Adélaïde Prévost

Adélaïde Edmée Prévost, épouse Lalive de La Briche, principalement connue sous le nom de Madame de La Briche, née à Nancy le et morte à Paris le , est une salonnière lorraine, puis, après, 1766, française.

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Biographie

Adélaïde Prévost était la fille de Bon Prévost, receveur général des fermes de Lorraine, et de sa femme née Marie Le Maître de La Martinière. Cette dernière était la sœur de Jean Le Maître de La Martinière, trésorier général de l’artillerie et du génie, qui avait bâti en quelques années une fortune colossale et fait construire le splendide château du Marais près de Saint-Chéron. Décédé sans postérité légitime en avril 1783, il devait léguer son argent et son château à ses neveux et nièces, mais Adélaïde parvint à les désintéresser pour devenir seule propriétaire du Marais en 1785.

Celle-ci avait épousé en 1780 Alexis Janvier Lalive de La Briche (1735-1785), introducteur des ambassadeurs de Louis XVI, fils du fermier général Louis Denis Lalive de Bellegarde.

Tous deux eurent uniquement une fille, Caroline Lalive de La Briche (1781-1845), mariée avec Mathieu Louis Molé, qui sera plusieurs fois ministre sous l'Empire, la Restauration et la monarchie de Juillet.

De vingt ans plus âgé que sa femme, Lalive de La Briche meurt en juillet 1785 lors d'un voyage en Suisse, de la petite vérole, en lui laissant un bel hôtel particulier à Paris, rue de la Ville-l'Évêque, qu’il avait acheté en 1769 au comte de Saint-Florentin, dans ce quartier du faubourg Saint-Honoré mis à la mode par les riches financiers.

Veuve à 29 ans, Madame de La Briche ne se remariera pas, se consacrant à ses proches.

Chaque année, vers la fin mai, Madame de La Briche prenait ses quartiers d’été au château du Marais jusqu’au début d’octobre. Auparavant, elle passait quelques semaines à Sannois chez sa belle-sœur, la comtesse d’Houdetot, où elle retournait en octobre, avant de regagner Paris où elle passait l’hiver. Elle recevait une société où l’on trouvait aussi bien le vieil amant de Sophie d'Houdetot, le poète Jean-François de Saint-Lambert, le fabuliste Florian – qui parle du Marais comme de « la terre promise » –, l’abbé Morellet, Jean-François de La Harpe, Suard, François-René de Chateaubriand. Son lecteur, Laborie, également précepteur de Caroline devint secrétaire particulier de Talleyrand au ministère des Relations extérieures avant de fonder en 1804 le Journal des débats avec son ami Louis-François Bertin.

« Talent, esprit, raison, maintien, figure même, tout chez elle était assorti », écrit Sophie d’Houdetot. « Elle conservait une attitude modeste et bourgeoise, note pour sa part Charles de Rémusat ; on trouvait qu’elle avait l’air d’une gouvernante de bonne maison. Avec très peu d’esprit, elle avait un excellent esprit et le goût de l’esprit. [...] Elle aimait les gens de lettres et le spectacle. [...] C’était une excellente maîtresse de maison et une femme d’une bonté parfaite, mais elle n’avait ni bonne grâce, ni mouvement. Son salon n’en était que plus paisible. »

Restée en France durant la Révolution française, elle réussit à la traverser discrètement sans être le moins du monde inquiétée et meurt chez sa fille, fort âgée sous la monarchie de Juillet.

Annexes

Bibliographie

  • Pierre de Zurich, Une femme heureuse - Madame de La Briche, (1755-1844). Sa famille, son salon, le château du Marais, 1934, Paris, E. de Boccard éditeur, XIV+588 pp. ;
  • Jacques-Alain de Sédouy, Le Comte Molé ou la séduction du pouvoir, 1994, Paris, Perrin, chapitre 3.

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