Dany Carrel

Yvonne du Chaxel, dite Dany Carrel, est une actrice et chanteuse française, née le [1] ou le [2] à Tourane, en Indochine française (aujourd'hui Đà Nẵng, au Viêt Nam).

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Dany Carrel
Nom de naissance Yvonne Suzanne Chazelles du Chaxel
Naissance [1]
[2]
(selon les sources)[3]
Tourane, Annam, Indochine
Nationalité  Française
Profession Actrice
Films notables Des gens sans importance
La Petite Vertu
Le Pacha
Un idiot à Paris
Pot-Bouille
Porte des Lilas

Biographie

Jeunesse et éducation

Tout comme sa sœur Alice, d'un an sa cadette, elle est née en Indochine française des amours d'Aimé Chazelles du Chaxel, directeur des douanes, et d'une Vietnamienne prénommée Kam, maîtresse de son père. Cette double origine lui vaut très vite le surnom d'« annamite » (mot désignant alors les Vietnamiens). Elle ignorera longtemps les vraies raisons de ce qu'elle considère plus comme un sobriquet que comme une marque d'affection.

À l'âge de quatre ans, son père étant mort, elle est placée par sa belle-mère [4], née Juliette de Vriès[5], dans l'orphelinat Saint-Joseph du hameau des Voisins, à Louveciennes, tenu par des Sœurs de Saint Vincent de Paul. Elle reste à l'orphelinat jusqu'à ses treize ans. Le curé de la paroisse, l'abbé Bel, lui fait découvrir son premier film, Arènes sanglantes sorti en . Après un passage par Marseille où elle est scolarisée au collège Anatole-France avec sa sœur qu'elle revoit ainsi quelques mois, elle revient avec Juliette à Paris et suit les cours du lycée Edgar-Quinet. Décidée à devenir comédienne après avoir vu, à la Comédie-Française, une adaptation du roman L'Ami Fritz, des écrivains lorrains Erckmann-Chatrian, et encouragée par l'abbé Bel plus que par sa belle-mère, elle prend des cours du soir auprès de Mme Bauer-Thérond, aux côtés notamment de Roger Carel et de Roger Hanin, tout en travaillant comme secrétaire pour financer ses leçons. Après de la figuration, elle commence par des rôles dans le théâtre classique, en jouant les ingénues (L'École des femmes, La Double Inconstance). Et c'est au cours d'une audition au théâtre de la Potinière qu'elle est remarquée par le cinéaste Henri Decoin[6].

Carrière d'actrice

Son nom de scène a été suggéré par Henri Decoin qui l'engagea pour son film Dortoir des grandes, car il jugeait le sien Chazelles du Chaxel bien trop long sur une affiche de cinéma. C'est à partir d'un manuscrit sur la vie du docteur Alexis Carrel qui figurait sur son bureau, qu'il proposa le nom de Carrel. Et l'actrice choisit le prénom de « Dany » qui ne permettait aucun diminutif comme les « Vovonne » ou « Vonette » de son enfance qu'elle détestait. Elle tourne alors pour le cinéma et apparaît notamment dans Porte des Lilas et Pot-Bouille, en 1957. Elle continuera néanmoins à jouer au théâtre, via les Galas Karsenty-Herbert. Elle tourne de nombreux films jusqu'à la fin des années 1960 qui lui offrent des premiers rôles ou des seconds rôles importants : Quai du Point-du-Jour, Du grabuge chez les veuves, Piège pour Cendrillon, Le Pacha, la Prisonnière ou Clérambard. Elle sera ainsi la partenaire d'acteurs aussi réputés que Gérard Philipe, Danielle Darrieux, Jean Gabin, Jean Marais ou Philippe Noiret. À partir du début des années 1970, elle se fait beaucoup plus rare au cinéma et plus présente à la télévision et au théâtre[7].

Mariée avec François Mosser, administrateur de sociétés, le 5 mars 1970 elle donne naissance à sa fille Laurence[8].

En , Dany Carrel a publié son autobiographie, L'Annamite, chez Robert Laffont dans la collection Vécu, livre qui sera adapté pour la télévision par Thierry Chabert[9]. Elle y évoque notamment son enfance et sa souffrance de ne pas connaître sa « vraie » mère, son père étant en outre mort lorsqu'elle avait trois ans. La publication de cette autobiographie va offrir l'occasion à Jean-Pierre Foucault[10], dans le cadre de son émission Sacrée Soirée, de faire entrer en contact la mère et la fille, pour la première fois[7].

Dany Carrel se retire du monde du spectacle, en 1996, après la réalisation et diffusion d'un téléfilm en 1995 intitulé L'Annamite, et qui est réalisé d'après son livre de souvenirs, qui porte le même nom.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Discographie

Notes et références

  1. Dany Carrel sur Les gens du cinéma.com, « Extrait de naissance n° 1934.MUN..00006. reçu du Ministère des Affaires étrangères ».
  2. Voir :
    • la notice BnF no FRBNF12233521 ;
    • Vincent Pinel, Le siècle du cinéma, Bordas, , 472 p. (ISBN 2-04-018556-9, notice BnF no FRBNF36680867), p. 161 ;
    • et l'autobiographie de l'actrice. Au dernier chapitre de son livre, elle reçoit, en , une lettre de son demi-frère vietnamien (sa mère n'écrivant pas le français, et Carrel ne lisant pas le vietnamien), qui dit : « Maman va bien. Elle a maintenant soixante-quinze ans et ses cheveux sont tout blancs. […] Maman avait vingt ans à la naissance d'Yvonne et dix-huit mois plus tard est née Alice » (p. 438). Cela pourrait peut-être confirmer l'année de naissance de , et montrer les difficultés de Dany Carrel pour connaitre avec précision ses origines (c'est d'ailleurs le thème central du livre). Beaucoup de sites internet évoquent l'année .
  3. En déclarant le décès de sa belle-mère, le 15/01/1973, elle s'identifie comme Yvonne du Chaxel femme Mosser, agée de 40 ans
  4. épouse de son père.
  5. Acte de décès n°189 du 15/01/1973, Paris 13ème
  6. Dany Carrel et Marie-José Jaubert, L'annamite, J'ai lu, , 443 p. (ISBN 978-2-277-23459-3).
  7. « La fille de l'Anamite… », sur encinematheque.fr, (consulté le ).
  8. Paris-Presse, L'Intransigeant, 6 mars 1970, p.21 :"Danny Carrel a une fille, Laurence."
  9. Libération, 13 janvier 1995.
  10. Souvenirs, souvenirs. L'animateur dit que cela fait partie de ses meilleurs souvenirs.
  11. L'actrice évoque ce film lors d'une interview donnée à François Chalais en 1960 au cours du festival de Cannes. Blessé par son partenaire, elle laisse son rôle à Magali Vendeuil. Dany Carrel à Cannes, sur ina.fr.
  12. « J'aimais les défis, chanter m'amusait, pourquoi ne pas tenter ? Je chantais « Les Je t'aime », j'avais la voix juste, mais je ne m'aimais pas plus en chanteuse que je ne m'étais aimée en actrice la première fois ou je m'étais vue sur un écran. Je décidai donc d'arrêter ma carrière de chanteuse après mon premier disque. Et pourtant, il était prévu que Gainsbourg écrive pour moi. Je préférai retourner à ma véritable passion : le cinéma. », Dany Carrel, p. 317 de son autobiographie.

Voir aussi

Bibliographie

  • Dany Carrel avec la collaboration de Marie-José Jaubert, L'annamite, Robert Laffont, coll. « Vécu », , 357 p. (ISBN 978-2-221-06928-8, notice BnF no FRBNF35471401).

Liens externes

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