Clémentine

La clémentine est un agrume, fruit du clémentinier (Citrus × clementina), un arbre hybride de la famille des rutacées[1], issu du croisement entre un mandarinier (Citrus reticulata) et un oranger (Citrus sinensis).

Citrus clementina

Pour les articles homonymes, voir Clémentine (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Mandarine.

Origine

Le frère Clément est enterré à Misserghin près d'Oran.
Première illustration de la clémentine en 1902.

La clémentine doit son nom au frère Clément[2] (Vital Rodier, 1839-1904) de la congrégation du Saint-Esprit, qui était chef des pépinières de l'orphelinat agricole de Misserghin (près d'Oran, en Algérie).

En 1892, Louis Charles Trabut, botaniste et médecin français, lors d'une visite à la pépinière du frère Clément, remarque des plants qui lui semblent d'origine hybride et dont certains produisent un fruit au goût nouveau et agréable [3]. La clémentine a d'abord été considérée comme un hybride entre le mandarinier (Citrus deliciosa) et une variété de bigaradier à feuille de saule (Citrus salicifolia Raf. 'Granito'). Ce dernier avait été importé d'Espagne comme porte-greffe pour les cultures d'agrumes. Toutefois des études [4] menées en 2013 par la station INRA de San-Giuliano en Corse consacrée à l'agrumiculture, ont montré à partir de l'analyse des chromosomes qu'il s'agissait en réalité d'un hybride entre le mandarinier et l'orange douce (Citrus sinensis). Quoi qu'il en soit, Louis Charles Trabut voulant rendre hommage à l'homme d'Église, décida de le nommer « clémentine » en son honneur.

La clémentine est dépourvue de pépins contrairement à la mandarine. C'est un fruit vert à maturité, qui ne devient orange que sous l'effet de la baisse de température hivernale.

Les premières descriptions du clémentinier sont dues à Louis Charles Trabut qui les publia en 1902 dans la Revue horticole française no 10 et, en 1926, dans le Bulletin agricole de l'Algérie, Tunisie et Maroc[5],[6],[7]. À noter que le Traité pratique d'agriculture pour le nord de l'Afrique, paru en 1929, ne parle pas de clémentine mais seulement de « mandarine sans pépin ».

Avec la tangerine, elle a servi dans l'hybridation qui a donné la clemenvilla.

Caractéristiques

Une clémentine, puis la même pelée.

Bien que ses parents soient tous deux doués de reproduction non sexuée (polyembryonie), le clémentinier ne produit des graines qu’avec un seul embryon, celui résultant de la fécondation. Comme par ailleurs ses parents sont génétiquement diversifiés, il est une combinaison unique des deux géniteurs qu’il est peu probable de reproduire. Par conséquent la seule manière de préserver le clémentinier et de le multiplier, est la pratique du greffage ou une autre technique horticole (bouturage et marcottage). Les semis donneraient des hybrides éloignés de la variété d'origine (hybrides avec mandariniers par exemple)[8]. Tous les clémentiniers sont donc des clones, mais l'apparition et la sélection de mutations ont permis l'obtention de nouvelles variétés.

Les vergers de clémentiniers purs (sans présence d'autres agrumes aux alentours) produisent des fruits sans pépins (c'est un hybride auto-incompatible, autrement dit auto-stérile)[8].

Même si sa chair est moins parfumée, la clémentine prend de plus en plus la place de la mandarine par son absence de pépins et son épluchage plus facile.

Une clémentine se divise généralement en une dizaine de quartiers. Un quartier est parfois appelé une cuisse, un grain ou un taillon.

Sa peau est fine de couleur verte-orange, non adhérente. Sa chair juteuse et acidulée est l'une des plus douces et sucrées des agrumes. Ce fruit est donc principalement consommé nature.

Le clémentinier (Citrus clementina) est un arbuste haut de 4 à 6 mètres, à feuilles et fleurs très parfumées[8].

L'acidité de la clémentine a tendance à varier celle-ci dépend de deux facteurs:

  • La température du climat: un climat chaud aurait tendance à mettre en évidence peu d'acidité tandis que un climat froid au contraire aurait tendance à souligner l'acidité de la clémentine.
  • La concentration en acide citrique présente dans les sacs à jus de la clémentine (pH: 2,2 ou 2,3).

Culture

La clémentine est principalement cultivée en Algérie, en Espagne, au Maroc en Tunisie, au Liban, en Italie. En France, la Corse contribue à hauteur de 98 % de la production nationale, cette dernière provenant essentiellement de la région de la plaine orientale (Aleria, Antisanti, Ghisonaccia), sous label Indication géographique protégée (IGP).

Les premiers fruits sont récoltés dès le mois d'octobre[9] et jusqu'à fin janvier dans l'hémisphère nord.

Informations nutritionnelles

Clémentine crue.
(valeur nutritive pour 100 g)

fibres : 1,4 gvaleur énergétique : 46 kcal glucides : 10,4 g lipides : 0,2 g
oligo-éléments
calcium : 26 mg fer : 0,35 mg magnésium : 11 mg
vitamines
vitamine C : 41 mg

Variétés

La clémentine hybridée jadis par le père Clément à la suite d'un heureux hasard se reproduisait par greffage. Elle a lentement périclité jusqu'à disparaître il y a plusieurs dizaines d'années[Quand ?][réf. nécessaire].

De nombreux spécialistes ont tenté de retrouver un hybride semblable avec des succès variés[réf. nécessaire]. Il en existe au début du XXIe siècle de nombreuses variétés plus ou moins proches de l'original disparu.

Description des variétés de clémentiniers[10]

Principales variétés cultivées en Corse :

  • Caffin : Azem, Bekria
  • Commune 535:Tomatera: Tomentera
  • Commune 92 : SRA92, Fine de Corse,Fina, Algerian, Del terrano, Sodea, Sin hueso
  • Commune 63 : SRA 63, Algerian, Del terrano, Fina, Sodea, Sin hueso, SEAB 2749
  • Nules : Clemenules, de Nules, Nulera, Nulesina, Reina, Reyna, Victoria

Variétés commercialisées (marché français) par ordre de précocité[11] :

  • Oronules
  • Marisol
  • Aroufatina
  • Clemenpons
  • Nules
  • Berkane
  • Fine de Corse
  • Clémenvilla, Villa
  • Nour
  • Hernandine
  • Ortanique
  • Fortuna
  • Nadorcott
  • Afourer

Notes et références

  1. cnrtl.fr clémentinier : Arbre fruitier produisant les clémentines.
  2. Le Frère Clément et la clémentine.
  3. « Au cours d'une visite de cet établissement, je faisais observer au chef des cultures que dans les semis faits en vue d'obtenir des mandariniers francs de pied, il se trouvait un certain nombre de sujets bien différents du mandarinier, sujets qui devaient provenir d'hybridation du mandarinier avec les Citrus du voisinage »
  4. Camille Jacquemond, Marion Heuzet et Franck Curk, Les Clémentiniers et autres petits agrumes, Éditions Quæ, (ISBN 9782759220670 et 2759220672, OCLC 869544538)
  5. Désiré Bois, Les Plantes alimentaires chez tous les peuples et à travers les âges, vol. II : Phanérogames fruitières, Paris, Éditions Lechevallier, , p. 89
  6. J. C Praloran, Les Agrumes., Paris, G.-P. Maisonneuve & Larose, , p. 71
  7. Charles Rivière et Henri Lecq, Traité pratique d'agriculture pour le nord de l’Afrique : Algérie, Tunisie, Maroc, Tripolitaine, Paris, Société d’éditions géographiques, maritimes et coloniales,
  8. « Clémentinier (Clémentine), Citrus clementina », auJardin.info, (lire en ligne, consulté le ).
  9. clémentine sur Cuisine.journaldesfemmes.com.
  10. Jacquemond, Curk et Heuzet 2013, p. 49–68
  11. [PDF] « FranceAgriMer - La clémentine en 2006/207 ; bilan de campagne » (consulté le ).

Sources

Références taxinomiques

Liens externes

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