Château du Marais

Le château du Marais est un château français situé dans la commune du Val-Saint-Germain, près de Saint-Chéron, dans l'ancienne province de Hurepoix, aujourd'hui département de l'Essonne et la région d'Île-de-France, à trente-six kilomètres au sud-ouest de Paris.

Pour les articles homonymes, voir Château du Marais (Argenteuil) et Château du Marais (Nièvre).

Château du Marais

La façade occidentale du château.
Période ou style Néoclassique
Type Château
Architecte Jean-Benoît-Vincent Barré
Début construction 1772
Fin construction 1779
Propriétaire initial Jean Le Maître de La Martinière
Destination initiale Habitation
Propriétaire actuel Anna Frotier de Bagneux, Charles-Maurice de Pourtalès (V. Famille de Pourtalès)
Destination actuelle Habitation
Protection  Classé MH (1965)
Site web http://www.lechateaudumarais.fr
Coordonnées 48° 34′ 24″ nord, 2° 06′ 08″ est
Pays France
Région historique Hurepoix
Région Île-de-France
Département Essonne
Commune Le Val-Saint-Germain
Géolocalisation sur la carte : Essonne
Géolocalisation sur la carte : France

Construit par l'architecte Jean-Benoît-Vincent Barré pour Jean Le Maître de La Martinière, trésorier général de l'Artillerie et du Génie, il est considéré comme l'un des plus remarquables exemples de château de style Louis XVI en région parisienne.

Il a appartenu successivement aux familles de Noailles, de Castellane, de Talleyrand-Périgord, de Pourtalès et Frotier de Bagneux.

Situation

Le château du Marais est bâti sur le territoire de l'actuelle commune du Val-Saint-Germain, sur la rive de la rivière la Rémarde qui alimente le bassin du parc.

Précédemment se trouvait à cet endroit un château-fort appartenant à la famille Hurault.

Histoire

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Au XIIe siècle, les moines de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, avaient défriché les forêts et asséché les marais. Le premier seigneur du lieu fut Jean de Saint-Germain en 1282. La famille des Saint-Germain fut alliée à la famille de Saint-Yon.

Un acte de 1397 mentionne un manoir féodal dont on ne sait rien.

Au XVe siècle les deux seigneuries appartenaient à une même famille; quand Antoine de Vigeais hérita de son père Jean, les maisons étaient en ruines, les fermiers avaient disparu; il remit de l'ordre dans le domaine et construisit le deuxième château du Marais.

Famille Hurault

Un inventaire de 1507 décrit un bâtiment peu important qui fut acheté en 1516 par Jean Hurault, conseiller au parlement de Paris, qui le fit agrandir et fit planter le parc; le domaine resta dans cette famille jusqu'en 1706.

Vers 1620 fut construit par Louis Hurault, seigneur du Marais, un troisième château composé d'un grand corps de logis précédé d'une vaste cour avec deux pavillons d'entrée de plan carré, le tout accessible par un pont en pierre franchissant des fossés remplis d'eau vive et inséré dans un parc.

Ce parc comportait des parterres, des bosquets, des avenues, une grande pièce d'eau et un canal [1].

Il ne subsiste aujourd'hui de cette demeure que les communs, transformés en musée.

Les Lemaitre et leurs descendants

En 1706, le domaine est acquis par Pierre Henry Lemaître[Note 1], qui exécute des réparations importantes, employant probablement son architecte, François Debias-Aubry[Note 2].

Le , ses héritiers le vendent pour plus de six cent mille livres à Jean Le Maître de La Martinière, trésorier général de l'Artillerie et du Génie de 1758 à 1774, considérablement enrichi « dans le commerce des toiles avec les Flandres »[2].

L'acte d'acquisition dit que « La terre du Marais a un très beau château bâti à la moderne, composé d'un grand corps de logis entre cour et jardin. » : pourtant, Le Maître fait raser l'édifice en 1772 pour faire construire un nouveau château par l'architecte Jean-Benoît-Vincent Barré, travaux exécutés entre 1772 et 1779 ; on dit que[Qui ?] « pour être sûr d'avoir du neuf » le nouveau propriétaire alla jusqu'à faire détruire les matériaux provenant de la démolition de l'ancienne demeure. L'importance des travaux, les sommes considérables dépensées, le faste de la construction stupéfièrent les contemporains, tel le marquis de Bombelles qui nota dans son Journal : « Un homme qui, toute sa vie, était resté au milieu d'une grande fortune, extrêmement modeste, s'est tout à coup laissé aller à bâtir un château qui pourrait suffire à un prince de sang royal. Barré [...] s'est emparé de la confiance de M. Le Maître et lui a élevé des édifices dont la dépense passe, dit-on, de beaucoup la somme de deux millions. »

Entre autres meubles modernes de grande valeur, La Martinière y plaça une rare commode à décor d'inspiration chinoise estampillé par Roger Vandercruse dit Lacroix et Jean-Baptiste Leleu, qui fut vendue 4 215 500 francs à Paris le 17 juin 1994[3] ; elle figura dans son inventaire après sa mort en avril 1783 et resta sur place jusqu'au siècle suivant.

Sa nièce, Adélaïde Prévost (1755-1844) par son mariage Mme la comtesse de La Briche, belle-sœur par son mari de la comtesse d'Epinay, et de la comtesse d'Houdetot, elle ne devint propriétaire du domaine qu'en 1785, après négociation avec les cohéritiers, et y reçoit des hommes de lettres et des hommes politiques: Florian qui l'a connu chez monsieur Savalette de Lange (le beau-frère du président d'Hornoy) ou chez madame d'Houdetot avant 1785, qui sera un habitué des séjours de septembre entre 1786 et 1793. Ils entretinrent une correspondance pendant cette période[4],[5]

À sa mort, en 1844, son héritage est recueilli par sa fille, Caroline, épouse du comte Molé, morte en 1845, puis par la fille de celle-ci, Clotilde Molé, marquise de La Ferté-Meun. Passionnée par les fleurs, cette dernière embellit le parc du Marais en y aménageant un jardin fleuriste. Elle meurt au Marais en 1872 et son époux en 1884[6].

Le domaine revient à leur nièce, Clotilde de La Ferté-Meun (1831-1931), épouse en 1851 de Jules Charles Victurnien de Noailles (1826-1895), 4e duc d'Ayen puis 7e duc de Noailles. Egalement héritière du château de Champlatreux et de celui de La Roche Millay, la duchesse de Noailles met alors en vente celui du Marais.

Anna Gould et ses descendants

En 1897 le château lui est acheté par le comte Boniface de Castellane (dit Boni) (1867-1932), époux depuis 1895 de la richissime héritière américaine, Anna Gould (1875-1961). Boni de Castellane fait alors dessiner par le paysagiste Achille Duchêne les remarquables jardins à la française.

Après leur divorce le 5 novembre 1906, Anna Gould conserve le château et se remarie avec Hélie de Talleyrand-Périgord (1858-1937), prince de Sagan, cousin de son premier époux.

En 1914 y fut aménagée une salle de bains aux parois revêtues de céramiques de la maison Gentil et Bourdet (anciens élèves de Victor Laloux) créée en 1901 à Boulogne-sur-Seine.

Le château passe ensuite à leur fille, Violette de Talleyrand-Périgord (1915-2003), épouse en 1937 du comte James de Pourtalès (1911-1996), puis en mars 1969 de Gaston Palewski (1901-1984). Le 26 mars 1965, le château est classé au titre des monuments historiques[7]

Gaston Palewski aménage un musée dans les communs de la splendide demeure de sa femme, le château du Marais dans l'Essonne. En 1983-1984, le château fait l'objet d'une procédure de redressement par les services fiscaux. La valeur imposable du bien, monument historique, a été considérablement minorée dans la déclaration d'impôt sur les grandes fortunes. Gaston Palewski intervient alors auprès du président François Mitterrand et il obtient que ce type de bien soit à l'avenir exonéré d'IGF.

À sa mort, le domaine passa à leur fille, Anna de Pourtalès (Mme Frotier de Bagneux), et leur fils cadet, le comte Charles-Maurice de Pourtalès (1945-2011) (V. Famille de Pourtalès).

Architecture

« Un des endroits où les principes constructifs d'équilibre sont le mieux appliqués, écrit Boni de Castellane dans ses mémoires, est le château du Marais [...] Son architecture est parfaite et logique. C'est bien par le milieu et non par le côté de la cour que l'on y pénètre. Le salon d'honneur est au centre du plan. Il est précédé par des pièces peu ornées, tandis que celles qui le suivent sont plus somptueuses parce que destinées à l'habitation. Des portraits que j'avais fait venir de Rochecotte après la mort de ma grand-mère[Note 3] peuplaient le château et lui donnaient l'air habité. »[8]

Le château actuel a été édifié à l'extrémité orientale de la plate-forme entourée de fossés en eau qui constituaient la cour d'honneur de l'ancien château. Les angles nord-ouest et sud-ouest de cette plate-forme comportent deux petits pavillons qui se situent à l'emplacement de ceux qui devaient déjà borner cette cour.

Le bâtiment principal, double en profondeur, est construit sur un plan rectangulaire. Le jeu des toitures et de légers décrochements de façade suggèrent les volumes traditionnels du château du XVIIIe siècle : un avant-corps central à cinq travées et des avant-corps latéraux à une seule travée.

La façade sur cour, la plus intéressante (voir photographie), comprend en sa partie centrale un portique composé de quatre colonnes doriques d'ordre colossal, surmonté d'un attique sommé d'un fronton et d'un dôme carré dont le dessin est repris de celui du pavillon de l'Horloge au Louvre. Cette disposition est surprenante par ses proportions, même si ses différentes composantes sont attestées dans d'autres bâtiments antérieurs.

Sur la façade sur jardin, les colonnes sont remplacées par des pilastres d'ordre composite et le dôme carré par un toit en pavillon aplati, donnant un aspect beaucoup plus classique.

Au Nord du château, une plate-forme supporte les communs. Les bâtiments anciens ont ici été conservés mais modernisés et unifiés. À l'angle Nord-Ouest, le vieux colombier a été préservé. Un pont enjambant le fossé relie les communs au château.

Le parc, qui avait été transformé à l'anglaise au début du XIXe siècle, a été recréé par Achille Duchêne entre 1903 et 1906 pour Boniface de Castellane. La grande pièce d’eau, élargissement d'un ancien canal, est alimentée par la Rémarde (affluent de l’Orge). À l'est, Duchêne a dessiné des parterres à la française sur une plate-forme entourée de fossés en eau.

De nos jours, on peut visiter ce château de la fin du XVIIIe siècle, qui conserve entre autres un rare mobilier Louis XVI estamplillé d'origine, ses jardins à la française, le musée Talleyrand et l'orangerie.

Utilisation

Le château est utilisé comme décor dans la série produite et diffusée par Netflix : La Révolution[9].

Hôtes célèbres

Notes et références

Notes

  1. dit Lemaître du Marais, par ailleurs seigneur de Romainville
  2. C'est lui qui a construit l'hôtel parisien de Lemaître, 97 rue du Bac.
  3. la duchesse de Dino

Références

  1. Comte Pierre de Zurich, Une femme heureuse - Madame de La Briche (1755-1844), sa famille, son salon, le château du Marais, Paris, E. de Boccard, , XIV+588 p., p. 17-21
  2. (Henry Sorensen(?) Drouot 1994 l'art et les enchères en France - Compagnie des commissaires-priseurs de Paris / SEPSVEP, 1994, p.201).
  3. Reproduction en couleurs dans l'ouvrage précité.
  4. Éditée par le baron de Barante in Mélanges de la Société des Bibliophiles français, 1903.
  5. Florian, sa vie, son œuvre, une évocation, catalogue de l'exposition de la ville de Sceaux, du 30 avril au 26 juin 1994, Bibliothèque municipale, p.9.
  6. Comte Pierre de Zurich, Unhe femme heureuse - Madame de La Briche (1755-1844), sa famille, son salon, le château du Marais, Paris, E. de Boccard, , XIV+588 p., p. 572-574
  7. « Domaine du Château du Marais », notice no PA00088024, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. Boni de Castellane, Mémoires, Comment j'ai découvert l'Amérique, Paris, Perrin, 1986, chapitre XI, p. 140
  9. AlloCine, « Secrets de tournage de la série TV La Révolution » (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Philippe Cusset et Joël Jacquet « L'Essonne des châteaux », C2M information à Gravigny (27), juillet 1996

Iconographie

Articles connexes

Lien externe

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