Double Assassinat dans la rue Morgue

Double Assassinat dans la rue Morgue (The Murders in the Rue Morgue) est une nouvelle de l’écrivain américain Edgar Allan Poe, parue en avril 1841 dans le Graham's Magazine, traduite en français par Isabelle Meunier[1] puis, en 1856, par Charles Baudelaire pour le recueil Histoires extraordinaires.

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Double Assassinat
dans la rue Morgue

Illustration par Aubrey Beardsley, 1895.
Publication
Auteur Edgar Allan Poe
Titre d'origine
The Murders in the Rue Morgue
Langue Anglais américain
Parution avril 1841
Graham's Magazine
Intrigue
Genre Littérature policière
Lieux fictifs Paris
Personnages Auguste Dupin
Nouvelle précédente/suivante

C'est la première apparition du détective inventé par Poe, le chevalier Auguste Dupin qui doit résoudre l'énigme d'un double meurtre incompréhensible pour la police. Cet enquêteur revient dans les nouvelles Le Mystère de Marie Roget et La Lettre volée.

Résumé

Double Assassinat dans la rue Morgue met en scène le détective Dupin et l'un de ses amis, qui joue le rôle de narrateur. L’histoire se déroule à Paris, au XIXe siècle. Cependant, la plupart des lieux cités dans la nouvelle, dont la rue Morgue, n'existent pas[2].

Le début de la nouvelle est une réflexion sur l'importance qu'on donne à l'analyse dans l'esprit humain. La suite est un exemple qui décrit l'incroyable capacité d'analyse de Dupin, qui devine à quoi pense son ami juste en observant ses mouvements en marchant dans la rue.

Fac-similé du manuscrit original d'Edgar Allan Poe de Double Assassinat dans la rue Morgue.

Dupin et le narrateur apprennent alors qu'un meurtre déroute les policiers français : on a retrouvé les cadavres de deux femmes de la famille Lespanaye, une mère et sa fille, qui vivaient comme des vieilles filles dans un immeuble de la rue Morgue. Le corps de la fille, présentant des marques de strangulation, était violemment encastré dans le conduit de cheminée. Celui de la mère, la gorge tranchée net, a été trouvé à moitié décapitée sur les pavés de la cour derrière l'immeuble.

Or, il n'y a ni mobile pour le crime, ni même une explication plausible. Les fenêtres sont fermées et bloquées de l'intérieur et personne n'a pu s'enfuir par la porte puisque des gens, entendant les cris, s'y sont précipités. Tous les témoins (les voisins ayant entendu une partie de la scène) s'accordent à dire qu'il y avait deux voix, bien distinctes, dont une grave, parlant français. Cependant, personne ne peut s'accorder sur la deuxième qui paraît étrangère à tous les témoins. Ceux-ci sont pourtant de plusieurs nationalités.

Dupin décide de résoudre l'affaire. Grâce à ses contacts dans la police, il peut fouiller le lieu du crime, et grâce aux indices, parvient à la conclusion sans que le lecteur ne le sache à ce moment-là.

Avec le sens de la mise en scène qui lui est propre, Dupin décide de mettre une annonce dans le journal signalant qu'il a retrouvé... un orang-outan.

Le soir même, un marin ayant signalé la disparition de son orang-outang vient le chercher chez Dupin. Ce dernier lui explique alors sa théorie. Confondu par les conclusions de Dupin, le maître avoue : son primate est effectivement le coupable, et la première voix entendue est la sienne (il l'avait poursuivi pour le rattraper et l'empêcher de faire une bêtise).

Gravure illustrant la nouvelle de Daniel Vierge, 1870.

La force du primate lui a permis de coincer le corps d'une victime dans le conduit de la cheminée, tête vers le bas, semble-t-il pour cacher sa faute ; la seconde personne ayant été poussée vers l'extérieur, où elle s'est désarticulée.

Adaptations

Cinéma

Télévision

Théâtre

  • 2012 : Double Assassinat dans la rue Morgue de Gaële Boghossian et Paulo Correia, création du TNN ;
  • 2013 : Double Assassinat dans la rue Morgue de Pascal Montel, Prix de la Meilleure adaptation Les P'tits Molières 2013, création La Compagnie Neo Vent - La Fabrik à Pestacs.

Bandes dessinées

Musique populaire

Livre audio

  • Double Assassinat dans la rue Morgue lu par le comédien Serge Djen, éditions Des oreilles pour lire, 2009.

Notes et références

  1. Arthur Hobson Quinn, Edgar Allan Poe, critical biography, The Johns Hopkins University Press, 1998, p. 519. Cette traduction est parue dans le numéro du 31 janvier 1847 de la revue socialiste La Démocratie pacifique, dont le directeur était Victor Meunier, fouriériste et mari de la traductrice, qui était d'origine anglaise.
  2. « Double assassinat dans la rue Morgue », sur France Culture (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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