Environnement au Viêt Nam

L'environnement au Viêt Nam est l'environnement (ensemble des éléments - biotiques ou abiotiques - qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins) du pays Viêt Nam, pays d'Asie.

La biodiversité du Viêt Nam

Les zones de montagne et de hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien.

Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité peut atteindre 84 %. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril) et la saison humide (de mai à octobre). En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions.

Le sol est occupé à 30 % par la forêt.

Le Vietnam abrite les deux dernières tortues à carapace molle du Yangzi Jiang, L’espèce est au bord de l'extinction[1].

Impacts sur les milieux naturels

Histoire et impact de la guerre

L'intervention américaine durant la Guerre du Viêt Nam a ravagé les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam.

Les effets sur l'environnement des agents chimiques, tels que l'agent orange, un défoliant très utilisé par les États-Unis, ainsi que les problèmes sociaux colossaux causés par la dévastation du pays après ont réduit la durée de vie de beaucoup de survivants. La contamination d'une partie des sols entraîne aujourd'hui encore de graves problèmes de santé (malformations à la naissance, hypertrophie, rachitisme, cancer des poumons et de la prostate, maladies de la peau, du cerveau et des systèmes nerveux, respiratoire et circulatoire, cécité, diverses anomalies à la naissance) en particulier dans les campagnes. La pèche est interdite dans plusieurs régions du fait de la contamination des eaux.

L'utilisation d'une telle quantité d'herbicide a eu un impact important sur les milieux naturels. Dans Le Courrier de l'Unesco, datant du mois de mai 2000, l'organisation liée à l'ONU estime que le cinquième des forêts sud-vietnamiennes a été détruit par les herbicides américains.

Agriculture

Plantation de café au Viêt Nam. Le Viêt Nam est le deuxième plus grand producteur de café.

La terre, plutôt fertile, a permis le développement de l'agriculture. Le pays est profondément rural. Il produit des denrées alimentaires mais aussi de l'hévéa pour le caoutchouc. Le Viêt Nam est le deuxième plus grand producteur de café

Dans les années 2010, les cas mortels d'encéphalite aigüe sur les enfants se sont amplifiés en Inde, au Bangladesh au Vietnam et en Thaïlande. Au Bangladesh, le lien à un cocktail chimique de pesticide est mis en évidence en 2017[2].

Le Vietnam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[3].

Riziculture

La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses. Il existe une culture intensive du riz.

Rizières dans la région de Ninh Bình.

Commerce illégal de bois

Le pays a accentué la déforestation du Laos. À la suite d'une politique de lutte contre la déforestation illégale du Laos, c'est désormais le Cambodge qui est touché. De décembre 2016 à février 2017, environ 300 000 m3 de bois illégal auraient ainsi transité du Cambodge jusqu’au Vietnam[4].

Braconnage

D'après une étude publiée en 2016, c'est en Asie que le trafic de viande et peaux menace le plus d'espèces animales. Souvent, il s’agit d’espèces endémiques qui risquent donc d’être rayées de la surface du globe, en particulier au Viêt Nam[5]. Les pangolins, utilisés comme aliment ou pour la médecine traditionnelle en Chine et au Vietnam, sont particulièrement menacés en Indonésie et ailleurs. Il existe également des réseaux de trafiquants autour du braconnage d'éléphants. Ils sont souvent installés au Vietnam, où l’ivoire est d’abord travaillé avant d’alimenter le reste des marchés asiatiques, et surtout chinois.

Pêche et élevage
Le panga est un poisson dont l'élevage a un impact environnemental important.

Le panga (poisson d'élevage du delta du Mékong) est cultivé de manière intensive, puis transformé avec des additifs (polyphosphates). La concentration de poisson conduit d'une part au développement d'algues vertes et à l'utilisation de pesticides, d'autre part au développement de bactéries et maladies, nécessitant l'utilisation industrielle de médicaments[6].

Des dizaines de milliers de crocodiles sont élevés et tués pour produire des articles de luxe, tels que des sacs ou des portefeuilles, pour Louis Vuitton et d'autres marques. Les conditions de mises à mort des animaux sont particulièrement brutales : « les travailleurs électrocutaient des crocodiles puis tentaient de les tuer en leur incisant la nuque, puis en leur enfonçant une tige en métal le long de leur colonne vertébrale. Les animaux tremblaient fortement lorsque cela se produisait. On peut voir la patte d'un des crocodiles se soulever après qu'il a été incisé. Puis les travailleurs l'ont laissé se vider de son sang[7]. »

Services et tourisme

Le tourisme est également développé.

Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :

Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. Les sites parmi les plus visités sont :

Transports

Hô-Chi-Minh-Ville.

Les Vietnamiens utilisent comme principal moyen de locomotion les cyclomoteurs vis-à-vis des voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont remplies. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandise comme des animaux. Le pays est également équipé de liaisons ferroviaires et aériennes, ainsi que par bus. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.

Pression sur les ressources non renouvelables

Les ressources du pays sont : Phosphates, houille, manganèse, bauxite, chromate, pétrole, gaz, forêts, énergie hydraulique.

Pollutions

Les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic, essence plombée…) ont fortement augmenté à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle.

La pollution de l'eau

En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[8]

La gestion des déchets

Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Vietnam ont doublé en 2018[9].

Barrages

Le Mékong a été aménagé avec de nombreux barrages faisant obstacle à la libre circulation des poissons et bloquant les limons, éléments nécessaires à l'agriculture du delta. Hô Chi Minh-Ville est menacée par l’insuffisance du courant et la pollution[10].

L'exposition aux risques

Selon l’organisation non gouvernementale Germanwatch, le Vietnam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[8],[11].

Politique environnementale au Viêt Nam

Actions individuelles et associatives

  • Grâce à l'action de la militante écologiste Ngụy Thị Khanh, le Viêt Nam réduit ses émissions de dioxyde de carbone de 115 millions de tonnes chaque année.

Elle obtient le prix Goldman pour l'environnement le .

Évaluation environnementale globale

En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que le Viêt Nam a un léger déficit en biocapacité. Les réserves agricole et en bois sont quasi nulles, et le bilan carbone est négatif avec une empreinte carbone plus de trois fois supérieur à la capacité forestière d’absorption[12].

Le jour du dépassement (date de l’année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du pays[13] est le 8 octobre[14].

Notes et références

  1. « La tortue du Yangzi Jiang toujours au bord de l’extinction après une insémination ratée », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  2. Émilie Veyssié, « Un cocktail chimique cause la mort de 13 enfants au Bangladesh. », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Sophie Chapelle, « Interdiction du glyphosate : après le Sri Lanka, le Vietnam montre la voie » (consulté le )
  4. Estelle Pattée, « Le Vietnam, champion du commerce illégal de bois », Libération, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Le trafic de viande de brousse, un fléau pour la vie sauvage et la sécurité alimentaire », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Envoyés spécial, France 2, 7 novembre 2013.
  7. « Au Vietnam, des crocodiles se font inciser et dépecer pour des sacs en cuir », sur Peta France,
  8. Pierre Daum, « Résistances paysannes au Vietnam », sur Le Monde diplomatique,
  9. « La Chine refuse l'importation de déchets plastiques, provoquant une crise sans précédent », sur National Geographic (consulté le )
  10. Thomas Fuller, « Mékong. La vie n’est plus un long fleuve tranquille », Courrier international, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Au Vietnam, les associations s’impliquent pour préserver l’environnement », sur Comité Français pour la Solidarité Internationale
  12. Nicolas Enault, « CARTES. Cinq planisphères pour comprendre pourquoi l'humanité vit au-delà des capacités de la Terre », francetvinfo.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  13. Le jour du dépassement calculé par pays est le jour où le dépassement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question.
  14. Frédéric Mouchon, « Jour du dépassement : quelles solutions pour la planète ? », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
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