Delphine de Custine

Delphine de Sabran, marquise de Custine, née à Paris le , et morte le à Bex, en Suisse, est une femme de lettres et salonnière française.

Après avoir été incarcérée et avoir perdu son mari, guillotiné durant la Révolution, elle se consacre à l'éducation de son fils, Astolphe-Louis-Léonor, marquis de Custine, l'emmenant en Italie et en Suisse. Libre penseuse, elle est ensuite une figure littéraire et sociale de premier plan durant la période napoléonienne.

Biographie

Delphine de Sabran naît à Paris le dans la maison de Sabran, une famille de la noblesse française[1],[2]. Elle est la fille de Joseph de Sabran, comte de Grammont et de Beaudinar et de Françoise Éléonore Dejean de Manville. Elle est une descendante de Marguerite de Provence, épouse de Saint Louis. Son père décède en 1775 et sa mère se remarie plus tard avec le poète Stanislas de Boufflers.

Delphine de Sabran épouse Armand Renaud-Louis-Philippe-François de Custine, le fils d'Adam Philippe, comte de Custine[3]. Ils ont un fils, Astolphe-Louis-Léonor, marquis de Custine[4].

Pendant la Révolution française, Delphine de Custine défend son beau-père devant le Tribunal révolutionnaire. Elle est emprisonnée à la prison des Carmes avec son mari et son beau-père, mais est libérée postérieurement à la chute de Maximilien Robespierre[1],[3],[5]. Après sa libération, elle parvient à récupérer une partie des biens familiaux qui avaient été saisis. Son mari et son beau-père sont tous deux guillotinés sous la Terreur[4]. Proche de certains cercles politiques, Delphine de Custine a plusieurs amants dont François-Antoine de Boissy d'Anglas, Francisco de Miranda et Joseph Fouché[6].

En 1803, sur les conseils de François-René de Chateaubriand, dont elle est très proche, Delphine de Custine achète le château de Fervaques. Elle se met à la peinture, et son œuvre est saluée par Elisabeth Vigée-Lebrun. Elle anime également des salons littéraires et artistiques à Fervaques. Dans ses salons se retrouvent, entre autres, Chateaubriand, Henri-Philippe Gérard et Charles-Julien Lioult de Chênedollé.

Hommages et postérité

En 1802, Germaine de Staël développe son personnage principal en s'inspirant directement de Delphine de Custine pour son roman Delphine[1].

Connue pour sa beauté et son intelligence, Laure Junot d'Abrantès la décrit ainsi : « une de ces belles créatures que Dieu donne au monde dans un moment de munificence »[3].

Chateaubriand a écrit à son sujet dans ses Mémoires d'outre-tombe.

Les mémoires de Delphine de Custine ont été publiés en 1912[7].

Références

Portrait de Delphine de Custine.
  1. « Delphine de Custine », Amis de Custine
  2. Maugras, pp. 370371.
  3. Crowley, Francis J., « Balzac and the Marquis de Custine », PMLA, vol. 58, no 3, , p. 790–796 (DOI 10.2307/458834, JSTOR 458834)
  4. « Marquis Astolphe de Custine Letters to Comtesse Merlin, 1836-1855 », dla.library.upenn.edu
  5. « The Scar of Revolution », UC Press E-Books Collection, 1982-2004 (consulté le )
  6. Wood, « Tony Wood · Nation of Mutes: Marquis de Custine · LRB 24 August 2000 », London Review of Books,
  7. Maugras et de.), « Memoires of Delphine de Sabran, Marquise de Custine », sur Google Books, W. Heinemann,

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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