Maison de Sabran

La maison de Sabran est une illustre famille de Provence d'extraction chevaleresque éteinte en 1847[1] en la personne d'Elzéar-Louis de Sabran, lieutenant-général, pair de France héréditaire en 1815, duc-pair en 1825.

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de Sabran

Armes de la famille : de Sabran

Blasonnement de gueules, au lion d'argent
Devise Noli irritare leonem
Branches de La Tour d'Algues
Période Xe siècle au XIXe siècle
Pays ou province d’origine Vaucluse
Allégeance Royaume de France
 Royaume de Naples
Fiefs tenus baronnie de Sabran
comté souverain de Forcalquier
Demeures Château de Sabran

Château de Magnanne

Sans enfant de Victorine-Antoinette de Pontevès, il institua comme héritiers les deux neveux de sa femme : Edouard et Léonide de Pontevès-Bargème en faveur desquels une ordonnance royale de 1828 et des lettres patentes de 1829 autorisèrent la transmission du titre de duc de Sabran. Le nom de Sabran est depuis porté dans la famille de Pontevès par adoption en 1832[1].

Origine

Elle tire son nom de la baronnie de Sabran à proximité de Bagnols sur Cèze dans le Nord du Gard et qui possédait aussi en Languedoc des biens importants à Beaucaire et une portion de la ville Uzès qui lui échut par suite du mariage vers 1156 de Rostaing II avec Roscie du Caylar, petite-fille d'Elzéart d'Uzès. Les anciens seigneurs de Sabran se qualifiaient par la grâce de Dieu, connétables des comtes de Toulouse.

Elle s’enorgueillit de compter deux saints catholiques : Elzéar de Sabran canonisé en 1369, et sa femme Dauphine ou Delphine, proclamée bienheureuse, pour leur amour mystique et leur amour des humbles, qui font encore l'objet d'une procession chaque mois de septembre à Ansouis, dont le domaine seigneurial appartint à leur famille dès le Xe siècle, puis de 1836 à 2008.

Plusieurs de ses membres furent chevaliers de l’ordre de Malte, maréchaux du royaume de Naples ou officiers supérieurs dans la Marine royale.

Ils furent aussi comtes d'Ariano, comtes souverains de Forcalquier, comtes de Sabran, puis de Sabran-Pontevès, baron d’Ansouis, pairs de France et ducs. La famille fut reçue aux honneurs de la Cour.

Armes et devise

Les armes de Guillaume Ier de Sabran
  • Armes : De gueules, au lion d'argent.
    • Les armes de Guillaume Ier de Sabran, de gueules, au lion d'or, différentes de celles de ses descendants, figurent dans la salle des croisades du château de Versailles. Ce sont les mêmes que celles de la ville d'Ansouis.
  • Devise : Noli irritare leonem ou Immobilis intermobilia nixus
  • Sobriquet : Simplicité de Sabran.

Les Sabran dans l'Histoire

Tableau d'Elzéar (1285-1323) et Delphine (1283-1360) de Sabran dans le chœur de l'église de Puymichel.
  • Descendant de Charles Martel par sa fille Aude l'épouse de Théodoric d'Autun et de son fils Pépin le Bref l'époux de Bertrade de Laon qui donneront respectivement naissance à Mathilde et Gueraud d'Auvergne le couple à l'origine des Amic de Sabran puis des Sabran.
  • Leur petite fille Avigerne, épouse d'Aigulfe de Maguelone, donnera naissance au fameux saint Benoît d'Aniane (vers 750-821), dont le fils Amicus de Maguelone épousera une comtesse d'Avignon dont la fille N Amicus d'Avignon sera la mère de Pierre Amic lui-même, père de Rostaing Ier de Sabran, l'époux de Belletrude de Tresques, qui recevra le village et le château d'où il tirera son nom.
  • Son fils Emmenon Ier de Sabran portera le nom d'Aimeri de Roca, qui épousera Emmengarde de Béziers, recevra en héritage le château et le village de la Roque ainsi que ses dépendances.
  • Rostaing II (993-1006), le fils d’Emenon, recevra le château de Sabran.
  • Emenon de Sabran (avant 1006-1043) fut présent le avec le comte de Toulouse Guillaume III Taillefer et plusieurs grands seigneurs à l’acte de fondation du monastère Saint-Pierre-de-Sauve.
  • Rostaing II épousera Simone de Posquières, qui lui donnera Emenon II de la Roque, qui assiste en 1066 avec son fils Hugues de la Roque évêque d’Uzès, né de N de Savoie et marié à Guillemette de Nîmes, à l'acte passé dans l'église Saint-Baudile de Nîmes, par Raymond IV, en faveur de l'abbaye de Saint-Gilles du Gard, Gibelin de Sabran et Guillaume Ier de Sabran.
  • Guillaume Ier de Sabran (entre 1055 et 1105) épousera sa cousine Adalasie Amic, fille de Pierre Amic et Agnès d'Avignon descendante de Louis Boson l'Aveugle roi de Provence, et arrière-petite-fille de Louis le Pieux et d'Anne de Constantinople. Il est connu pour avoir fait construire la chartreuse de Valbonne aux toits bourguignons qui se trouve dans une forêt entre la Roque et Goudargues, où il possédait des biens.
  • Le fils de Guillaume Ier, appelé Guillaume de Châteauneuf épousera Constance Amic, la petite fille de Pierre Amic et Agnès d'Avignon ; leur fils Rostaing III de Sabran épousera Roscie d'Uzès qui apportera une partie de cette ville en héritage aux Sabran, dont le fils Rainon II d'Uzès épousera Garsinde de Forcalquier et leur petit-fils Guiraud Amic II de Sabran épousera Alix de Forcalquier. Leur fils Guillaume IV de Sabran, quant à lui, épousera Guillemette Amic fille de Guiraud Amic 1er et Galburge du Caylar et petite fille de Guillaume de Châteauneuf et Constance Amic.
  • Guillaume de Châteauneuf et Constance Amic auront un autre fils : Guillaume IV de Sabran qui, lui, épousera Emmengarde Mévouillon ; leur descendance se liera aux seigneurs des Baux, de De Banne, aux Sabran et aux de Nicolaï.
  • Leur fils Pierre de Castelnau, légat du pape, épousera à son tour Dauphine de Sabran de la Roque, fille de Raimond Bernard de la Roque, lui-même fils d'Hugues de la Roque évêque d'Uzès.
  • Guillaume de Sabran, fils de Géraud Amic et d'Adélaïde de Forcalquier.
  • À la mort de Guillaume II de Forcalquier, il s'appuie sur le non-respect des dispositions testamentaires de Bertrand de Forcalquier pour en revendiquer l'héritage. Il prend le titre de comte de Forcalquier en 1202-1204, réussit à s'emparer de Forcalquier et d'une partie importante du domaine. Il accorde des franchises à Sisteron, avant que Raymond Bérenger de Provence ne s'échappe de Catalogne et n'obtienne reconnaissance de fidélité de ses sujets. En 1220, il obtint la moitié sud du comté[2].
  • Louis Hector Honoré Maxime de Sabran (1739-1811), dernier évêque de Laon, grand aumônier de la reine Marie-Antoinette, député du clergé aux États généraux de 1789, opposant à la constitution civile du clergé. Si le nom des Sabran reste attaché au domaine d'Ansouis dans le Luberon, il peut se targuer d'être lié aux grandes familles d'Europe. Philippine de Sabran sera l'aîeule des princes de Monaco et la reine d'Angleterre parlera des Sabran en les appelant ses cousins car Garsinde de Sabran, l'épouse d'Ildefonse de Provence, aura un fils du nom de Raymond Béranger dont l'épouse, Béatrice de Savoie, donnera naissance à 4 filles mariées aux rois de France, de Cornouailles et d'Angleterre.
  • Un des descendants de Garsinde de Sabran sera le Prince de Conti, Procureur du roi et Baron de Bagnols, qui à ce titre prétendra au domaine de la Roque aux fils du capitaine Guillaume de la Gorce dont l'épouse Catherine Blisson est une descendante de Rostaing II de Sabran par son fils Rostaing de Posquières.
  • La famille de Sabran verra son descendant Elzéar de Sabran canonisé par le pape Urbain V (Guillaume Grimoard)[3]. .
  • Si au fil du temps, par voie de succession, le domaine de Sabran s'est trouvé divisé, il comprenait tout le nord-est du Gard depuis le Mas Sabin jusqu'au Sud de Meynargues, comprenant les villes connues de Pont-Saint-Esprit, Bagnols-sur-Cèze, Tavel connu pour ses vins, Lirac, Saint-Victor-la-Coste, Lussan, Vallérargues et toutes les parties des domaines apportés par leurs épouses comme Uzès, Posquières, le Caylar, les Baux, Forcalquier etc.
  • Le , le domaine ancestral, propriété indivise depuis 1973, a quitté le patrimoine des Sabran-Pontevès par une vente judiciaire ordonnée par le tribunal de grande instance de Paris, à la requête de la seule cohéritière, la princesse Jacques d'Orléans, « duchesse d'Orléans », née Gersende de Sabran-Pontevès, en litige avec ses trois frères et qui, souhaitant sortir de 25 ans d'indivision, a provoqué le partage et la vente des biens constituant le patrimoine familial.
    À propos de cette vente, Elzéar de Sabran-Pontevès, fils de Géraud, maire de la commune, a dit : « Le propriétaire vient d'acheter une simple carcasse (sic), mais il n'aura jamais l'âme de notre famille. Le château s'est vendu hier à 4,7 millions d'euros, ce qui est le prix d'une propriété dans le Luberon. Judas[4] n'aura pas l'argent escompté de cette vente »[5]. Pierre Cardin ayant surenchéri, une seconde vente eut lieu le au profit de Gérard et Frédérique Rousset-Rouvière, qui l'acquirent "à la troisième bougie" pour 5,6 millions d'euros[6].

Liste des ducs de Sabran

Famille de Sabran (éteinte) :

  • Elzéar Louis Zozime (1764-1847), 1er duc de Sabran en 1825. Il adopte les jumeaux Marc Édouard et Joseph Léonide de Pontevès, neveux de son épouse et leur transmet son nom.

Famille de Ponteves :

  • Marc Édouard de Sabran-Pontevès (1811-1878), (2e duc de Sabran), neveu du précédent, duc de Sabran-Pontevès par lettres patentes du , l'autorisant à relever le titre de son oncle.
  • Elzéar Charles Antoine de Sabran-Pontevès (1840-1894), (3e duc de Sabran), fils du précédent
  • Edmond Marie Zozime de Sabran-Pontevès (1841-1903), (4e duc de Sabran), frère du précédent, époux de Charlotte de la Tullaye, avec laquelle il hérite en 1883 du château de Magnanne à Ménil (Mayenne), village dont il sera maire de 1883 à 1896
  • Hélion Louis Marie Élzéar de Sabran-Pontevès (1873-1920), (5e duc de Sabran), fils du précédent
  • Amic René Louis Marie Élzéar de Sabran-Pontevès (1879-1963), (6e duc de Sabran), frère du précédent, maire de Ménil de 1908 à 1912
  • Marie Joseph Elzéar Gustave Jean Foulques de Sabran-Pontevès (1908-1973), (7e duc de Sabran), cousin des précédents, descendant de Joseph Léonide de Pontevès.
  • Charles Elzéar Marie Joseph Adrien de Sabran-Pontevès (1937), (8e duc de Sabran), fils du précédent

Autres membres

  • Gersende de Sabran-Pontevès (1912-2013), maire de Tramayes (1971-1989), fille d'Amic de Sabran-Pontevès, 6e duc de Sabran et épouse d'Amaury de Chansiergues d'Ornano puis de Christian de Quatrebarbes. Gersende de Quatrebarbes fut présidente d'honneur de l'association Vendée Militaire[7], succédant à cette fonction au prince Gonzalve de Bourbon, duc d'Aquitaine.
  • Gersende de Sabran-Pontevès (née en 1942), sa cousine, fille de Foulques de Sabran-Pontevès, 7e duc de Sabran et épouse de Jacques d'Orléans, duc d'Orléans.
  • Jean Henri, comte de Sabran-Pontevès (né en 1939), frère de la précédente, a eu quatre filles.
  • Géraud Marie de Sabran-Pontevès, vicomte de Sabran (né en 1943), frère du précédent ; maire d'Ansouis, a eu quatre fils.

Descendance

Rostaing de Sabran, seigneur de Tresques et de Lirac, conseiller du comte de Toulouse
x Belletrude des Baux
│
└─> Emenon
    x Ermengarde de Béziers
    │
    └─> Rostaing
        ├─> Emenon
        │
        ├─> Guillaume
        │   │
        │   ├─> Pierre
        │   │
        │   ├─> Rostaing, seigneur d'Uzès épouse en 1re noce : Constance Amic fille de Giraud Amic (1094 - 1102), c'est elle qui apporte Ansouis dans la famille de Sabran H 117 (AD 30)
        │   │   x en 2e noce : Roscie d'Uzès, dame du Caylar
        │   │   │
        │   │   ├─> Rainier de Sabran, seigneur du Caylar et d'Ansouis, co-seigneur d'Uzès
        │   │   │   x 1) Garsende (v. 1155 - ?), comtesse de Forcalquier, dame de la Tour d'Aigues et d'Ansouis
        │   │   │   │ │
        │   │   │   │ ├─> Garsende (1180-1242), comtesse de Forcalquier
        │   │   │   │ │   x Alphonse II, comte de Provence
        │   │   │   │ │
        │   │   │   │ └─> Béatrix (1182-vers 1248), comtesse de Gap et d'Embrun, dame du Caylar
        │   │   │   │     x Guigues VI de Bourgogne, dauphin du Viennois, comte d'Albon, de Gap et d'Embrun
        │   │   │   │
        │   │   │   x 2)
        │   │   │     │
        │   │   │     ├─> Guillaume, baron d'Ansouis, comte d'Ariano
        │   │   │     │   │
        │   │   │     │   ├─> Elzéar, seigneur d'Ansouis, de Cucuron et de Vaugines, co-seigneur d'Uzès
        │   │   │     │   │   x Cécile d'Agoult
        │   │   │     │   │
        │   │   │     │   └─> Ermengol
        │   │   │     │
        │   │   │     └─> Raine, seigneur de la Tour d'Aigues
        │   │   │         x Philippine de Mamolène
        │   │   │         │
        │   │   │         ├─> Rostaing, seigneur de la Tour d'Aigues
        │   │   │         │
        │   │   │         └─> Garsende
        │   │   │             x Guillaume Adhémar de Monteil, seigneur de Grignan et de Peypin d'Aigues
        │   │   │ 
        │   │   └─> Elzéar, seigneur du Caylar
        │   │       x Guillemette de Sabran
        │   │ 
        │   ├─> Guillaume
        │   │   │
        │   │   ├─> Giraud
        │   │   │   x Galburge du Caylar
        │   │   │
        │   │   └─> Guillaume
        │   │
        │   └─> Emenon 
        │
        └─> Gibelin (-1112), archevêque d'Arles (1108-1112), légat du pape (1107-1107), patriarche de Jérusalem (1108-1112)

Notes et références

  1. Henri Jougla de Morenas "Grand Armorial de France" tome 6, page 110-111.
  2. Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I, 2011, p. 483-486.
  3. « Saint Elzéar de Sabran et la Bienheureuse Delphine », sur Archives Historiques (consulté le )
  4. Judas étant leur tante Gersende, « duchesse d'Orléans »
  5. Mélodie Testi, « Le château d'Ansouis a été vendu 4,7 millions d'euros », La Provence, .
  6. Mélodie Testi, « Un couple d'Aixois (famille Rousset-Rouvière) souffle le château d'Ansouis au couturier Pierre Cardin », La Provence, .
  7. Lundi 24 juin 2013 : la Vendée Militaire en deuil, blog de l'association Vendée Militaire.

Bibliographie

  • Luc Antonini, Une grande famille provençale. Les Sabran-Pontevès, Marseille : autoédition, 1995, 232 p.
  • Jean-Christophe Robert, Les Châtelains du Lac. Une famille du grand monde à Sigean (1731-1945), Toulouse : autoédition, 2021, 376 p.
  • Duchesse de Sabran-Pontevès, Bon sang ne peut mentir, Paris : Jean-Claude Lattès, 1987, 311 p. Roselyne Manca de Vallombrosa, fille du comte de ce nom et d'Adrienne Lannes de Montebello, a épousé en 1936 Foulques, comte puis duc de Sabran-Pontevès, fils du comte de ce nom et de la princesse Constance de Croÿ. Elle livre ses souvenirs dans ce livre.

Articles connexes

Propriétés de la famille de Sabran-Pontevès

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