Emilia Boldrini

Emilia Boldrini est une soprano italienne qui s'est produite au milieu du XIXe siècle.

Emilia Boldrini
Gravure de Gaetano Cornienti publiée en 1844
Naissance 1822?
Bologne
Activité principale Soprano
Style
Maîtres Luigi Ronzi

Répertoire

Scènes principales

Biographie

Emilia Boldrini naît à Bologne de Rinaldo Boldrini, peintre, et de Maria Gardini[1]. Elle est l'élève de Luigi Ronzi[1],[2], également formateur de Leone Giraldoni et de Teresa De Giuli-Borsi[3].

Elle commence probablement sa carrière dans sa ville de Bologne vers 1837[4],[5],[TAL 1]. Elle se produit entre autres à Venise au théâtre La Fenice en 1839-1840[4] ainsi qu'à Ferrare[TAL 2], Ravenne[Corago 1], Forlì[6], Padoue[7], Plaisance[TAL 3],[8], Udine[TAL 4], Lugo[Corago 2], sans compter Lisbonne au théâtre royal São Carlos entre 1842 et 1843[4], et Amsterdam en 1844[TAL 5],[1]. Revenue d'Amsterdam à Bologne en 1844, elle accepte un contrat à Barcelone jusqu'en , au Teatro de los Capuchinos[9], se taillant un franc succès dans Roberto Devereux[TAL 6], avant de revenir dès à Bologne[TAL 7]. Du fait de ce retour prématuré, elle se produit à Livourne, au Teatro Rossini pour le carnaval 1844-1845 dans I due Foscari et La Fausta[TAL 8]. Elle passe par Ancône en [TAL 9]. Dès avant son départ pour Barcelone, elle avait été engagée pour le Teatro Carignano de Turin à l'automne [TAL 10]. Lors du carnaval 1845-1846, elle est à Mantoue, pour Il bravo de Mercadante[TAL 11]. Elle se produit à Imola pendant l'été 1845, encore dans Roberto Devereux, le , avant de partir pour Corfou pour l'automne[TAL 12], ce qu'elle prolonge jusqu'au carnaval : après I due Foscari en , elle y chante dans Lucia di Lammermoor à partir du [TAL 13], puis dans Attila de Giuseppe Verdi en [10] ; elle y continue dans Leonora de Mercadante en [TAL 14]. On trouve encore sa trace dans un concert à Bergame en l'honneur de Donizetti, le [11]. Elle chante ensuite au Teatro Sociale de Trente, à partir du dans Marino Faliero de Donizetti[12], et à partir du dans Emma d'Antiochia (it) de Mercadante, face au ténor Mecksa et au basse Colmenghi[13].

Pendant l'automne 1847, elle commence à se produire au Königsstädtisches Theater de Berlin[14]. Après le [15], elle part de Berlin pour Odessa[TAL 15], où elle se marie avec un riche personnage.

Elle revient à Bologne en , après 4 ans d'absence, et sans qu'il soit plus question de son riche époux[TAL 16]. Elle se remet alors à l'opéra et fait encore parler d'elle en en interprétant Isabella dans Roberto il diavolo de Giacomo Meyerbeer au Teatro Communale de Modène[TAL 17]. Elle se rend ensuite à Nice où elle a été engagée pour l'automne et le carnaval 1853[TAL 18], mais elle doit rompre le contrat pour raisons de santé[16]. Il semble qu'elle ait tout de même chanté là, et qu'elle y ait essuyé un fiasco dans Marino Faliero, car la critique dit d'elle qu'elle a « beaucoup d'expérience et très-peu de voix », et elle est remplacée pour la saison par Mme Sannazzaro[17].

Caractéristiques de sa voix

À l'occasion de sa prestation dans Robert Devereux à Udine, le , un critique originaire lui aussi de Bologne fait une liste de ses avantages : « sa belle méthode de chant, son expression énergique des sentiments, avec un véritable port de reine, avec une voix puissante et un aspect imposant »[TAL 4]. La même année, à propos d'une prestation à Gorizia, on loue « sa voix puissante et son chant plein d'âme et d'expression, outre son apparence belle et avenante »[TAL 19].

Un peu plus tard (1844), lors d'une prestation à Barcelone : « une école de chant vraiment italienne, une expression sans affectation, une voix éminemment sympathique, forte, déployée, harmonieuse, une prononciation claire, des syllabes précises (...) une maîtrise de l'action (...) rien ne manque à son geste »[TAL 6].

Interprétations

Références

  1. (it) Francesco Regli, Dizionario biografico: dei più celebri poèti ed artisti melodrammatici, tragici e comici, maestri, concertisti, coreografi, mimi, ballerini, scenografi, giornalisti, impresarii, ecc. ecc. che fiorirono in Italia dal 1800 al 1860, Turin, E. Dalmazzo, , 592 p. (lire en ligne), p. 81
  2. Qui la met sur scène assez vite après ses dix ans (« Varcato di poco il secondo lustro, le si diede a precettore l'egregio maestro Luigi Ronzi, il quale, in brevissimo tempo, la mise nello stato di poter calcare le scene ») (it) Strenna teatrale europea, t. 7, (lire en ligne), p. 280
  3. (it) Francesco Regli, Dizionario biografico: dei più celebri poèti ed artisti melodrammatici, tragici e comici, maestri, concertisti, coreografi, mimi, ballerini, scenografi, giornalisti, impresarii, ecc. ecc. che fiorirono in Italia dal 1800 al 1860, Turin, E. Dalmazzo, , 592 p. (lire en ligne), p. 459-460
  4. « Emilia Boldrini, interprete, singer, soprano » (consulté le )
  5. Ou bien en 1834 à Modène, dans Roberto Devereaux (sic) et Il giuramento, selon le compilateur de (it) Angelo Catelani, Cataloghi della musica di composizione e proprietà del M.° preceduti dalle sue Memorie autobiographiche, (lire en ligne), p. 70. Mais l'âge que lui donne le critique de (de) « Bologna », Allgemeine musikalische Zeitung, no 27, (lire en ligne) en janvier 1838 (15jährige) ferait supposer qu'elle avait au maximum 13 ans en 1834, ce qui la rendrait très précoce pour l'opéra.
  6. (it) « Libretti d'opera 1288 » (consulté le )
  7. Où elle a chanté dès , en particulier pour le rôle d’Elisabetta dans le Roberto Devereux, cf. (it) « A Padova », Glissons, n'appuyons pas. Giornale critico-letterario, d'Arti, Teatri e Varieta, vol. 6, no 34, , p. 136 (lire en ligne) et p. 143 du N° 36, au Teatro nuovissimo, puis pendant l'été de la même année, et on lui donne alors 17 ans (17jährige), cf. (de) « Padova », Allgemeine musikalische Zeitung, no 35, (lire en ligne), puis elle y joue dans l’Ines di Castro de Giuseppe Persiani en , (it) « Corrispondenza teatrale », Teatri, Arti e Letteratura, , p. 101 (lire en ligne)
  8. Elle s'y illustre dans Il templario d'Otto Nicolai, cf. (it) D.P. Boniotti, « Piacenza », Bazar di Novità Artistiche, Letterarie e Teatrali, t. 2, no 1, , p. 4 (lire en ligne)
  9. (de) « Barcelona », Allgemeine musikalische Zeitung, no 33, (lire en ligne)
  10. (it) « Corfù », Il Pirata. Giornale di letteratura, belle arti, mestieri, mode, teatri e varietà, t. XII, no 60, , p. 250 (lire en ligne)
  11. (it) F. Sanguineti, « Bergamo », Il Pirata. Giornale di letteratura, belle arti, mestieri, mode, teatri e varietà, t. XII, no 83, , p. 349 (lire en ligne)
  12. (it) « Trento », Il Pirata. Giornale di letteratura, belle arti, mestieri, mode, teatri e varietà, t. XII, no 102, , p. 426 (lire en ligne)
  13. (it) « Teatro sociale di Trento », Il caffè Pedrocchi, vol. 2, no 27, , p. 232 (lire en ligne)
  14. (de) « Die italianische Oper. », Allgemeine musikalische Zeitung, (lire en ligne)
  15. (de) « Königsstädtisches Theater », Königlich privilegirte Berlinische Zeitung von Staats- und gelehrten Sachen, no 88, (lire en ligne) et ensuite, N°89 du , et encore N° 90 du .
  16. (it) « Emilia Boldrini », La Fama, t. XII, no 95, , p. 384 (lire en ligne)
  17. « Chronique étrangère. Nice, 24 décembre », Revue et gazette musicale de Paris: journal des artistes, des amateurs et des théâtres, t. 21, no 2, , p. 15 (lire en ligne)
  18. (it) « Libretti d'opera 5814 » (consulté le )
  19. (de) « Bologna », Allgemeine musikalische Zeitung, no 27, (lire en ligne) : selon ce critique, elle a alors 15 ans (15jährige - ce qui la fait naître en ) et il s'étonne qu'elle parvienne à jouer ce rôle difficile. On trouve la même qualification (quindicenne) dans la revue bolognaise « Bologna », teatri, Arti e Letteratura, t. 28, no 727, , p. 177 (lire en ligne)
  20. (it) « Libretti d'opera 5833 » (consulté le )
  21. (it) « A Pesaro », Il Pirata. Giornale di letteratura, belle arti, mestieri, mode, teatri e varieta, t. III, no 104, , p. 442 (lire en ligne)
  22. (it) « A Padova », Glissons, n'appuyons pas. Giornale critico-letterario, d'Arti, Teatri e Varieta, vol. 6, no 34, , p. 136 (lire en ligne) et p. 143 du N° 36, selon lequel elle n'a pas encore 18 ans
  23. Sous le nom de Emilia Buldrini, (it) « Libretti d'opera 6362 » (consulté le )
  24. Sous le nom d’E. Buldrini, (it) « Libretti d'opera 7589 » (consulté le )
  25. (it) « Libretti d'opera 1378 » (consulté le )
  26. (it) « Libretti d'opera 1542 » (consulté le )
  27. Sous le nom d’Emilia Buldrini, (it) « Libretti d'opera 3496 » (consulté le ). Le spectacle était prévu pour le , mais n'eut pas lieu alors à cause de la mort de Marie-Béatrice de Savoie.
  28. (it) « Libretti d'opera 5868 » (consulté le )
  29. (it) « Almanacco di 30 Gennaio » (consulté le )
  30. (it) « Le Effemeridi di Venerdì 6 gennaio 2012 » (consulté le )
  31. (it) « Libretti d'opera 8517 » (consulté le )
  32. (it) « Imola », Il Pirata. Giornale di letteratura, belle arti e teatri, t. XII, no 9, , p. 35 (lire en ligne)
  33. (it) « Libretti d'opera 10699 » (consulté le )
  34. (it) « Libretti d'opera 10700 » (consulté le )
  35. Léon Escudier, « Le ténor Malvezzi », La France musicale, , p. 355 (lire en ligne)
  36. (it) Francesco Maria Piave, I due Foscari, PDF (lire en ligne), p. 3
  37. (it) « Libretti d'opera 5544 » (consulté le )
  • Revue Teatri, Arti e Letteratura
  1. Elle chante à Bologne le dans La straniera avec Rachele Agostini, cf. « Bologna. Gran Teatro », Teatri, Arti e Letteratura, t. 28, no 721, , p. 135 (lire en ligne)
  2. « Ferrara », Teatri, Arti e Letteratura, t. 29, no 757, , p. 213 (lire en ligne)
  3. Pour le carnaval 1841-1842, (it) « La signora Boldrini », Teatri, Arti e Letteratura, , p. 78 (lire en ligne)
  4. (it) « Bologna », Teatri, arti e letteratura, , p. 202 (lire en ligne)
  5. Elle revient d'Amsterdam en mai 1844, (it) « La signora Boldrini », Teatri, Arti e Letteratura, , p. 84 (lire en ligne)
  6. (it) « Barcellona », Teatri, Arti et Letteratura, , p. 199 (lire en ligne)
  7. (it) « la Signora Emilia Boldrini », Teatri, Arti e Letteratura, , p. 74 (lire en ligne)
  8. (it) « Bologna, 6 ottobre », teatri, Arti e Letteratura, , p. 83 (lire en ligne)
  9. (it) « La signora Emilia Boldrini », Teatri, Arti e Letteratura, , p. 150 (lire en ligne)
  10. (it) « La signora Emilia Boldrini », Teatri, Arti e Letteratura, , p. 111 (lire en ligne)
  11. (it) « Bologna, 14 del 1846 », Teatri, Arti e Letteratura, , p. 162 (lire en ligne)
  12. (it) « Imola », Teatri, Arti et Letteratura, , p. 192 (lire en ligne)
  13. (it) « Corfù », Teatri, Arti e Letteratura, t. 46, no 1189, , p. 97 (lire en ligne)
  14. (it) « Corfù », Teatri, Arti et letteratura, , p. 186 (lire en ligne)
  15. (it) « La signora Emilia Boldrini », Teatri, Arti e Letteratura, (lire en ligne)
  16. (it) « Emilia Boldrini », Teatri, Arti e Letteratura, (lire en ligne)
  17. (it) « Teatri e varietà », Teatri, Arti e Letteratura, t. 59, no 1478, , p. 62 (lire en ligne)
  18. (it) « Movimento artistico-teatrale autinnale », Teatri, Arti e Letteratura, t. 60, no 1504, , p. 40 (lire en ligne)
  19. (it) « Gorizia », Teatri, arti e letteratura, , p. 20 (lire en ligne)
  20. (it) « Finale di Modena », Teatri, Arti e Letteratura, t. 30, no 761, , p. 29 (lire en ligne)
  21. (it) « Soresina », Teatri, arti e letteratura, , p. 55 (lire en ligne)
  • Site corago.unibo.it

Liens externes

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