard et de la mise en évidence de l'insuline par Frederick Banting et John Macleod qui leur valut le Prix Nobel de médecine en 1923. Une partie des découvertes ayant valu à leur auteur un prix Nobel de médecine et de physiologie ont été obtenues à partir d'expérimentations animales[19].

En 1865, Jean-Antoine Villemin démontra le caractère contagieux de la tuberculose en inoculant à des lapins des matières tuberculeuses[20],[21].

En chirurgie, l'expérimentation animale permet de tester des actes chirurgicaux d'abord sur l'animal, avant de les tenter sur l'homme. Ainsi, les greffes de trachées avec une aorte ont-elles été d'abord tentées chez le mouton avant de les appliquer à l'homme[22]. L'implantation de cœur artificiel, et plus généralement toute innovation dans la chirurgie cardiaque, a déjà été effectuée chez l'animal avant d'être tentée sur l'homme[23]. Un traitement de l'infarctus du myocarde par thérapie cellulaire a été testé avec succès en 2007 sur des rats avant qu'un essai clinique utilisant les mêmes principes ne soit lancé sur l'homme en 2014[24].

Des médicaments ont été découverts à l'issue d'études préalables chez les animaux. Par exemple, en 1992, on découvre que, chez des souris atteintes d'une maladie similaire à la sclérose en plaques (une maladie auto-immune), les cellules immunitaires fabriquent une protéine qui leur permet de pénétrer dans le cerveau. Ces études ont permis de découvrir qu'un anticorps, le natalizumab, agissait sur la protéine analogue chez l'homme, et ont donné lieu à un traitement de la sclérose en plaques chez l'homme[25].

Pour de nombreuses maladies, des tests sont d'abord effectués sur des animaux modèles. En effet, ces tests ont pour but de valider les hypothèses posées lors de la mise au point d'un éventuel traitement. S'ils se révèlent négatifs chez l'animal, on ne les mènera pas sur l'homme, en raison du coût élevé des essais cliniques humains et des risques sanitaires qu'on pourrait faire peser sur les patients, en particulier lorsqu'il s'agit d'enfants. A l'inverse, s'ils sont positifs sur l'animal, c'est un argument en faveur de la mise en place d'essais cliniques chez l'homme[26]. En cas de succès des essais, on passe à la phase finale de fabrication du médicament et de mise sur le marché. Ainsi, en thérapie génique, la recherche d'un virus vecteur susceptible d'être rendu inoffensif, sa possibilité de transporter le matériel génétique adéquat, l'efficacité de cet apport, la sécurité du traitement à long terme nécessitent des recherches sur l'animal avant d'envisager d'appliquer le procédé ainsi validé à l'homme. C'est ainsi que le Généthon a proposé une thérapie du syndrome de Wiskott-Aldrich pour lequel des essais sur l'homme sont conduits depuis 2011[24]. De même, le principe général des thérapies antisens a déjà été validé chez l'animal à l'issue d'études menées entre 2004 et 2011, avant que des essais cliniques basés sur les mêmes principes ne soient lancés chez l'homme, conduisant dans certains cas à la mise au point de traitements, comme pour l'amyotrophie spinale[27] en 2019. D'autres thérapies géniques ont été mises au point en suivant cette longue démarche, pour des maladies rares du sang, de la vision, des muscles et certains cancers, par exemple pour la maladie de Pompe[28], le déficit en adénosine désaminase, la bêta-thalassémie, la leucémie aiguë lymphoblastique, le lymphome diffus à grandes cellules B, l'amaurose de Leber[29].

Toujours en thérapie génique, il s'avère qu'un traitement nécessitant plusieurs injections perd de son efficacité à partir de la deuxième injection. La raison en est que le système immunitaire réagit immédiatement lorsqu'il reconnaît pour la deuxième fois un virus, vecteur du médicament, qui a déjà été injecté une première fois. Une méthode pour remédier à cet inconvénient serait d'accompagner le vecteur par des nanoparticules contenant des immunosuppresseurs qui réduiraient la réponse immunitaire spécifiquement sur le médicament transgénique, mais pas sur les autres infections dont le malade risquerait de souffrir en cas de traitement immunosuppresseur global. Afin de vérifier la validité de cette hypothèse, des tests ont été menés sur des animaux. S'étant révélés positifs, il est dorénavant envisagé de mener la même expérimentation chez l'être humain[30],[31]. Une méthode comparable est appliquée avec succès depuis 2014 dans le traitement de la goutte.

Dans le cas de la maladie d'Alzheimer, on a observé aussi bien chez l'homme que chez des souris modèles une diminution du débit sanguin dans le cerveau, les capillaires bouchés ayant un taux important de neutrophiles. En 2019, des expériences ont montré que l'injection d'anticorps contre les neutrophiles pouvaient avoir pour conséquence de déboucher les capillaires bouchés et d'améliorer l'état des souris traitées. Une piste thérapeutique consiste alors à tester sur les souris modèles plusieurs molécules susceptibles d'empêcher l'adhérence des neutrophiles avant d'en sélectionner un certain nombre pour les tester ensuite sur l'être humain[32].

En radiothérapie du cancer, des études sont menées concernant une technique de radiothérapie flash, consistant à irradier la tumeur plus intensément mais pendant un temps très bref. Des essais sur la souris ont en effet montré que cette méthode donnait moins d'effets secondaires[33], et des essais cliniques sur l'homme sont envisagés en 2022[34].

Lors d'études menées chez le singe pendant la période 2000-2015, il a été montré qu'une puce électronique implantée dans le cerveau du singe permettait à celui-ci de commander à distance un bras articulé, commandé directement par le cerveau du singe[35]. Une fois validée chez l'animal, la même technique a été tentée sur des personnes tétraplégiques. En 2014, un patient tétraplégique pareillement équipé a réussi à animer un bras robotisé qui a saisi une bouteille pour l'approcher de ses lèvres. Une autre patiente a pu animer individuellement les cinq doigts d'une main virtuelle sur un écran pour jouer une mélodie simple sur un clavier virtuel. Les recherches se poursuivent pour arriver à détecter les signaux du cerveau par des moyens moins invasifs[36].

Les essais effectués sur les animaux servent également à la mise au point de traitements applicables aux animaux. C'est le cas par exemple dans la mise au point d'antibiotiques[37]. À l'inverse, on cherche également des traitements substitutifs aux antibiotiques, certaines bactéries étant devenues résistantes à ceux-ci. Des études sont menées sur des bactéries telles que Bdellovibrio qui ont la propriété de s'attaquer à d'autres bactéries. Des expériences menées chez la larve du poisson-zèbre suggèrent que Bdellovibrio pourrait aider à la lutte contre la bactérie Shigelle, dont une espèce est responsable de la dysenterie[38].

Lorsqu'un essai clinique est envisagé pour l'homme, le produit utilisé est d'abord testé en phase pré-clinique sur des animaux afin d'évaluer à quelle dose ce produit est efficace, à quelle dose il devient nocif, quel est le devenir du médicament dans l'organisme, quels sont les effets secondaires. Cette première étape a pour but de limiter les risques sur les premiers volontaires humains en phase I de l'essai[39].

Cependant, les adversaires des essais pharmaceutiques dénoncent "la valeur informative limitée"[réf. nécessaire] de ces essais du fait que l'animal n'est pas identique à l'Homme. C'est la raison pour laquelle les essais cliniques sont menés de manière graduée : phase pré-clinique chez l'animal d'abord, suivi d'une phase I sur quelques patients en bonne santé, puis d'une phase II sur quelques malades, puis d'une phase III sur un échantillon plus large de malades, et d'une phase IV sur l'ensemble des malades après autorisation de mise sur le marché. Un produit qui ne passerait pas la phase pré-clinique ne sera jamais testé sur l'homme. Les précautions prises n'empêchent pas l'existence d'un risque à toute phase de l'étude, comme le montre l'exemple dit de "l'essai thérapeutique de Rennes", en 2016, qui a causé un décès en phase I et l'hospitalisation de cinq personnes à la suite d'effets secondaires graves[40], alors que, lors de l'essai pré-clinique, « les résultats à disposition des études de toxicité chez l’animal ne montrent pas d’éléments laissant présager une toxicité telle que survenue dans l’essai »[41].

Le choix du modèle animal

Pour pouvoir réaliser une expérimentation, il est nécessaire d'utiliser un modèle qui soit prédictif pour l'objectif de l'étude (biologie, santé ou maladie humaine ou animale, atteinte de l'environnement). Les modèles animaux n'échappent pas à cette contrainte.

Beaucoup de traitements démontrés comme efficaces chez l'animal ne fonctionnent pas chez l'homme, et le rat, la souris ou le lapin peuvent répondre très différemment à un même équivalent-toxique. Chaque espèce possède en effet des caractéristiques physiologiques propres. Par exemple, le chimpanzé ne développe pas le sida[42] et les tumeurs ne se développent pas toutes de la même manière chez l'homme et chez l'animal. Il en est d'ailleurs de même au sein d'une même espèce : tous les humains ne réagissent pas de la même façon au virus de la grippe ou au cancer.

Pour ces raisons, il est essentiel que le choix d'un modèle biologique qu'il soit animal ou cellulaire soit réfléchi, et que les limites des conclusions qu'on pourra en tirer soient connues dès avant même d'initier le projet[43].

Les modèles animaux sont intéressants parce qu’ils partagent une majeure partie de leurs gènes avec les êtres humains. Les chercheurs recourent par exemple le plus souvent au modèle de la souris, en raison des traits génétiques, physiologiques, pathologiques et immunologiques qu’elle partage avec l’être humain. Entre les deux espèces, 99 % des gènes sont en effet homologues (identiques ou proches)[44].

Le choix d'un animal de laboratoire et de la souche au sein d'une espèce n'est pas neutre. Il existe aujourd'hui de nombreuses lignées particulières (transgéniques ou non), dont certaines par exemple n'ont pas d'immunité, pas de poils, ou développent plus facilement ou moins facilement des cancers, etc. Le choix d'une de ces souches parmi toutes celles sélectionnées et produites pour les laboratoires peut introduire certains biais ; Les études toxicologiques sont en grande partie financées par les fabricants et/ou basées sur des données fournies par les fabricants qui ont fait travailler leur laboratoire ou des laboratoires externes avec des lignées animales pouvant par exemple être très peu sensibles au cancer[45] ou aux perturbateurs endocriniens. Divers acteurs et les détracteurs d'une étude « longue durée » (deux ans)[46] ayant conclu à un risque pour l'exposition à un OGM et/ou au désherbant total Roundup ont ainsi en 2012 reproché à son auteur (Gilles-Éric Séralini) d'avoir utilisé la souche Sprague-Dawley de rats de laboratoire, connue pour développer plus spontanément que d'autre des tumeurs cancéreuses, ce à quoi G.E. Sérallini a répondu que « cette souche de rats est utilisée dans presque tous les tests, et c’est en particulier la souche qui a servi pour homologuer tous les OGM »[47].

Ainsi, les auteurs d'une étude[48] de l'université du Missouri-Columbia ont découvert en 2005 que les lignées de rats de laboratoire utilisés par les industriels pour les évaluations toxicologique du Bisphénol A (BPA) étaient au moins 25 000 fois moins sensibles aux perturbations hormonales que la moyenne[45] et plus récemment[49], des différences encore plus importantes (avec des animaux jusqu'à 100 000 fois moins sensibles que d'autres) ont été observées dans d'autres cas, ce qui prend une importance majeure dans le cas des perturbateurs endocriniens susceptibles d'agir à de très faibles doses.

Le recours au chien en tant que modèle prédictif pour tester l’efficacité et la toxicité des thérapies innovantes pour les maladies neuromusculaires a connu de récents succès. En effet, les chiens peuvent souffrir des mêmes maladies génétiques que la population humaine, provenant de mutations sur des gènes similaires. En 2017, un traitement par thérapie génique chez des chiens atteints de myopathie myotubulaire a fait preuve d’une vraie efficacité lors des travaux d’une équipe française[50],[51]. Ce traitement avait fait l'objet d'études chez la souris depuis 2007, et des essais cliniques sur l'homme ont débuté en 2017[52].

Toujours en 2017, une autre équipe a constaté l’efficacité d’une thérapie innovante dans le traitement de chiens atteints de la myopathie de Duchenne[53]. La maladie est due à un défaut du gène codant la dystrophine, trop long pour être contenu dans un vecteur viral utilisé en thérapie génique. L'expérimentation sur des chiens a permis de valider la possibilité d'utiliser un gène plus court codant une microdystrophine. Ces essais ont en effet abouti à la restauration de la force musculaire et la stabilisation des symptômes cliniques de chiens naturellement touchés par une myopathie[26]. Ces études ont permis la mise au point d'un essai clinique sur des enfants atteints de cette maladie, qui débute en mars 2021[54],[55].

Traitement des animaux

Souffrance

Les animaux utilisés pour l'expérimentation sont des êtres sensibles, capables de ressentir la douleur[56]. Pour la reproductibilité des expériences ils vivent dans des conditions très contrôlées et en Europe soumises aux normes européennes[57]. Ils proviennent d'établissements d'expérimentation ou de fournisseurs déclarés (l'utilisation d'animaux « domestiques capturés » est strictement prohibée)[58]. De plus, l'expérimentation doit avoir lieu dans un établissement agréé et ne peut être conduite que par une personne titulaire d'une autorisation nominative d'expérimenter sur les animaux. Enfin, la loi oblige les expérimentateurs à réduire toutes formes de souffrance ou d'angoisse (le recours aux analgésiques, par exemple, est très courant)[59]. Les animaux de laboratoires doivent être et sont traités avec soin et respect (dans le cas contraire, le personnel de recherche s'expose à des sanctions pénales)[60]. Par souci de réduire au mieux la souffrance des animaux de laboratoire, en 1959 a été édicté la règle des 3 R[61].

Certaines associations de protection des animaux affirment que ces lois ne sont pas appliquées, s'appuyant sur divers exemples dénoncés par leurs enquêteurs infiltrés dans des laboratoires/centres d'élevages qui ne sont cependant jamais cités, pour éviter toute poursuite[62]. Les associations de protection des animaux jouent un rôle important dans les discussions sur l'expérimentation animale et ont permis d'établir une législation plus respectueuse envers les animaux.

Quelques exemples de souffrances causées par des tests en laboratoire :

  • Pour tester l'efficacité d'une crème solaire, on rase la peau de l'animal et on le recouvre de crème, puis on le place ensuite sous une lampe solaire jusqu'à ce que sa peau brûle.
  • Pour vérifier les dangers d'un émulsifiant pour la peau, les chercheurs versent une solution au compte-goutte dans les yeux de lapins jusqu'à ce que des lésions soient observées.
  • Afin de tester une dose mortelle d'ingestion d'un produit, les chercheurs vont en administrer de petites quantités à un groupe d'animaux jusqu'à ce que certains d'entre eux meurent pour ensuite en faire l'autopsie[63].

Au-delà des expériences en elles-mêmes, les conditions de détention des animaux sont parfois mises en cause : absence de lumière du jour, éclairage artificiel parfois permanent, cages ou aquariums exiguës (les rats ne peuvent généralement pas s'y mettre debout), voire stériles avec peu ou pas de contacts ou de compagnons, ne permettant pas d'exprimer certains comportements naturels. Placer des individus d'espèces sociales en cage individuelle les conduit à développer une forme de stress physiques et mentaux[64]. « Seul un médicament sur neuf qui agit chez l'animal réussit jamais dans des essais cliniques humains, et les laboratoires ont souvent du mal à reproduire les résultats des autres. L'environnement dans lequel vivent ces créatures pourrait-il faire partie du problème ? » s'interrogent des chercheurs qui veulent améliorer la valeur et le bien-être des animaux de laboratoire à l'Université Stanford de Palo Alto (Californie)[65]. Joseph Garner constate que « les animaux de laboratoire tendent à être obèses, ont un système immunitaire affaibli et développent des cancers - avant même que les scientifiques ne fassent des expériences sur eux ». Il pousse donc les scientifiques à enrichir la qualité de vie de ces animaux (avec des jouets, des compagnons et des occasions de faire de l'exercice et d'explorer) pour que les résultats d'expérience soient plus conformes au réel. Il encourage aussi à transporter les souris dans un tube plutôt qu'en les prenant par la queue, ce qui est stressant pour elles[65]. Mais il existe des détracteurs de cette approche qui craignent des coûts supplémentaires (des dizaines de millions de rongeurs et de poissons sont utilisés rien que dans les laboratoires américains), une complexification de leur travail et une reproductibilité encore diminuée de certaines expériences[65].

Bien-être et résultats scientifiques

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Certains chercheurs[Qui ?] pensent que le bien-être de l'animal de laboratoire peut être nécessaire à la pertinence des résultats de nombreuses expérimentations.

En , Donald Hebb, psychologue qui utilisait des rats de laboratoire constatait que ses rats apprenaient moins bien au laboratoire que ceux qu'ils élevait chez lui en semi-liberté avec ses filles.

Dans les années , plusieurs études[Lesquels ?][66] ont conclu que des rats de laboratoire simplement élevés en présence de blocs de bois et d'un assortiment de labyrinthes rotatifs développaient de plus grandes régions sensorielles de leur cerveau, mais seuls les primates voient leurs conditions de détention s'améliorer (dans les années 1980 notamment).

En , un Guide du Conseil national américain de la recherche pour le soin et l'utilisation des animaux de laboratoire[67] encourage le personnel chargé des soins aux animaux à ajouter des éléments dans les cages dont des couvertures pour fabriquer des nids voire de diffuser de la musique et des films aux animaux tels que chiens, et singes. Un guide spécifique aux poissons est publié en [68].

En , un neuroscientifique australien (Anthony Hannan, de l'Université de Melbourne), inspiré par des travaux ayant prouvé qu'enrichir la vie d'un animal enclenche chez lui la croissance de nouveaux neurones, observe ce qui se passe quand il "pimente" la vie de ses souris de laboratoire[69],[70]. Après avoir introduit dans les cages du carton pour faire des nids, des boules de couleurs vives pour le jeu ainsi que des échelles et des cordes pour grimper, et il constate que les souris R6/2, ainsi stimulés étaient bien moins enclines à perdre du volume cérébral et à développer des symptômes de type Huntington que élevés de manière standard[69],[70] (c'est la première expérience qui a montré que la maladie de Huntington n'est pas à 100% génétique et des conclusions similaires ont été produites avec les souris ou rats utilisés comme modèles pour l'étude de l'autisme, de la dépression ou de la maladie d'Alzheimer[70]. D'autres montreront que l'absence d'activité physique et de stimulation de l'activité cérébrale accroissent la vulnérabilité de la souris et du rat à certaines désordres cérébraux[71],[72],[73]. On sait aussi maintenant qu'un stress important ou chronique chez une femelle ou un mâle peut induire des modifications épigénétiques pour plusieurs générations de sa descendance[74].

La théorie de la recherche de nourriture sociale[Quoi ?] suggère que les animaux vivants en groupe tirent profit des liens sociaux persistants, ce qui conduit à une tolérance accrue dans la recherche de nourriture et le partage d'informations. Les chauves-souris sont parmi les mammifères les plus sociaux, vivant souvent dans des colonies de dizaines à des milliers d'individus pendant des dizaines d'années, mais on[Qui ?] sait peu de choses sur leur dynamique de recherche de nourriture sociale. Nous[Qui ?] avons observé trois colonies de chauves-souris en captivité pendant plus d'un an, quantifiant plus de 13 000 interactions d'alimentation sociale. Nous[Qui ?] avons constaté que les individus utilisaient systématiquement l'une des deux stratégies de recherche de nourriture, soit produire (collecter) des aliments eux-mêmes, soit les extraire directement de la bouche d'autres individus. Les types de recherche de nourriture individuels étaient cohérents pendant au moins 16 mois, sauf pendant la période de lactation où les femelles se sont déplacées vers la production. Les «scrouners»[Quoi ?] ont délibérément choisi avec qui interagir lors de la recherche sociale, générant ainsi des relations sociales persistantes et non aléatoires avec deux ou trois producteurs spécifiques. Ces relations persistantes entre producteurs et scrouners semblent réduire l'agressivité au fil du temps. Enfin, le dépouillement était fortement corrélé avec la vigilance, et nous émettons l'hypothèse que les individus sujets à la vigilance se tournent vers la fouille dans la nature pour atténuer le risque d'atterrir sur un arbre fruitier potentiellement dangereux. Nous[Qui ?] trouvons que la colonie de chauves-souris est un système social riche et dynamique, qui peut servir de modèle pour étudier le rôle que la recherche de nourriture sociale joue dans l'évolution de la socialité des mammifères. Nos résultats soulignent l'importance de considérer les tendances individuelles lors de l'exploration des modèles de comportement social des animaux vivant en groupe. Ces tendances soulignent davantage la nécessité d'étudier les réseaux sociaux au fil du temps.[Interprétation personnelle ?]

L'alimentation de ces animaux de laboratoire

La qualité de cette alimentation est une condition non suffisante mais nécessaire du bien être animal.

De plus, elle a aussi une importance majeure pour les protocoles d'études (qui souvent vont introduire un contaminant, polluant ou médicament dans cette nourriture) afin de comparer leurs effets à ceux d'une nourriture supposée dénuée de ces contaminants, polluants ou médicaments et délivrée à une « population témoin » de la même espèce.
Or si les pensionnaires de nombreux grands zoos sont depuis longtemps alimentés avec des produits bio, ce n'est pas le cas ou rarement pour des animaux de laboratoire : ainsi en 2015 deux chercheurs ont constaté que ces animaux de laboratoires sont maintenant tous nourris avec des aliments très standardisés (ce qui est important pour la reproductibilité des expériences). Ces aliments proviennent de l'agriculture industrielle et s'ils présentent des teneurs précises de lipide, glucides, fibres, vitamines, sucres, etc adaptés aux espèces et âges des animaux de laboratoire leur étiquetage ne précise pas les éventuels contaminants qu'ils pourraient contenir ; C'est pourquoi Treize échantillons de croquettes pour animaux de laboratoire ont été analysés. 262 pesticides, 22 OGM, quatre métaux lourds et métalloïdes, 17 organochlorés dioxines et furanes], et 18 polychlorobiphényles y ont été recherchés. Nombre de ces contaminants potentiels ont été retrouvés dans les croquettes, dont le Roundup (résidu de désherbant le plus présent, retrouvé dans 9 des 13 échantillons analysés ; et 11 marques de croquettes présentaient des traces d’OGM. Les régimes alimentaires utilisés en France pour alimenter les rats de laboratoires étaient ceux présentant le plus fort taux de métaux lourds ou métalloïdes, avec notamment du mercure et de l’arsenic. Ceci constitue un biais pour de nombreuses expériences qui utilisent une population témoin supposée ne pas être exposée à ces toxines ou produits testés.

Le devenir des animaux utilisés pour les tests est variable. L'adoption ne concerne qu'une infime minorité d'entre-eux. Dans la plupart des cas, s'ils n'ont pas été tués et disséqués pour les besoins de l'expérimentation, ils sont "sacrifiés" (terme en usage), c'est-à-dire euthanasiés. Le rapport aux animaux de laboratoire pose question : simples outils de travail pour les chercheurs ? Matériel jetable ? C'est pourquoi des méthodes alternatives émergent.

Réduction du nombre d'animaux utilisés et méthodes alternatives

Le nombre d’animaux utilisés en France pour l’expérimentation a augmenté de 8,4 % entre 2014 et 2016 (de 1 769 618 à 1 918 481 animaux)[75],[76].

Les laboratoires de recherche s'engagent à appliquer la règle des trois « R » : remplacer, réduire, raffiner[77],[78] selon cette hiérarchie. La Directive européenne de 2010 (article 4) en précise les principes :

  1. Les États membres veillent, dans toute la mesure du possible, à ce que soit utilisée, au lieu d'une procédure, une méthode ou une stratégie d’expérimentation scientifiquement satisfaisante, n’impliquant pas l’utilisation d’animaux vivants.
  2. Les États membres veillent à ce que le nombre d’animaux utilisés dans un projet soit réduit au minimum sans compromettre les objectifs du projet.
  3. Les États membres veillent au raffinement des conditions d’élevage, d’hébergement et de soins, et des méthodes utilisées dans les procédures, afin d’éliminer ou de réduire au minimum toute douleur, souffrance ou angoisse ou tout dommage durable susceptible d’être infligé aux animaux.

Il existe différentes méthodes dites « alternatives », permettant de remplacer le nombre d’animaux utilisés à des fins scientifiques. De nombreuses hypothèses de recherches peuvent ainsi être testées in vitro (cellules en culture) ou ex vivo (organes ou tissus isolés). Ces méthodes permettent, d’étudier les mécanismes associés à certaines pathologies ou encore de tester l’effet de potentiels traitements. L’utilisation de modèles informatiques de prédiction (méthodes in silico) peut aussi apporter de précieuses informations. Dans certains cas, l’expérimentation in vitro a même complètement remplacé l'expérimentation animale (par exemple, produits cosmétiques dans l'Union européenne)[79],[80].

L'industrie pharmaceutique suisse publie un rapport (son 5e en 2015) pour le bien être animal[81]. Son bilan met en avant les différentes méthodes alternatives pour réduire le nombre d'animaux au strict nécessaire et en limitant les contraintes auxquelles ils sont soumis.

Des méthodes alternatives sont proposées telles que le projet d’Interpharma sur la mise en évidence et l’étude de toxicités rénales dans des modèles cellulaires, concentrés sur la réplication de l’architecture du tubule rénal. Des effets toxiques pourraient ainsi être identifiés à un stade précoce du développement des médicaments.

Le partenariat public-privé dans le domaine des sciences de la vie vise à développer "l'Innovative Medicines Initiative (IMI)[82], qui soutient des projets de recherches. Le projet eTox a pour but de développer des stratégies méthodologiques innovantes et de nouveaux logiciels afin d'améliorer les prédictions de toxicité des candidats-médicaments. Les études sur l’animal ne seront conduites que pour des substances optimisées, réduisant le nombre d’animaux nécessaires pour les essais pré-cliniques. Le projet StemBANCC vise à générer et à caractériser 1 500 lignées de cellules souches pluripotentes humaines induites. Ces cellules iPS serviront à élaborer in vitro des modèles de maladies humaines (maladies d’Alzheimer et de Parkinson, neuropathie, diabète, migraine, troubles bipolaires, etc.) afin d’accélérer le développement de médicaments. Ainsi, il est possible de générer des cellules hépatiques, cardiaques, nerveuses et rénales pour effectuer des tests toxicologiques.

Des modèles de peau humaine sont utilisés pour la recherche sur les vaccins : les équivalents cutanés humains et les explants peuvent  remplacer les modèles animaux.

Pour réduire le nombre d’animaux d’expérience et les essais multiples, le tout avec des résultats plus précis, des processus d’imagerie in vivo et ex vivo sont utilisés.  Ces méthodes permettent de mesurer la croissance tumorale à l’aide de substances luminescentes et de l’imagerie en 3D : grâce à l’histologie en fluorescence en trois dimensions, il devient possible de décrire en détail l’effet de nouvelles substances actives sur l’approvisionnement des vaisseaux sanguins tumoraux.

La méthode in vitro utilisant des embryons de poisson zèbre pour tester l’effet des substances sur le développement est une solution alternative qui reste à valider. Elle remplit pour la première fois tous les critères essentiels pour le test de toxicité développementale. Plus perfectionné que ceux sur les tissus hépatiques de rat, ce test permet de couvrir l’ensemble du développement embryonnaire, de l’œuf fécondé à l’embryon développé. Ainsi, il tient compte de la toxicité potentielle de produits de la dégradation sans avoir besoin de recourir à des tissus de mammifères.

Précisément 1 865 403 animaux ont été utilisés en France en 2019[83].

Les controverses

Le débat sur la condition et le bien-être des animaux étant grandissant, il existe de nombreuses controverses quant aux expérimentations animales.

Actions collectives

Depuis le XIXe siècle, les controverses portant sur l’expérimentation animale se font de plus en plus nombreuses dans le monde, notamment en Europe. Ainsi, c’est la Royal Society For The Prevention Of Cruelty To Animals qui, en 1824, est la première association caritative de défense animale voyant le jour en Grande-Bretagne. Approuvée par la Reine Victoria en 1840, d’où la mention « Royal », l’association se veut agir contre la maltraitance animale, notamment dans le cadre de l’expérimentation, en agissant avec ses membres pour sauver un animal, identifier les personnes maltraitantes, et jusqu’à changer la loi lorsque c’est possible.

En France, plus récemment, le collectif Stop aux animaux dans les labos d'expérimentation (SALE), créé en 2008, organise dans plusieurs grandes villes des actions visant à informer sur les pratiques en laboratoire, et à dénoncer une certaine « propagande officielle »[84], en prenant appui notamment sur la Directive 2010/63/UE du parlement européen et du conseil du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques, qui « affirme la nécessité du recours à l'expérimentation animale pour le progrès médical et définit les conditions dans lesquelles elle peut être pratiquée dans l’Union européenne »[85]. Pour SALE, cette directive est jugée comme inutile, renforçant le mal-être des animaux en laboratoire.

On note également depuis 1997 la création de l'Association GRAAL[86] (Groupement de Réflexion et d'Action pour l'Animal) qui œuvre depuis plus de 20 ans à la réhabilitation des animaux de laboratoires en trouvant des alternatives (maison de retraite, adoption par des particuliers) afin de garantir une seconde vie aux animaux de laboratoires. Ayant de nombreux partenaires (Lush, Lilo ... ) le GRAAL est la première association en France à avoir recherché une alternative à l'euthanasie des animaux de laboratoires. Une autre association, White Rabbit[87] recueille plus spécifiquement des lapins de laboratoire.

Politique

En France, les propositions de loi sur la progression des méthodes de l’expérimentation animale sont, dans la majeure partie des cas, dues aux eurodéputés, et souvent rejetées. L'association L214, qui œuvre pour le bien-être animal, est à l'origine du site Politique-animaux.fr qui recense chaque prise de position pour, en faveur, et contre les animaux en politique. Sur l'expérimentation animale, il est apparent que les controverses et les propositions effectuées pour la diminuer proviennent des partis politiques écologistes. Par exemple, Laurence Abeille, membre d'Europe-Écologie-Les-Verts, se prononce régulièrement contre l'expérimentation animale, pour un contrôle accentué des expérimentations animales en milieu scolaire[88] ou pour leur interdiction concernant les cosmétiques[89]. Younous Omarjee, eurodéputé de l'Union d'Outre-Mer, a fait adopter en commission un projet de développement des alternatives à l’expérimentation animale pour la recherche médicale : "Trois projets (...) ont été adoptés hier par la Commission environnement du Parlement européen (...) Le deuxième projet pilote adopté ce matin vise à financer le développement de méthodes alternatives à l’expérimentation animale pour la recherche bio médicale. Ces méthodes alternatives, encore aujourd’hui à l’état embryonnaire ou peu connues, pourraient permettre d’éradiquer un jour les tests sur animaux et mettre fin aux souffrances souvent inutiles infligées aux animaux. Si ce projet était adopté, près d’un million d’euros seraient dédiés au développement de ces méthodes alternatives."[90]

L'expérimentation des produits cosmétiques sur les animaux en Europe et dans le monde

La résistance à l'expérimentation animale a surgi au moment où l'homme a commencé à utiliser les animaux pour des expériences. En 1871, au Royaume-Uni, une législation destinée à règlementer l'utilisation des animaux à des fins scientifiques trouve son origine dans la loi intitulée Cruelty to Animals Act. En 1980, le conseil de l'Europe et l'Union européenne introduisent des dispositions relatives à l'expérimentation animale[91].

L'évolution de la relation entre les humains et les animaux a remis en question l'expérimentation animale. Or, à la différence des produits chimiques ou des composés médicaux, les produits biologiques exigent des tests à plusieurs reprises avant d'être mis sur le marché, d'où les tests systémiques sur les animaux. De ce fait, la recherche a recours à des animaux lorsqu'il est nécessaire de découvrir les réactions du corps[92].

Cependant, l'Union européenne prévoit un grand budget au développement et à la validation des méthodes alternatives pour les industries cosmétiques. Les organisations de protection des animaux ont également constaté que même dans les pays dépourvus de dispositions et conditions favorables à la protection des animaux, on remarque une résistance sur les tests des animaux à des produits cosmétiques. Il est également scientifiquement prouvé[réf. nécessaire] que "les tests sur les animaux à des fins de sécurité sont extrêmement problématiques dans la mesure où les résultats sont d'une qualité et une validité contestable pour les humains"[93]

En Europe

Depuis plusieurs années, les autorités européennes ont intensifié leur action contre l'utilisation de l'expérimentation animale dans l'industrie cosmétique. La Commission européenne en a une définition :

« les produits cosmétiques sont des substances ou des mélanges de substances, destinés à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles »[94].

Prise en 2013, la décision d’interdire, sur l’ensemble du territoire européen, tous les cosmétiques ayant fait l’objet de tests sur les animaux marque l’aboutissement d’un très long processus amorcé en 1993 avec la mise en œuvre d’une directive concernant la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort. La première directive « cosmétique » introduite en 1976 a, au fur et à mesure de ses modifications successives, établi un cadre réglementaire dans le but d’éliminer progressivement l’expérimentation animale. C’est le Royaume-Uni qui a été le précurseur de la législation sur l’expérimentation animale dans le monde par la loi de 1997 qui interdit l’expérimentation animale dans le secteur de la cosmétique[95],[source insuffisante].

Cette législation met en exergue la volonté de l’Union Européenne de sensibiliser ses citoyens et de leur offrir la possibilité de mieux consommer, de manière éthique, transparente et  dans le respect des droits des animaux[96].

C’est ainsi qu’en septembre 2014 est entrée en vigueur la loi sur l’interdiction de l’expérimentation des produits cosmétiques sur les animaux vendus en Europe[97]. Cette loi de 2014 n’est pas une nouveauté. En 2003, un amendement a mis en œuvre cette interdiction graduelle en prohibant à partir de 2004 l’expérimentation s’appliquant aux produits cosmétiques finis où les fabricants de cosmétiques ont l’interdiction de faire des tests sur les animaux en Europe. Puis, en 2009, ils décident de remplacer progressivement les tests sur les animaux par d’autres procédés. L’interdiction du 11 mars 2013 reflète la conviction du public que les cosmétiques « ne peuvent pas passer avant la vie et le bien-être »[97].

Cependant, certains fabricants de cosmétiques utilisent toujours des animaux pour tester leurs produits avant leur commercialisation. Selon une étude réalisée en 2016 par l’association de défense des animaux Peta, plus de 250 marques de cosmétiques, notamment Avon, Neutrogena, Guerlain, L’Occitane, MAC Cosmetics, Vidal Sassoon et Mary Kay, ont encore recours à ces pratiques[98]. Un pays comme la Suisse a interdit depuis 2008 l’expérimentation de produits et d’ingrédients cosmétiques sur les animaux mais cette loi est facilement contournable lorsque l’expérimentation est à visée médicale. De ce fait, il existe des activités illégales d’expérimentation animale sur produits cosmétiques délocalisées en Suisse[source insuffisante][95].

Selon, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux[réf. nécessaire], 27 000 animaux sont utilisés pour ces tests chaque année. Avant l’interdiction des tests, près de 9 000 animaux étaient utilisés par l’industrie cosmétique en Europe. Ils étaient plus de 1 510 en 2004 et 344 en 2009.

En 2011, 11 481 521 animaux ont été utilisés dans les laboratoires, soit 4,3 % de moins qu’en 2009[99]. Enfin, malgré l’interdiction des tests expérimentaux sur les animaux de 2009, encore 90 ont été utilisés pour tester des cosmétiques, en 2011. Les lapins, les rats et les animaux à sang froid, autrement dit, les reptiles, et les poissons, sont les espèces les plus utilisées par les États membres de l’Union européenne. En 2011, les rongeurs représentent près de 80 %, et des changements sont intervenus dans l’utilisation des espèces différentes, au fil des années. Malgré les restrictions et les interdictions quant à l’expérimentation animale, la part des animaux utilisés, reste élevée, même si parfois la part a connu une diminution par rapport aux années précédentes.

Comparaison des pourcentages des catégories d'espèces utilisés entre 1996 et 2011 :

Catégorie d'espèces 1996 1999 2002 2005 2008 2011
Rongeurs, lapins 81,3 86,9 78 77,5 82,2 80
Animaux à sang froid 12,9 6,6 15,4 15 9,6 12,4
Oiseaux 4,7 5 5,4 6,4 5,9

Le taux reste inchangé entre 1996 et 2011, car de nouveaux pays se sont rajoutés à l’Union européenne, et donc la proportion d’animaux utilisés devient plus grande. En 1996, on comptait 14 membres de l’Union européenne, et 27 membres en 2011. Bien que des pays aient rejoint l’UE, les taux sont en diminution, puisque pour 14 membres de l’Union européenne en 1996 on comptait 81,3 % de rongeurs et lapins utilisés, contre 80 % en 2011 avec 27 membres de l’UE. Pour les rongeurs et lapins, leur proportion change légèrement, tout en restant assez stable, aux alentours de 80 %. Concernant les animaux à sang froid, cela va de 9 % à 15,5 %, c’est seulement en 1999 que l’utilisation de ces animaux a réellement diminué, en passant à 6,6 %. L’expérimentation sur les oiseaux en 1996 était dès lors inexistante, mais pour se contenir à un taux entre 4,7 % et 6,5 % entre 1999 et 2011.

Dans le monde

Bien plus loin que l’Europe, « l’ interdiction des tests (pour les produits cosmétiques) sur les animaux progresse partout dans le monde »[100]. Les pays concernés sont principalement l’Inde, la Chine, L’Australie, le Brésil, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et Israël.

Rares sont les pays qui ont voté des lois interdisant l’expérimentation animale. Mais cela ne reste que dans le cadre des produits cosmétiques. Il y a eu une évolution des votes des lois dans le monde mais les années 2013-2014 sont considérées comme les années charnières avec des percées impressionnantes dans le monde entier.

  • L’État d’Israël a interdit depuis 2007 les tests sur les animaux pour les produits cosmétiques et d’entretien, puis depuis 2010 l’interdit d’importer des produits cosmétiques ayant été testés sur les animaux.
  • Depuis la loi de 2013, l’Inde a interdit les tests sur les animaux pour cosmétiques et la commercialisation de ces produits finis ou d’ingrédients entrant dans la confection d’un produit.
  • La Chine supprime l’obligation de tester les cosmétiques sur les animaux pour la plus grande part de la production nationale.
  • L’État brésilien de São Paulo interdit l’expérimentation animale pour les cosmétiques. Un projet de délai est lancé au Brésil pour l’interdiction des tests au niveau national.
  • En Nouvelle-Zélande, un député propose l’interdiction des tests sur les animaux pour les cosmétiques dans le cadre de l’animal Welfare Act.
  • Le parti des verts australiens lance le projet de loi End Cruel Cosmetics.
  • Aux États-Unis, 140 sociétés soulignent l’adoption d’un Human Cosmetics Act et un projet de loi est introduit par le représentant Jim Moran.

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Voir aussi

Législation

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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