Château de Penthes

Le château de Penthes est un château situé dans la commune de Pregny-Chambésy, dans le canton de Genève, en Suisse. Le château est classé Bien culturel d'importance régionale [1].

Château de Penthes

Le château de Penthes.
Nom local Château de Penthes
Début construction
Fin construction
Propriétaire initial Guillaume de Visencier
Destination initiale Habitation
Propriétaire actuel État de Genève
Fondation pour l’Histoire des Suisses (usufruit)
Destination actuelle Musée
Protection Bien culturel d'importance régionale
Objet classé
()
Objet inscrit à l'inventaire genevois
()
Site web http://www.penthes.ch
Coordonnées 46° 13′ 57″ nord, 6° 08′ 25″ est
Pays Suisse
Région historique Pays de Gex
Canton Genève
localité Pregny-village
Commune Pregny-Chambésy
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
Géolocalisation sur la carte : Suisse

Localisation

Photo satellite, par Swisstopo, du château et de son domaine.

Le château de Penthes est situé dans la campagne genevoise près de la Genève internationale, sur le territoire de la commune de Pregny-Chambésy dans le canton de Genève. Au cours des siècles, Penthes a relevé de diverses autorités, jusqu'à ce que la commune de Pregny devienne finalement terre genevoise le 4 juillet 1816.

Le château se dresse au milieu d'un jardin public de neuf hectares, appelé communément « Domaine de Penthes ». Le domaine est entretenu par les jardiniers du Conservatoire et Jardin Botanique de la Ville de Genève. Il offre une vue imprenable sur le lac Léman et la chaîne des Alpes.

Le domaine a une surface totale de 90 610 m2.

Histoire

La Maison forte de Penthaz en 1800.

Sur le futur domaine de Penthes s'élevait au XIVe siècle une maison forte appartenant alors aux seigneurs de Visency dans le pays de Gex, et plus particulièrement au chevalier Guillaume de Visencier. Elle devient, par alliance, au XVIe siècle, propriété de noble François de Saconnay, issu d'une grande famille du Pays de Gex, qui était alors également seigneur de Pregny et de Bursinel.

En 1650, Etiennaz de Saconnay épouse Jean-Antoine de Charrière, seigneur de Penthaz. Sa famille détient ce fief depuis 1589. Dès lors, le domaine prend le nom de son nouveau propriétaire. Comme les terminaisons en –az ne se prononcent généralement pas en Suisse romande, il se transforme tout naturellement et phonétiquement en "Penthes".

Cette maison haute est achetée en 1690 par l’arrière petit-fils du célèbre syndic Michel Roset, Marc, qui se ruine dans de mauvaises affaires. Ses filles, héritières, incapables de rembourser un emprunt à l’Hôpital de Genève, doivent céder leur domaine à cette institution (qui prendra par la suite le nom d’Hospice Général). Alexandre de Sales, issu d’une vieille famille genevoise, se porte acquéreur du domaine à la fin du XVIIe siècle. En 1761, il rase la maison forte et construit à sa place une maison de campagne.

La demeure passe ensuite à sa fille Jeanne-Louise et est vendue à un noble anglais, Robert Pigott. Sa veuve, née Marguerite Henriette de Bontemps, sans enfant, la lègue à son neveu, Charles de Bontemps, qui la donne lui-même à sa nièce Elisa en 1842.

Elisa de Bontemps épouse, en 1844, Maurice Sarasin, premier maire suisse du Grand-Saconnex. Il ajoute une nouvelle aile à la maison, face au lac, en conservant l’ancien bâtiment (ce qui lui a conféré son plan en L) ainsi qu’une véranda au sud. Il fait planter de nombreux arbres exotiques, notamment des (Séquoias), conformément au goût de l'époque.

En 1873, son fils, Albert, devient le nouveau propriétaire, puis Paul Sarasin, le fils d’Albert lui succède à Penthes. Il loue le château au Pensionnat Beaupré qui y a abrité pendant quelques années des jeunes filles. Le domaine revient à la petite-fille de Maurice, Clairemonde Sarasin.

En 1950, Penthes est acquis par Louis Birkit, industriel genevois, fils de Marc Birkigt, fondateur de la marque Hispano-Suiza. Louis Birkit va alors rénover complètement le château.

Le chantier de rénovation du château en 1952.

Le , le domaine est inscrit sur la liste des objets classés par l'Office du Patrimoine et des sites du canton de Genève [2].

Du 7 juillet au 17 août 1959, le domaine devient le lieu de tournage du film Certains l'aiment froide, de Jean Bastia, avec notamment Louis de Funès, Pierre Dudan, Robert Manuel et Francis Blanche. Plusieurs scènes ont lieu dans la cour du château et autour de la piscine [3].

Le pavillon Gallatin et la piscine en 1959 dans Certains l'aiment froide de Jean Bastia (avec Louis de Funès sur la gauche de l'image).

Le 16 octobre 1987, le domaine est inscrit sur la liste des objets inscrits à l'inventaire par le Département des Travaux Publics du canton de Genève [4].

La famille Birkit vend en 1972 le château et ses dépendances à l’Etat de Genève qui le remet en usufruit à la Fondation pour l’Histoire des Suisses dans le monde. Celle-ci l’a alors aménagé en musée[5];[6] Cet usufruit prend fin au date 31 janvier 2011, l'État ayant émis la volonté de récupérer le château pour le transformer en club de rencontres pour les acteurs de la Genève internationale[7] . Néanmoins l'usufruit est prolongé jusqu'en janvier 2022.

Finalement, à la suite de la pandémie de Covid-19, la fondation pour l'histoire des Suisses dans le monde dépose son bilan. L’Exécutif cantonal a annoncé son non-renouvellement, contraignant le Musée des Suisses dans le monde à fermer. Le Conseil d’Etat a pour projet d'en faire un lieu de rencontre pour la Genève internationale. Le projet est à l’étude. Néanmoins, le parc et le restaurant du Château devraient rester ouverts et à disposition du public [8].

Fondation pour l'histoire des Suisses dans le monde

La Fondation constitue l'organe faîtier du musée des Suisses dans le monde, de l'institut des Suisses dans le monde et du restaurant de Penthes. Elle a pour objectif de mener des études scientifiques et de faire connaître l'histoire des relations entre la Suisse et le Monde, notamment à travers la vie et l'œuvre de personnalités suisses qui, au cours des siècles et jusqu'aux temps présents, ont quitté leur patrie et qui ont marqué leur temps et leur environnement à leur façon. Elle est établie sur le domaine de Penthes et publie deux fois par an un bulletin d'information appelé la Lettre de Penthes.

La Société des amis de Penthes a été fondée en 2002 par la Fondation, afin de soutenir et faire connaître les activités de cette dernière, d'accroître et de promouvoir les collections. Elle vise également à créer un lieu d'échange et de réflexion quant au passé, au présent et à l'avenir des Suisses dans le monde.

Club Suisse de la presse

Fondé en 1997 par Guy Mettan à la villa "La Pastorale" (à Genève), le Club Suisse de la presse a, depuis septembre 2020, le domaine de Penthes comme siège. Il dispose de cinq nouveaux espaces pouvant accueillir de 20 à 250 personnes. Avec à sa tête l’ancien rédacteur en chef de la « Tribune de Genève » Pierre Ruetschi, le club pense réaliser de nombreux débats, conférences de presse et autres conférences publiques et privées sur des thématiques clés telles que la presse et la démocratie, les droits de l’homme, la numérisation et l'économie, l'environnement et la santé [9],[10].

Domaine de Penthes

Le domaine du château de Penthes est un large espace vert qui descend en pente douce jusqu'à la rive droite du lac. Le jardin public vallonné de neuf hectares, est entretenu par les jardiniers du Conservatoire et Jardin Botaniques de la Ville de Genève. Il offre une vue imprenable sur le Léman et la chaîne des Alpes.

Pavillons

Le domaine comprend plusieurs pavillons aménagés :

  • Le Pavillon Dufour, abritant le Musée militaire genevois ;
  • Le Pavillon Besenval, aménagé en restaurant ;
  • Le Pavillon Soldati, aménagé en salle de conférence ;
  • Le Pavillon Gallatin, aménagé en salle de réceptions.

Arbres

Le domaine du château de Penthes contient un verger, créé par Raymond Tripod, d'une soixantaine d'arbres fruitiers appartenant à une trentaine de variétés différentes du terroir, toutes anciennes et difficiles à trouver aujourd'hui [N 1],[11]. La terrasse du château, elle, est abritée par deux immense platanes.

Au milieu du domaine se trouvent les restes d'une souche de Sequoia wellingtonia planté vers 1870, foudroyé lors d'un violent orage le 6 octobre 1993. La souche n'a pas été retirée et constitue l'une des curiosités du domaine tant elle est imposante.

Millénium

Réalisé à la demande de l’Etat de Genève pour marquer le passage au nouveau millénaire, le sablier était connu sous le nom de "Millénium". Après un bref passage sur différents sites, l’ONU le mettra à l’honneur sur la place des Nations, au début des années 2000, pour rappeler au monde entier que chaque 20 minutes un enfant est mutilé quelque part dans le monde à cause d’une mine anti personnelle.

En 2015, l’État de Genève le confie à la commune de Pregny-Chambésy. Les Autorités communales décident alors qu’il sera installé à la Place des Waldstätten, dans le domaine du château de Penthes. Il fut inauguré le 31 juillet 2015 à l'occasion du bicentenaire de l’entrée de Pregny-Chambésy dans la Confédération. Par sa forme et sa grandeur, 5.7m de hauteur, Millénium est aujourd’hui le plus grand sablier d’Europe.

Galerie

Notes et références

Notes

  1. Comme la pomme d'api étoilée, le prunier Fellenberg, les poiriers à rissoles, le cerisier noir de Tartarie, la pêche de vigne, le néflier d'Allemagne, le cognassier du Portugal et bien d'autres.

Références

  1. « Objets B », sur www.babs.admin.ch (consulté le )
  2. « Liste des objets classés », sur www.ge.ch, (consulté le )
  3. « Tournage à Port Gitana » (consulté le )
  4. DÉPARTEMENT DES TRAVAUX PUBLICS, « inscription à l'inventaire du domaine de Penthes bâtiments nº 86/94/95/95ter », sur ge.ch, (consulté le )
  5. « la mémoire du Grand-Saconnex : Penchons-nous sur Penthes... »
  6. Brève notice historique sur le Château de Penthes
  7. Sandra Moro, « Un salon pour diplomates menace le Musée des mercenaires », Le Temps, (lire en ligne)
  8. www lemanbleu ch, Léman Bleu, « Le Musée des Suisses de l’étranger ferme ses portes - Léman Bleu Télévision », sur www.lemanbleu.ch (consulté le )
  9. « Nouvel envol pour le Club de la presse – Le Club suisse de la presse s’installe au Domaine de Penthes », sur Tribune de Genève (consulté le )
  10. Commune de Pregny-Chambésy, « Penthes accueille le Club suisse de la presse », INFO MAIRIE Nº46, , p. 15 (lire en ligne)
  11. Georges Turrian, Genève...Ses parcs et promenades, Genève, Cabédita, , 100 p., p. 78-79

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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