Château de Gien

Le château de Gien est un château français situé à Gien dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire. Le château actuel a été construit à partir de 1482, pendant la Première renaissance française, pour Anne de France et Pierre II de Beaujeu, sur la base d'une forteresse médiévale. Membre de l'association des Châteaux de la Loire, il abrite depuis 1952, un musée de la chasse.

Château de Gien

Le château de Gien dans le centre de la ville
Début construction XIVe siècle
Propriétaire initial Couronne de France
Destination initiale Relais de chasse
Propriétaire actuel Conseil départemental du Loiret
Destination actuelle musée
Protection  Classé MH (1840)
Site web http://www.chateau-gien.com
Coordonnées 47° 41′ 06″ nord, 2° 37′ 54″ est [1]
Pays France
Région naturelle Giennois
Région Centre-Val de Loire
Département Loiret
Commune Gien
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Géolocalisation sur la carte : Loiret

Géographie

Le château de Gien, se situe au sud-est du département du Loiret (région Centre-Val de Loire) et plus précisément dans la région naturelle du Giennois. L'édifice surplombe le centre-ville de Gien, sur la rive nord de la Loire. Sur le promontoire, se trouve également l'église Sainte-Jeanne-d'Arc.

Il constitue l'une des étapes de la route touristique Jacques-Cœur[2] et est situé à proximité de l'itinéraire cyclotouristique de La Loire à vélo et du sentier de grande randonnée 3 (GR 3).

Histoire

Moyen Âge

La paroisse et seigneurie de Gien est mentionnée dans un document à la fin du VIe siècle. Le giennois, occupe une position stratégique, en marge du Duché de Bourgogne (Celui-ci est indépendant du Royaume de France avant d'être rattaché à la couronne sous le règne de Louis XI). Vers le Xe siècle, la seigneurie de Gien appartient au comté de Nevers et d'Auxerre et de vassaux dépendants de ces derniers : les barons de Donzy, une famille bourguignonne (Donzy, Nièvre)[3]. Le Royaume de France va tenter à plusieurs reprises de s’immiscer dans la gestion du giennois. En 1199, le roi Philippe Auguste se fait céder la châtellenie de Gien : castellum gieni. Des fouilles archéologiques (2011-2014) ont permis de mettre au jour les fondations d'une tour seigneuriale, construite vraisemblablement entre le IXe et le XIe siècle[4].

En 1307, Philippe IV le Bel donne en apanage le comté de Gien à son frère Louis d'Evreux. La mère de ce dernier fait quelques réparations sur le château vers 1375-1378[5]. En 1381, Louis d'Evreux donne Gien et Aubigny-sur-Nère à son cousin Jean de Berry[3]. Le duché de Bourgogne parvient à récupérer le giennois entre la fin du XIVe siècle et le début du XVe siècle avant d'être repris par la couronne en 1416, après la mort de Jean de Berry.

En 1429, Jeanne d'Arc serait passée à Gien, à plusieurs reprises.

En 1444, Charles VII donne Gien au comte du Maine, Charles d'Anjou. À la mort de Charles V d'Anjou en décembre 1481, le comté de Gien revient à la couronne et Louis XI l'offre à sa fille aînée Anne de France durant ce même mois de décembre[6].

Les biens d'Anne de France et de Pierre II de Beaujeu, auraient du revenir à leur fille Suzanne et à son époux Charles III de Bourbon. Cependant, François Ier a fait confisquer les possessions des Bourbons et il offre Gien à sa mère Louise de Savoie[7].

Époque moderne

Le 1er janvier 1537, le roi Jacques V d'Ecosse épouse Madeleine de France, la fille de François Ier. Le roi d’Écosse obtient, grâce à la dot du mariage, le comté de Gien[8]. À la mort de Jacques V, en 1542, le comté de Gien retourne à la couronne.

En 1560, Gien est donné à Catherine de Médicis[4]. Pendant les guerres de Religion, le château aurait été assiégé. À la suite de ces évènements, un cavalier est construit sur l'esplanade du château. En 1589, après la mort de Catherine de Médicis, le château revient une nouvelle fois à la couronne. [4].

Les rois Henri II (1548), Charles IX (ca. 1563) et Henri III (1587) auraient séjourné au château de Gien[9].

Au XVIIe siècle, le château de Gien revient au chancelier Pierre Séguier. En mars 1652, Louis XIV, sa mère et Mazarin seraient venus se réfugier à Gien, pendant la Fronde. Bien que Pierre Séguier soit partisan de la Fronde, le gouverneur de la ville, aurait ouvert les portes au roi et à son entourage[9]. Pierre Séguier a entrepris des réparations dans le château : les prisons (1614 à 1619) et la couverture (1632 et 1663). Il s'agit de remplacements de pièces de bois. Le château est signalé en danger de ruines, tout comme la chapelle, vers 1632[3]. D'autres réparations sont faites en 1668 et au XVIIIe siècle, le château aurait servi d'écuries.

Époque contemporaine

Le château en réfection en 2013
La cour intérieure du château

En 1823, le château de Gien est acheté pour le compte du département du Loiret à la famille Feydeau de Brou. Le monument abrite alors la sous-préfecture, le tribunal et la prison[10]. De nombreux travaux sont faits pour accueillir l'administration (fenêtres percées, barreaux aux fenêtres, meneaux supprimés, espaces cloisonnés, etc.). Certains portes de prison sont encore en place dans le château. La prison est installée dans le logis ouest, elle est supprimée en 1926. Le tribunal est également installé dans la partie ouest du château (supprimé vers 1960) et la sous-préfecture occupe une partie de la galerie et le logis Est.

En 1926, après la suppression du sous-préfecture et de la prison, un premier musée va s'installer dans le château. Il va cohabiter plusieurs années avec le tribunal. Ce premier musée : "dans les appartements de la sous-préfecture ayant été accepté par le Département, quatre salles du château furent restituées dans le style du XVIe siècle. Ce musée fut inauguré par Jean Zay en 1935"[9].

Il est classé Monument historique en étant placé sur la liste des monuments protégés en 1840[11].

Le château a été en partie touché par les bombardements de juin 1940 : la toiture du logis Est a brûlé mais « le château évita une ruine totale grâce à une pluie bienfaisante »[12]. L'angle nord du logis Est s'est effondré.

L'édifice est restauré en 1869[13].

Une campagne de restauration intérieure et extérieure débute en novembre 2012, fermant le site au public. Des fouilles archéologiques sont réalisées aux abords du château durant l'été 2013[14]. Le château est en travaux pendant 4 ans et rouvre le 22 avril 2017[15]. Leurs coûts sont ré-estimés à 9 millions d'euros[16].

Architecture

Le château de Gien a été construit pendant la première Renaissance française : une époque de transition artistique entre l'époque médiévale et la Renaissance. Il fait partie de l'association des "Châteaux de la Loire". Géographiquement, il est l'un des premiers châteaux de la Loire.

Logis Ouest


Logis de L'Oriel


Galerie


Musée

En 1952, Pierre-Louis Duchartre, inspecteur principal pour les Musées de France, décide de créer dans le château de Gien, un musée de la chasse. Après plus de quatre années de fermeture, le musée, nouvellement intitulé : Château-Musée de Gien, Chasse, Histoire et Nature en Val-de-Loire, a de nouveau ouvert ses portes au public le 22 avril 2017.

Fréquentation

Le château a accueilli 17 317 visiteurs en 2011 ce qui en fait le 11e site le plus visité du département[17].

L'édifice n'est que partiellement accessible en 2012 et totalement fermé en 2013[13].

Données relatives aux fréquentations dans les châteaux[17]

  2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013-avril 2017
Château de Gien 24 059 19 876 18 418 18 884 17 317 8 692 fermé
Loiret  ? 221 000 219 100 236 150 235 300 247 640 fermé

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. « Château de Gien, histoire, chasse et nature en val de Loire », sur www.route-jacques-coeur.org (consulté le )
  3. Michel Philippe, Rapport d'étude documentaire sur le château de Gien, Orléans, , 62 p., p. 8, 10
  4. Mélinda Bizri, Rapport Final d'Opération, Diagnostic archéologique, Château de Gien, vol. 1, Orléans, Service de l'archéologie préventive, , 395 p., p. 153, 345, 377
  5. Sylvie Salcedo-Marchant, Le Château de Gien, mémoire de maîtrise d'Histoire de l'Art sous la direction de Jean Guillaume (professeur à l'université de Paris IV), Centre d'études supérieurs de la Renaissance, Tours, vol. 1, Paris, , 117 p., pp. 3-4
  6. Archives Nationales, P 1370-1, cote 1858, décembre 1481
  7. Marcel Petit, Histoire de Gien, Gien, Société archéologique et historique du Giennois, , 47 p., p. 22
  8. BNF, Dupuy 846, fol. 161v-164v et 166 à 167, bail du comté de Gien, novembre 1537 et son évalution.
  9. Madeleine Chevallier, Château de Gien, Gien, p. 46
  10. « Château de Gien », sur www.loiret.com (consulté le )
  11. « Le château de Gien », notice no PA00098784, base Mérimée, ministère français de la Culture
  12. « Lettre du maire, M. Dezarnaulds », Journal de Gien,
  13. B. Sanson, « Cure de jouvence pour le château de Gien », sur www.loiret.com, (consulté le )
  14. B. Sanson, « Dans les entrailles du château de Gien », sur www.loiret.com, (consulté le )
  15. Château de Gien (Loiret) : où en sont les travaux ? ; Elsa Cadier, publié sur le site france3-regions.francetvinfo.fr le 26/01/2016
  16. Caroline Bozec, « Le château de Gien rouvrira au printemps 2017 », La République du Centre, Centre-France, (consulté le )
  17. « Chiffres clés », sur www.tourismeloiret.com, Comité départemental de tourisme du Loiret, (consulté le ) : bilans touristiques : 2008, 2009, 2010, 2011, ; fréquentation des sites et monuments du Loiret ayant accueilli plus de 10 000 visiteurs : 2007, 2008, 2009, 2010, 2011

Voir aussi

Bibliographie

  • Léon Masson, « Notes sur les travaux effectués en 1908-1909 au château de Gien », Bulletin de la société archéologique et historique de l'Orléanais, t. XV, no 195, , p. 315-317
  • Le château de Gien, Imprimerie Jeanne-d'Arc, , 94 p.
  • Edmond Michel, Histoire et description du château de Gien (Loiret), E. Plon, Nourrit et Cie,

Articles connexes

Liens externes

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