Classe Daphné

La classe Daphné était un type de sous-marins d'attaque à propulsion classique, de conception française, construits entre 1958 et 1970 pour la Marine nationale française et pour l'exportation. Ils étaient qualifiés à l'époque de sous-marins à hautes performances et communément appelés les « 800 tonnes ».

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Classe Daphné

La Flore (S645) désarmée dans l'ancienne base sous-marine de Keroman à Lorient.
Caractéristiques techniques
Type Sous-marin d'attaque conventionnel (SSK)
Longueur 57,75 m
Maître-bau 6,74 m
Tirant d'eau 5,25 m
Déplacement Surface: 870 tonnes
En plongée: 1043 tonnes
Propulsion 2 groupes électrogènes de 450kW SEMT Pielstick type 12PA1 ou 12PA4 - 2 moteurs électriques de 1000cv - 2 hélices
Vitesse Surface : 12 nœuds (22,2 km/h)
Plongée : 15 nœuds (28 km/h)
Profondeur 300 mètres
Caractéristiques militaires
Armement 12 tubes lance-torpilles de 550 mm (8 à l'avant, 4 à l'arrière)
Rayon d’action 4 300 miles à 7,5 nœudss au schnorchel
Autres caractéristiques
Électronique Radar DRUA 31
Sonar DUUA 2B Sonar DUUA1
Sonar passif DSUV 2
Télémètre acoustique DUUX
Équipage 7 officiers
28 officiers mariniers
19 matelots
Histoire
A servi dans  Marine nationale
 Marine pakistanaise
 Marine espagnole
 Marine portugaise
Marine sud-africaine
Période de
construction
1963 - 1975
Période de service 1965 - 2011
Navires construits 26
Navires perdus 2
Navires désarmés 21
Navires préservés 3

Caractéristiques et historique

La Psyché en escale à Rouen en 1994.

Reprenant les caractéristiques relatives à l'appareil propulsif, la détection, le silence et la maniabilité des Aréthuse, dont ils étaient en quelque sorte une extrapolation, les spécifications de ces sous-marins océaniques mettaient l'accent sur la profondeur d'immersion (300 m) et l'armement (12 tubes lance-torpilles de 550 mm (8 à l'avant - torpilles longues ; 4 à l'arrière - torpilles courtes). Mais ils ne pouvaient pas recharger leurs tubes à la mer.

Ils ont été modernisés à partir des années 1971 pour recevoir le sonar DUUA2B (d'où un dôme d'étrave plus volumineux) et la DLTD3A permettant le lancement de torpilles filoguidées F17.

Onze de ces sous-marins ont été construits pour les forces sous-marines de la marine française dans les arsenaux de Cherbourg et de Brest dont trois aux chantiers Dubigeon à Nantes.

Un nombre important d'avaries eurent lieu à bord de ces sous-marins, des accidents notamment, qui causèrent la perte des sous-marins Minerve et Eurydice :

  • le , la Minerve est perdue corps et bien au sud-est du cap Sicié (Var), causant la mort de 52 sous-mariniers. L'épave de la Minerve est localisée en par 2 350 mètres de fond[1] ;
  • le , l'Eurydice est perdue corps et biens au large de Saint-Tropez (Var), causant la mort de 57 sous-mariniers. L'épave de l'Eurydice est localisée et explorée en par 750 mètres de fond.

Les causes de ces deux accidents n'ont jamais été clairement identifiées.

Plusieurs marines étrangères portèrent un intérêt marqué à ce type de sous-marin et en firent l'acquisition :

  • 4 unités furent commandées par le Portugal en 1964, dont une, le Cachalote (S165), qui sera revendue au Pakistan et prendra le nom de Ghazi (S134) ;
  • 3 par le Pakistan en 1966. Parmi ces trois sous-marins, le Hangor (S131) fut le seul de ce type qui ait eu à mener une action de guerre, le , en torpillant et coulant la frégate indienne Khukri ;
  • 3 par l'Afrique du Sud en 1967 ;
  • l'Espagne adopte également en 1965 ce type de sous-marin, qu'elle a fait construire en 4 exemplaires à Carthagène avec l'assistance française.

Sous-marins

La Doris à Saint-Raphaël en 1994.
  • Marine française :
    • Daphné (S641) - lancé en 1964 - désarmé en 1989 ;
    • Diane (S642) - lancé en 1964 - désarmé en 1989 ;
    • Doris (S643) - lancé en 1964 - désarmé en 1994 ;
    • Eurydice (S644) - lancé en 1964 - perdu dans un accident le  ;
    • Flore (S645) - lancé en 1964 - désarmé en 1989 - Navire musée à Lorient ;
    • Galatée (S646) - lancé en 1964 - désarmé en 1991 ;
    • Minerve (S647) - lancé en 1964 - perdu dans un accident le  ;
    • Junon (S648) - lancé en 1966 - désarmé en 1996 ;
    • Vénus (S649) - lancé en 1966 - désarmé en 1990 ;
    • Psyché (S650) - lancé en 1970 - désarmé en 1996 ;
    • Sirène (S651) - lancé en 1970 - désarmé en 1997 ;
  • Marine sud-africaine :
    • SAS Maria Van Riebeeck (S97) - rebaptisé SAS Spear - lancé en 1970 - désarmé en 2003 ;
    • SAS Emily Hobhouse (S98)- rebaptisé SAS Umkhonto - lancé en 1970 - désarmé en 2003 ;
    • SAS Joanna Van de Merwe (S99) - rebaptisé SAS Assegai - lancé en 1971 - désarmé en 2003 ;
  • Marine espagnole :
    • Delfín (S-61) - lancé en 1973 - désarmé en 2003 - navire-musée - Torrevieja ;
    • Tonina (S-62) - lancé en 1973 - désarmé en 2005 ;
    • Marsopa (S-63) - lancé en 1975 - désarmé en 2006 ;
    • Narval (S-64) - lancé en 1975 - désarmé en 2003 ;
    • La classe Daphné vient compléter la Classe Balao.
Sous-marin pakistanais PNS Ghazi (S134).

Notes et références

  1. « Le sous-marin « La Minerve », disparu en 1968, a été retrouvé au large de Toulon », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • Flottes de combat.
  • site netmarine.
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, notice BnF no FRBNF35734655).
  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d’Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0).
  • Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0).
  • Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4).
  • Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II : 1870-2006, Millau, J.-M. Roche, , 591 p. (ISBN 2-9525917-1-7).

Lien externe

Articles connexes

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