Colleville-Montgomery

Colleville-Montgomery, anciennement Colleville-sur-Orne, est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 2 496 habitants[Note 1]. C'est une commune de la Côte de Nacre. Sa plage est une partie de Sword Beach et donc du débarquement allié de 1944.

Pour les articles homonymes, voir Colleville (homonymie) et Montgomery.

Colleville-Montgomery

La plage de Colleville.

Blason
Administration
Pays France
Région Normandie
Département Calvados
Arrondissement Caen
Intercommunalité Caen la Mer
Maire
Mandat
Frédéric Loinard
2020-2026
Code postal 14880
Code commune 14166
Démographie
Gentilé Collevillais
Population
municipale
2 496 hab. (2018 )
Densité 322 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 16′ 28″ nord, 0° 18′ 01″ ouest
Altitude Min. 3 m
Max. 58 m
Superficie 7,74 km2
Unité urbaine Colleville-Montgomery
(ville-centre)
Aire d'attraction Caen
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Ouistreham
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Colleville-Montgomery
Géolocalisation sur la carte : Calvados
Colleville-Montgomery
Géolocalisation sur la carte : France
Colleville-Montgomery
Géolocalisation sur la carte : France
Colleville-Montgomery
Liens
Site web www.colleville-montgomery.fr

    Urbanisme

    Typologie

    Colleville-Montgomery est une commune urbaine[Note 2],[1]. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Colleville-Montgomery, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[4] et 3 507 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Caen, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 296 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7],[8].

    La commune, bordée par la baie de Seine, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[10],[11].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (83,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (63,2 %), zones urbanisées (15,8 %), prairies (9,6 %), zones agricoles hétérogènes (7,6 %), forêts (3,6 %), zones humides côtières (0,3 %)[12].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].

    Situation

    La commune est sur la Côte de Nacre, au nord de la plaine de Caen. Son bourg est à km à l'ouest de Ouistreham, à km à l'est de Douvres-la-Délivrande et à 11 km au nord de Caen[14].

    Entrée du bourg.

    Colleville-Plage

    Cette zone est constituée de la plage de Colleville (baignade surveillée tout l'été), ainsi que d'un quartier pavillonnaire situé entre le front de mer et le marais, le long de la route départementale route départementale 514 reliant Ouistreham à Lion-sur-Mer. On y trouve un centre commercial, un camping et un club de voile.

    Collevillette

    Collevillette est un hameau bordant le marais, situé sur la route départementale D 60a qui relie le bourg à la plage, distante de 2,5 km. Les premières maisons n'ont apparu qu'en 1929[17] après l'assèchement du marais à la fin du XIXe siècle[18] qui s'étendait de part et d'autre de ce qui n'était encore que le chemin vicinal de Colleville-sur-Orne à la mer[19].

    Colleville-Bourg

    Colleville-Bourg est un petit bourg situé en bordure du bois du Caprice, comprenant église, mairie, écoles maternelle et primaire ainsi que quelques commerces, un complexe sportif et une aire pour les camping-cars. On y trouve des venelles pittoresques, un colombier et quelques autres bâtiments anciens.

    Le bois du Caprice de plus de 70 hectares est classé en « espace naturel sensible » par le conseil général du Calvados. Il abrite des espèces végétales rares et une faune variée dont la salamandre[20].

    Le bourg et le bois sont traversés par le « chemin des Pèlerins » qui était emprunté par les Romains pour rejoindre leur camp à Bernières-sur-Mer.

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Colevilla, Colavilla en 1082 (cart. de la Trinité), Colleville-sur-Oulne en 1678 (ch. des comptes de Rouen, t. II, p. 25)[21].

    Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural », il est précédé d’un anthroponyme conformément au cas général[22]. La plupart des toponymistes identifient dans les Colleville de Normandie, le nom de personne vieux danois Koli[22], variante du vieux norrois Kolr signifiant vraisemblablement « charbon »[23].

    Cet anthroponyme est très fréquemment attesté en Normandie, outre les Colleville, dans Colletot (Eure), Saint-Romain-de-Colbosc, Colmoulins, Boscol (Seine-Maritime) et Couville (Manche)[24] et à l'étranger dans Kolby, Kolstrup au Danemark et dans Colby, Coleby en Angleterre.

    Remarque : l'emploi général en France de l'appellatif ville « ferme », puis « village », à l'origine, n'est pas antérieur à l'époque mérovingienne. Ce terme roman a pour étymologie le latin villa (rustica) « domaine rural ». Les colons anglo-scandinaves en ont fait un large usage lors de leur installation au Xe siècle. Ils ont aussi fait usage d'un autre appellatif, d'origine scandinave quant à lui, topt devenu tot (par exemple dans Colletot) dont la nuance de sens avec ville est difficile à établir[24].

    La commune s'est appelée Colleville-sur-Orne jusqu'au , pour se distinguer d'une autre commune du département, également en situation littorale, Colleville-sur-Mer[22].

    Le déterminant complémentaire sur-Orne a été remplacé par Montgomery en référence au général britannique Montgomery[22] qui dirigeait les troupes britanniques sur Colleville lors du débarquement du 6 juin 1944 et qui doit lui-même son nom à un toponyme du Calvados Sainte-Foy-de-Montgommery et Saint-Germain-de-Montgommery, fief de la famille de Montgommery qui accompagna Guillaume le Conquérant à la conquête de l'Angleterre. Cela permet d'éviter la confusion avec Colleville-sur-Mer, elle aussi plage du débarquement mais située dans le secteur américain d'Omaha Beach.

    Le gentilé est Collevillais.

    Histoire

    Origines

    Le village s'est installé sur un site occupé à l'époque gallo-romaine par deux fermes ou villae rusticae (sans lien direct avec cette formation toponymique en -ville) dont les vestiges ont été repérés par voie aérienne en 1976. La dédicace de l'église à Saint-Vigor permet de penser que la première église a été construite vers le VIIIe siècle[25].

    Du XIe siècle jusqu'au XVe siècle

    La première preuve écrite de l'existence de la paroisse et de son église apparaît en 1082 dans une charte de Guillaume le Conquérant, roi d'Angleterre, qui mentionne le don par Roger Boutemont et Guillaume de Mesnil-Auger d'une partie de la dîme de la paroisse [26] de Colivilla à l'abbaye de la Trinité de Caen[27] Au début du XIIe siècle il apparaît que l'abbaye de la Trinité détient à Colleville une seigneurie dont la réserve, c'est à-dire la partie exploitée directement par des domestiques? est de 9 à 10 hectares[Note 4].

    Au XIIIe siècle l'enquête réalisée en 1257 pour la gestion des biens de l'abbaye de la Trinité signale des droits de bourgage[Note 5]perçus à Colleville[30].

    Le XIVe siècle est celui de la peste noire. Elle sévit en Normandie comme dans toute l'Europe et notamment à Caen en 1362[31]. En 1434 la paroisse dénombre 76 feux ou foyers, ce qui induit approximativement une population de 300 personnes[32]. La guerre de cent ans de 1337 à 1453 n'épargne pas les rivages normands, en première ligne des attaques.

    C'est au XVe siècle que le clocher de l'église est muni d'une plate-forme au parapet crénelé qui permet de surveiller les environs[33]. En trois siècles la population n'a pas augmenté puisque en 1713 la paroisse ne compte toujours que 300 à 400 personnes[34].

    Du XVIe siècle au XVIIe siècle

    • Présence protestante à Colleville

    Dès le début du XVIe siècle les idées de la religion réformée se propagent à Caen et dans sa région[35].

    Il y avait un temple à Colleville avant 1558, mais le ministre du culte quitte le pays pendant une des guerres de religion et le temple de Colleville disparaît[36]. Le culte est célébré en secret dans une carrière entre Biéville-Beuville et Colleville [35]. La famille Le Sueur qui possède la seigneurie de Colleville est protestante, mais habite à Caen à l'époque de Louis XIV. Samuel Le Sueur voit ses terres de Colleville élevées au rang de fief de haubert en 1678 « pour la déffence de la coste, lorsque les ennemis de cet Estat avoient dessein d’y faire quelque entreprise » car il a armé et entrainé les habitants de la paroisse[37] juste avant la révocation de l'édit de Nantes en 1685 et il doit lui aussi choisir entre abjurer ou aller en prison et passe une quinzaine d'années au cachot[38].

    • L'école

    La première école créée à Colleville date de 1681. C'est le curé de la paroisse qui est chargé de l'enseignement aux rares enfants dont les parents peuvent se permettre de se passer de leurs bras même en hiver. Il leur apprend à lire et écrire et le catéchisme. Les filles ne vont guère à l'école et signent d'une croix[39]. Le maître d'école est rétribué par le trésor de la paroisse[Note 6]

    Au XVIIIe siècle

    Au début du XVIIIe plusieurs institutions religieuses et aussi des nobles et des privilégiés détiennent l'essentiel du terroir de Colleville. La famille Le Sueur en possède le quart : 91ha sur 364 de terres déclarées sur les registres fiscaux[41]. Elle est propriétaire des trois grandes fermes, dont celle au colombier, toutes trois groupées autour de l'église[42]. La population est constituée essentiellement de paysans. Bien que située sur le littoral, la paroisse ne profite pas de son accès à la mer à cause du marais putride situé entre le village et le bord de mer. Les Collevillais ne sont ni marins ni pêcheurs. La paroisse compte quelques maçons et charpentiers, des tailleurs de pierre dont le nombre passe significativement de deux à 27 en 1791 grâce à la construction des redoutes pour la défense du littoral. Plusieurs boulangers assurent la fabrication des pains de seigle, d'orge ou de froment tandis que les veuves de la paroisse survivent en filant la laine. Une cinquantaine de journaliers louent leurs services à la journée aux fermiers du village. Ils habitent de minuscules maisons et ont la chance pour certains, de posséder un peu de terre cultivable. Ils sont pratiquement tous propriétaires d'au moins une vache laitière et disposent du droit de pâture sur les terres communes dont une grande partie de marais pour lesquelles ils payent un droit d'usage. En 1740 deux d'entre eux possèdent des petits troupeaux de moutons pour lesquels ils payent de lourds impôts[43],[44]. Quatre laboureurs[Note 7] détiennent les plus grosses exploitations. L'un afferme les dîmes de la paroisse. L'autre possède un droit de colombier. Tous les quatre possèdent des troupeaux ovins importants et plusieurs chevaux de labour[45].

    • Construction de la redoute en 1779

    La surveillance du rivage, soumis aux fréquentes attaques anglaises, est assurée par le service du gué de mer auquel les hommes de 18 à 60 ans sont astreints. Ils doivent assurer des tours de garde et participer à des revues deux fois par an[46]. Le poste de guet est encore visible sur le cadastre de 1808[47]. Sous le règne de Louis XVI la France était encore sous la menace d'incursions anglaises comme celle de 1762 mise en déroute par le milicien garde-côtes Michel Cabieu à Ouistreham. Mais la côte n'était pas suffisamment défendue . En 1779 on commence la construction de trois redoutes , celles de Sallenelles et Ouistreham qui doivent protéger l'embouchure de l'Orne et la troisième devant la fosse de Colleville, espace marin qui offre un bon mouillage pour de grands navires. Les trois ouvrages sont terminés en deux ans. En forme de fer-à-cheval[47], elles sont semi-enterrées et construites sur deux niveaux. Conçues pour loger 30 hommes elles abritent deux canons qui ont une portée de 1300 mètres. Elles constituent ainsi une vraie force de dissuasion contre les attaques maritimes. Quand les conflits avec l'Angleterre se terminent en 1815 la redoute de Colleville est désarmée. Vendue à un particulier elle est utilisée comme carrière. La moitié de l'édifice, rachetée par la municipalité, est restaurée après 1986[48].


    A la veille de la Révolution les laboureurs se plaignent du poids de la taille personnelle qui pèse sur les contribuables de la paroisse alors même qu'une partie des terres est exploitée par des habitants de villages avoisinants qui ne payent donc pas la taille imposée sur Colleville. Les abbayes de la Trinité de Caen et du Val-Richer et autres ecclésiastiques, les nobles, dont Le Sueur, seigneur de Colleville et quelques autres privilégiés[Note 8] sont aussi dispensés de cet impôt[51]. Les paysans sur qui cet impôt retombe, doivent aussi la dîme et les charges seigneuriales, ces dernières étant toutefois moins lourdes qu'ailleurs[52]

    Les plaines de Caen sont réputées pour produire du blé de très bonne qualité. Il n'en est pas de même sur le littoral. Les paysans se plaignent de la "mauvaise qualité du terroir"et pratiquent une agriculture de subsistance. Ils cultivent essentiellement des céréales[53]. Le paysage de prairies parsemées de pommiers où broutent des vaches laitières se trouve, et cela seulement depuis le XVIIe siècle, dans le Bessin et dans le Pays d'Auge voisins. Le travail des champs est perturbé par le service du guet de mer instauré depuis le Moyen-Age. A partir du début de la guerre de Sept Ans les Collevillais comme les habitants des villages alentour sont soumis en plus par tirage au sort au service de la milice garde-côtes qui mobilise même les garçons de 16 ans et les hommes mariés quand les effectifs ne sont pas atteints. Par contre les habitants de Colleville échappent au service dans la marine royale car aucun pêcheur en mer ne figure parmi eux.

    Les maladies dues à la proximité du marais à la fin de l'été et les mois suivants empoisonnent la population et rendent les moissons, les labours et les semailles d'automne difficiles.

    Au XIXe siècle

    Malgré l'abolition des privilèges en 1789 et la confiscation et vente des terres des ecclésiastiques et des nobles émigrés, dont celles des Le Sueur en 1792, la situation de la masse des paysans ne s'améliore guère car les anciens impôts sont remplacés par des nouveaux. Ces derniers sont mieux répartis mais tout aussi lourds au début du siècle car la France est en guerre contre l'Angleterre et d'autres monarchies européennes.

    Au milieu du XIXe siècle, la vie quotidienne est assez semblable à ce qu'elle était au siècle précédent. Mais on constate une diminution de la population qui va continuer jusque bien avant dans le siècle suivant à cause, en grande partie, de l'exode rural[54].

    Un événement majeur améliore pourtant la vie des habitants, c'est l'assèchement du marais.

    • L'assèchement du marais

    En 1787 un parisien, le sieur Diguet décide de drainer le marais qui s'étend des deux côtés du chemin du bourg jusqu'à la mer. Il parvient à récupérer quelques hectares, visibles sur le cadastre de 1808. Mais le marais regagne du terrain au cours des années. Ce n'est qu'à partir de 1883 qu'un syndicat du marais reprend les travaux et réussit un drainage efficace notamment en multipliant le nombre des canaux. Dorénavant la zone dite du Marais qui s'étend aussi sur la commune de Ouistreham et pour une moindre part sur Hermanville est constituée en grande partie de bois, de prairies humides et de roselières.

    Au XXe siècle

    L'assèchement du marais permet la naissance de Colleville-plage où on installe d'abord des cabines de plage pour suivre la mode des bains de mer. Quelques villas se construisent ensuite et une colonie de vacances pour petits Parisiens détruite en 1944. La station balnéaire est desservie par un petit train qui part de Caen, passe par Ouistreham et se dirige ensuite vers Luc-sur-Mer. La ligne disparaît après la deuxième guerre mondiale[55].

    C'est également vers 1929 qu'apparaissent les premières maisons de Collevillette. Malgré les deux cafés, les deux hôtels, la pension de famille, la boulangerie qui animent le village, les jeunes continuent à migrer vers la ville. Quand les Allemands envahissent le pays, ils font construire sur la position la plus en hauteur du village des postes d'observation et de défense du littoral sur le site baptisé Hillman par les alliés. Ce site s'étend sur 24 hectares parsemés d'« une trentaine d'ouvrages souterrains reliés par des kilomètres de tranchées » et commande le site Morris constitué de trois bunkers situé un peu plus bas[56]

    Débarquement

    Débarquement de la 1re brigade spéciale sur la plage de Colleville. Bill Millin est de dos, Lord Lovat est dans l'eau, à droite de la colonne.

    Initialement, le débarquement allié ne devait pas s'étendre à l'est de Courseulles, mais Eisenhower et Montgomery parviennent à convaincre de l'utilité de le prolonger jusqu'à l'Orne, intégrant donc Juno Beach et Sword Beach. La plage de Ouistreham et le rivage de Luc et Lion étant jugés difficilement prenable, Sword a été limitée à Hermanville et à Colleville[57].

    C'est ainsi que Colleville devient le lieu de débarquement, le 6 juin 1944, de la 1re brigade spéciale de Lord Lovat, dont faisait partie le célèbre joueur de cornemuse Bill Millin.

    La 1re brigade spéciale comprend dans ses rangs les commandos français du 1er bataillon de fusiliers marins du commandant Kieffer, qui, après avoir débarqué sur la plage de Colleville, s'emparent de Ouistreham dans la matinée avant de faire jonction en milieu d'après-midi avec les Airborne britanniques à Bénouville (Pegasus Bridge) et de prendre position sur la commune. Le bourg de Colleville est libéré dans la matinée[58].

    Politique et administration

    La mairie, à Colleville-Bourg.
    Liste des maires
    Période Identité Étiquette Qualité
    1977 mars 2014 Guy Legrand SE  
    mars 2014[59] En cours Frédéric Loinard SE Ingénieur en recherche et développement

    Le conseil municipal est composé de dix-neuf membres dont le maire et cinq adjoints[60].

    Le 1er janvier 2013, la commune a intégré la communauté d'agglomération Caen la Mer[61].

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[62]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[63].

    En 2018, la commune comptait 2 496 habitants[Note 9], en augmentation de 7,59 % par rapport à 2013 (Calvados : +0,6 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    467437740745709765693617643
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    662654655634548487474457414
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    412373362310326364367370492
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    4885637801 4301 9261 9252 2192 1602 347
    2018 - - - - - - - -
    2 496--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[64] puis Insee à partir de 2006[65].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    L'église

    L'église et son cimetière.

    Édifiée sous le patronage de saint Vigor, évêque de Bayeux (511-531), aux XIe et XIIe siècles, l'église Saint-Vigor comporte deux chœurs et une nef romane. L'édifice est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 16 mai 1927[66].

    Les voûtes de la première travée sont de plein cintre. Les suivantes sont plus récentes, construites en même temps que les arcades qui établissent la communication avec le second chœur du XIIIe siècle. La tour latérale du XIIe siècle est romane, elle se termine par une plate-forme entourée d'un parapet et abrite trois cloches. Le clocher, partiellement détruit lors de la Libération, a été reconstruit à l'identique. Les fenêtres les plus anciennes sont de style légèrement ogival, les autres ayant été percées ou restaurées diversement en plein-cintre ou en ogive. Les vitraux ont été restaurés après la dernière guerre.

    Le site fortifié Hillman

    Le mémorial du site Hillman.

    Construit par les Allemands à partir de 1942, le site compte plus de dix-huit emplacements bétonnés souterrains qui font l'objet, depuis 1990, d'une restauration bénévole par l'association « Les Amis du Suffolk Régiment » avec l'appui de la commune. Des visites guidées sont organisées régulièrement pendant l'été et lors des journées du Patrimoine.

    Batterie Morris

    Une des casemates de la batterie Morris.

    La batterie Morris était commandée depuis le PC d'Hillman et distante de ce dernier d'environ un kilomètre. Elle était constituée de quatre canons protégés par des casemates. Sur les quatre constructions prévues, trois seulement étaient achevées lors du débarquement. L'une est parfaitement visible à l'heure actuelle, la deuxième est enclavée dans une construction privée, et la troisième est enterrée sous une maison. On peut aussi voir un encuvement (ou Ringstand) pour DCA ou mitrailleuse[67].

    La redoute

    Un aspect de la Redoute.

    Ancienne fortification militaire conçue selon les plans de Vauban comme défense contre les Anglais, et construite de 1779 à 1782, elle contenait deux canons de 24 et un obusier et pouvait loger une trentaine de soldats dans ses deux salles de garde. Vendue par les Domaines en 1833, elle a été rachetée par la commune dans les années 1980[68]. Il en subsiste une bonne moitié, située à Colleville-Plage, rue de la Redoute.

    Autres monuments

    • Manoir du XVIIIe siècle, inscrit au titre des Monuments historiques depuis le [69].
    • Le monument dédié à l'action du 1er bataillon de fusiliers marins commandos du commandant Kieffer, situé à l'intersection du boulevard Maritime et de la rue Vauban.
    • La statue de Bill Millin, réalisée par Gaëtan Ader et inaugurée le . Elle est située sur le boulevard Maritime et représente le soldat jouant de la cornemuse pendant le débarquement.
    • La statue de Bernard Montgomery, réalisée par Vivien Mallock (en), inaugurée le par Michael de Kent. Elle est située dans le parc entre la rue de la Mer et la rue de Riva-Bella.

    Jumelages

    Sports

    La Jeunesse sportive collevillaise fait évoluer une équipe de football en ligue de Basse-Normandie et deux autres en divisions de district[70].

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Les armes de la commune de Colleville-Montgomery se blasonnent ainsi :
    D'argent au chevronel haussé de gueules accompagné en chef dextre d'un léopard, en chef senestre d'une péniche de débarquement, le tout de sable, en pointe d'une forteresse d'or maçonnée de sable, terrassée du champ, sommée d'une tête de soldat en ombre du même, posée de face et coiffée d'un béret de sinople; à la mer d'azur [71].

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2018.
    2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    4. La réserve ne constitue qu'une petite partie d'une seigneurie, le reste est donné en tenure [28]
    5. Tenure en bourgage : Elle implique un accord entre un particulier et un seigneur ecclésiastique ou laïc sur l'usage d'une maison souvent agrémentée d'un petit terrain. Les charges qui pesaient sur ces tenures qu'on trouve en campagne aussi bien qu'en ville étaient à peine plus légères que sur les autres tenures. En Normandie, les usagers devaient même fréquemment des corvées.[29]
    6. Le trésor est constitué par le produit des quêtes, dons et fondations (sommes données pour la célébration de messes) géré par un trésorier ou la fabrique de la paroisse nommé [40]
    7. ainsi nommés car ils exploitent plus de 40 acres de terre
    8. Les nobles et les ecclésiastiques sont ont le statut de privilégiés, mais de nombreux membres du Tiers-état le sont aussi : des officiers de justice, de finance, de police, des maîtres de poste et autres[50]
    9. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de Colleville-Montgomery », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    10. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    11. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    13. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    14. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
    15. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée »
    16. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée »
    17. Cadastre, « Matrice cadastrale des propriétés bâties », sur Archives du Calvados, 1911 à 191934 (consulté le ), p. 53.
    18. collectif 2001, p. 51-52.
    19. Cadastre du Calvados, « Tableau d'assemblage du plan de Colleville-sur-Orne », sur Archives du Calvados, (consulté le ).
    20. Calvados littoral espaces naturels, Le bois du Caprice
    21. Célestin Hippeau, Dictionnaire topographique du département du Calvados, Paris, 1883, p. 73 in Dictionnaire topographique de la France comprenant LES NOMS DE LIEUX ANCIENS ET MODERNES
    22. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses Universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 97a
    23. Site de Nordic Names : origine et étymologie de Koli (lire en anglais)
    24. François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. Introduction
    25. collectif 2001, p. 7 et 13.
    26. Michel Lauwers, « Paroisse, paroissiens et territoire. Remarques sur parochia dans les textes latins du Moyen Âge », Médiévales, , p. 13 (lire en ligne, consulté le ).
    27. Guillaume Ier, roi d'Angleterre, « acte de Guillaume le Conquérant et son épouse Mathilde », sur Scripta, université de Caen, (consulté le ) : « Rogerius de Botemont et Willelmus de Maisnillio Malgerii dederunt Sanctæ Trinitati duas garbas decimæ quam in Colivilla habebant. »
    28. Catherine Letouzey, « L'organisation seigneuriale dans les possessions anglaises et normandes de l'abbaye de la Trinité de Caen au XIIe siècle : étude comparée (1ère partie) », Annales de Normandie, , p. 241 (lire en ligne, consulté le ).
    29. Lucien Musset, « Peuplement en bourgage et bourgs ruraux en Normandie du Xe au XIIIe siècle », Cahiers de civilisation médiévale, , p. 177 à 208 (lire en ligne, consulté le ).
    30. Catherine Letouzey, « L'organisation seigneuriale dans les possessions anglaises et normandes de l'abbaye de la Trinité de Caen au XIIe siècle : étude comparée (2ème partie) », Annales de Normandie, , p. 308-309 (lire en ligne, consulté le ).
    31. Roger Jouet, « Autour de la peste noire en Basse-Normandie au XIVe siècle », Annales de Normandie, , p. 275 (lire en ligne, consulté le ).
    32. Site de la commune de Colleville-Montgomery
    33. collectif 2001, p. 14.
    34. collectif 2001, p. 17.
    35. Sophronyme Beaujour, « Essai sur l'histoire de l'église réformée de Caen », sur Gallica, Le Blanc-Hardel, (consulté le ), p. 4 et 477.
    36. Guillot 1963, p. 351.
    37. Veronique Petit-Bancquart., « Des âmes à l’épreuve : le protestantisme nobiliaire bas-normand dans la tourmente (1661-1787, généralité de Caen). Histoire. Université Sorbonne Paris Cité, 2017. », sur HAL-archives ouvertes, (consulté le ), p. 241 et 258.
    38. collectif 2001, p. 28-29.
    39. collectif 2001, p. 27.
    40. Vincent Tabbagh, « Trésors et trésoriers des paroisses de Rouen (1450-1530) », Revue d'histoire de l'Église de France, , p. 125 à 135 (lire en ligne, consulté le ).
    41. Guillot 1963, p. 313.
    42. collectif 2001.
    43. collectif 2001, p. 17 à 22.
    44. Guillot 1963, p. 325 à 327.
    45. Guillot 1963, p. 328-329.
    46. Thierry Chardon, « Du guet de mer aux milices garde-côtes : la défense du littoral en Normandie à l'époque de la guerre de Sept Ans (1756-1763). », Annales de Normandie, no 3, , p. 356-357 (lire en ligne, consulté le ).
    47. Archives du Calvados, plan cadastral, 1808, section C de Fontenelle à Colleville-sur Mer
    48. collectif 2001, p. 37à41.
    49. collectif 2001, p. 42.
    50. Guy Chaussinand-Nogaret, « Le fisc et les privilégiés sous l'Ancien Régime », Publications de l'École françaisede Rome, sur Persée, (consulté le ), p. 195.
    51. Guillot 1963, p. 313 à 315.
    52. Henri Sée, « La portée du régime seigneurial au XVIIIe siècle », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, , p. 174-175 (lire en ligne, consulté le ).
    53. Guillot 1963, p. 315.
    54. Gabriel Désert, « Le dépeuplement des campagnes bas-normandes pendant la première moitié du XIXe siècle », Annales de Démographie Historique, sur Persée, (consulté le ), p. 199.
    55. Collectif 2001, p. 53 à59.
    56. Luc Bollinger et Xavier Lepley, Objectif Hillman, 6-7 juin 1944 : Le WN17 face aux assauts du 1st Suffolk, Orep Editions, , 137 p. (ISBN 9782815103718), p. 40.
    57. « Normandie mémoire - Sword Beach » (consulté le )
    58. « Colleville-Montgomery (14 Calvados) La Libération », sur normandie44lamemoire.com/colleville-montgomery, 1944 la bataille de Normandie, la mémoire (consulté le )
    59. « Frédéric Loinard a pris les rênes de la mairie », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
    60. « Colleville-Montgomery (14880) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
    61. Communiqué de presse, 11 juin 2012
    62. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    63. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    64. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    65. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    66. « Église », notice no PA00111230, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    67. http://stephane.delogu.pagesperso-orange.fr/batterie-morris.htm
    68. Kourilenko, Jean-Luc, Côte de Nacre, éd. Alan Sutton, Joué-lès-Tours, 1996 (ISBN 2-910444-86-4), p. 38
    69. « Manoir », notice no PA00111231, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    70. « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – JS collevillaise » (consulté le )
    71. http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=8220

    Bibliographie

    • ouvrage collectif, Colleville-Montgomery, Condé-sur-Noireau, Corlet, , 127 p.
    • Philippe Guillot, « Etude économique et sociale du front de côte entre Orne et Seulles », Annales de Normandie sur Persée, (lire en ligne, consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes


    • Portail du Calvados
    • Portail des communes de France
    • Portail de Caen
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.