Edmond de Rothschild (1926-1997)

Edmond Adolphe Maurice Jules Jacques de Rothschild ou baron Edmond de Rothschild, né le à Paris et décédé le à Pregny-Chambésy, était un banquier franco-suisse, fondateur-président du Groupe Edmond-de-Rothschild. Il est le fils de Maurice de Rothschild (1881-1957) et de Noémie Halphen (1888-1968). Il est marié à Nadine Lhopitalier (1932-).

Ne doit pas être confondu avec Edmond James de Rothschild (1845-1934)

Edmond de Rothschild crée la Compagnie financière Edmond de Rothschild en 1953. Dans les années 1960, il développe ses activités en Suisse et au Luxembourg, et lance les fonds de fonds. Il relance la passion des Rothschild pour la course nautique en mettant à l'eau des bateaux d'exception. Il reprend le Château Clarke en 1973, ajoutant un nouveau domaine viticole d'exception dans l'histoire des Rothschild.

Famille

Fils de Maurice de Rothschild et de Noémie Halphen, petit-fils d'Edmond de Rothschild (1845-1934), lui-même fils de James de Rothschild, fondateur de la branche française des Rothschild [1]:

Edmond de Rothschild détient la plus grande fortune personnelle au sein de la famille Rothschild. Son père Maurice de Rothschild compte parmi les 80 parlementaires français s'étant opposés au maréchal Pétain en juillet 1940, ce qui mène à son exil en Suisse, pays où Edmond de Rothschild grandit et se lance dans les affaires[2].

Il se marie une première fois en 1958 avec Veselinka Vladova Gueorguieva puis divorce. Le 26 juin 1963, Edmond de Rothschild épouse à Paris l'actrice Nadine Lhopitalier, avec qui il a eu un enfant, Benjamin (1963-2021)[3].

Biographie

Edmond de Rothschild en 1961.
Edmond de Rothschild en 1961.

Carrière

Edmond de Rothschild démarre ses études supérieures à l'université de Genève, puis étudie le droit à Paris[4]. Il rejoint la banque Rothschild et y travaille pendant 3 ans. En 1953, il fonde la Compagnie Financière (LCF) Edmond-de-Rothschild à Paris[1]. En 1961, il reprend 34% du Club Med[5]. En 1965, il lance la Banque privée Edmond de Rothschild (BPER) à Genève, puis au Luxembourg en 1969[6], année de lancement du modèle d'investissement dans les fonds de fonds[7].

En 1973, il rachète aux États-Unis la Bank of California pour en faire la structure mère de ses investissements dans le pays. Il la revend en 1985[1],[8].

En 1976, il accepte le contrat proposé par Vincent Bolloré de reprendre ensemble les rênes de l'entreprise familiale bretonne. Il quitte cependant cette aventure en 1981[9]. En 1982, il participe à hauteur de 10% dans la nouvelle structure de son cousin, Rothschild & Cie, une participation qu'il maintient jusqu'en 2018[1]. Entre 1985 et 2001, pour se diversifier dans le marché des fleurs, il prend 45% de Monceau Fleurs et finance son développement[10].

Israël

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la famille fait don de ses terres au nouvel État israélien, à l'exception de la ville Césarée que le baron Edmond de Rothschild fait propriété de la Fondation Rothschild de Césarée co-détenue par l'État à la fin des années 1950[11].

Après l'indépendance de l'État d'Israël, il met en place plusieurs fonds d'investissements financés par sa propre banque dans le pays, la Israel General Bank, fonds qui visent à dynamiser l'économie du pays[12]. Il fonde également la Clali Bank qui participe à de nombreux projets d'envergure dans le pays, et qu'il revend en 1996[13].

En 1968, le ministre des finances israélien Pinchas Sapir organise la "conférence de millionnaires" au cours de laquelle les leaders économiques mondiaux, dont Edmond de Rothschild, contribuent chacun 100 000 dollars pour la création du fonds d'investissement Israel Corporation[14].

Dans les années 1980, il participe à la construction du bâtiment de la Cour Suprême de Jérusalem[15].

Décès

Dans les dernières années de sa vie, Edmond de Rothschild rencontre des problèmes cardio-vasculaires. Il meurt le 2 novembre 1997 à l'âge de 71 ans des suites de complications respiratoires. Il est enterré au Château Clarke. Son fils Benjamin lui succède aux rênes de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild[2],[1],[4].

Autres activités

Terroir

En 1973, Edmond de Rothschild rachète le domaine viticole Château Clarke, alors à l'abandon. De 1974 à 1978, il le reconstitue entièrement, redonnant naissance à 54 hectares de surface viticole[16]. En 1981, son domaine produit 400 000 bouteilles[17]. Il est également propriétaire de SavourClub, le leader en France de la vente à distance de vin[3].

Au début des années 1990, par nostalgie pour la saveur du brie de Meaux de son enfance, le baron Edmond de Rothschild lance dans la ferme des Trente Arpents, terres de la famille en région parisienne, une production artisanale de brie. L'originalité de la ferme tient dans la concentration de toutes les unités de production : productions fourragères, production laitière et transformation fromagère sur le site, uniquement avec le lait produit dans la ferme. La ferme des Trente Arpents devient l'unique producteur fermier des bries de Meaux et de Melun[18].

En 1998, le Prix Baron Edmond de Rothschild du jeune sommelier, organisé avec l'Association des Sommeliers de Paris, est créé en son honneur[19],[20].

Voile

Monocoque Gitana VI

Dans les années 1960, le baron Edmond de Rothschild ranime la passion familiale pour la course nautique avec la mise à l'eau du Gitana III qui abandonne le moteur pour la voile. Les modèles Gitana qui suivent sont développés par de grands cabinets d'architectes, et gagnent de nombreuses courses, dont le Fastnet Race de 1965 (Gitana IV)[21].

En 1984, il fonde et préside la Classe A dite des « Maxi ». En 1986, à l'occasion de la Coupe du Monde de la série à Cannes, Edmond de Rothschild lance le Gitana Sixty (8 mètres jauge internationale) que son fils Benjamin porte à la victoire pour ensuite offrir le titre à son père[21]. Benjamin prend la relève en 2000 en créant le Gitana Team[22].

Hôtellerie

En 1960, LCF reprend le Chalet Eve dans les Alpes[23]. Héritier du chalet du Mont d'Arbois lancé à Megève par sa mère Noémie de Rothschild en 1924, il l'agrandit en 1963, et y fait installer un cours de golf dessiné par Henry Cotton en 1964. En 1979, le chalet se transforme en hôtel commercial. Les Mégevans surnomment le baron « Edmond d'Arbois »[24].

Autres mandats

Distinctions

  • 1990 : Officier des Arts et des Lettres[4]
  • 1994 : Officier de la Légion d'Honneur[4]

Notes et références

  1. (en) Frank J. Prial, « Baron Edmond de Rothschild, 71, French Financier, Dies », New York Times, (lire en ligne)
  2. Nathalie Raulin et Renaud Lecadre, « La finance perd un Rothschild très discret. Le banquier Edmond est mort hier. Son fils Benjamin lui succède », Libération, (lire en ligne)
  3. (en) Nicholas Faith, « Obituary: Baron Edmond de Rothschild », Independent, (lire en ligne)
  4. (en) « French Banker Edmond de Rothschild, 71 », Chicago Tribune, (lire en ligne).
  5. K. Steven Vincent et Alison Klairmont-Lingo, The human tradition in modern France, Rowman & Littlefield Publishers, , , p. 194.
  6. (en) « Group Edmond de Rothschild », sur The Rothschild Archive.
  7. (en) Bill McIntosh, « Banque Privée Edmond de Rothschild », The Hedge Fund Journal, no 46, date inconnue (lire en ligne).
  8. (de) « Rothschild-Clan: Lust am Wiederaufstieg », Der Spiegel, (lire en ligne).
  9. Fiorina Capozzi, Vincent Bolloré. Le nouveau roi des médias européens, goWare, (ISBN 978-88-6797-509-9, lire en ligne).
  10. Corine Moriou, « Monceau Fleurs ou l'épanouissement par la franchise », L'Express, (lire en ligne).
  11. « À propos de la famille Rothschild et la Fondation », sur The Caesarea Edmond Benjamin de Rothschild Corporation
  12. (en) « Cartography World Governance Rothschild », sur Archive.org
  13. (en) Orna Raviv, « Rothschilds Return », Globes, (lire en ligne)
  14. (en) « Reaping Riches from Investing in Israeli Natural Resources », Israel High-Tech and Investment Report, (lire en ligne)
  15. (en) Haim Yacobi, « A Critical Discourse Analysis of the Construction of the Israeli Supreme Court Building in Jerusalem », Ucl.ac.uk, (lire en ligne)
  16. « Château Clarke », sur Champagne Barons de Rothschild
  17. Chloé Consigny, « Edmond de Rothschild, une holding très lifestyle », The Good Life, (lire en ligne)
  18. Édouard Lederer, « Et les Rothschild se firent fromagers », Les Échos, (lire en ligne)
  19. « Remise du Prix Baron Edmond de Rothschild du jeune sommelier », Edmond de Rothschild, (lire en ligne)
  20. « Prix Edmond de Rothschild », sur Prix-litteraires.net
  21. « Gitana, une saga de légende », sur Gitana Team
  22. « Héritier de deux noms », Les Échos, (lire en ligne)
  23. (en) Helene Ramackers, « Spectacular Snow & Ski Resorts Around the World », Upscale Living Magazine, (lire en ligne)
  24. « Chalet du Mont d'Arbois : et Rothschild créa Megève… », Le Figaro, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Herbert R. Lottman, The Return of the Rothschilds, I.B. Tauris, , 405 p. (ISBN 978-1-85043-914-1)

Articles connexes

Liens externes

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