Entélodonte

Entelodontidae

Deux canines d'un Entelodontidae : Entelodon magnus au Muséum de Toulouse.

Les Entelodonidae, (en français entélodontidés, mais souvent simplifié en entélodontes) forment une famille éteinte de mammifères préhistoriques, ayant vécu de la fin de l'Éocène jusqu'au début du Miocène, soit de -35 à -20 Ma. Elle comprenait plusieurs espèces dont la taille variait du sanglier au rhinocéros. Les entélodontes, apparentés en apparence aux suidés comme le porc domestique, partagent un ancêtre commun avec lui mais sont en réalité proche des hippopotamidés et des Cétacés.

Ils possèdent comme surnoms celui de "Hell Pig" (Cochons de l'enfer) et de "Terminator Pig".

Description physique

Les entélodontes ou Entelodontidae ressemblent beaucoup à certains Suines comme au porc et au sanglier de l'époque moderne par plusieurs caractéristiques physiques. Cependant, ces similitudes sont en fait le produit d'une évolution convergente fortuite.

En effet, si pendant longtemps les entélodontidae furent pensés comme faisant partie de l'ordre des Suines, de récentes études phylogéniques ont démontrées qu'ils étaient en réalité plus proches et relatifs aux Hippopotames (qu'on crût aussi un temps relatifs aux Suidae) et aux Cétacés et incluent dans le clade des Cetancodontamorpha (qui inclut le sous-ordre des Cetancodonta dont font partie les hippopotames et les cétacés), avec aussi une parenté avec l'Andrewsarchus, un ongulé carnivore.

Ce clade et celui des Suoidea sont parfois séparés par le clade des ruminants (Ruminantia) selon certaines classifications des Cetartiodactyla et ne sont donc pas apparentés entre eux mais il est généralement accepté encore aujourd'hui que c'est les Cetancodontamorpha qui sont entre les Suoidea et les Ruminantia selon la phylogénie des familles actuelles des cétartiodactyles d'après Price et al., 2005[1] et Spaulding et al., 2009[2]. Dans tous les cas, il convient de rappeler que les Cetancodontamorpha et les Ruminantia font partie de l'ordre des Cetruminantia qui est lui-même inclut avec les Suoidea dans celui des Artiofadula.

Hauts sur pattes et corpulents, ils étaient caractérisés par des excroissances osseuses sur les joues et sur la mâchoire inférieure. Leurs mâchoires étaient constituées de molaires et de prémolaires ainsi que de canines incurvées qui pouvaient broyer aussi bien des os que des noix, des racines ou des lianes. Leur cerveau était petit, mais les zones correspondant à l'odorat étaient bien développées en contrepartie. Leurs pattes minces, portant un corps énorme, permettaient sans doute une course rapide. Elles n'avaient que deux doigts, aux contraire des suiformes qui en ont en général le double.

Liste des genres

Selon Paleobiology Database (18 août 2013)[3] :

Principaux genres

  • Entelodon vivait en Europe à l'Oligocène. L'espèce Entelodon deguilhemi mesurait 1,35 mètre et était l'un des plus petits de la famille. Ses excroissances, à la tête, aux joues et à la mâchoire inférieure, étaient particulièrement bien développées ;
  • Archaeotherium a vécu en Amérique du Nord de l'Oligocène au Miocène. Son crâne était large, puissant et dur, mais son cerveau était plutôt petit. De la taille d'un bœuf, il semble avoir été un animal très agressif, les mâles tenant de terribles combats pour conquérir leurs femelles. Carnassier, il devait surtout se nourrir de charognes. Il ressemblait à un énorme phacochère ;
  • Daeodon est le plus gros de tous les entélodontes. Mesurant 2,2 mètres de hauteur et 4 mètres de longueur, il ressemblait à un phacochère ayant la taille d'un rhinocéros. Il a vécu en Amérique du Nord de l'Oligocène au Miocène inférieur et est l'un des derniers de la famille. Ses excroissances osseuses étaient moins prononcées que chez les autres espèces, mais il devait être aussi agressif qu'elles.

Habitat et mode de vie

Paraentelodon

Les espèces d'entélodontes habitaient l'Amérique du Nord et l'Europe mais devaient être d'origine asiatique car l'un des plus anciens fossiles a été retrouvé à Hsanda Gal, en Mongolie.

Les habitats des entélodontes devaient être les plaines herbeuses, les savanes et les forêts ouvertes. Il semblait vivre en énormes troupeaux. À Agate Springs, dans le Nebraska, une centaine de spécimens de Daeodon ont été mis au jour à la fin du XIXe siècle.

Les combats entre les membres d'un même troupeau devaient être multiples. Les dents fossiles ont souvent été retrouvées cassées, ce qui prouve leurs batailles. Les crânes ont parfois des blessures très graves. Certains ont été retrouvés avec des entailles de 2 cm dans l'os entre les yeux. Un autre fossile montre une trace de morsure de 5 cm de profondeur sur le museau.

Le crâne était également conçu pour que l'animal puisse écraser des os sans problème. Une proie qu'il réussissait à rattraper avait très peu de chances de s'en sortir. Il tuait probablement de petits animaux lents comme les serpents, les tortues et les oisillons. Comme les hyènes d'aujourd'hui suivent les lions, il devait suivre les vrais prédateurs comme le Hyaenodon, afin de se repaître de ses restes.

Les entélodontes se nourrissait probablement également d'herbes et de racines. Il est possible qu'il ait pratiqué le cannibalisme, tuant et dévorant les bêtes malades et âgées du troupeau.

Bibliographie

  • Tim Haines et Dave Chambers (trad. de l'anglais), Préhistoire, des dinosaures aux premiers hommes, Paris, Fleurus, , 216 p. (ISBN 2-215-05395-X)
  • L'encyclopédie des dinosaures et de la vie animale primitive, Erpi, (ISBN 2-7613-1426-3)

Notes et références

Liens externes

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