Débats télévisés du premier tour de l'élection présidentielle française

Les débats télévisés du premier tour de l'élection présidentielle française sont des événements politiques et médiatiques des élections présidentielles françaises sous la Cinquième République.

Réservés au second tour de l'élection présidentielle depuis 1974, les débats télévisés du premier tour se déroulent pour la première fois lors de l'élection présidentielle de 2017.

Débats de l'élection présidentielle de 2017

Débat du 20 mars 2017

Pour la première fois en France, les cinq premiers candidats dans les sondages de l'élection présidentielle sont invités à débattre en direct sur TF1 et LCI, ainsi que France 24 (en français et traduit en arabe et en anglais)[2].

D'une durée d'un peu plus de 3 heures, après une introduction dans laquelle les candidats ont défini le président qu'ils seront, le débat est divisé en trois thèmes :

  • le modèle de société (comprenant des questions, entre autres, sur les institutions, la sécurité, l'immigration, l'identité et l'écologie) ;
  • le modèle économique (le travail, le commerce international, la protection sociale et la fiscalité) ;
  • la place de la France dans le monde (la géopolitique, l'Europe, le terrorisme ou encore les frontières)[3],[4].

Les cinq candidats ont eu 2 min pour répondre à chaque question ; au bout de 1 min 30 s, leurs adversaires ont toutefois pu les interpeller[5].

Un des moments marquants du débat fait suite à la question de Marine Le Pen à Emmanuel Macron : « Alors que pensez-vous du burkini ? », à laquelle l'intéressé répond « Vous mentez aux Français en déformant la vérité Madame Le Pen »[6].

Débat du 4 avril 2017

Tout comme celui du 20 mars 2017, ce débat est un événement inédit : pour la première fois en France, l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle se retrouve à débattre en direct. Il est diffusé sur BFM TV et CNews pour la télévision et RMC pour la radio. La présentation est effectuée par deux éditorialistes de chacune des chaînes d'information de la TNT diffusant le débat : Ruth Elkrief pour BFM TV, Laurence Ferrari pour CNews.

D'une durée d'un peu moins de 4 heures, chacun des candidats s'est initialement présenté pendant 1 min avant le début du débat, divisé autour de quatre grandes questions :

  • Comment créer des emplois ?
  • Comment protéger les Français ?
  • Comment moraliser la vie politique ?
  • Comment mettre en œuvre votre modèle social ?

Les candidats ont eu 1 min 30 s pour répondre à chaque question puis 1 min pour leur conclusion.

Plusieurs moments et phrases chocs ont marqué le débat :

  • Philippe Poutou, lorsqu'il est interrogé sur la moralisation de la vie politique, dénonce plusieurs personnalités politiques en raison des affaires de corruption dans lesquelles ils sont suspectés, citant notamment Serge Dassault ainsi que Patrick Balkany et sa famille, avant d'accuser François Fillon et Marine Le Pen de détournement de fonds publics, en raison respectivement de l'affaire des emplois fictifs de Pénélope Fillon Fillon […], plus on fouille, plus on sent la corruption […]. Et ça, ce sont des bonhommes qui nous expliquent qu'il faut de la rigueur, qu'il faut de l'austérité et eux-mêmes piquent dans les caisses publiques. ») et de celle des assistants parlementaires du Front National au Parlement européen Le Pen […], pareil on pique dans les caisses publiques. Là c'est pas ici, c'est l'Europe […]. En plus le FN, qui se dit anti-système, ne s'emmerde pas du tout, se protège grâce aux lois du système grâce à l'immunité parlementaire et donc refuse de se rendre aux convocations policières »). François Fillon rappelle aussitôt à Philippe Poutou le respect de la présomption d'innocence tandis que Marine Le Pen ironisera sur l'hostilité du candidat du NPA envers la police en temps normal : « Ce coup là vous êtes pour la police », ce à quoi l'ouvrier répond « Nous ouvriers, quand on est convoqués par la police, on a pas d'immunité ouvrière, on y va », provoquant les applaudissements de ses soutiens situés derrière lui, ainsi que ceux de Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon.
  • Peu de temps après, quand Marine Le Pen est interrogée à son tour, elle rappelle la protection des délégués syndicaux à Philippe Poutou, dont il a lui-même bénéficié de par son activité syndicale à l'usine Ford de Blanquefort. Puis, devant les multiples questions des deux présentatrices sur les affaires du Front national, elle rétorque : « Excusez-moi, c'est un interrogatoire […] ? Je croyais que c'était un débat mais il semblerait que les procureurs viennent de mettre leurs robes ».
  • Jean Lassalle, lorsqu'il affirme vouloir donner plus d'importance aux communes pour lutter contre la corruption des élus, voit Ruth Elkrief lui rappeler que les élus locaux corrompus existent aussi. Il répond alors à la présentatrice : « Mais vous savez il y a de la corruption partout. Peut-être même qu'il y en a chez les journalistes ».
  • Marine Le Pen, lors d'un échange entre Emmanuel Macron et Nicolas Dupont-Aignan sur la probité du fondateur du mouvement En Marche, accuse les présentatrices d'empêcher le candidat de Debout la France d'interpeller Emmanuel Macron par favoritisme à son égard de façon à lui éviter des questions gênantes sur son passé à la banque Rothschild.

Débat annulé du 20 avril 2017

Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron ont indiqué à la suite du premier débat télévisé du qu'ils ne voyaient pas d'utilité dans l'organisation d'un débat « de dernière minute » avec les 11 candidats à l'élection, remettant en cause leur participation au troisième débat[8].

Saisi par Emmanuel Macron, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a également exprimé des réserves quant à la date choisie par France Télévisions pour la tenue du débat. En effet, elle serait trop proche de la période de réserve de 24 heures qui précède la date du premier tour de l'élection au cours duquel les candidats et leur soutien ont l'obligation de ne pas s'exprimer dans les médias. Un candidat qui aurait été mis en cause au cours du débat organisé par France Télévisions n'aurait pas le temps nécessaire pour répondre aux accusations ou aux polémiques dont il aurait fait l'objet[9]. La chaîne a indiqué qu'elle s'engageait à offrir un droit de réponse sur ses antennes à tout candidat mis en cause le lendemain du débat[10].

Le , la chaîne France 2 annonce qu'elle renonce à organiser ce débat, préférant proposer à chacun des onze candidats une série d'entretiens de 15 minutes face à Léa Salamé et David Pujadas, qui sont diffusés à la même date du 20 avril[11],[12].

Notes et références

  1. Camille Sanson, « REPLAY - Carton d’audience pour Présidentielle 2017 : le grand débat (TF1) », sur programme-television.org, .
  2. Tifany Antkowiak, « Présidentielle : TF1 annonce un débat télévisé à cinq candidats qui pose question », sur FranceBleu.fr, .
  3. « Présidentielle 2017 : comment va se dérouler le premier débat télé ? », sur Europe1.fr, .
  4. « Présidentielle. À quoi va ressembler le débat à cinq de TF1 ? », sur Ouest-France.fr, .
  5. Louis Hausalter, « Présidentielle : le programme du premier débat télévisé sur TF1 le 20 mars », sur Marianne.net, .
  6. « Le Pen et Macron s'écharpent sur le burkini », sur www.lefigaro.fr, .
  7. « Présidentielle : le débat à onze pulvérise les records d'audience de la TNT », sur leparisien.fr, (consulté le )
  8. « Après Mélenchon, Macron met en doute l'utilité du débat du 20 avril », sur rtl.fr, (consulté le )
  9. « Débat sur France 2: le CSA s’interroge aussi sur la date », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  10. « France 2 maintient le 3e débat présidentiel au 20 avril faute de consensus sur une date alternative », sur huffingtonpost.fr, (consulté le )
  11. Lionel Bonnaventure, « Présidentielle : France 2 enterre son débat du 20 avril », sur Le Parisien, .
  12. Alexandre Desgué, « Présidentielle 2017, 15 minutes pour convaincre : l'heure de passage de chaque candidat face à Léa Salamé et David Pujadas », sur toutelatele.com, (consulté le ).

Voir aussi

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